Partager des moments de vie, des petits riens, des grands tout, oser l'authentique...
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lundi 31 janvier 2011
De Paris à Jérusalem
Interview de Mathilde et Edouard Cortes par Confidentielles
envoyé par confidentielles. - L'actualité du moment en vidéo.
Sur la route de Jérusalem
envoyé par paris_match. - L'info video en direct.
PARIS_JERUSALEM_MATHILDE_EDOUARD_CORTES_GEDEON_PROGRAMMES
envoyé par Mathilde_Edouard_Cortes. - Evadez-vous en vidéo.
"Un chemin de promesses" c'est le titre de leur livre.
Paris - Jerusalem, c'est leur parcours à pied, et aussi leur voyage de noces.
Petit détail : ils partent dans l'esprit des pélerins, c'est à dire sans argent, faisant confiance au coeur de ceux qu'ils vont rencontrer...
Ils ont réalisé un film qui passe toute cette semaine à 19 H 55 sur France 5.
Au pélerin qui sommeille peut être en vous...
simple regard
Regarder, poser "son" regard sur quelque chose, est composé de re et de garder, l'idée de répétition, de retour dont la base est de garder.
Garder vient de la racine indo européenne wer qui a donné wardare en latin et warden en germanique, qui veut dire surveiller.
Le berger qui garde ses moutons, surveille ses moutons.
Regardons : surveiller! Cela signifie observer avec attention, examiner, contrôler. C'est composé de sur et de veiller. On trouve le mot veille. Mot dont j'ai déjà parlé dans le post "c'est demain la veille", qui signifie pour rappel : être vigoureux, ardent, vivant, attentif, vigilant. La racine weg, qui a donné vigueur et veille, est bien proche de wer. De même que weid qui a donné voir.
Donc tous ces mots vont dans le même sens : regarder, garder, veiller, vigilance, voir, attentif, vivant...
Veiller c'est bien sur s'abstenir de dormir.
Déjà on note que ces notions sont souvent reprises dans les paraboles de Jésus, à vrai dire tout tourne autour de ça.
Regardons les contraires de surveiller, on trouve : abandonner, ignorer, laisser, quitter...
Abandonner c'est : céder, se dépouiller, se dessaisir, donner, laisser. Mais ausi : abdiquer, s'avouer vaincu, capituler, s'incliner, lâcher prise, laisser tomber, renoncer, se retirer...
Tous ces mots font partie sinon penser à ceux utilisés dans le langage spirituel, comme étant l'aboutissement. Si on regarde bien, on constate que la plupart signifient une absence de personne qui est encore là pour dire moi, pour récupérer un quelconque gain à son avantage.
C'est tout le paradoxe que de mettre en parallèle ces notions qui sont contraires : veiller et abandonner, alors que la pratique de l'une conduit à l'autre.
Qui regarde et qui abandonne?
Qui veille et qui lâche prise?
Qui est vigilant et qui renonce?
Cela semble incompréhensible tellement on est persuadé que c'est bien nous qui regardons, c'est à dire un moi identifié au corps, aux sens. Ce regard là s'il est tourné uniquement vers l'extérieur ne mènera pas à ce qui est promis. En même temps, comprendre que l'intérieur est aussi l'extérieur est assez subtil. Que reste t-il alors?
Rien.
Rien c'est justement ce qui ne peut être saisi...
Regarder sans rien garder...
Garder vient de la racine indo européenne wer qui a donné wardare en latin et warden en germanique, qui veut dire surveiller.
Le berger qui garde ses moutons, surveille ses moutons.
Regardons : surveiller! Cela signifie observer avec attention, examiner, contrôler. C'est composé de sur et de veiller. On trouve le mot veille. Mot dont j'ai déjà parlé dans le post "c'est demain la veille", qui signifie pour rappel : être vigoureux, ardent, vivant, attentif, vigilant. La racine weg, qui a donné vigueur et veille, est bien proche de wer. De même que weid qui a donné voir.
Donc tous ces mots vont dans le même sens : regarder, garder, veiller, vigilance, voir, attentif, vivant...
Veiller c'est bien sur s'abstenir de dormir.
Déjà on note que ces notions sont souvent reprises dans les paraboles de Jésus, à vrai dire tout tourne autour de ça.
Regardons les contraires de surveiller, on trouve : abandonner, ignorer, laisser, quitter...
Abandonner c'est : céder, se dépouiller, se dessaisir, donner, laisser. Mais ausi : abdiquer, s'avouer vaincu, capituler, s'incliner, lâcher prise, laisser tomber, renoncer, se retirer...
Tous ces mots font partie sinon penser à ceux utilisés dans le langage spirituel, comme étant l'aboutissement. Si on regarde bien, on constate que la plupart signifient une absence de personne qui est encore là pour dire moi, pour récupérer un quelconque gain à son avantage.
C'est tout le paradoxe que de mettre en parallèle ces notions qui sont contraires : veiller et abandonner, alors que la pratique de l'une conduit à l'autre.
Qui regarde et qui abandonne?
Qui veille et qui lâche prise?
Qui est vigilant et qui renonce?
Cela semble incompréhensible tellement on est persuadé que c'est bien nous qui regardons, c'est à dire un moi identifié au corps, aux sens. Ce regard là s'il est tourné uniquement vers l'extérieur ne mènera pas à ce qui est promis. En même temps, comprendre que l'intérieur est aussi l'extérieur est assez subtil. Que reste t-il alors?
Rien.
Rien c'est justement ce qui ne peut être saisi...
Regarder sans rien garder...
dimanche 30 janvier 2011
samedi 29 janvier 2011
vendredi 28 janvier 2011
Célibat - Taire
Entendu hier aux infos : Il parait que 15 % des prêtres auraient une relation de couple!
Je ne sais pas comment ils ont compté, mais c'est une autre histoire.
Cela veut dire qu'ils se cachent, qu'ils vivent ça dans la culpabilité, que ça complique leur vie tout en y amenant de la joie... Et certains, reconnus, dénoncés, doivent quitter l'église, vivant en parias parfois.
A côté de cette spécificité catholique, il y a les pasteurs protestants qui vivent mariés, ainsi que les orthodoxes. Qu'est-ce que ça veut dire?
La différence est que chez les Catholiques, il y a le voeu de célibat. Pourtant dans l'Histoire, combien de papes, cardinaux, et autres membres du clergé ont eu des maîtresses, et pas des moindres parfois, quand ce ne sont pas certains qui ont été voir des prostituées!
Sans parler des brimades sexuelles, des attouchements auprès de jeunes et de la pédophilie.
La sexualité est une énergie si forte, combien peu peuvent s'en passer! Combien faut-il être ignorant pour la dénier! Cela ne se sublime pas comme ça, en s'engageant à 20 ou 25 ans. Et quelle est la réalité intime de ceux qui n'ont jamais touché une femme? J'imagine qu'ils y pensent, qu'ils en rêvent. Un certain abbé, médiatique, a avoué la masturbation. Bravo! Quel courage, et quelle déculpabilisation pour tous les autres, jeunes et moins jeunes! Il ne faut pas se leurrer, beaucoup doivent s'y adonner. Et alors? Où est le problème? Quid de la réalité vraie de chacun, de sa difficulté face aux pulsions rejetées, niées, de ses contradictions entre élan religieux et élan physique. On ne peut empêcher la vie de s'exprimer.
Pourquoi le célibat alors? Puisque tout se passe dans la tête!
Faut-il que le message ait été dévoyé pour en arriver là. Situation d'autant plus rigidifiée qu'elle dure depuis 2 000 ans ou presque.
J'ai été carressé par des prêtres (pas intimement, mais il y a des façons ou une insistance qui dénotent une tendance pulsionnelle). J'en ai connu un qui passait des moments de vacances uniquement avec la gente féminine... C'est logiquement normal. C'est la nature humaine.
Le vrai célibat est une denrée rare, extrême sans doute, pour ne pas dire exceptionnelle.
"Reconnaître ce qui est", combien est-ce difficile quand on est dans un système rigide, où de plus le pouvoir est flagrant à différents niveaux!
Mais peut être que les prêtres se confessent de leurs rêves et autres attouchements sexuels! Qui sait? J'en doute. "Mon père , je m'excuse d'avoir des pulsions sexuelles alors que j'ai promis à l'église de ne penser qu'à Dieu!" "Ne recommencez plus, et allez en paix mon fils!"
J'ai aussi entendu quelqu'un qui disait qu'il faudrait psychanalyser toute la société pour que ça aille mieux...
Célibat : C'est - lit - bat. On pourrait dire que si tu pense au lit , tu vas être battu...
La sexualité dont on parle tant, ou du moins le sexe tant exposé à droite à gauche, est bien révélateur d'une fascination mal vécue encore, tant la morale dans ce qu'elle a de plus négatif a fait de mal.
Je ne sais pas comment ils ont compté, mais c'est une autre histoire.
