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mercredi 30 janvier 2008

MORT D'UN MAHATMA


30 janvier 1948 - 30 janvier 2008 : Il y a 60 ans le Mahatma Gandhi était assassiné!

Cela m'a semblé complètement incompréhensible lorsque j'ai découvert la vie de cet homme au début de mes études.
Cet homme si petit, malingre, qui allait s'opposer au racisme en Afrique du sud, puis aux Anglais en Inde jusqu'à obtenir l'indépendance. Cet homme qui allait faire parler de lui dans le monde entier comme étant l'apôtre de la non-violence. Ayant fait des études d'avocat à Londres, où il va découvrir les écrits de Tolstoi, Thoreau, la Bhagavad Gita, la vie de Jésus, du Bouddha...il va s'opposer aux injustices, intolérances, vieux fonctionnements allant jusqu'à mettre en péril sa vie plusieurs fois par des jeunes éprouvants.
Etait-il un homme politique, un saint homme, une grande âme (traduction de mahatma)?
Jeuner pour faire fléchir des dirigeants, une population, n'est-ce pas une forme de chantage, une violence vis à vis de l'évolution de l'histoire?
Jésus est mort crucifié, mais suite à un jugement...Il n'a entrainé personne dans des risques d'affrontement.
Les positions de Gandhi ont provoqué des morts innombrables. Où est la non violence?
Ce n'est pas simple bien sur. Pourtant il fut assassiné par un homme refusant sa tolérance vis à vis des musulmans. Avait-il tiré l'élastique encore une fois trop loin?
Swami ji avait rencontré Gandhi, et j'ai entendu Arnaud plusieurs fois rapportant quelques faits à son propos.
Cela concernait la sexualité en particulier.
La sagesse c'est apprendre à voir au plus profond, discerner, ne pas croire ou suivre aveuglément, vis à vis des autres et vis à vis de soi même.
Oser reconnaître ses "faiblesses", voilà la grandeur, pour aller au delà, devenir transparent.
Un jour j'ai découvert que la non violence à laquelle je croyais était une forme de violence, de pouvoir, en tout cas telle que je la comprenais, la vivais. Je méconnaissais ma violence, mes refus, mes peurs...
Lors de mon voyage en Inde en 81, après avoir vu Ma Ananda Mayi, Mataji Krishna Bai, j'allais me recueillir à la pointe sud de l'Inde où il y a un mémorial de Gandhi, j'allais à l'ashram qu'il avait fondé à Ahmedabad, et séjourner quelques jours auprès de Vinoba son disciple qui a passé une partie de sa vie à redistribuer les terres des riches aux pauvres.

La non violence n'entraine pas forcément la compassion.

6 commentaires:

Acouphene a dit…

Merci, j'aime bien tes écrits et cela me fait voyager sans bouger, sans violence...

Anonyme a dit…

Gandhi a toujours reconnu qu'il avait fait parfois des erreurs et que ce qu'il disait ou écrivait n'était jamais figé dans le marbre. Il pouvait changer d'avis car la vie est mouvement. Il restait aussi très prudent et très humble quant à l'usage qui pourrait être fait de ses écrits après sa mort. Comme tous les sages, il n'en était pas moins homme et reconnaissait volontiers ses faiblesses. Son témoignage n'en est que plus remarquable.
Daniel

Mabes a dit…

ce que tu dis de la non-violence me semble en fait assez juste, elle témoigne d'une certaine intransigeance...
n'oublie pas Yannick de nous faire part de tes expériences et ressentis auprès de Ma !

Anonyme a dit…

Merci de vos commentaires. Oui Mabes je dirais quelques petits mots sur mon séjour auprès de Ma.

Anonyme a dit…

Blog d'une grande richesse.
Je dis comme Acouphene.
Merci

Paulo a dit…

Shyamji, un jour, nous a parlé de Gandhi. Il nous a dit que l'homme qui l'avait tué était aussi pour la non violence et que pour lui tuer l'apôtre d'une Inde où se mélangent hindous et musulmans était un mal pour un bien. Quand on connait les conséquences de la partition, on reste dubitatif. A lire pour ceux que ça intéresse : "cette nuit la liberté" de Dominique Lapierre et Larry Collins.