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samedi 31 mai 2008

Tsukubai




Dans les jardins japonais, le tsukubai ou bassin est une innovation des maîtres de la cérémonie du thé. Les invités devaient se purifier l'esprit et le corps avant que de rejoindre le pavillon de thé.
La faible hauteur du tsukubai est intentionnelle, car elle incite à l'humilité les personnes qui vont assister à cette cérémonie, en les obligeant à se courber pour se laver.
Tsukubau en japonais signifie "se pencher".
Le Tsukubai gravé est dans un monastère à Kyoto. Il est écrit : "Contente toi de ce que tu as". Sa forme ronde avec un trou carré, comme les pièces chinoises, représente le ciel et la terre, le yang et le yin.


Silence


vendredi 30 mai 2008

Regard


Regardez les plis, comme c'est beau, cela rend le visage encore plus paisible.

Mai

Ah le mois de mai!
Mais pas le mois de mais!
Ou le mois des mais,
Ou l'année des mais,
Ou toujours des mais!
Un oui mais ... est un non!
Et pour ceux qui sont nés un huit mai?
Même pas d'excuses!
Non mais...

jeudi 29 mai 2008

Prière

O Toi l'au delà de tout, comment T'appeler d'un autre nom?
Quel hymne peut Te chanter? Aucun mot ne T'exprime.
Quel esprit Te saisir? Nulle intelligence ne Te conçoit.
Seul Tu es ineffable; tout ce qui se dit est sorti de Toi.
Tous les êtres Te célèbrent; ceux qui parlent et ceux qui sont muets.
Tous les êtres Te rendent hommage; ceux qui pensent comme ceux qui ne pensent pas.
L'universel désir, le gémissement de tous aspire vers Toi.
Tout ce qui existe Te prie,
Et vers Toi tout être qui sait lire Ton univers fait monter un hymne de silence.
Tout ce qui demeure, demeure en Toi seul.
Le mouvement de l'univers déferle en Toi.
De tous les êtres Tu es la fin.
Tu es unique.
Tu es chacun, Tu n'es aucun.
Tu n'es pas un être seul,
Tu n'es pas la somme des êtres.
Tu as tous les noms.
Comment T'appelerais-je, ô le seul inommé?
Quel esprit céleste pourra pénêtrer les nuées qui voilent le ciel même?
O Toi l'au delà de tout, comment t'appeler d'un autre nom?
Prends pitié de nous!
Amen
Grégoire de Naziance

mercredi 28 mai 2008

Réveil et Mémoire

En réponse à Vincent que je remercie.

La mémoire fait partie de nous, de notre fonctionnement, de nos capacités, c'est un fait.
Et elle est bien pratique, voire indispensable, dans le cadre de notre vie. Si je cherche mes clés pour fermer la porte de ma maison, ou celles de ma voiture pour partir quelque part, je fais bien appel à la mémoire, pour prendre un exemple simple.
Mais la mémoire grave énormément de choses, à notre insu souvent, et nous renvoit ensuite des images. Si bien que par la suite, nous ne voyons plus la réalité que par rapport à ces images. Nous devenons alors incapables d'avoir un regard neuf, vierge, sur ce qui se présente. Il y a un mécanisme qui nous fait comparer le nouveau avec une image qui s'y rapporte.
Ce qui peut sembler extraordinaire à vivre c'est justement le fait de partir à l'aventure, car tout semble neuf, c'est de l'imprévu en permanence, et c'est très excitant. C'est certainement parce que cela sort de notre quotidien, de nos habitudes. Nous sommes du coup beaucoup plus présents à ce qui se passe. L'aventure ce peut être un voyage, mais aussi de nouvelles rencontres, un nouveau travail, etc...
Le risque c'est bien sur de se perdre dans cet extérieur qui se renouvelle et ne pas être présent à soi même.
Yvan Amar racontait une histoire :
Après avoir vécu 3 ans auprès de son Maître Chandra Swami, il est rentré en France, et peu de temps après (je crois), il a passé une année avec Jean Klein, chez lui.
Un jour, au bout de plusieurs mois, Jean Klein lui proposa un exercice qui avait l'air de rien comme ça. Il avait enlevé tout ce qu'il y avait sur les murs d'une pièce, y amène Yvan, et lui demande : "Qu'est-ce que tu vois?" Et Yvan de répondre : "Il n'y a plus de photos, de tableaux (je ne sais) sur les murs!"
Jean Klein lui dit : "Non, quand tu dis ça, tu compares, mais ce n'est pas ce que tu vois. Ce qu'il y a à voir c'est un mur blanc!"
Voir vraiment, c'est ne pas comparer. Et la mémoire nous brouille souvent la vision, nous empêche de poser un regard neuf. Dans ce cas elle nous dessert.
Ces rares moments de réveil auxquels je faisais allusion étaient sans mémoire.
Ce qui est difficile, mais possible, c'est de voir quand la conscience fait appel à la mémoire, ou plutôt quand la mémoire s'introduit dans la conscience et prend toute la place. Voir ce mécanisme est déjà un grand pas. C'est la vigilance.
La mémoire nous renvoit à du connu. La vie à venir à chaque instant est complètement inconnue.

