"Un miroir ne pense pas, le regard ne pense pas" se répétait Jean. Devenu adolescent il convenait bien qu'il ne pouvait pas vivre avec un miroir sur le front. Comment pouvait-il faire, comment remplacer le miroir de façon à se souvenir de lui le plus souvent possible? Porter quelque chose de plus discret? Mais quoi? Le curé lui avait dit qu'il pouvait le porter chez lui, ainsi il ne choquerait personne.
Il retourna le voir. En se rendant chez lui, il apprit que ce dernier venait juste de mourir. On le laissa entrer dans la chambre où il reposait. Le lieu était d'un silence pesant. Le curé allongé sur son lit de mort avait un visage lisse et souriant. Il vit sur une table à côté un petit miroir. Intrigué, il se pencha et le prit dans ses mains. Au dos du miroir était écrit son nom. Il le garda et le mit dans sa poche.
Il resta un moment en silence à regarder le visage de cet homme. Jamais il ne lui avait paru aussi beau, paisible, serein. A un moment il vit une lumière au dessus de sa tête. Il serra le miroir dans sa main au fond de sa poche, puis il partit.
Rentré chez lui il sortit le miroir et le regarda. Il était sûr que le curé lui avait donné pour une raison qu'il ne comprenait pas encore. C'est alors qu'il eut l'idée de détacher le miroir de son support. Derrière il y avait un papier plié en deux. Quelques mots étaient écrits : "Le miroir rend lumineux. Demande Luc au cimetière. N'oublie pas."
Qui était ce Luc? Fallait-il aller au cimetière tout de suite? Il retourna à la maison du curé et demanda si quelqu'un connaissait un nommé Luc qui travaillait au cimetière. Non, personne de ce nom n'était connu au village. Il demanda quand aurait lieu l'enterrement, afin de pouvoir y aller. Peut être aurait-il la réponse ce jour là!
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