Cela veut dire qu'ils se cachent, qu'ils vivent ça dans la culpabilité, que ça complique leur vie tout en y amenant de la joie... Et certains, reconnus, dénoncés, doivent quitter l'église, vivant en parias parfois.
A côté de cette spécificité catholique, il y a les pasteurs protestants qui vivent mariés, ainsi que les orthodoxes. Qu'est-ce que ça veut dire?
La différence est que chez les Catholiques, il y a le voeu de célibat. Pourtant dans l'Histoire, combien de papes, cardinaux, et autres membres du clergé ont eu des maîtresses, et pas des moindres parfois, quand ce ne sont pas certains qui ont été voir des prostituées!
Sans parler des brimades sexuelles, des attouchements auprès de jeunes et de la pédophilie.
La sexualité est une énergie si forte, combien peu peuvent s'en passer! Combien faut-il être ignorant pour la dénier! Cela ne se sublime pas comme ça, en s'engageant à 20 ou 25 ans. Et quelle est la réalité intime de ceux qui n'ont jamais touché une femme? J'imagine qu'ils y pensent, qu'ils en rêvent. Un certain abbé, médiatique, a avoué la masturbation. Bravo! Quel courage, et quelle déculpabilisation pour tous les autres, jeunes et moins jeunes! Il ne faut pas se leurrer, beaucoup doivent s'y adonner. Et alors? Où est le problème? Quid de la réalité vraie de chacun, de sa difficulté face aux pulsions rejetées, niées, de ses contradictions entre élan religieux et élan physique. On ne peut empêcher la vie de s'exprimer.
Pourquoi le célibat alors? Puisque tout se passe dans la tête!
Faut-il que le message ait été dévoyé pour en arriver là. Situation d'autant plus rigidifiée qu'elle dure depuis 2 000 ans ou presque.
J'ai été carressé par des prêtres (pas intimement, mais il y a des façons ou une insistance qui dénotent une tendance pulsionnelle). J'en ai connu un qui passait des moments de vacances uniquement avec la gente féminine... C'est logiquement normal. C'est la nature humaine.
Le vrai célibat est une denrée rare, extrême sans doute, pour ne pas dire exceptionnelle.
"Reconnaître ce qui est", combien est-ce difficile quand on est dans un système rigide, où de plus le pouvoir est flagrant à différents niveaux!
Mais peut être que les prêtres se confessent de leurs rêves et autres attouchements sexuels! Qui sait? J'en doute. "Mon père , je m'excuse d'avoir des pulsions sexuelles alors que j'ai promis à l'église de ne penser qu'à Dieu!" "Ne recommencez plus, et allez en paix mon fils!"
J'ai aussi entendu quelqu'un qui disait qu'il faudrait psychanalyser toute la société pour que ça aille mieux...
Célibat : C'est - lit - bat. On pourrait dire que si tu pense au lit , tu vas être battu...
La sexualité dont on parle tant, ou du moins le sexe tant exposé à droite à gauche, est bien révélateur d'une fascination mal vécue encore, tant la morale dans ce qu'elle a de plus négatif a fait de mal.
jeudi 27 janvier 2011
Samarkand
Hier soir lors de l'émission "Des racines et des ailes", il y avait un reportage sur Samarkand et Boukhara, en Ouzbékistan. Des mausolées, des madrasas construites à l'époque de Tamerlan.
Des masses imposantes construites en briques et recouvertes d'innombrables mosaïques aux motifs envoutants.
mercredi 26 janvier 2011
mardi 25 janvier 2011
Zao Wou Ki
Comment fait-il pour rendre la légèreté, le mouvement, l'espace?
Peu importe...
Il a atteint l'âge du sublime.
lundi 24 janvier 2011
Transmission - imitation
Ce matin j'ai entendu quelques commentaires à propos de l'utilisation de plus en plus jeune des ordinateurs et autres jeux vidéos. Les enfants, petits, savent utiliser ces appareils avant que d'écrire!
Lors d'un repas en famille à Noël, il y avait deux petits neveux, un an et demi, et bientôt deux ans. Le père du plus jeune, qui trouvait cela très amusant, lui montrait son téléphone à écran (genre iphone) allumé. L'enfant posait ses doigts dessus et les faisaient glisser, il savait trouver comment changer l'image de base puis en faisait apparaître d'autres au gré du glissé de ses doigts.
Je constatais combien il est facile de considérer son bébé, son gosse, comme un jouet, à qui on fait expérimenter un peu rapidement les choses de la vie, histoire d'en rire. On n'a pas encore le recul nécessaire pour voir les bienfaits ou les méfaits de toute cette électronique dont beaucoup deviennent dépendants avant même l'adolescence.
Heureusement, à côté de ça, un jouet en bois faisait le bonheur de l'enfant, qui s'amusait à tirer dans la maison cet animal sur roue, suivi par son cousin.
Autre histoire entendue sur les ondes de France Inter dimanche à propos de la guerre PC - Apple :
Il parait que dans les films ou feuilletons américains, les méchants ont des PC, les gentils des Apple!
A fond la manipulation.
Les lobbies s'occupent des grands, les grands s'occupent des petits.
Amis de la technologie, bien le bonjour!
Lors d'un repas en famille à Noël, il y avait deux petits neveux, un an et demi, et bientôt deux ans. Le père du plus jeune, qui trouvait cela très amusant, lui montrait son téléphone à écran (genre iphone) allumé. L'enfant posait ses doigts dessus et les faisaient glisser, il savait trouver comment changer l'image de base puis en faisait apparaître d'autres au gré du glissé de ses doigts.
Je constatais combien il est facile de considérer son bébé, son gosse, comme un jouet, à qui on fait expérimenter un peu rapidement les choses de la vie, histoire d'en rire. On n'a pas encore le recul nécessaire pour voir les bienfaits ou les méfaits de toute cette électronique dont beaucoup deviennent dépendants avant même l'adolescence.
Heureusement, à côté de ça, un jouet en bois faisait le bonheur de l'enfant, qui s'amusait à tirer dans la maison cet animal sur roue, suivi par son cousin.
Autre histoire entendue sur les ondes de France Inter dimanche à propos de la guerre PC - Apple :
Il parait que dans les films ou feuilletons américains, les méchants ont des PC, les gentils des Apple!
A fond la manipulation.
Les lobbies s'occupent des grands, les grands s'occupent des petits.
Amis de la technologie, bien le bonjour!
vendredi 21 janvier 2011
De la solitude
Sur le chemin, la solitude est inévitable. Non pas en tant que difficulté, mais en tant que réalité.
Se poser des questions, y trouver des réponses, passe par une rencontre avec soi même. Cela passe aussi par le partage avec d'autres qui sont dans la même recherche.
Mais un jour arrive, ou arrivera, où l'on est seul, face à soi même, non plus pour se poser des questions, mais pour s'observer. Ce qui demande un certain silence, une certaine solitude.
Toutes les traditions y font allusion. Affronter ses démons, même si un travail personnel ou en groupe est quasiment indispensable, se fait dans une intégration progressive qui passe par la confrontation avec soi.
Dans l'histoire de la spiritualité, il y a des ermites ou des moines, qui à un moment donné se retirent pour des années, parfois plus de dix ans. La retraite de 3 ans, 3 mois, 3 jours des Tibétains en est un exemple. Il y a des monastères de reclus où les moines ou moniales sont dans le silence total, seuls dans leur cellule, et partagent très peu. Dans les monastères classiques, les moines travaillent, vivent et prient majoritairement en silence.
C'est bien le signe de la confrontation à la solitude.
Nul ne peut faire le chemin à notre place, et il n'y a pas de miracle à attendre.
Il n'y a pas de guide qui va donner ce soi disant éveil et tout est fini! C'est du rêve.
On peut sentir que tout s'apaise auprès d'un sage ou d'un être qui émane l'amour. Cela peut durer quelque temps, des heures, des jours, mais tout finit par retomber. L'état habituel va revenir. C'est ainsi et c'est normal. Il faut passer par le désert de la purification qui passe par la tranquillité de la solitude. Ce qui n'exclut pas la vie en famille.
Mais se réserver ces moments de pure rencontre avec soi même.
Etre capable de ne pas s'ennuyer tout seul.
"Quoiqu'il arrive, rien ne manque!" Cette grande phrase de Daniel Morin.
Le but c'est quand même bien d'y arriver, et que ce soit permanent surtout.
Il faut bien sur avoir dépassé des états de manque bien réels et humains. Puis que le seul manque devienne l'obsession du non manque. Ce qui passe forcément par le oui au manque, par cette non discussion de mon manque évident, sans que ce soit un problème, une difficulté.
Combien faut-il s'entrainer à cet exercice de l'observation de ce qui se passe en nous, combien de temps passé seul à observer le jeu du mental, à se surprendre distrait, à toujours reprendre...
Cette solitude est indispensable parce qu'il n'y a rien d'autre.
Elle devient évidente lorsque l'on est en paix avec soi même.
Pas très loin d'ici il y a un couvent nommé : La solitude...