mardi 27 mai 2008

Réveil

Il m'est parfois arrivé au réveil, de vivre un moment, très court, sans savoir où je suis, mais aussi qui je suis (c'est complètement lié).
Ca a un gout de complètement neuf, et quelque part de paniquant. Comme si on avait besoin de se situer pour se sentir exister. Et se situer fait appel à la mémoire.
Imaginons que la mémoire ne fonctionne plus. Pourrait-on dire qui nous sommes?
Non!
C'est comme si on naissait de la mort. Comme un bébé en fait.
En même temps c'est une paix étonnante, car le mental ne fonctionne pas.
Mais cela ne dure pas (bien sur). La mémoire revient, le mental aussi puisqu'il est lié.
Pourtant cela laisse un certain gout, comme une aventure extra - ordinaire.

Ce matin c'était l'inverse. Je me suis réveillé en plein rêve, ce qui a provoqué plein de pensées.
Et je me disais : "Ce n'est pas la peine de méditer dans un état pareil!"
Pourtant le rythme est pris, et lorsque je m'asseois, lorsque je me baisse vers le sol, quelque chose se passe qui me dépasse. Se baisser agit subtilement sur des centres d'énergie en nous, c'est ma conviction.
Regardez le Dalai lama, qui a toujours la tête courbée en avant, pour saluer, pour remercier, par humilité. Et les Tibétains qui font ces pélerinages en se mettant à terre pas après pas.
Je me souviens d'une fois à Ardenne, lors d'une posture de yoga, où Alain avait dit : "Sentez bien cette posture, car vous avez le coeur au dessus de la tête, ce n'est pas si courant, et c'est tout un symbole!"
Si je sens que la tête est trop présente, je l'abaisse plus longtemps.
Et la méditation fut paisible. Je ne voulais pas alimenter les pensées, mais revenir au présent, à la sensation, aux bruits. Je faisais exprès de bien écouter les bruits, de les voir s'amplifier, puis disparaître. Et quand on est attentif à un bruit qui disparait, que reste t'il?
Alors le pranam de la fin fut encore plus long, car il était un remerciement, un étonnement.
La vie est extra - ordinaire.

lundi 26 mai 2008

La peur des serpents

Il y a une peur ancestrale des serpents. Je ne sais pas si elle vient de l'ancien testament, mais c'est quelque chose. Bien pire que les araignées et les souris...
J'ai eu l'occasion de voir d'assez près des serpents en Inde.
Au début j'étais vraiment inconscient, puisque j'ai dormi dehors en pleine nature, juste dans mon duvet. Mais bon, tellement d'Indiens font ça!
Et puis dans un ashram, quelqu'un me donna quelques précautions de base à prendre : bien plier son duvet et le mettre dans une poche, sinon le retourner avant de s'y glisser. Lui même avait déjà trouvé un scorpion dans le sien. De même regarder ses sandales avant d'y fourrer ses pieds...

