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jeudi 30 janvier 2020

L'évangile de Marie

L'évangile de Marie est un texte très court, auquel il manque des pages. Marie, en plus d'avoir suivi Jésus comme les apôtres, aurait reçu un enseignement direct de sa part, et eu des visions. Pierre réagit fortement au fait que Jésus ait pu transmettre à une femme à l'insu de ses disciples. Il faut imaginer l'époque. Pourtant, comme je l'ai déjà dit, aux pieds de la croix, devant Jésus agonisant, il y a 3 femmes et Jean (le disciple préféré).
Ces 3 femmes s'appellent toutes Marie : la mère de Jésus, la soeur de sa mère, et Marie de Magdala. C'est quand même étonnant. Cela démontre un courage certain, et une forme de dévotion, alors que tous les autres apôtres ou disciples ont fui, hormis Jean. Que sa mère soit là semble compréhensible, l'amour d'une mère peut tout dépasser, mais les autres? Si ce n'est une proximité spirituelle rare. Ensuite c'est encore cette même Marie qui se rend au sépulcre, voit qu'il est ouvert et que Jésus n'est plus là. Elle avertit Jean et Pierre pour leur faire constater la disparition du corps. Ils s'en vont et elle reste là, en pleurant. C'est alors qu'elle voit deux anges, puis se retournant Jésus qui lui parle. Et Jean nous dit qu'elle va l'annoncer aux disciples, et que Jésus lui a dit des choses. L'évangile de Marie découlerait peut être de là.
Jean Yves Leloup, grand spécialiste, nous donne une interprétation très intéressante (voir la  video).

Extraits :

1 " Qu'est-ce que la matière ?
2 Durera-t-elle toujours ? "
3 Le Maître répondit :
4 " Tout ce qui est né, tout ce qui est crée,
5 tous les éléments de la nature
6 sont imbriqués et unis entre eux.
7 Tout ce qui est composé sera décomposé ;
8 tout reviendra à ses racines ;
9 la matière retournera aux origines de la matière.
10 Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. "
13 Qu'est-ce que le péché du monde ? "
14 Le Maître dit :
15 " Il n'y a pas de péché.
16 C'est vous qui faites exister le péché
17 lorsque vous agissez conformément aux habitudes
18 de votre nature adultère
19 là est le pêché.
20 Voilà pourquoi le Bien est venu parmi vous ;
21 Il a participé aux éléments de votre nature
22 afin de l'unir de nouveau à ses racines. "
23 Il continua et dit :
24 " Voici pourquoi vous êtes malades
25 et pourquoi vous mourrez,
26 c'est la conséquence de vos actes ;
27 vous faites ce qui vous éloigne...
28 Comprenne qui pourra ! "
1 " L'attachement à la matière
2 engendre une passion contre nature.
3 Le trouble naît
5 "Soyez en harmonie..."
6 Si vous êtes déréglés,
7 inspirez-vous des représentations
8 de votre vraie nature.
9 Que celui qui a des oreilles
10 pour entendre entende. "

lundi 27 janvier 2020

L'évangile de Marie

L'évangile de Marie est un texte écrit sur un papyrus, datant du 2ème siècle, faisant partie du Codex de Berlin. Ce papyrus contient des textes chrétiens (4) dits apocryphes écrits en dialecte copte. 
Apocryphe, du grec apokruphos, signifie : tenu caché, secret. Mais lorsque que l'église parle de textes apocryphes, le sens devient : dont l'authenticité est douteuse.
Le texte est signée de Marie, que l'on considère comme étant une disciple de Jésus : Marie de Magdala ou Marie Madeleine, dite Marie la Magdaléenne dans les évangiles. 
On dit d'une part que son nom viendrait du fait qu'elle serait originaire de Magdala, bien que ce nom ne soit pas attesté avant les années 200 - 220, donc cette explication serait fausse. D'autres disent que Marie possédait des tours, des châteaux situés près de Magdala, car Migdal en hébreu (Magdal en araméen), désigne une construction en forme de tour.

Regardons la signification exacte de ce mot hébreu : Migdal. Je trouve : étage surélevé, chaire, lit élevé, que l'on traduit généralement par tour, estrades, plantes. Mais l'origine de Migdal vient de Gadal qui signifie : croître, devenir grand ou important, promouvoir, rendre puissant, louer, glorifier, faire de grandes choses. Ce mot est généralement traduit par : grand, grandir, grandeur, puissant, riche, s'élever, croître, déployer, fondre en larmes, glorifier, atteindre, pouvoir, dignité, exalter, grandes choses, nourrir, accorder, arrogant, augmenter, agrandir.

