Membres

samedi 19 juillet 2008

Thérèse


Suite à ces rencontres Marie Louise me proposa la dernière hutte qui restait. Hutte en terre et branches couverte de feuilles de palmiers. Un lit, une table, une petite fenêtre, pas de voisin, de façon à ne pas susciter les rencontres. J'étais comblé et ravi de cette faveur.

C'est comme si je vivais dans un ermitage à coté d'un ashram.
J'allais faire plus ample connaissance avec Thérèse, qui devint mon upa guru.
Elle était en Inde depuis 17 ans. Après une période de dentiste classique avec son mari en France, ils firent un premier voyage en Inde, et passèrent quelque temps à Pondichéry à l'ashram d'Aurobindo. Ce fut une révélation si bien qu'ils revinrent en France, liquidèrent leurs affaires et s'installèrent à Pondichéry.
Elle connut la Mère de manière assez intime. Au fil des années, elle sentit qu'il n'y avait plus la confiance du début, qu'elle n'avait pas les réponses à ses questions, sans parler des intrigues propres à cet ashram auprès de Mère.
Elle était désespérée, à tel point qu'elle voulut en finir avec la vie.
Elle s'ouvrit les veines et se jeta à l'eau (l'ashram est au bord de la mer).
Alors dans une sorte de rêve, elle vit Ramana Maharshi, qui lui dit de lui faire confiance, de venir à Arunachala. Elle se sentit portée dans ses bras...
Toujours est-il que la mort ne voulut pas d'elle. On la retrouva inanimée sur la plage. Elle fut sauvée. Elle ne parla de cela à personne, et dit à son mari, après avoir recouvré des forces, qu'elle partait à l'ashram de Ramana, car elle avait senti un appel.
Elle s'installa là bas et devint ermite sur la montagne. Elle sentait Ramana auprès d'elle qui la protégeait. Cela fait partie des mystères de l'Inde.
Au bout d'un an peut être, son mari vint la rejoindre, mais ils allaient mener une vie séparée de brahmachari. Elle sur la montagne, lui à Tiruvanamalai.
Elle fit aussi de longs séjours auprès de Mataji Krishnabai.
Elle vécut 8 ans dans une grotte (celle du Père Le Saux). Protégée par Dieu, comme elle disait, elle eut toujours au moins un repas quotidien.
Elle passait donc quelque temps ici, suite au manque d'eau sur Arunachala.
Elle avait connu Frère Antoine lors de l'un de ses voyages en Inde. Elle connaissait les livres d'Arnaud.
Comment douter lorsque l'on vit ces rencontres, ces signes, ces coincidences?
Une amitié naquit, et j'allais bénéficier de son expèrience et de son enseignement (elle avait une vingtaine d'années de plus que moi).
Ses yeux brillaient par moments, il se dégageait d'elle une grande douceur, de son être et de sa voix. Elle parlait juste, aucunement troublée. C'était clair, vécu, simple et beau.
Assis auprès d'elle, le temps avait disparu.

6 commentaires:

martine a dit…

Bonjour Yannick et merci encore pour ce nouveau moment de lecture.
Tout cela me laisse vraiment pensive...
Cette photo est vraiment très belle, ce lieu est acccueillant, reposant en effet, enchanteur même.
Tu as vécu de riches moments. Rends grâce Yannick.
Merci. De grosses bises pleines de soleil.

Mabes a dit…

Merci de partager cette expérience, Yannick, cela donne envie !

philippe a dit…

Quelles belles expériences et nourritures!

Anonyme a dit…

Quel cadeau, Yannick, que de pouvoir goûter un peu à la Rencontre. Cette Rencontre peuplée d'êtres et d'amour. Cette Rencontre multiple que tu as faite en Inde.
"Thérèse" me touche infiniment, profondément. Elle m'interpelle et me souffle d'aller plus loin, d'abandonner encore et toujours jusqu'à ce que la Flamme ne s'éteigne plus.
Isabelle

Armelle a dit…

Merci du fond du coeur !!!

Jean a dit…

"...il se dégageait d'elle une grande douceur, de son être et de sa voix. Elle parlait juste, aucunement troublée. C'était clair, vécu, simple et beau...."

Que dire de plus ...