- Vous avez des amis qui pensent comme vous ?
- Oui, quelques-uns bien sûr ! Vous savez, on fréquente les gens qui nous ressemblent. C'est d'autant plus évident avec l'âge, enfin je veux dire la maturité. Un tri s'opère naturellement. On devient plus exigeant, mais la vie ne nous lâche pas pour ça. Elle répond en fonction de ce que l'on porte. Il est vrai que les mailles du filet qui retiennent les occasions de rencontres ne sont plus les mêmes. Mon mari est plus sociable que moi, j'ai besoin de solitude pour créer, pourtant si on considère les amis les plus proches, ils viennent plutôt de mes rencontres. C'est étrange, il n'y a aucun vouloir particulier. On ne peut pas dire le matin : « Il faut que je me trouve un ami pour ce soir ! » Je ne parle pas des gens qui noient leur solitude dans le café du coin, quoique le lien se fasse partout.
C'est étrange comment les rencontres se font. On s'en rend compte après, mais en fait il n'y a pas à se préoccuper.
- Pourtant certaines personnes sont dans la détresse, ou la solitude.
- Oui, c'est vrai, mais on ne sait pas ce qui se passe en elles, ce qu'elles portent. La part cachée de nous-même peut parfois peser bien plus lourd dans la balance de nos agissements.
- C'est à dire ?
- Tant que l'on ne se connaît pas vraiment, on est mené par son inconscient, on est contraint par ses peurs. On peut très bien attirer des rencontres qui nous font du mal, nous rendent malheureux, car c'est lié à une part de nous méconnue, ou que l'on ne veut pas voir. Tout le monde souhaite le meilleur, mais la réalité qu'ils attirent est souvent bien différente.
- Je ne me rends pas bien compte de tout çà encore. Pourtant je sens bien que mes amis de jeunesse ne se posent pas autant de questions.
- Vous êtes à un tournant dans votre vie. Restez avec vos questions, les réponses vont apparaître...