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samedi 6 novembre 2010

Dualité et non dualité

Je reviens sur ces termes puisqu'il y a une demande.
Tout d'abord je conseille vraiment le livre de Daniel Morin qui va au plus essentiel. Mais il y a bien sur d'autres livres, ou écrits de sagesse, qui parlent de cet aspect, et je pense notamment à Arnaud Desjardins, ou aux personnes citées dans plusieurs blogs dont : Eveil Impersonnel.

Quand je cite Daniel, il dit : "Pendant longtemps j'ai été piégé et déchiré par une apparente opposition entre l'approche duelle progressive.... et l'approche de la non dualité immédiate..."
Est-ce que c'est le cas pour nous, ou pour ceux qui demandent des explications?
Les mots sont forts. Le vivons nous ainsi?
Lorsqu'il dit "pendant longtemps" cela implique bien une durée, donc un cheminement forcément progressif, donc une dualité, quelque chose qui se trouve au bout, une distance entre celui qui cherche et le but.
Si on passe sa vie à chercher, c'est que l'on ne trouve rien.
Et si on cherche, c'est que l'on n'a pas compris.
On n'a pas trouvé les points d'appui d'un enseignement qui nous permettent d'avancer (idée de progression) et de moins souffrir, d'être moins dépendant.
Si l'on comprend vraiment, et c'est là toute la question, ce dont il s'agit dans un enseignement spirituel, alors il n'est pas possible de ne pas évoluer. La vraie pratique passe par une compréhension en profondeur, et de la persévérance.
Cela prend du temps, tout dépend d'où l'on part.

Il y a forcément dualité au début, moi et le monde, moi et les autres, "la vie m'en veut", "qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour mériter ça?", etc...
Tant qu'on se plaint, il y a deux, et pas de mise en pratique. Ce n'est même pas la peine de songer à la non dualité. Il faut tout d'abord apprendre à être un avec la dualité, ce qui à mon avis est déjà un grand pas. Avoir le courage de souffrir vraiment, d'accepter sa vulnérabilité, sa "petitesse", plutôt que de se plaindre, ce qui est un refus total de la réalité. Ensuite agir.
Agir, jouer son rôle, c'est notre aspect horizontal.

Si vraiment on s'intéresse au vertical, ce qui n'est pas donné à tout le monde, alors on va se poser la question de qui est ce moi qui souffre, qui espère, qui désire. On va sentir qu'il y a autre chose qui n'est pas du même ordre, qui n'est pas séparé, qui n'est pas dépendant.
Sentir cela veut dire que ce n'est pas croire à un concept uniquement avec la tête.
C'est quelque chose qui nous appelle et que l'on va attirer.
A un moment il va y avoir expérience. Ce qui est lu, ce qui est entendu, va devenir intégré, vécu.
Une expérience dont on ne prend pas possession. C'est après ce passage que la non dualité peut nous parler.
Le non deux c'est l'unité, le un. Quand Jésus dit : "Le Père et moi ne sommes qu'un", c'est du même ordre. On peut sentir que c'est possible, cela peut nous parler, mais il faut sans doute que cette recherche devienne obssessionnelle pour déboucher sur une réalité. Et quand je dis sans doute, j'en suis en fait convaincu.

Ce n'est pas grave de ne pas comprendre la différence entre horizontal et vertical, entre dualité et non dualité. Acceptons d'être là où nous en sommes, chaque chose en son temps. Tout ne peut pas se comprendre comme ça. Parfois aussi on peut vivre quelque chose que l'on ne peut expliquer.
En tout cas ce n'est pas de l'ordre d'un moi qui va mieux, ou qui s'améliore...

Plus on est déchiré de ne pas comprendre, comme dit Daniel, plus la compréhension s'approche de nous.

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