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mercredi 19 septembre 2012

rusticité et bonheur


L'étape se termine au bord d'une route qui mène les randonneurs à la journée sur le GR ou sur d'autres chemins. J'arrive en boitant, trichant pour que cela se voit le moins possible, grâce aux bâtons. Une fois tombé le sac, je commande une menthe à l'eau et m'assied à une table dehors. J'écris sur mon carnet les évènements de la journée. Nous sommes dans un lieu en léger contrebas, sans vue pratiquement, avec un petit torrent à côté. J'installe la tente sur une parcelle minuscule, sans herbe, et pas plate du tout.
Les 4 jeunes arrivent. Deux sont en couple et prennent un petit chalet en bois, les deux autres se mettent à côté de ma tente. La grande surprise fut de trouver une douche avec de l'eau chaude, sans doute l'unique du GR. Ouah!!!
Je crois que l'on apprécie plus le moindre confort quand on en a pas du tout, que le luxe lorsque l'on est déjà dans le superflu. La simplicité fait vibrer des parcelles de nous qui nous relient aux éléments basiques de la nature. C'est juste comme respirer, marcher, regarder les étoiles, goûter le seul fait de vivre. Dans ce ressenti profond, il y a une nourriture infinie. Tout s'arrête et tout vibre du suffisant essentiel. Mais ce n'est pas donné comme ça, cela arrive dans certaines conditions de dépouillement justement. Ce dépouillement physique qui enrichit l'être. Ce n'est pas non plus une histoire de volonté ou d'apparence, sinon tous les pauvres seraient comblés, mais de simplicité vers laquelle on tend et qui nous appelle.
Etrangement cette rusticité extrême me comble. Mais j'y reviendrais car je découvrirais encore autre chose.

Sur un sol dur, et pas complètement horizontal, après les réactions habituelles de mes pieds qui m'empêchent de m'endormir tout de suite, j'allais dormir quelques heures parfaitement et me réveiller en pleine forme à l'aube. Comment cela se fait-il alors que souvent dans un bon lit, on traîne en voulant poursuivre la nuit?
Paradoxe de la vie...
Le matin je marche mieux. En prenant le petit déjeuner, des gens qui randonnent en famille, et ont dormi dans le dortoir, me disent que j'ai une meilleure allure que la veille quand ils m'ont vu arriver. Le fait de marcher comme ça en autonomie, les fascine un peu, à ce qu'ils disent. Je leur dis que je fais ce que je peux, à mon rythme, et que je vis au jour le jour, vu l'état de mes pieds. Les petits orteils ne sont pas beaux à voir, mais tout dépend des étapes il me semble. Cela ne m'empêche pas de profiter de ce que je vis. Peut être plus qui sait?


A un moment, alors que j'avais déjà mal au genou droit, c'est le genou gauche qui se fait sentir. Je me dis que si lui aussi s'y met, je n'ai plus qu'à arrêter, car il sera impossible de continuer sur ce genre de terrain.
Ayant pratiqué des exercices de respiration juste avant de partir en Corse, je tente la même chose. J'inspire consciemment et j'envoie l'énergie de l'expir dans le genou gauche. Je fais cela une dizaine de minutes, en me concentrant sur les deux genoux à la fin. Au bout d'un quart d'heure, je ne ressens plus rien au genou gauche, et presque rien au genou droit. Ce genre d'exercice, ne serait-ce que l'attention au souffle, ne s'arrête pas tout seul quand on en a un peu l'habitude. Il y a une attention latente qui est là. On se nourrit d'énergie subtile, le mental fonctionne au ralenti, et la vie se régule d'elle même à l'intérieur.
Toujours est-il que je n'aurais pas du tout mal au genou gauche par la suite, et que même ce que je sentais sur le côté droit va disparaître...

4 commentaires:

soisic a dit…

Tu nous expliqueras Yannick..l'envoie des énergies de l'expir ,cela m'intéresse :)

yannick a dit…

C'est tout simple, il suffit d'abord d'être bien conscient de sa respiration, qu'il n'y ait que ça, puis de sentir que l'on avale, prend, de l'énergie en inspirant, et qu'on la renvoie vers la zone qui en a besoin. Donc je visualisais l'énergie avalée qui filait vers le genou.

yannick a dit…

C'est tout simple, il suffit d'abord d'être bien conscient de sa respiration, qu'il n'y ait que ça, puis de sentir que l'on avale, prend, de l'énergie en inspirant, et qu'on la renvoie vers la zone qui en a besoin. Donc je visualisais l'énergie avalée qui filait vers le genou.

soisic a dit…

Merci Yannick..