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mardi 1 février 2011

En chemin

Ce qui peut faire rêver les uns ou les autres n'est pas forcément facile.
Dans le premier film que j'ai regardé, on les voit découper leur carte bancaire en morceaux. Dans l'interview ils parlent de dépouillement. Quant à leur plus mauvais souvenir, vous avez peut être entendu ce qu'elle raconte!
Ce genre d'aventure n'est pas sans risque, car si personne ne donne, alors c'est le jeune obligatoire, ce qui leur arrivera. Il faut une certaine force intérieure.
Je vous conseille leur site www.enchemin.org/


J'en profite pour raconter une histoire.

C'était à l'Arche de Lanza del Vasto. J'étais jeune étudiant et adepte de la non violence.
J'ai rencontré un couple qui voyageait. Un soir dans leur chambre, ils m'ont raconté leur histoire.
Ils partaient (eux aussi) pour Jérusalem à pied, avec leur chien. Ils avaient très peu d'argent, ce qui voulait dire trouver un abri pour dormir ou camper. Ils étaient très absolus ce qui me faisait complètement rêver. En effet, il avaient des vêtements qu'ils avaient faits pour la plupart, une couverture pour se couvrir qu'ils avaient tissé (pas de sac de couchage), et n'étaient pas près de faire des compromis sur le chemin qu'ils se proposaient de suivre. Je reconnais bien là l'esprit de l'Arche et de Lanza qui régnait à cette époque, et qui m'attirait.
Ils sont restés quelques jours, et ils ont poursuivi leur chemin. C'était l'hiver! Imaginez un peu...

J'ai rencontré un autre couple lors de ce séjour, qui lui me fit découvrir l'Inde, après y être resté un an.
Nous devinmes amis. Ils avaient donné leur adresse au couple pélerin leur disant que s'ils revenaient ils seraient bienvenus chez eux.
J'ai eu l'occasion de les revoir et de rester quelque temps chez eux à les aider à la ferme où ils élevaient des chèvres pour le fromage.
Lors d'un séjour chez eux, ils m'annoncèrent que le couple pélerin, je ne me souviens plus de leurs noms, leur avait écrit pour leur dire qu'ils allaient passer prochainement. J'étais très heureux de les revoir.

Ils nous racontèrent combien leur voyage avait été difficile. Ils étaient dans une certaine privation, voire frustration. Ils n'étaient pas dans cette dimension d'ouverture et de confiance comme ce couple en voyage de noces. Ils avaient visé trop haut. Au bout d'un certain temps cela a commencé à créer des tensions entre eux. Cela ne ressemblait plus à l'aventure qu'ils avaient imaginé. Elle ne supportait plus l'inconfort, le froid, la pluie, l'angoisse de la nuit qui vient quand on ne sait pas où dormir.
Un jour la crise éclata. Ils décidèrent de s'arrêter dans un hôtel, ce qui représentait pour eux déjà une sorte d'échec, afin de se reposer vraiment et faire le point sur leur situation. Cela se passait dans l'ex Yougoslavie de l'époque. Ils constatèrent qu'ils ne pouvaient continuer sur les principes trop élevés qu'ils s'étaient donnés. Après deux ou trois jours de repos, ils décidèrent de rentrer en France. Il me semble qu'ils ont même du prendre le train, mais je n'en suis pas sur.
Du coup ils avaient appris sur eux mêmes et admettaient une certaine rigidité sur leurs principes de vie qui les avaient reliés au final.

Il vaut mieux oser que regretter. Personne ne sait ce qu'il peut faire s'il n'a pas essayé. Tout le monde n'est pas capable de faire les mêmes choses qui peuvent apparaître comme exceptionnelles pour certains. Chacun ses limites...

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