Se poser des questions, y trouver des réponses, passe par une rencontre avec soi même. Cela passe aussi par le partage avec d'autres qui sont dans la même recherche.
Mais un jour arrive, ou arrivera, où l'on est seul, face à soi même, non plus pour se poser des questions, mais pour s'observer. Ce qui demande un certain silence, une certaine solitude.
Toutes les traditions y font allusion. Affronter ses démons, même si un travail personnel ou en groupe est quasiment indispensable, se fait dans une intégration progressive qui passe par la confrontation avec soi.
Dans l'histoire de la spiritualité, il y a des ermites ou des moines, qui à un moment donné se retirent pour des années, parfois plus de dix ans. La retraite de 3 ans, 3 mois, 3 jours des Tibétains en est un exemple. Il y a des monastères de reclus où les moines ou moniales sont dans le silence total, seuls dans leur cellule, et partagent très peu. Dans les monastères classiques, les moines travaillent, vivent et prient majoritairement en silence.
C'est bien le signe de la confrontation à la solitude.
Nul ne peut faire le chemin à notre place, et il n'y a pas de miracle à attendre.
Il n'y a pas de guide qui va donner ce soi disant éveil et tout est fini! C'est du rêve.
On peut sentir que tout s'apaise auprès d'un sage ou d'un être qui émane l'amour. Cela peut durer quelque temps, des heures, des jours, mais tout finit par retomber. L'état habituel va revenir. C'est ainsi et c'est normal. Il faut passer par le désert de la purification qui passe par la tranquillité de la solitude. Ce qui n'exclut pas la vie en famille.
Mais se réserver ces moments de pure rencontre avec soi même.
Etre capable de ne pas s'ennuyer tout seul.
"Quoiqu'il arrive, rien ne manque!" Cette grande phrase de Daniel Morin.
Le but c'est quand même bien d'y arriver, et que ce soit permanent surtout.
Il faut bien sur avoir dépassé des états de manque bien réels et humains. Puis que le seul manque devienne l'obsession du non manque. Ce qui passe forcément par le oui au manque, par cette non discussion de mon manque évident, sans que ce soit un problème, une difficulté.
Combien faut-il s'entrainer à cet exercice de l'observation de ce qui se passe en nous, combien de temps passé seul à observer le jeu du mental, à se surprendre distrait, à toujours reprendre...
Cette solitude est indispensable parce qu'il n'y a rien d'autre.
Elle devient évidente lorsque l'on est en paix avec soi même.
Pas très loin d'ici il y a un couvent nommé : La solitude...
jeudi 20 janvier 2011
de la solitude
Un jour ou l'autre, dans la vie, il faudra affronter la solitude.
A priori je pourrais dire qu'il y a deux types de solitude : celle que l'on n'a pas choisie, et celle que l'on pense avoir choisie. Mais ce n'est pas si simple en fait. Je dirais plutôt qu'il y a celle que l'on accepte, et celle que l'on n'accepte pas.
A partir de là, tous les cas de figures sont possibles.
Dans notre monde dit de communication, il y a en fait de plus en plus de personnes seules.
On peut vivre seul et avoir plein d'amis, si bien que le besoin fondamental d'échange, de partage, d'amour, se trouve comblé. Comblé en partie bien sur puisque l'insatisfaction est inhérente à la nature humaine.
On peut être seul parce que l'on est plutôt solitaire, ou bien on a peur de s'engager, ou bien on ne veut pas être dérangé...
Il y a ceux qui sont divorcés, séparés, dont la relation, plus ou moins longue, s'est rompue.
Il y a tellement de raisons. C'est une question de tempérament, de destinée, et d'âge aussi.
Il y a aussi ceux, ou celles, peut être plus nombreuses, qui ne trouvent pas parce que leur niveau d'exigence fait que le produit cherché ne courre pas les rues...
A l'opposé on peut être marié, ou en couple, et se sentir seul. Ca a marché un temps, et ça ne fonctionne plus. Ou la demande est si forte que l'autre ne peut assumer, il s'essouffle. Ou la vie fait que... une certaine routine...
Et de trouver un dérivatif ailleurs, qui peut être internet d'ailleurs, les blogs...
Je ne parle pas bien sur de ceux qui fuient par tous les moyens possibles.
Et puis la relation peut être riche, durer, mais un jour arrive, ou arrivera, où l'on sera inévitablement confronté à soi même, où l'insatisfaction primordiale ressortira.
Enfin il y a ceux qui ont un certain âge, et qui espèrent encore, ou qui désespèrent...
Et les vieux qui n'en finissent pas de vieillir comme dit Brel...
Cela peut sembler peu réjouissant... bien sur, puisqu'au bout il y a la mort!
(A suivre).
A priori je pourrais dire qu'il y a deux types de solitude : celle que l'on n'a pas choisie, et celle que l'on pense avoir choisie. Mais ce n'est pas si simple en fait. Je dirais plutôt qu'il y a celle que l'on accepte, et celle que l'on n'accepte pas.
A partir de là, tous les cas de figures sont possibles.
Dans notre monde dit de communication, il y a en fait de plus en plus de personnes seules.
On peut vivre seul et avoir plein d'amis, si bien que le besoin fondamental d'échange, de partage, d'amour, se trouve comblé. Comblé en partie bien sur puisque l'insatisfaction est inhérente à la nature humaine.
On peut être seul parce que l'on est plutôt solitaire, ou bien on a peur de s'engager, ou bien on ne veut pas être dérangé...
Il y a ceux qui sont divorcés, séparés, dont la relation, plus ou moins longue, s'est rompue.
Il y a tellement de raisons. C'est une question de tempérament, de destinée, et d'âge aussi.
Il y a aussi ceux, ou celles, peut être plus nombreuses, qui ne trouvent pas parce que leur niveau d'exigence fait que le produit cherché ne courre pas les rues...
A l'opposé on peut être marié, ou en couple, et se sentir seul. Ca a marché un temps, et ça ne fonctionne plus. Ou la demande est si forte que l'autre ne peut assumer, il s'essouffle. Ou la vie fait que... une certaine routine...
Et de trouver un dérivatif ailleurs, qui peut être internet d'ailleurs, les blogs...
Je ne parle pas bien sur de ceux qui fuient par tous les moyens possibles.
Et puis la relation peut être riche, durer, mais un jour arrive, ou arrivera, où l'on sera inévitablement confronté à soi même, où l'insatisfaction primordiale ressortira.
Enfin il y a ceux qui ont un certain âge, et qui espèrent encore, ou qui désespèrent...
Et les vieux qui n'en finissent pas de vieillir comme dit Brel...
Cela peut sembler peu réjouissant... bien sur, puisqu'au bout il y a la mort!
(A suivre).
mercredi 19 janvier 2011
Marie et Joseph
Le ciel n'a mis qu'une étoile
Je n'ai rien d'autre à t'offrir
Je n'ai pas de cathédrale
Mais je t'aime à en mourir
La chambre n'est pas bien rose
C'est peut être un avant gout
De tant, de tant d'autres choses
Mets ta tête dans mon cou
Un avant gout d'autre peine
Dont tu ne reviendras pas
En donnant ce que tu aimes
A qui tu ne connais pas
Marie tu sais que les hommes
Ne sont pas très malins
Ce que tu leur abandonnes
Ne servira peut être à rien
Sans en parler à personne
Si nous le gardions pour nous
Sans en parler à personne
Nous le gardions entre nous
Pour qu'il ait la vie facile
Nous l'appellerions Judas
Jésus c'est trop difficile
Il y a beaucoup trop de croix
Tu ne serais pas madone
Je ne serais pas élu
Tu n'aurais pas de couronne
Mais lui n'en aurait pas non plus
Je lui parlerais d'écorce
Toi de soleil et de pluie
Je lui apprendrais la force
Et toi son "Je vous salue Marie"
C'est trop d'amour qui m'emporte
J'ai peur de te voir pleurer
L'étoile est à notre porte
Les bergers vont s'agiter
Voila que le ciel s'étire
Pour laisser passer sa moitié
Il n'existe pas d'empire
Qui se forge sans peiner
Je voudrais tant que ceux qui poussent
Ceux là qui vont en profiter
Marie mon coeur, Marie ma douce
T'aiment autant que je t'ai aimé
Chanson écrite par Jean Pierre Ferland
J'ai juste oublié de le mettre au moment de Noël...
mardi 18 janvier 2011
Jean et le miroir
Jean n'avait pas de projet. On pourrait croire que cela pouvait être angoissant. Lui au contraire se sentait libre. Tout était possible. Il pouvait rester avec Luc dans la mesure où ce dernier le sentait ainsi.
Un jour il lui dit :
- Le seul mot d'ordre c'est d'être vrai. Etre vrai avec ce que l'on sent. Tout le reste sont des interférences qui nous empêchent d'être. La vie appartient aux simples. Elle se donne à ceux qui sont près de leur coeur. La plupart des gens prennent leur peurs pour la réalité et ils compliquent tout. Ainsi ils passent à côté de la vraie vie. Tu es jeune, c'est plus facile de commencer jeune. Cela évite l'encrassement, et donc le nettoyage.