Une fois un serpent est tombé d'un cocotier juste devant moi, il était devenu extrêmement nerveux et s'est enfui en restant debout prêt à attaquer.
Une autre fois on m'a dit qu'il pouvait y avoir des serpents qui se réfugiaient dans la paillotte où je dormais, faite de végétaux tressés. En Inde nombre d'enfants et d'adultes se font piquer et meurent même, suite à ce genre de rencontre.

Avant d'aller à Tiruvanamalai, et rester dans une grotte, on m'a donné quelques conseils :
D'abord bien regarder où l'on met les pieds. Ensuite si l'on rencontre un serpent, s'arrêter et le laisser. Par principe il a peur et va s'enfuir. S'il se dresse, prêt à attaquer, c'est que l'on est entré dans son espace, et là il se sent menacé. Dans ce cas le fixer dans les yeux, lui parler (ou pas), et reculer doucement. Dès qu'il se rabaissera, le danger sera écarté. C'est une femme qui avait eu ce genre d'expèrience et qui m'avait expliqué. On m'a dit aussi que le lait peut servir d'antidote en attendant de se faire soigner.
Et justement lors de mon séjour dans cette grotte, je vois arriver un jour une indienne affolée, qui me parle dans sa langue, que je ne comprends pas bien sur, et qui soulève son sari pour me montrer sa jambe qui avait été piquée par un serpent. En dehors des cobras, je savais qu'il y avait sur cette montagne un petit serpent coloré et mortel. Je lui fis boire du lait aussitôt, et la conduisais à une amie ermite pour qu'elle s'occupe d'elle.

Una autre fois c'était à Auroville. Le soir était tombé, et j'étais barbouillé. A un moment, que j'avais repoussé, il a fallu que j'aille aux toilettes. C'était à 2 mn à pied, une cabane à l'écart, dans le noir. Un sentier qui ne posait pas de problèmes en plein jour, mais la nuit sans lune, avec une partie étroite, entre les bananiers et autres végétaux, cela devenait une aventure...
Ne pouvant plus me retenir, sans lampe de poche, je me lance avec mes sandales indiennes.
A mi chemin j'entends un bruit dans les feuilles et un sifflement, que j'avais déjà entendu une autre fois, avec un serpent au bout. Je m'arrêtais pétrifié. Je ne bougeais plus, j'imaginais le pire bien sur, il y avait des cobras dans le coin. Si je faisais demi tour, c'était mon ventre qui allait me lâcher. Continuer me semblait de la folie. Je priais de tout mon coeur, essayais de me détendre, de respirer, et décidais de continuer vers la cabane au fond du jardin (ce qui était le cas). Quelle peur! Repartant le ventre soulagé, ce ne fut pas évident non plus de faire le chemin inverse. Quel soulagement lorsque je retrouvais ma cabane sur pilotis qui était mon logement!

La dernière fois que je vis un serpent en Inde, ce fut à la fin du voyage au Rajasthan. Un montreur de serpent souleva brutalement son panier et me sortit son serpent sous le nez, pour me faire peur. Mais je ne bronchais pas d'un pouce, je m'étais un peu habitué, et son jeu était trop grossier.

dimanche 25 mai 2008

A maman


A ma mère,

C'est la première année où tu ne m'entendras pas te souhaiter ta fête,
C'est la première année où j'ai les larmes aux yeux en pensant à toi,
C'est la première année où la quête d'une fête à souhaiter n'atteindra plus personne,
A toi qui m'a fait naître et grandir,
Je te redis ce texte lu à ton enterrement l'été dernier.
A toi maman, à toutes les mères du monde...


La vie a fait que maman est venu vivre ses derniers moments à Bordeaux.
J'ai ainsi pu la voir tous les jours.
Elle n'a pu parler que les deux premiers jours, à travers son masque à oxygène.
L'une de ces dernières paroles fut : "Tu diras à Papa que je l'aime", que je lui fis répèter trois fois avant de comprendre les mots déformés par la gêne du masque.

Qu'est-ce qui reste quand la vie s'en va?
Que peut-on donner quand on n'a plus rien?
Sinon l'amour.

