Rêver, si je fais simple, c'est être en dehors de la réalité.
Je me demande si la plupart des êtres humains ne passent pas plus de temps à rêver qu'à vivre la réalité. On sait par ailleurs que le rêve est une chose importante dans le sommeil, qu'il est une sorte de soupape pour l'inconscient, un moyen de rééquilibrer le déséquilibre que nous ne voyons même pas.
Ainsi un travail sur les rêves permet de voir des aspects en nous qui sont enfouis dans la profondeur. C'est toute une machinerie à notre insu en quelque sorte, d'où les phrases éloquentes de certains maîtres disant que l'homme est une marionnette.
Cela peut paraître très agréable de rêver. Cela montre en fait notre incapacité à mettre en oeuvre notre désir de vivre le réel. Si le rêve est une soupape, c'est aussi une béquille. Je ne peux pas faire, donc je rêve, j'imagine. Quelque part je vis par procuration. Je préfère l'esclavage à l'héroisme de celui qui tente...
Regardant l'étymologie du mot rêve.
Le mot rêver vient de l'ancien français resver, esver qui veut dire rêver, errer, délirer, venant de esvo en galloromain : vagabond, qui vient du latin exvagus qui signifie errer. Vagus ayant donné vague.
Le mot vague n'est pas seulement lié à la mer mais à quelque chose qui n'est pas clair, qui est flou.
Ainsi on peut rapprocher ces mots : rêver, errer, vague, vagabond.
Le rêve c'est ce qui est vague, ce qui va de ci de là, poussé, bousculé par les éléments extérieurs. C'est bien une manière de ne pas être en phase avec le réel, qui lui est tangible.
5 commentaires:
Aïe,il m'arrive souvent de rêver,par exemple d'un beau temps chaud en ce moment.D'accord,je vois que je pense;que de travail pour faire la part des choses.
Penser et rêver se ressemblent.
Merci Yannick.
Ouh là...Yannick.
Pas trop d'accord, pour une fois !
D'abord, il ne faut pas confondre rêve et rêverie.
la rêverie peut être un moyen de fuir le réel...mais le rêve (nocturne) est tout autre chose.
Toutes les civilisations anciennes lui ont donné une place centrale. Même la Bible est pleine de "grands rêves" (celui de Joseph par exemple, qui lui indique de partir en Egypte : très utile ce rêve-là, pas du tout "creux"...ni "vague" !)
J'ai recueilli mes rêves nocturnes pendant vingt ans...et je peux te dire qu'il n'y a pas meilleur moyen de se connaître...et que c'est précisément le contraire d'une fuite, c'est même LE moyen de revenir à l'essentiel, au vrai.
Car l'invisible peut être plus vrai que le tangible !
Rê-v(e)=V-rê= vrai !
Bien sur la licorne, le rêve de la nuit est indispensable, et révélateur. Ils évoluent d'ailleurs selon la façon dont on vit le réel.
Merci de repréciser.
Oui c'est ce que j'avais senti en te lisant Yannick... Le rêve du mental est moins profitable que le rêve de l'inconscient... même si quelquefois l'on dort debout !
je viens d'entendre cet après-midi , dans "la tête au carré", sur France inter , un intéressant entretien à propos des rêves ..
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