Plus on est propre, simple, comme un enfant qui joue et ne doute de rien, plus la vie s'offre à nous.
- Que dois-je faire?
- Rien! Etre vrai. Rester dans la reconnaissance de ton authenticité, quelle qu'elle soit, sans comparaison. Etre avec cette vérité en nous qui jaillit d'instant en instant. La respecter.
- Là tout de suite, ma seule envie c'est de rester ici, de me nourrir de ce qui m'entoure.
- Oui, c'est parfait, fais le à fond, et en même temps sans forcer.
- Je ne comprends pas bien ce paradoxe.
- OK, il n'y a pas de problèmes. Sois dans la non compréhension. Totalement.
- Je ne comprends pas, mais je n'ai pas peur.
- Oui, c'est ça. Reste avec cette non peur. C'est le secret.
- Je me sens en confiance parce que vous êtes là.
- Oui, c'est ainsi que cela se passe en général. Il y a le père biologique, et le père spirituel, ou la mère. Celui qui cherche, ou plutôt qui suit ce qu'il porte en lui de vivre, attire les êtres qui sont là pour l'aider. Plus son attirance est forte, plus la rencontre sera déterminante. C'est la loi pour tous. Personne n'y est pour quelque chose, c'est ainsi que la vie fonctionne. Reconnaître les lois du vivant installent la confiance.
Un jour il lui dit :
- Le seul mot d'ordre c'est d'être vrai. Etre vrai avec ce que l'on sent. Tout le reste sont des interférences qui nous empêchent d'être. La vie appartient aux simples. Elle se donne à ceux qui sont près de leur coeur. La plupart des gens prennent leur peurs pour la réalité et ils compliquent tout. Ainsi ils passent à côté de la vraie vie. Tu es jeune, c'est plus facile de commencer jeune. Cela évite l'encrassement, et donc le nettoyage.
Plus on est propre, simple, comme un enfant qui joue et ne doute de rien, plus la vie s'offre à nous.
- Que dois-je faire?
- Rien! Etre vrai. Rester dans la reconnaissance de ton authenticité, quelle qu'elle soit, sans comparaison. Etre avec cette vérité en nous qui jaillit d'instant en instant. La respecter.
- Là tout de suite, ma seule envie c'est de rester ici, de me nourrir de ce qui m'entoure.
- Oui, c'est parfait, fais le à fond, et en même temps sans forcer.
- Je ne comprends pas bien ce paradoxe.
- OK, il n'y a pas de problèmes. Sois dans la non compréhension. Totalement.
- Je ne comprends pas, mais je n'ai pas peur.
- Oui, c'est ça. Reste avec cette non peur. C'est le secret.
- Je me sens en confiance parce que vous êtes là.
- Oui, c'est ainsi que cela se passe en général. Il y a le père biologique, et le père spirituel, ou la mère. Celui qui cherche, ou plutôt qui suit ce qu'il porte en lui de vivre, attire les êtres qui sont là pour l'aider. Plus son attirance est forte, plus la rencontre sera déterminante. C'est la loi pour tous. Personne n'y est pour quelque chose, c'est ainsi que la vie fonctionne. Reconnaître les lois du vivant installent la confiance.
lundi 17 janvier 2011
Où va le monde?
Il y a des moments où les évènements semblent se précipiter dans l'histoire du monde. Ce qui est normal bien sur, comme un orage qui nous surprend car la pression dépasse les limites, avant que l'accalmie revienne.
Qui aurait imaginé il y a un mois les évènements de Tunisie? Une immolation par le feu, un peuple qui descend dans la rue, la fuite si rapide du dirigeant, les saccages qui s'en suivent... Et les commentateurs de parler d'un possible feu aux poudres dans certains pays arabes...
Bien sur on ne sait pas tout des manipulations des uns et des autres.
Mais cela montre que rien n'est sur, durable, mesurable, envisageable. En quelques heures, le destin d'un pays peut basculer, et par là celui de beaucoup de monde.
J'ai quand même l'impression que les pays où l'on peut circuler, disons dans une certaine sécurité, se rétrécissent. Le monde qui s'ouvre de plus en plus à la communication, se ferme aussi quelque part.
Je ne m'y connais pas assez en histoire ou en géopolitique pour expliquer le pourquoi du comment. Il semble en tout cas que les conséquences du colonialisme, et du néocolonialisme, ne soient pas éteintes. On découvre parfois que des rapports entre pays ne sont que la suite de conflits datant d'un siècle ou plus.
C'est un peu comme l'inconscient finalement. Il n'y a pas de "liberté" tant que les vieux démons du passé ne sont pas extirpés. La différence c'est que quelqu'un qui se penche sur son passé cherche à se comprendre en général, et surtout doit à un moment reconnaître la vérité.
Au niveau d'un pays, au niveau politique, reconnaître la vérité semble très difficile, alors que bien souvent les dirigeants d'aujourd'hui ne sont pas responsables des actes d'une autre génération, mais ils sont tellement identifiés au pays que la vérité d'hier semble inavouable.
Reconnaître ses torts! C'est une façon de dire qui n'est pas juste, bien sur, puisque tout ce qui s'est passé ne pouvait se passer autrement. Et au niveau d'un pays, cela entraine sans doute des conséquences d'un autre ordre qu'au niveau personnel.
On marche sur des oeufs, quelque part...
Est-ce que les villas détruites des nantis va rendre la vie plus facile à des familles entières sans travail? Si c'était aussi simple! Et pourtant cela doit aussi soulager.
Le monde est bien malade. Et encore on ne sait pas tout, loin de là...
En tout cas, à l'image de l'humain, les changements quels qu'ils soient passent par la souffrance, celle qui s'exprime, celle qui est vécue, et donc par l'insécurité du nouveau.
Qui aurait imaginé il y a un mois les évènements de Tunisie? Une immolation par le feu, un peuple qui descend dans la rue, la fuite si rapide du dirigeant, les saccages qui s'en suivent... Et les commentateurs de parler d'un possible feu aux poudres dans certains pays arabes...
Bien sur on ne sait pas tout des manipulations des uns et des autres.
Mais cela montre que rien n'est sur, durable, mesurable, envisageable. En quelques heures, le destin d'un pays peut basculer, et par là celui de beaucoup de monde.
J'ai quand même l'impression que les pays où l'on peut circuler, disons dans une certaine sécurité, se rétrécissent. Le monde qui s'ouvre de plus en plus à la communication, se ferme aussi quelque part.
Je ne m'y connais pas assez en histoire ou en géopolitique pour expliquer le pourquoi du comment. Il semble en tout cas que les conséquences du colonialisme, et du néocolonialisme, ne soient pas éteintes. On découvre parfois que des rapports entre pays ne sont que la suite de conflits datant d'un siècle ou plus.
C'est un peu comme l'inconscient finalement. Il n'y a pas de "liberté" tant que les vieux démons du passé ne sont pas extirpés. La différence c'est que quelqu'un qui se penche sur son passé cherche à se comprendre en général, et surtout doit à un moment reconnaître la vérité.
Au niveau d'un pays, au niveau politique, reconnaître la vérité semble très difficile, alors que bien souvent les dirigeants d'aujourd'hui ne sont pas responsables des actes d'une autre génération, mais ils sont tellement identifiés au pays que la vérité d'hier semble inavouable.
Reconnaître ses torts! C'est une façon de dire qui n'est pas juste, bien sur, puisque tout ce qui s'est passé ne pouvait se passer autrement. Et au niveau d'un pays, cela entraine sans doute des conséquences d'un autre ordre qu'au niveau personnel.
On marche sur des oeufs, quelque part...
Est-ce que les villas détruites des nantis va rendre la vie plus facile à des familles entières sans travail? Si c'était aussi simple! Et pourtant cela doit aussi soulager.
Le monde est bien malade. Et encore on ne sait pas tout, loin de là...
En tout cas, à l'image de l'humain, les changements quels qu'ils soient passent par la souffrance, celle qui s'exprime, celle qui est vécue, et donc par l'insécurité du nouveau.
dimanche 16 janvier 2011
le miroir de Jean
Ils allèrent au jardin. Le dessin des allées, des plantations, donnaient une présence inhabituelle à l'ensemble des légumes, parmi lesquels se mêlaient des fleurs.
- La forme informe, dit Luc, tout est nourriture, pour le corps, pour l'oeil, pour l'oreille, pour l'esprit...
Aller dans le sens du vivant le renforce, et touche le vivant en nous. C'est juste du respect. La terre, les plantes me nourrissent. Elle sont là pour nous, apparemment dociles, le moins que je puisse faire c'est mettre ma sensibilité pour créer une certaine harmonie. En faisant attention, j'élève mon intention. Les plantes le sentent et poussent mieux. Elles grossissent ou grandissent un peu plus pour rester plus longtemps entre elles, et aussi avec moi, et donnent plus. C'est un échange subtil. Plus c'est subtil, plus c'est puissant en réalité. Et lorsque je mange ce que je récolte, je sens tout ça, ce qui me nourrit encore plus. Au final, je mange moins.
