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vendredi 21 janvier 2011

De la solitude

Sur le chemin, la solitude est inévitable. Non pas en tant que difficulté, mais en tant que réalité.
Se poser des questions, y trouver des réponses, passe par une rencontre avec soi même. Cela passe aussi par le partage avec d'autres qui sont dans la même recherche.
Mais un jour arrive, ou arrivera, où l'on est seul, face à soi même, non plus pour se poser des questions, mais pour s'observer. Ce qui demande un certain silence, une certaine solitude.
Toutes les traditions y font allusion. Affronter ses démons, même si un travail personnel ou en groupe est quasiment indispensable, se fait dans une intégration progressive qui passe par la confrontation avec soi.
Dans l'histoire de la spiritualité, il y a des ermites ou des moines, qui à un moment donné se retirent pour des années, parfois plus de dix ans. La retraite de 3 ans, 3 mois, 3 jours des Tibétains en est un exemple. Il y a des monastères de reclus où les moines ou moniales sont dans le silence total, seuls dans leur cellule, et partagent très peu. Dans les monastères classiques, les moines travaillent, vivent et prient majoritairement en silence.
C'est bien le signe de la confrontation à la solitude.

Nul ne peut faire le chemin à notre place, et il n'y a pas de miracle à attendre.
Il n'y a pas de guide qui va donner ce soi disant éveil et tout est fini! C'est du rêve.
On peut sentir que tout s'apaise auprès d'un sage ou d'un être qui émane l'amour. Cela peut durer quelque temps, des heures, des jours, mais tout finit par retomber. L'état habituel va revenir. C'est ainsi et c'est normal. Il faut passer par le désert de la purification qui passe par la tranquillité de la solitude. Ce qui n'exclut pas la vie en famille.
Mais se réserver ces moments de pure rencontre avec soi même.

Etre capable de ne pas s'ennuyer tout seul.
"Quoiqu'il arrive, rien ne manque!" Cette grande phrase de Daniel Morin.
Le but c'est quand même bien d'y arriver, et que ce soit permanent surtout.
Il faut bien sur avoir dépassé des états de manque bien réels et humains. Puis que le seul manque devienne l'obsession du non manque. Ce qui passe forcément par le oui au manque, par cette non discussion de mon manque évident, sans que ce soit un problème, une difficulté.
Combien faut-il s'entrainer à cet exercice de l'observation de ce qui se passe en nous, combien de temps passé seul à observer le jeu du mental, à se surprendre distrait, à toujours reprendre...

Cette solitude est indispensable parce qu'il n'y a rien d'autre.
Elle devient évidente lorsque l'on est en paix avec soi même.
Pas très loin d'ici il y a un couvent nommé : La solitude...

8 commentaires:

fishfish a dit…

"Cherchons ce que nous manque dans ce que l'on a."

Anonyme a dit…

"pour avoir si souvent dormi, avec ma solitude,
je m'en suis fait presqu'une amie, une douce habitude,
elle ne me quitte pas d'un pas, fidèle comme une ombre,
elle m'a suivie ça et là, aux quatre coins du monde,
Non, je ne suis jamais seul avec ma solitude....."
tra la la !
la solitude est toute aussi douce que rude !
oui Fish, être dans les bras de Dieu est une grâce quelque fois, pas seulement pour les moines. Mais, la constance est difficile à atteindre... le chemin est long et escarpé...

bisous compagnons ! martine

Anonyme a dit…

Les influences/concordances jouent, je viens puiser ici, compléter, nourrir mes interrogations.
Le oui au manque, j'aimerais bien l'envisager une fois la faim comblée ;-)
Cependant, ce "Quoiqu'il arrive, rien ne manque!", je le crois. Et je suis aussi de plus en plus touchée par la nature profondément unique de chaque existence et de chaque parcours.
Des pensées d'ici...

yannick a dit…

Ce qui nous manque est forcément dans ce que l'on n'a pas, puisque le manque est de l'ordre de l'avoir. (fish fish)
Oui la solitude est douce et rude, comme la vie en couple. Le rude c'est ce que l'on n'accepte pas, ce que l'on ne peut accepter pour le moment en tout cas. (Martine)
Nathalie, te rends tu compte de ce que tu dis à propos du oui? Il n'y a aucune excuse pour ne pas dire oui à quoique ce soit, sinon on ne bougera pas d'un iota. Où as-tu lu, entendu, qu'il y a une condition pour dire oui?
Merci à vous.