Elle a été suffisamment consciente pour le dire avant de ne plus pouvoir parler, les dix derniers jours.
Il ne restait plus que le regard et le toucher.
Je lui caressais le front, et elle fermait les yeux en s'abandonnant.
Je lui prenais la main, quand c'était encore possible. Une fois, l'ayant retirée, elle souleva sa main sous le drap pour que j'y glisse la mienne.

Qu'est-ce qui reste quand la vie s'en va?
Que peut-on donner quand on n'a plus rien?
Sinon l'amour.

Même au soir de sa vie, car il n'est jamais trop tard, comme le larron en croix qui se repent auprès de Jésus, sentir et dire quelques mots d'amour, quelques geste de tendresse...
Oser l'essentiel.
Je garderais pour moi les derniers mots qu'elle m'a dit.
Je considère ces derniers moments passés auprès d'elle comme une bénédiction.

Maman, je ne t'ai jamais autant regardé.
T'ai-je assez aimé?

vendredi 23 mai 2008

Terrain de camping flottant

A force de trainer dans les ports, il fallait bien que je vois ça un jour!
Je n'y aurais pas pensé, pourtant j'ai un bateau et une tente...

Si loin du monde


Tavae Raioanoa est un pêcheur tahitien de 56 ans qui a passé plus de temps en mer que sur la terre. En mars 2002, il part pour une journée de pêche ordinaire. Mais son moteur va tomber en panne. Au début il ne s'inquiète pas car il fait jour et des pêcheurs vont surement le repérer. Puis il espère qu'on entendra ses messages radio. Mais il y a un vent du nord aujourd'hui, qui va l'éloigner d'une île possible...
Alors va commencer une dérive de 1 200 km qui va durer 118 jours, sur un bateau sans cabine.
Il ne pouvait l'imaginer, et ne ressentait aucune inquiètude, vue son expèrience.
Il s'inquiétait pour ses proches surtout, qui allaient faire des recherches, mais sans le retrouver.
Il allait affronter la soif, la faim, le froid, la pluie, une tempête, la solitude...maigrir de 21 kg aussi.
Ce qui allait le sauver : son sens pratique et sa connaissance de la nature, et la prière.
"Si tu veux te reposer un peu de moi, dis-je alors au bon Dieu, repose toi. Merci, tu m'as donné plus d'eau que je n'en espérais, je ne te demande plus rien. Maintenant je peux bien attendre, si tu as d'autre chose à faire. Est-elle encore loin cette terre que tu me destines? Je vais y réfléchir tranquillement, voilà. J'aimerais qu'elle ressemble au Tahiti d'après le déluge, au Tahiti du temps où il n'y avait pas encore d'aéroport."
Il parlait aux poissons, aux différentes parties de son corps, pour soulager la douleur de l'assèchement.
C'est une leçon de courage, de ténacité, de modestie. Tout en parlant des méfaits du monde moderne. Lui est resté bien vivant, si loin du monde. Il atteindra les îles Cook au bout de 4 mois!
Un livre que je vous conseille.

Le mythe de l'île déserte


Suite au mot de Mabes sur le post précédent...

Qui n'a pas eu l'envie de se retrouver sur une île déserte? Et n'a pas répondu un jour à la question : "Qu'emmènerais-tu sur une île déserte?"

Si on reprend la question de Mabes, où elle parle de naufrage, il faut savoir qu'en bateau, si on part vraiment loin, on prévoit ce que l'on appelle un armement de sécurité, et en cas de pépin des boites étanches qui contiennent ce qu'il faut pour survivre. Lorsque j'ai traversé le golfe de Gascogne en équipage cet automne, le skipper nous a montré ce qu'il fallait prendre en premier si le bateau coulait et qu'il fallait sauter dans le bib de survie. On va trouver une radio VHF qui va permettre de joindre le premier bateau qui passerait par là, un GPS, un miroir, une trousse de secours, des aliments pour tenir, de l'eau (surtout), de quoi pêcher, faire du feu (pour l'île), des fusées de détresse... Voire un téléphone irridium pour ceux qui ont les moyens.