- Que puis-je faire?
- Prends ton temps d'abord. Regarde. Trouve le rythme qui te convient. Ensuite tu pourras éclaircir les carottes.
Il y avait le soleil, les arbres, les oiseaux, les plantes. C'était le bonheur pour Jean.
Le travail fini, ils ramenèrent des légumes au coin cuisine, puis partirent se promener.
- Je te propose un jeu, dit Luc, nous allons écouter le bruit de nos pas. D'abord on écoute les siens, puis on écoute ceux de l'autre. D'accord?
- Oui.
Le sentier était à la fois pierreux, avec des racines aussi, et des brindilles, sinon la terre qui était visible était plutôt sèche. En écoutant ses pas, Jean sentit qu'il faisait plus attention à l'endroit où il posait les pieds. Cela dura quelques minutes, puis Luc dit : Maintenant on change de personne.
Il esayait de dissocier les bruits de ses propres pieds de ceux auxquels il devait faire attention maintenant. L'exercice était très difficile. Au bout d'un moment, il sentit que le rythme de chacun était bien différent. Puis il découvrit que pris par l'exercice, il ne marchait pas vraiment détendu. Il finit par distinguer le bruit des pas de Luc, les siens propres, puis qu'il se détendait.
- Alors, dit Jean, qu'en dis-tu?
- Si j'étais trop dans l'écoute, je perdais l'allure naturelle et détendue. Cela m'a pris du temps d'y revenir.
- Oui, c'est un point, mais il y en a un autre...
- Je n'ai pas eu de pensées autres que cette attention à la marche et au bruit.
- Voilà qui est intéressant!
- Etonnant...
- La forme informe, dit Luc, tout est nourriture, pour le corps, pour l'oeil, pour l'oreille, pour l'esprit...
Aller dans le sens du vivant le renforce, et touche le vivant en nous. C'est juste du respect. La terre, les plantes me nourrissent. Elle sont là pour nous, apparemment dociles, le moins que je puisse faire c'est mettre ma sensibilité pour créer une certaine harmonie. En faisant attention, j'élève mon intention. Les plantes le sentent et poussent mieux. Elles grossissent ou grandissent un peu plus pour rester plus longtemps entre elles, et aussi avec moi, et donnent plus. C'est un échange subtil. Plus c'est subtil, plus c'est puissant en réalité. Et lorsque je mange ce que je récolte, je sens tout ça, ce qui me nourrit encore plus. Au final, je mange moins.
- Que puis-je faire?
- Prends ton temps d'abord. Regarde. Trouve le rythme qui te convient. Ensuite tu pourras éclaircir les carottes.
Il y avait le soleil, les arbres, les oiseaux, les plantes. C'était le bonheur pour Jean.
Le travail fini, ils ramenèrent des légumes au coin cuisine, puis partirent se promener.
- Je te propose un jeu, dit Luc, nous allons écouter le bruit de nos pas. D'abord on écoute les siens, puis on écoute ceux de l'autre. D'accord?
- Oui.
Le sentier était à la fois pierreux, avec des racines aussi, et des brindilles, sinon la terre qui était visible était plutôt sèche. En écoutant ses pas, Jean sentit qu'il faisait plus attention à l'endroit où il posait les pieds. Cela dura quelques minutes, puis Luc dit : Maintenant on change de personne.
Il esayait de dissocier les bruits de ses propres pieds de ceux auxquels il devait faire attention maintenant. L'exercice était très difficile. Au bout d'un moment, il sentit que le rythme de chacun était bien différent. Puis il découvrit que pris par l'exercice, il ne marchait pas vraiment détendu. Il finit par distinguer le bruit des pas de Luc, les siens propres, puis qu'il se détendait.
- Alors, dit Jean, qu'en dis-tu?
- Si j'étais trop dans l'écoute, je perdais l'allure naturelle et détendue. Cela m'a pris du temps d'y revenir.
- Oui, c'est un point, mais il y en a un autre...
- Je n'ai pas eu de pensées autres que cette attention à la marche et au bruit.
- Voilà qui est intéressant!
- Etonnant...
samedi 15 janvier 2011
des ronds dans l'ciel
Au début de ce blog j'avais raconté ma passion des cabanes lorsqu'adolescent j'en construisais dans les arbres. Le temps a passé et les cabanes fleurissent (si, si!) un peu partout dans le monde. En attendant de trouver un endroit pour en faire une, je collectionne les photos et les livres.
Il y en a de toutes les formes, de tous les styles, selon les pays, la culture, le savoir faire, l'argent et tout simplement l'imaginaire.
Je vous en propose des rondes aujourd'hui.
Il y en a de toutes les formes, de tous les styles, selon les pays, la culture, le savoir faire, l'argent et tout simplement l'imaginaire.
Je vous en propose des rondes aujourd'hui.
Ca fait un peu église.
"Carrément" rond! J'adore.
Par contre le tronc au milieu doit prendre pas mal de place.
Ici on sent une maîtrise architecturale,
c'est une coquille qui se dédouble.
On croirait une excroissance de l'arbre, on est dans l'esprit organique.
En fait c'est un restaurant.
miroir
Le mot miroir vient du latin mirus qui signifie : étonnant. En bas latin mirare et admirari signifient : éprouver un étonnement admiratif.
En découle miraculum : chose étonnante d'où : miracle.
Le verbe mirer, puis mirage, mirette (yeux), miroir, miroiter, mirador, merveille (de mirabilia), admirer.
Si le sens de base est : s'étonner, on peut comprendre que le fait de découvrir son visage dans un miroir soit effectivement étonnant, et en tout cas que ce qui a servi de miroir au tout début fut appelé ainsi.
Les yeux en tant que mirettes sont pas mal non plus. Ainsi on peut les relier au miroir.
Je pense à cette phrase bien connue :
En découle miraculum : chose étonnante d'où : miracle.
Le verbe mirer, puis mirage, mirette (yeux), miroir, miroiter, mirador, merveille (de mirabilia), admirer.
Si le sens de base est : s'étonner, on peut comprendre que le fait de découvrir son visage dans un miroir soit effectivement étonnant, et en tout cas que ce qui a servi de miroir au tout début fut appelé ainsi.
Les yeux en tant que mirettes sont pas mal non plus. Ainsi on peut les relier au miroir.
Je pense à cette phrase bien connue :
"Les yeux sont le miroir de l'âme"
vendredi 14 janvier 2011
Jean et le miroir
Photo d'Alain Chevillat (Moines du désert)
- Le risque avec une belle vue est de se perdre. Il faut essayer de regarder sans regarder, apprécier sans saisir. Il faut sentir que l'on fait partie du paysage, ne pas s'en dissocier. Etre avec l'horizon et être avec soi même.
Jean essayait de sentir afin que les paroles prennent vie au tréfond de lui.
- Cette vision est comme le miroir posé sur notre front qui se déplace. Lui ne change pas dans sa capacité de refléter ce qui est en face. Il fait face et il s'efface. Le réel ne s'accroche à rien. Ce faisant tout reste paisible.
Juste voir. Ne rien vouloir. Ne rien chercher....
Allons cueillir des légumes, fint-il par dire.
Luc avait des sandales, des pieds nus. Ses mains étaient des paluches (mot ancien qui signifie comme des pelles), c'est à dire des mains qui ont été façonnées par le travail manuel, noueuses comme des brindilles, comme si toute l'intelligence de cet homme passait dans ses mains. On voyait ses yeux et ses mains, le reste suivait et n'avait plus d'importance.
Un vieux pantalon sans forme, une chemise ouverte. Il était bien sur âgé, mais on sentait une énergie fluide qui emmenait le visiteur malgré lui.
Jean se disait qu'à côté d'une personne comme ça, la vie semblait facile, évidente, sans possibilté d'obstacle quelconque. Il buvait cette présence jusqu'à la lie.
jeudi 13 janvier 2011
Pas de problèmes
Pas de nouvelles pendant quelques jours car le gros pépin d'ordinateur est arrivé.
L'aide de base que j'ai pu avoir a aggravé les choses. Je viens donc de le récupérer réparé par un professionnel.
On avait juste oublié de sauvegarder le courrier par mail. J'ai donc perdu entre autres tout mon carnet d'adresses. J'en ai quelques unes sur papier (Ah le bon vieux papier!), mais très très peu en fait.
Ma demande est donc, si vous le souhaitez, de m'envoyer un courriel avec votre adresse, de façon à récupérer les quelques adresses d'amis.
Merci.
L'aide de base que j'ai pu avoir a aggravé les choses. Je viens donc de le récupérer réparé par un professionnel.
On avait juste oublié de sauvegarder le courrier par mail. J'ai donc perdu entre autres tout mon carnet d'adresses. J'en ai quelques unes sur papier (Ah le bon vieux papier!), mais très très peu en fait.
