C’était
sa voisine qui l’appelait pour lui proposer de passer demain après-midi prendre
le thé avec elle et son amie. Il accepta volontiers. Demain serait la veille de
Noël. Il sentit une joie sourde poindre au fond de son cœur. Il connaissait peu
cette Madame Dustan, elle habitait ici depuis deux années seulement. Elle avait
une fille qui rentrait chez elle le week end, étudiante mais il ne savait plus
en quoi.
-
C’est quand même curieux que je croise cette femme par deux fois en ville, puis
ici avec sa voiture coincée tout près de chez moi, repartant de chez une
voisine. Si son amie eut été chez elle, elle ne serait pas repartie et on ne se
serait pas croisé ! Et voici que l’on est appelé à se voir, comme si la
vie voulait nous faire nous rencontrer. Elle fait du théâtre, c’est bien, elle
est un peu artiste alors. Je ne sais même pas son nom. Mais peu importe, que
veut dire un nom ? C’est juste un son qui ne dit rien sur ce qu’est une
personne…
Il
dîna et se mit à préparer ses cadeaux qu’il voulait envoyer le lendemain. La
pluie s’était arrêtée mais le vent soufflait encore. Soudain la lumière s’éteignit,
puis se ralluma quelques secondes après. Momentanément il n’y eut plus que la
lueur des flammes dans le poêle. D’ici à ce que la lumière soit coupée, se
dit-il. Une minute plus tard, la lumière s’éteignit sans se rallumer. Il partit
chercher un peu en aveugle la lampe dans un placard de la cuisine. Une fois
trouvée il alla chercher les bougies dans un autre endroit, mais cette fois
avec un minimum de clarté. Il se pouvait que cette panne dure toute la nuit,
vues les conditions météo. Il ne craignait pas le noir, ni le manque d’électricité.
Cela lui rappelait sa jeunesse estudiantine quand il s’éclairait à la bougie
par pur plaisir. De plus il y avait le poêle, donc pas de risque d’avoir froid.
Et puis un camping gaz au cas où, une forme d’autonomie en quelque sorte. Il
pensa alors aux personnes qui dépendaient entièrement de l’électricité.
- Comment
se débrouillent mes voisines ? Peut-être s’inquiètent-elles ? Hola,
mais c’est moi qui m’inquiète pour elles on dirait ! Je vais appeler pour
savoir.
Il chercha dans l’annuaire le numéro, mais pas de téléphone non plus.
Cette fois c’est un peu plus grave ! Il
se demanda s’il devait y aller à pied, si c’était opportun. Il ne les
connaissait pas suffisamment pour intervenir.
Il se prépara et sortit avec sa lampe. Le vent était fort. Vraiment les éléments s'en donnaient à cœur joie. Cela donnait une impression de petitesse à Michel qui marchait prudemment dans la nuit. Une dizaine de minutes plus tard il arriva devant la maison. Il y avait une lueur à l’intérieur. Il frappa.
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