Une tour est bien quelque chose de grand, qui domine certes, mais je trouve plus intéressant de voir que la plupart des mots vont dans le sens d'un grandir, comme disait Yvan Amar, d'une croissance, et donc d'une transformation. Tous les mots sont riches de sens, et l'on peut voir que dignité, glorifier, déployer, sont bien liés à ce que j'appellerai la grandeur d'âme. Notons enfin que fondre en larmes nous renvoie au fait que Marie Madeleine lavait les pieds de Jésus de ses larmes et les essuyait avec ses cheveux.
Si donc on considère ce sens, qui me semble bien plus éclairant, alors Marie de Magdala est grande de coeur, une véritable disciple. (A suivre)

Icone orthodoxe de Marie Madeleine

samedi 18 janvier 2020

Encore un qui aurait mieux fait de se taire

Le dernier logion de l'évangile de Mathieu dit :

« Simon Pierre leur dit : « Que Marie nous quitte, car les femmes ne sont pas dignes de la Vie. » Jésus dit : « Voici que moi je l’attirerai pour la rendre mâle, de façon à ce qu’elle aussi devienne un esprit vivant semblable à vous, mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le Royaume des cieux. »

Ces paroles de Pierre semblent incroyables aujourd'hui : lui qui s'est endormi quand Jésus demandait à ses disciples de prier, lui qui a renié Jésus par trois fois, comme il lui avait été dit, et lui qui bien sûr n'était pas aux pieds de la croix alors que Jean et Marie justement y étaient. Il ose parler de dignité!

Cette phrase démontre bien le machisme de l'époque, et le machisme spirituel. Ainsi l'église chrétienne, dont le pape serait le successeur de Pierre, est restée dans cette continuité de séparation des genres vis à vis de la vie religieuse. Toute l'organisation de l'église, la hiérarchie, est réservée aux hommes. La femme symbolisée par Eve, qui est séduite par le serpent, n'oublions pas, qui mange la pomme interdite par Dieu, la partage avec Adam et les condamnent ainsi à quitter le paradis... Voici comment on influence une culture pour des centaines d'année, et même deux mille ans et plus. La femme n'est pas digne de la Vie! 

A côté de çà il y a le culte de la vierge Marie, une icône céleste, une sorte d'intouchable, puisque "intouchée". Mais concrètement quelle fût le rôle de la femme, et aujourd'hui encore? Aussi incroyable que cela paraisse, on parle de prostituée dans la bible, que défend Jésus d'ailleurs. Qui a fait la prostitution, la femme ou l'homme? Qui est salie et qui s'en sort bien? Pour l'église, le sexe est tabou, juste pour faire des enfants, et le plaisir un péché. A partir de là on juge et on condamne. Les moines, les prêtres, et les moniales, feront actes de chasteté. On sait aujourd'hui à quelles déviations cela a mené, le célibat n'est pas pour tout le monde, même engagé sur un chemin spirituel. Dernièrement le pape Benoit XVI donnait son avis conservateur à propos du célibat des prêtres, au pape François qui semble un peu plus ouvert. Ce n'est pas demain qu'on verra une femme pape! Au moins Pierre ne se retourne t-il pas dans sa tombe!

Mais le pire c'est qu'il y a un évangile de Marie...
On en reparle.

vendredi 10 janvier 2020

L'évangile de Thomas

Une feuille de papyrus du Codex 2 sur lequel on a retrouvé l'évangile de Thomas

Il y a d'autres évangiles. Le plus connu, encore que, est sans doute l'évangile de Thomas.
Cet évangile attribué à Thomas est l'un des 52 manuscrits écrits en copte et découverts en 1945 près de Nag Hammadi en Haute Egypte (au dessus de Louxor). Ce manuscrit date du IV ème siècle, mais sur la base d'un original en grec (retrouvé aussi) datant du III ème siècle. Certains chercheurs pensent qu'il aurait été écrit par une série de rédacteurs (une école) entre le I et le II ème siècle, et même avant les 4 évangiles canoniques.
Il se présente sous forme de sentences, au nombre de 114, appelées loggia, qui auraient été prononcées par Jésus et recueillies par Didyme Jude Thomas, l'apôtre Thomas, comme le dit le premier fragment.

