On savait qu'on allait rencontrer du vent entre Ibiza et la Tunisie, ce qui arriva. Pas très fort, mais suffisamment soutenu pour être difficile. Une mer hâchée, avec des vagues courtes, spécialité de la Méditerranée puisqu'il n'y a pas de houle.
La première nuit fut dure car il devenait presque impossible de dormir, à cause du bruit, des mouvements du bateau. Le corps est malmené, il ne peut se détendre. Je dormais par bribes.
La seconde nuit fut pire. Par moment j'ai décollé de la couchette. Franchement j'en avais marre. J'aurais préfér un monocoque qui est plus appuyé à ces allures de près. Je savais que le bateau n'allait pas se désintégrer, mais je souffrais pour lui.
Cela se calma au fur et à mesure que l'on s'approchait des côtes africaines, comme prévu par la météo.
La troisième nuit il y eut des orages et des éclairs. Mon compagon qui faisait le quart avant moi eut peur tout du long. Il y avait des éclairs dans tous les sens, et il essayait d'aller là où il y en avait le moins. Lorsque je pris le quart, c'était plutôt la fin. J'étais assez tranquille avec ça. On apprit ensuite que ce secteur était connu pour ces orages vers la mi aout.
Au petit matin, la côte apparut. Le littoral tunisien est complètement sauvage, comme celui de l'Algérie ou du Maroc le long de la mer d'Albaran. Voir ces côtes désertes, sans aucun village est saisissant de beauté tellement c'est inhabituel. Nous croisâmes juste quelques barques de pêche devant Bizerte.
Avant de passer un cap, annonçant l'énorme golfe de Tunis, nous nous fimes dépasser par un bateau des affaires maritimes. Après le cap, nous vîmes qu'il était parti longer la côte où il y avait 3 ou 4 bateaux au mouillage. Le skipper nous proposa alors de les suivre pour faire une halte baignade, ce qui enthousiama tout le monde.
On mouilla dans 5 m de fond sablonneux, et quelques minutes plus tard, nous plongions dans une eau chaude et transparente. Quel délice. Une côte sauvage, avec quelques cabanes. Le rêve.
Le bateau allie des moments franchement difficiles et d'autres paradisiaques. C'est impossible ne n'avoir que du bon.
La Méditerranée est très sâlée! Mais sur ce bateau "de luxe" (pour moi), il y a à l'arrière des 2 coques, insérées dans les marches qui permettent de descendre à l'eau, une douchette qui permet de se rincer. Je ne me suis pas gêné pour en profiter.
Une paire d'heures plus tard nous arrivions à Sidi Bou Saïd, accompagné par quelques dauphins.
2 commentaires:
C'est sympa, ton récit. Les images défilent au fur et à mesure devant les yeux.
j'ai bcp aimé ton texte de mercredi : "il y tjs qq'un qui répond".
Merci Chamsabah.
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