Ma demande est donc, si vous le souhaitez, de m'envoyer un courriel avec votre adresse, de façon à récupérer les quelques adresses d'amis.
Merci.
vendredi 7 janvier 2011
Jean et le miroir
Lorsque Jean se réveilla, Luc avait déjà préparé le petit déjeuner. Ils le prirent face à la nature.
Jean était émerveillé de ce qu'il découvrait. Il en oubliait de manger. C'est comme s'il n'existait pas. Il n'y avait que "devant lui", absolument rien d'autre. Luc l'observait en souriant. Il finit par dire :
- La beauté, l'équilibre, l'harmonie, apaisent l'esprit, pour qui y est sensible. Parce qu'il n'y a rien à redire. Cela touche notre profondeur qui aspire à cela.
- Oui, je ressens que même le fait de parler affecte ce que je vois. Il ne peut y avoir de mots pour transmettre cette impression.
- Voilà, devenir un miroir. C'est plus facile avec le beau, mais tout va par paire, et le miroir ne peut repousser quoique ce soit.
- Pour vous le miroir est permanent?
- Que je te dise oui ou non, qu'est-ce que cela va changer pour toi? Si je dis oui, peut être chercheras-tu à me prendre en défaut ou au contraire me feras-tu confiance trop facilement. Si je dis non, tu risques aussi de te poser des questions, d'avoir des doutes... Mais je peux te dire que je m'exerce continuellement.
- Je comprends.
Ils restèrent en silence. Disons un certain temps...
Puis ils allèrent au potager. Le jardin potager était avant tout un jardin. Beau à regarder. Il y avait peu de lignes droites. Un peu comme si le plan était lui même une plante, avec une tige qui était le chemin, et des rameaux avec des feuilles.
Luc expliqua que la vie est à tous les niveaux avec des degrés de sensiblilité divers. Des études ont montré qu'en fonction de la musique qui était jouée à côté de plantes, elles se penchaient plus ou moins vers la source musicale. Ainsi le classique les attirait beaucoup plus que le rock ou même le jazz, et en particulier Mozart.
De même nourrir les plantes au bon moment avec une nourriture appropriée augmente leur croissance et favorise leur gout. De la même manière il avait constaté que la mise en forme des plantes entre elles ou ensemble favorisait leur développement, et aussi le regard de celui qui se penchait sur elles. La beauté mettait le jardinier ou le promeneur dans un certain état d'esprit favorable à l'ensemble. Tout avait de l'incidence sur tout.
Jean s'émerveillait.
Jean était émerveillé de ce qu'il découvrait. Il en oubliait de manger. C'est comme s'il n'existait pas. Il n'y avait que "devant lui", absolument rien d'autre. Luc l'observait en souriant. Il finit par dire :
- La beauté, l'équilibre, l'harmonie, apaisent l'esprit, pour qui y est sensible. Parce qu'il n'y a rien à redire. Cela touche notre profondeur qui aspire à cela.
- Oui, je ressens que même le fait de parler affecte ce que je vois. Il ne peut y avoir de mots pour transmettre cette impression.
- Voilà, devenir un miroir. C'est plus facile avec le beau, mais tout va par paire, et le miroir ne peut repousser quoique ce soit.
- Pour vous le miroir est permanent?
- Que je te dise oui ou non, qu'est-ce que cela va changer pour toi? Si je dis oui, peut être chercheras-tu à me prendre en défaut ou au contraire me feras-tu confiance trop facilement. Si je dis non, tu risques aussi de te poser des questions, d'avoir des doutes... Mais je peux te dire que je m'exerce continuellement.
- Je comprends.
Ils restèrent en silence. Disons un certain temps...
Puis ils allèrent au potager. Le jardin potager était avant tout un jardin. Beau à regarder. Il y avait peu de lignes droites. Un peu comme si le plan était lui même une plante, avec une tige qui était le chemin, et des rameaux avec des feuilles.
Luc expliqua que la vie est à tous les niveaux avec des degrés de sensiblilité divers. Des études ont montré qu'en fonction de la musique qui était jouée à côté de plantes, elles se penchaient plus ou moins vers la source musicale. Ainsi le classique les attirait beaucoup plus que le rock ou même le jazz, et en particulier Mozart.
De même nourrir les plantes au bon moment avec une nourriture appropriée augmente leur croissance et favorise leur gout. De la même manière il avait constaté que la mise en forme des plantes entre elles ou ensemble favorisait leur développement, et aussi le regard de celui qui se penchait sur elles. La beauté mettait le jardinier ou le promeneur dans un certain état d'esprit favorable à l'ensemble. Tout avait de l'incidence sur tout.
Jean s'émerveillait.
jeudi 6 janvier 2011
Jean et le miroir
Jean n'avait pas attendu longtemps pour venir le voir. Il était attiré par le regard de Luc. Il vivait seul. Mais son lieu était tellement vivant que l'on sentait la vie partout.
Jean en était étonné. Lui qui avait l'habitude de la forêt, des oiseaux, des petits animaux, il découvrit un univers qu'il n'aurait jamais imaginé. Luc avait construit une cabane en bois complètement ouverte sur la nature. Il y avait juste une petite pièce à l'ambiance plus intime qui était réservée au silence. Il lui avait dit que dans cette pièce il n'était pas autorisé de parler. Elle était construite avec des briques de terre crue, contrairement au reste de la maison, parce que la terre absorbe les ondes négatives et purifie l'ambiance. Plus on y fait silence, plus ce silence s'inscrit dans les murs et résonne. Luc riait en lui disant qu'il l'appelait sa petite "j't'appelle".
La nature semblait être partout, même à l'intérieur. Luc s'adonnait à la sculpture. Il travaillait le bois en respectant les formes des veines, si bien que l'on avait l'impression que les moindres objets avaient de la vie : les quelques meubles, les étagères, les poignées, comme du bois flotté usé par le vent et le sable.
Le jardin était à la fois un jardin et un espace sauvage. Des sentiers conduisaient, toujours par des voies détournées, à des parties aménagées, en côtoyant d'autres légèrement en friche mais non oubliées. Il y avait aussi un tout petit jardin japonais. Jean voulait tout voir et en même temps s'arrêter partout. Tout l'attirait. Des bancs très simples, ou juste une pierre, étaient placés à des endroits précis pour avoir une vue particulière, afin de s'arrêter et de contempler. Parfois ce qu'il y avait à voir était tout près, parfois le regard portait au loin.
Luc avait aussi fait des tas de pierres aux formes bizarres, comme des animaux. Il y avait aussi des panneaux en bois avec des phrases de sagesse, ou même une inscription sur un galet suspendu à une branche par une ficelle. Tout cela rendait le lieu vibrant. Il était impossible de se sentir seul.
Le soir, à la lueur de la bougie, Jean demanda s'il pouvait rester un peu.
- Bien sur, tu pourras même m'aider si tu veux, répondit Luc.
Et ses yeux brillèrent comme jamais.
Il est des êtres auprès desquels le silence s'installe de lui même, sans aucun effort. Il devient même difficile de le rompre. C'était le cas...
Jean en était étonné. Lui qui avait l'habitude de la forêt, des oiseaux, des petits animaux, il découvrit un univers qu'il n'aurait jamais imaginé. Luc avait construit une cabane en bois complètement ouverte sur la nature. Il y avait juste une petite pièce à l'ambiance plus intime qui était réservée au silence. Il lui avait dit que dans cette pièce il n'était pas autorisé de parler. Elle était construite avec des briques de terre crue, contrairement au reste de la maison, parce que la terre absorbe les ondes négatives et purifie l'ambiance. Plus on y fait silence, plus ce silence s'inscrit dans les murs et résonne. Luc riait en lui disant qu'il l'appelait sa petite "j't'appelle".
La nature semblait être partout, même à l'intérieur. Luc s'adonnait à la sculpture. Il travaillait le bois en respectant les formes des veines, si bien que l'on avait l'impression que les moindres objets avaient de la vie : les quelques meubles, les étagères, les poignées, comme du bois flotté usé par le vent et le sable.
Le jardin était à la fois un jardin et un espace sauvage. Des sentiers conduisaient, toujours par des voies détournées, à des parties aménagées, en côtoyant d'autres légèrement en friche mais non oubliées. Il y avait aussi un tout petit jardin japonais. Jean voulait tout voir et en même temps s'arrêter partout. Tout l'attirait. Des bancs très simples, ou juste une pierre, étaient placés à des endroits précis pour avoir une vue particulière, afin de s'arrêter et de contempler. Parfois ce qu'il y avait à voir était tout près, parfois le regard portait au loin.
Luc avait aussi fait des tas de pierres aux formes bizarres, comme des animaux. Il y avait aussi des panneaux en bois avec des phrases de sagesse, ou même une inscription sur un galet suspendu à une branche par une ficelle. Tout cela rendait le lieu vibrant. Il était impossible de se sentir seul.