Mais sur une île déserte, qu'emporter au minimum ? Vous savez les fameux 3 livres ou objets absolument indispensables...
Il y a quelques personnes qui ont fait ce genre d'expèrience : vivre en ermite sur une île déserte. Certains, histoire de vivre leur rêve un certain temps avec tout ce qu'il faut pour survivre, d'autres pour des raisons d'études scientifiques mais c'est un peu différent, et puis quelques uns qui se sont vraiment mis à l'écart du monde et ont cultivé leur île.

Emmener 3 livres ce n'est quand même pas beaucoup, ce serait plutôt 5 ou 10. Hormis un livre pratique de survie, je prendrais des livres de sagesse, pas trop faciles à lire pour qu'ils durent longtemps et suscitent l'expèrience à digérer. Un avec des photos aussi. A y réfléchir!
Parmi les choses pratiques : il y a de quoi faire du feu, un miroir pour faire des signaux (si jétais là malgré moi), un couteau (indispensable à bord d'un bateau), surtout de quoi pêcher, de quoi se protéger du soleil, de quoi écrire me semble essentiel aussi. Une hâche est un outil qui permet de faire pas mal de choses (couper, casser, cogner, ouvrir...). De la cordelette.

Ce sujet me touche car il vise à l'autonomie, au sens pratique, à la débrouille, au minimalisme, qui me semblent importants en soi.
Il y a aussi l'île déserte à deux ou à plusieurs, c'est encore autre chose.
Je me souviens d'un film sur la guerre entre le Japon et les USA. Cela se passait dans une île du Pacifique, et il ne restait plus qu'un américain et un japonais, condamnés à vivre ensemble. Ils cohabitaient ennemis, sans savoir que la guerre était terminée. Il y avait Toshiro Mifune je crois. Peut être que Daniel connait ce film (excellent).

jeudi 22 mai 2008

Sauvetage


Dans les années 70, (effet de 68), il y eut des changements de vie complets tels les retours à la terre, élever des chèvres, mouvements communautaires, etc...

Il y eut aussi les constructeurs de bateaux, parfois n'ayant jamais fait de bateau, pour partir autour du monde. Certains sont partis et ont faits de grandes navigations qu'ils ont ensuite relaté dans des livres de la collection Artaud. A une époque j'ai beaucoup lu tous ces livres.

Il y avait parfois des récits dramatiques, des accidents, des tempêtes, des bateaux qui coulaient. Et l'équipage se retrouvait sur un petit engin gonflable à la dérive, certains quelques jours, d'autres des semaines, jusqu'à deux mois...
C'était la survie, dans la tête essentiellement, et dans la réalité.
Il y avait la chaleur, l'humidité, la solitude, la pêche, la soif.

Je me souviens de l'histoire d'un couple, dans les années 60 je crois, donc avec un bateau ancien en bois. Le bateau avait coulé, et ils étaient sur un espèce de radeau de fortune qu'ils avaient du faire avec des pièces de bois et de cordage. De jour en jour l'espoir de croiser un bateau s'affaiblissait. Petit à petit le radeau s'enfonçait dans l'eau, et ils étaient constamment mouillés. D'où des problèmes de peau qui devenait de plus en plus grave. Boire de l'eau de mer est déconseillé, ou à très petites doses (mais en coupant avec de l'eau), et lorsqu'il n'y a plus d'eau...
Seule la pluie peut les sauver, ou la chair des poissons crus, qu'il faut arriver à pêcher.
Ce couple devenait de plus en plus proche dans leur lente agonie. Il se témoignait une attention rare, chacun voulant soulager l'autre, et ne pas lui avouer son réel état de faiblesse.
Je ne sais plus combien cela a duré, mais des semaines...
Un jour, la femme sentit que c'était la fin, qu'elle ne pouvait tenir plus longtemps, qu'elle abandonnait. Alors qu'ils ne croyaient en rien, ils se mirent à prier.
Peu de temps après ils virent un cargo passer mais sans les voir (ils en avaient déjà vu au loin).
Puis ce cargo commença à virer et vint vers eux. Ils étaient sauvés.
En fait dans ce cargo il y avait un cuisinier qui préparait la cuisine. A un moment pour se rafraichir il quitta ses fourneaux pour aller regarder la mer au hublot. Il crut voir quelque chose sur l'eau. Il scruta l'horizon et vit que cela ressemblait à un radeau. Il monta à la timonerie prévenir le pilote. Avec leurs jumelles ils découvrirent qu'il y avait ce couple sur ce radeau, et se détournèrent pour les sauver.

