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jeudi 24 février 2011

Eglises modernes

Cathédrale de Royan (fin années 50)
Eglise Saint Joseph au Havre (années 50)
Eglise Notre Dame au Raincy (années 20)

Le béton armé fut la grande découverte de la fin du dix neuvième siècle, il révolutionna l'architecture.
L'architecture religieuse n'y échappa pas. Il annonce un raidissement des formes, dans un premier temps, une simplification, qui relate une certaine fin de l'esprit et du savoir faire de l'artisan. C'est le matériau et ses possibilités qui dirigent, et derrière cela l'architecte et surtout l'ingénieur. Ce qui est gagné en compréhension des forces à l'oeuvre dans ces ouvrages en béton, risque de détruire la sensibilité liée à la démarche.
Les églises ci dessus montrent l'idée d'une élévation trop rapide, trop raide, trop mécanique, et assez froide, où l'on ne reconnait plus le travail manuel, la façon de l'artisan. Il y a forcément un appauvrissement, et surtout une différence d'échelle. Le lisse, la répétition, les schémas figés, nient le vivant.
L'église de Royan, en haut, est un cas à part. Si le béton est devenu très épuré, brut de décoffrage, il offre ici une recherche dans la forme qui va au delà du simple matériau. C'est un véritable vaisseau avec un élancement qui lui donne de l'élégance. J'y reviendrais.

Par contre il faut savoir que le béton n'a pas la même vibration que la pierre, de même les formes diverses offrent des énergies diverses. Ainsi un ensemble bâti, quelque soit le nom qu'on lui attribue, ne confère pas la même ambiance et la même énergie tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Si les matériaux et l'architecture changent, l'homme reste un homme, même s'il perd sa sensibilité. Il a la vie en lui qui répond toujours aux lois du vivant, ce qui n'est pas forcément le cas de ce qu'il construit.