Le soir, à la lueur de la bougie, Jean demanda s'il pouvait rester un peu.
- Bien sur, tu pourras même m'aider si tu veux, répondit Luc.
Et ses yeux brillèrent comme jamais.
Il est des êtres auprès desquels le silence s'installe de lui même, sans aucun effort. Il devient même difficile de le rompre. C'était le cas...
Architecture organique
Dans cette maisonnette qui est une réserve de bois pour un charpentier, rien n'est droit, et pourtant c'est très harmonieux, car il y a une ligne directrice. On sent une respiration. Le toit est comme une chevelure...
Autre abri, autre forme, autre mouvement.
La vie est mouvement...
Architecture organique
J'avais déjà abordé le sujet de l'architecture organique. Voici une réalisation qui fait penser à ce que l'on voit au début du film "Le seigneur des anneaux". Cela fait très maternel, abri enveloppant, correspondant plus à l'hiver sans doute...
mercredi 5 janvier 2011
Jean et le miroir
Le jour de l'enterrement arriva. Il y avait du monde. Jean ne connaissait quasiment personne. Il se demandait qui étaient toutes ces personnes, si elles connaissaient le curé comme lui, s'il leur avait parlé du miroir... C'est alors qu'il remarqua au dessus d'une pierre, où étaient inscrit les dates de vie et le nom du curé, Benjamin, un cadre ovale avec un miroir au lieu de la photo que l'on peut voir d'habitude.
Qui avait mis ce miroir? Pourquoi personne n'y faisait allusion?
Alors que la cérémonie se terminait et que les gens repartaient, il resta avec cette question seul en face de la tombe. Soudain une voix derrière lui dit :
- Que regardez-vous, tout n'est-il pas fini?
Jean se retourna et vit un vieil homme, bien plus vieux que Benjamin, qui le regardait de façon étrange, comme s'il ne le regardait pas et en même temps il se sentait transpercé.
- Je regarde le miroir, finit-il par dire.
- Oui, c'est bien ce qui me semblait.
- Le curé m'en a laissé un aussi à sa mort.
- Tiens donc.... Mais je me présente : je m'appelle Luc.
- Et moi Jean. Je suis venu ici pour vous rencontrer.
Et Jean lui raconta l'histoire.
Luc était un ami de longue date de Benjamin. Ils avaient été au séminaire ensemble. Puis Luc était devenu moine, pendant 20 ans. Un jour il demanda à partir. Il disait qu'il se sentait trop protégé dans un monastère et qu'il voulait se frotter au monde des hommes. Au moment de partir le Père supérieur lui offrit un miroir. Il lui expliqua la même chose que lui avait dit Benjamin. Luc voyagea, travaillant de ci de là afin de subvenir au minimum. Puis on lui proposa un travail de jardinier dans un petit village. C'est là qu'il retrouva Benjamin qu'il n'avait pas revu depuis près de 30 ans. Il était le curé du village à côté.
Il lui partagea son expérience avec le miroir. Puis la vie les sépara de nouveau. Un riche propriétaire demanda à Luc de participer à la création d'un parc. Et après cela il se retrouva au Japon, moine de nouveau, mais toujours jardinier.
- Quelle histoire! Mais comment avez-vous appris la mort de Benjamin?
- Après la mort de mon maître, j'ai décidé de retourner en France pour m'installer définitivement dans un lieu autour d'un jardin. J'ai retrouvé la trace de Benjamin, et nous avons échangé. C'est lui qui m'a aidé à trouver le lieu où je suis maintenant.
- Est-ce que je peux venir vous voir?
- Bien sur, tu es le bienvenu. Et il lui donna l'adresse.
Qui avait mis ce miroir? Pourquoi personne n'y faisait allusion?
Alors que la cérémonie se terminait et que les gens repartaient, il resta avec cette question seul en face de la tombe. Soudain une voix derrière lui dit :
- Que regardez-vous, tout n'est-il pas fini?
Jean se retourna et vit un vieil homme, bien plus vieux que Benjamin, qui le regardait de façon étrange, comme s'il ne le regardait pas et en même temps il se sentait transpercé.
- Je regarde le miroir, finit-il par dire.
- Oui, c'est bien ce qui me semblait.
- Le curé m'en a laissé un aussi à sa mort.
- Tiens donc.... Mais je me présente : je m'appelle Luc.
- Et moi Jean. Je suis venu ici pour vous rencontrer.
Et Jean lui raconta l'histoire.
Luc était un ami de longue date de Benjamin. Ils avaient été au séminaire ensemble. Puis Luc était devenu moine, pendant 20 ans. Un jour il demanda à partir. Il disait qu'il se sentait trop protégé dans un monastère et qu'il voulait se frotter au monde des hommes. Au moment de partir le Père supérieur lui offrit un miroir. Il lui expliqua la même chose que lui avait dit Benjamin. Luc voyagea, travaillant de ci de là afin de subvenir au minimum. Puis on lui proposa un travail de jardinier dans un petit village. C'est là qu'il retrouva Benjamin qu'il n'avait pas revu depuis près de 30 ans. Il était le curé du village à côté.
Il lui partagea son expérience avec le miroir. Puis la vie les sépara de nouveau. Un riche propriétaire demanda à Luc de participer à la création d'un parc. Et après cela il se retrouva au Japon, moine de nouveau, mais toujours jardinier.
- Quelle histoire! Mais comment avez-vous appris la mort de Benjamin?
- Après la mort de mon maître, j'ai décidé de retourner en France pour m'installer définitivement dans un lieu autour d'un jardin. J'ai retrouvé la trace de Benjamin, et nous avons échangé. C'est lui qui m'a aidé à trouver le lieu où je suis maintenant.
- Est-ce que je peux venir vous voir?
- Bien sur, tu es le bienvenu. Et il lui donna l'adresse.
mardi 4 janvier 2011
Jean et le miroir
"Un miroir ne pense pas, le regard ne pense pas" se répétait Jean. Devenu adolescent il convenait bien qu'il ne pouvait pas vivre avec un miroir sur le front. Comment pouvait-il faire, comment remplacer le miroir de façon à se souvenir de lui le plus souvent possible? Porter quelque chose de plus discret? Mais quoi? Le curé lui avait dit qu'il pouvait le porter chez lui, ainsi il ne choquerait personne.
Il retourna le voir. En se rendant chez lui, il apprit que ce dernier venait juste de mourir. On le laissa entrer dans la chambre où il reposait. Le lieu était d'un silence pesant. Le curé allongé sur son lit de mort avait un visage lisse et souriant. Il vit sur une table à côté un petit miroir. Intrigué, il se pencha et le prit dans ses mains. Au dos du miroir était écrit son nom. Il le garda et le mit dans sa poche.
Il resta un moment en silence à regarder le visage de cet homme. Jamais il ne lui avait paru aussi beau, paisible, serein. A un moment il vit une lumière au dessus de sa tête. Il serra le miroir dans sa main au fond de sa poche, puis il partit.
Rentré chez lui il sortit le miroir et le regarda. Il était sûr que le curé lui avait donné pour une raison qu'il ne comprenait pas encore. C'est alors qu'il eut l'idée de détacher le miroir de son support. Derrière il y avait un papier plié en deux. Quelques mots étaient écrits : "Le miroir rend lumineux. Demande Luc au cimetière. N'oublie pas."
Qui était ce Luc? Fallait-il aller au cimetière tout de suite? Il retourna à la maison du curé et demanda si quelqu'un connaissait un nommé Luc qui travaillait au cimetière. Non, personne de ce nom n'était connu au village. Il demanda quand aurait lieu l'enterrement, afin de pouvoir y aller. Peut être aurait-il la réponse ce jour là!
Il retourna le voir. En se rendant chez lui, il apprit que ce dernier venait juste de mourir. On le laissa entrer dans la chambre où il reposait. Le lieu était d'un silence pesant. Le curé allongé sur son lit de mort avait un visage lisse et souriant. Il vit sur une table à côté un petit miroir. Intrigué, il se pencha et le prit dans ses mains. Au dos du miroir était écrit son nom. Il le garda et le mit dans sa poche.
Il resta un moment en silence à regarder le visage de cet homme. Jamais il ne lui avait paru aussi beau, paisible, serein. A un moment il vit une lumière au dessus de sa tête. Il serra le miroir dans sa main au fond de sa poche, puis il partit.
Rentré chez lui il sortit le miroir et le regarda. Il était sûr que le curé lui avait donné pour une raison qu'il ne comprenait pas encore. C'est alors qu'il eut l'idée de détacher le miroir de son support. Derrière il y avait un papier plié en deux. Quelques mots étaient écrits : "Le miroir rend lumineux. Demande Luc au cimetière. N'oublie pas."
Qui était ce Luc? Fallait-il aller au cimetière tout de suite? Il retourna à la maison du curé et demanda si quelqu'un connaissait un nommé Luc qui travaillait au cimetière. Non, personne de ce nom n'était connu au village. Il demanda quand aurait lieu l'enterrement, afin de pouvoir y aller. Peut être aurait-il la réponse ce jour là!
lundi 3 janvier 2011
Jean et le miroir
Le curé vit arriver Jean avec son miroir sur le front. Il sourit.