Ces sentences ne racontent pas l'histoire de Jésus, mais sont souvent précédées de : "Jésus a dit", comme des maximes, des phrases de sagesse, d'enseignement. Cela commence ainsi :
1 "Et il a dit 
celui qui découvrira l'interprétation de ces paroles
ne goûtera pas la mort."
A rapprocher de Jean 8 - 51.52 :
"En vérité je vous dis : si quelqu'un garde ma parole... jamais il ne goûtera la mort."
De quelle mort s'agit-il? Ce ne peut être la mort physique bien sûr.
2 "Jésus a dit
celui qui cherche qu'il ne cesse de chercher
jusqu'à ce qu'il trouve
et quand il aura trouvé il sera bouleversé 
et s'il est bouleversé il sera émerveillé
et il sera roi sur le tout."

Nous sommes tout de suite confrontés à une démarche personnelle, pas à une croyance, ou à un embrigadement quelconque. Lire ou écouter l'enseignement, chercher, pratiquer, jusqu'à ce que la compréhension se fasse, la vérité éclate, la boule verse, c'est à dire la tête tombe, ou le mental succombe...
Si vous ne connaissez pas ce texte, je vous engage à le lire, il parlera à votre coeur et confortera votre expérience spirituelle. Il est vraiment à part des autres évangiles, même s'il y a aussi des passages communs. On n'est pas dans la petite histoire et les miracles.
Pourquoi l'Eglise n'en parle t-elle pas? Je dirai simplement que l'Eglise, sauf exception, n'a jamais compris le message du Christ, et ne propose pas un chemin de transformation pour passer du vieil homme à l'homme nouveau. Elle préfère répéter des mots vides, indéfiniment.

Je vous recommande le site : http://www.evangilethomas-pmestdagh.be/index.htm
Vous y trouverez des explications et le texte en entier.
"Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende."


lundi 6 janvier 2020

A propos des évangiles


J'ai commencé à parler des évangiles et de leurs auteurs, et surtout de l'incertitude historique des faits autour de la vie de Jésus Christ. En tentant d'y voir plus clair, je découvre en fait tellement de choses qu'il est facile de s'y perdre et d'oublier ce que l'on cherche.
Il y a l'Eglise d'une part, et puis les historiens et les chercheurs.
L'Eglise va retenir et s'appuyer sur quatre évangiles, dits canoniques, trois "synoptiques" faisant référence à des faits plus ou moins similaires, et celui de Jean, très différent car beaucoup plus mystique.
Les recherches montrent que c'est Marc qui aurait écrit le texte admis comme le plus ancien. Marc était un disciple de Paul (converti et devenant le "treizième" apôtre de Jésus), puis de Pierre, mais n'a pas connu directement Jésus. Le texte aurait été écrit dans les années 70, mais attribué à l'auteur qu'au deuxième siècle. On peut déjà imaginer le flou, en tout cas l'incertitude planant autour de l'histoire de base.
Je lis aussi que Matthieu et Luc ont des écrits communs s'appuyant sur celui de Marc, mais s'appuient aussi sur une autre source (dite Source Q) qui serait un recueil des paroles de Jésus (logia). Cette théorie, dite "des deux sources", est communément admise par la plupart des chercheurs aujourd'hui. Ces textes dateraient des années 50, et n'ont pas été trouvés, mais la théorie découle de l'analyse approfondie de l'écriture des évangiles, et de la similitude entre des passages communs à Matthieu et Luc qui ne sont pas ceux repris chez Marc.
Je rappelle qu'aucun de ces trois évangélistes n'étaient disciples de Jésus, il y a un Matthieu apôtre qui ne serait pas l'évangéliste.
Reste Jean, l'apôtre dit bien aimé de Jésus. Là aussi les chercheurs seraient assez unanimes pour dire que l'évangile attribué à Jean serait en fait le produit d'une école, dite "johannique", qui aurait aussi écrit les épîtres (attribués à Jean), avec l'aide de Jean le presbyte. Cet évangile daterait des années 90 à 110.

Qu'en dire ? L'Eglise a figé des choses qui n'étaient pas vérifiées ou vérifiables à l'époque. J'ai longtemps cru à ce qu'elle disait, comme elle même ne faisant que se répéter sans vérifier les sources et le sens surtout. Il est important de chercher à vérifier, et de ne pas croire sur parole. L'histoire des sources n'est sans doute pas finie au vu du déroulement des recherches et des découvertes.
Il faut distinguer l'histoire et le message. Je vais y revenir...

vendredi 3 janvier 2020

mercredi 1 janvier 2020

BEAUTE



QUE LA BEAUTE VOUS ACCOMPAGNE