Anonyme a dit…

Ah, Yannick, j'osais juste un second degré... !
Cependant, recevoir, être nourri, a aussi son importance. Pouvoir sentir quand même : "J'ai reçu".
Je te trouve un peu dur, austère sur ce point (c'est une impression). La méthode dure ne me paraît pas très féconde, et une certaine douceur n'empêche pas de suivre une voie épurée et d'avoir à affronter avec courage les moments plus difficiles, me semble-t-il.
Croire que l'on peut recevoir, et tout faire pour y parvenir, cela a son sens pour celui qui a grandit dans un univers désolé, privé d'affection par exemple, ne crois-tu pas ?

Anonyme a dit…

yannick, je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi. Je pense au contraire que j'accepte le "rude" mais que j'ose le regarder dans les yeux, et surtout pas faire comme si...
Accepter ne veut pas dire que je me résigne, ou que je me plie devant certaines fatalités. Non non, je suis bien au clair avec ça ! Accepter, comme je l'entends, serait plutôt le fait que j'assume certaines souffrances et que j'accomplis à chaque fois un acte de liberté ... je tends à ce que cette souffrance reste plutôt utilisée au profit d'une croissance intérieure, dans la foi, l'amour et l'obéissance. Oui, l'obéissance à la vie !
Pour moi, accepter ce "rude" serait plutôt de remporter une victoire sur ce que la vie me propose. Ceci étant, cela reste un chemin vertical, un chemin d'élévation, d'allègements et en contrepartie un chemin d'épreuves et de pertes... C'est la loi de la vie, qu'on le veuille ou non....
C'est pourquoi, ce chemin est ardu, je le confesse ouvertement....
on reste seul de toute manière à vivre ce que l'on vit, en couple ou non, entourés d'amis ou non. Alors seules la confiance, la persévérance, la patience et la vigilance restent mes compagnons de route et surtout lorsque c'est rude...
je t'embrasse fort l'ami.
martine

Anonyme a dit…

nathalie, je suis parfaitement d'accord avec toi car je te ressens et j'entends bien ce que tu partages.
Mais j'y reviens, seules l'acceptation, la confiance et tout ce que j'ai dit plus haut aide à vivre....
Accepter le manque, je sais aussi de quoi je parle...
La blessure d'amour, la blessure divine, est celle qui ouvre à la grâce céleste, don gratuit qui arrive de surcroît, que l'on soit croyant ou non.
Que Dieu te bénisse chère amie.

yannick a dit…

Nathalie,si c'était du second degré, alors je n'ai pas compris. On entend si souvent dans les rencontres des conditions au oui qui ne sont que des non en fait. Ai-je dit qu'il ne fallait pas recevoir, être nourri? C'est indispensable. Tout tenter pour combler les manques, bien évidemment. Nourrir ce qui demande en nous n'empêche pas d'être par ailleurs.
A propos du rude : c'est une manière de dire, j'en ai déjà parlé à propos du facile et du difficile. La vie est neutre. Ce avec quoi on est d'accord on dit que c'est facile (doux), ce avec quoi on n'est pas d'accord on dit que c'est difficile (rude). C'est notre réalité tant que l'on trouve ça agréable ou désagréable. Reconnaître ce qui est, dire oui, c'est prioritairement à ce qui se passe en nous : ça me fait du bien, j'aime : OK, ça me fait mal, je souffre : OK. Je peux faire quelque chose à cette souffrance, je le fais si c'est possible, sinon j'y reste présent. Et quand cela s'en va, je reste présent.
Bien sur qu'il faut du courage pour affronter ce qui fait mal, Nathalie.
Mais je me sens en accord avec ce que tu dis Martine.
Je crois qu'il y a des interprètations. Merci de vos commentaires.