Il lui raconta l'histoire avec l'homme.
- Tu vois, Jean, souvent les gens n'aiment pas voir la réalité qui leur est proposée. Ils finissent par imaginer que le monde devrait être comme ils pensent. Autant de personnes, autant de pensées, autant de mondes... Que d'incompréhension au bout du compte!
- Le miroir ne pense pas.
- Oui c'est cela même.
- Comment faire alors?
- Est-ce que le regard pense? demanda le curé.
- Non bien sur.
- Le monde apparaît d'abord dans nos yeux, ou à travers nos sens, qui eux ne pensent pas, comme dans un miroir. Si le miroir est bien propre, il y a juste ce qui apparaît d'instant en instant.
- Et personne n'est concerné, puisqu'il n'y a pas de pensées.
- Exactement. Moins il y a de pensées, moins il y a de problèmes, parce que personne ne se charge d'en faire un problème. Il y a juste ce qui se passe, et on fait avec.
- Je peux enlever le miroir alors?
- Oui, mais à condition que ta conscience devienne comme le miroir.
- Je dois faire très attention alors?
- Oui, c'est comme porter une coupe remplie à ras bord sur la tête, sans en faire tomber une seule goutte.
- Je préfère garder le miroir sur le front.
- On appelle ça le troisième oeil... Cela signifie l'oeil qui ne pense pas, ou plutôt le regard qui n'est pas suivi de pensées.
- Moins il y a de choses à voir, moins on pense alors?
- Dans la théorie, oui. La simplicité évite de se perdre. C'est pour ça qu'il y a toujours eu des lieux retirés, pour ne pas être distrait en permanence.
Il lui raconta l'histoire avec l'homme.
- Tu vois, Jean, souvent les gens n'aiment pas voir la réalité qui leur est proposée. Ils finissent par imaginer que le monde devrait être comme ils pensent. Autant de personnes, autant de pensées, autant de mondes... Que d'incompréhension au bout du compte!
- Le miroir ne pense pas.
- Oui c'est cela même.
- Comment faire alors?
- Est-ce que le regard pense? demanda le curé.
- Non bien sur.
- Le monde apparaît d'abord dans nos yeux, ou à travers nos sens, qui eux ne pensent pas, comme dans un miroir. Si le miroir est bien propre, il y a juste ce qui apparaît d'instant en instant.
- Et personne n'est concerné, puisqu'il n'y a pas de pensées.
- Exactement. Moins il y a de pensées, moins il y a de problèmes, parce que personne ne se charge d'en faire un problème. Il y a juste ce qui se passe, et on fait avec.
- Je peux enlever le miroir alors?
- Oui, mais à condition que ta conscience devienne comme le miroir.
- Je dois faire très attention alors?
- Oui, c'est comme porter une coupe remplie à ras bord sur la tête, sans en faire tomber une seule goutte.
- Je préfère garder le miroir sur le front.
- On appelle ça le troisième oeil... Cela signifie l'oeil qui ne pense pas, ou plutôt le regard qui n'est pas suivi de pensées.
- Moins il y a de choses à voir, moins on pense alors?
- Dans la théorie, oui. La simplicité évite de se perdre. C'est pour ça qu'il y a toujours eu des lieux retirés, pour ne pas être distrait en permanence.
dimanche 2 janvier 2011
Jean et le miroir
Jean était né à la campagne. Enfant il grimpait aux arbres et parlaient aux animaux. Un jour de Noël il reçut un miroir. Il s'amusait avec car il pouvait envoyer de la lumière dans les endroits sombres. Il avait l'impression que ce miroir avait un pouvoir magique. Un jour, le curé du village lui dit :
- La plupart des gens croient qu'un miroir est fait pour se regarder, mais ils se trompent. Il sert juste à renvoyer l'image qui s'y reflête. Imagine que ce miroir soit posé sur ton front. Deviens ce miroir et oublie toi.
- Comment?
- Le miroir est ta conscience. Au début il est plein de tâches et de colle. Tout ce qu'il voit s'y attache et il ne peut rien reflêter. Il faut le nettoyer le plus souvent possible. Plus tu le nettoies, plus le reflêt sera net, et plus tu t'oublieras.
Jean le nettoyait souvent, très souvent.
Au début, comme un jeu, il se collait le miroir sur le front et allait au village ainsi. Les gens, voyant bien que c'était un enfant, s'en amusaient. Puis un jour, quelqu'un, intrigué, lui demanda :
- Mais pourquoi te promènes tu avec ce miroir sur ton front?
- J'essaie de regarder la même chose que lui.
- Je ne comprends pas.
- Oui, c'est normal, c'est parce que vous n'avez pas de miroir.
- Tu te moques de moi, j'ai passé l'âge de jouer.
- Non monsieur, je ne me moque pas, c'est un jeu très sérieux.
- Tu as de la chance d'être un enfant.
- Vous voulez dire que si on grandit on n'a plus de chance?
- Ce n'est pas ce que j'ai dit, bredouilla l'homme qui du coup ne savait plus quoi dire.
- La plupart des gens croient qu'un miroir est fait pour se regarder, mais ils se trompent. Il sert juste à renvoyer l'image qui s'y reflête. Imagine que ce miroir soit posé sur ton front. Deviens ce miroir et oublie toi.
- Comment?
- Le miroir est ta conscience. Au début il est plein de tâches et de colle. Tout ce qu'il voit s'y attache et il ne peut rien reflêter. Il faut le nettoyer le plus souvent possible. Plus tu le nettoies, plus le reflêt sera net, et plus tu t'oublieras.
Jean le nettoyait souvent, très souvent.
Au début, comme un jeu, il se collait le miroir sur le front et allait au village ainsi. Les gens, voyant bien que c'était un enfant, s'en amusaient. Puis un jour, quelqu'un, intrigué, lui demanda :
- Mais pourquoi te promènes tu avec ce miroir sur ton front?
- J'essaie de regarder la même chose que lui.
- Je ne comprends pas.
- Oui, c'est normal, c'est parce que vous n'avez pas de miroir.
- Tu te moques de moi, j'ai passé l'âge de jouer.
- Non monsieur, je ne me moque pas, c'est un jeu très sérieux.
- Tu as de la chance d'être un enfant.
- Vous voulez dire que si on grandit on n'a plus de chance?
- Ce n'est pas ce que j'ai dit, bredouilla l'homme qui du coup ne savait plus quoi dire.
Jean comprit que son jeu finissait par troubler les gens qu'il croisait. Il retourna voir le curé.
samedi 1 janvier 2011
Bon instant
Je suis présent à moi même une seconde.
Je recommence.
Je suis présent à moi même une seconde.
Facile!
OK, je recommence.
Je suis présent à moi même une seconde.
Super, je vais être présent une minute comme ça.
Non, non! Juste une seconde, si je dis une minute je projette le temps devant moi et je suis dans le futur, j'ai déjà quitté le présent.
Je reviens à l'instant, juste l'instant.
OK, je recommence.
Je suis présent à moi même.
Si je le fais 60 fois de suite, j'aurais été présent 60 fois!
Non, non, non, si je compte je ne suis plus dans le présent.
OK, juste maintenant.
Je suis présent à moi même.
Je recommence.
Mais alors s'il n'y a que le présent, il n'y a pas de minute, pas d'heure, pas de jour, pas de mois, pas d'année...
Oui, tout ça ce sont des concepts. Ca aide dans un certain contexte, pas plus.
Mais ne puis-je pas souhaiter une bonne année?
No problem!
OK, bonne année.
Ou plutôt bon instant, et qu'il se prolonge le plus possible, car dans une année ça fait un paquet d'instants...
Je recommence.
Je suis présent à ce qui se passe...
Je recommence.
Je suis présent à moi même une seconde.
Facile!
OK, je recommence.
Je suis présent à moi même une seconde.
Super, je vais être présent une minute comme ça.
Non, non! Juste une seconde, si je dis une minute je projette le temps devant moi et je suis dans le futur, j'ai déjà quitté le présent.
Je reviens à l'instant, juste l'instant.
OK, je recommence.
Je suis présent à moi même.
Si je le fais 60 fois de suite, j'aurais été présent 60 fois!
Non, non, non, si je compte je ne suis plus dans le présent.
OK, juste maintenant.
Je suis présent à moi même.
Je recommence.
Mais alors s'il n'y a que le présent, il n'y a pas de minute, pas d'heure, pas de jour, pas de mois, pas d'année...
Oui, tout ça ce sont des concepts. Ca aide dans un certain contexte, pas plus.
Mais ne puis-je pas souhaiter une bonne année?
No problem!
OK, bonne année.
Ou plutôt bon instant, et qu'il se prolonge le plus possible, car dans une année ça fait un paquet d'instants...
Je recommence.
Je suis présent à ce qui se passe...
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