C'est le cuisinier, qui complètement par hasard, regarda au moment qu'il fallait dans la bonne direction! Sur le pont personne n'avait rien vu!
Ils s'étaient mis à prier et furent sauvés à ce moment là...

mercredi 21 mai 2008

Un miracle

Cet après midi j'entends que l'on vient de retrouver un survivant dans les décombres du séisme en Chine. 9 jours après! C'est un miracle.

Normalement un corps ne peut pas tenir plus de 3 ou 4 jours sans boire. On en a sauvé pourtant un après 6 jours, ce qui est déjà extraordinaire, mais 9 jours...

Et ce soir à la télé, ils montrent les images de la femme que l'on a sauvé : elle a 102 ans!

Tenir sous des gravats, blessée aux jambes, et avoir autant de désir de vivre malgré cet âge que la plupart de nous n'atteindront pas, c'est vraiment incroyable.

Je me dis qu'une personne aussi agée, doit être sans doute plus sèche et avoir moins besoin d'eau pour survivre. Mais faut - il avoir une confiance inébranlable dans la vie pour ne pas se laisser aller, y croire jusqu'au bout, rester conscient sans se faire avoir par le mental.

Elle mérite une médaille d'or!

Transat







En ce moment se déroule la célèbre transat (anglaise) qu'a gagné Tabarly en 64, et qui l'a fait connaître. Les temps changent, on en parle presque plus. Il y a tellement de courses d'ailleurs.
Toujours est-il que les bateaux ont évolué en 40 ans, et surtout ces 10 dernières années de façon incroyable. Ils sont devenus très plats pour planer, partir au surf le plus longtemps possible.
Ils sont construits en carbone pour être le plus léger possible, sauf que ça fait un boucan d'enfer à l'intérieur. Ils ont une quille très fine et très profonde, qui pivote. Ils ont des dérives, des ballasts, et surtout un mat de plus en plus haut avec de plus en plus de voile. Bref ils sont d'une puissance terrible, comme une F1.
Plus il y a de technologie, plus il y a de casse, c'est inévitable. Et les marins qui les mènent sont de vrais professionnels capables de tenir des jours et des jours en ne dormant que par tranches d'une demi heure maximum, et pas plus de 5 H par 24 H.
Ces bateaux vont à des vitesses folles, jusqu'à 30 noeuds, alors qu'un Tabarly sur Pen Duick VI (le dernier) ne dépassait guère 15 noeuds dans les meilleures conditions.
Les traversées de l'Atlantique deviennent un sprint permanent, avec un stress équivalent.
Nous avons changé d'époque.
Mais dans une course, il ne suffit pas d'avoir un bon bateau et d'être un bon marin, il faut aussi de la chance. Hier le premier (le bateau en photos) Vincent Riou, a heurté un requin pélerin de 4 - 5 m à pleine vitesse. Il l'a même coupé en deux. Sauf que la quille (pivotante) en a pris un coup et menacait de se désolidariser. Il a donc du quitter le bateau, et a été récupéré par son poursuivant (heureusement pas loin).
Lors de ses deux dernières courses, c'est le mat qui a cassé. Bonjour la déception.
Dans cette même course, un autre bateau a du abandonner car il avait heurté une baleine, qui a fait quelques dégats.
Mais hormis les poissons que l'on peut croiser en mer, ce qui parait assez normal, il y a les containers qui sont tombés des cargos et qui flottent, les billes de bois, ce qu'on appelle les OFNI (Objet Flottant Non Identifié), et les heurts arrivent assez régulièrement, même avec des cargos. Les marins rapportent aussi que l'on voit de plus en plus de sacs plastiques, surtout en Méditerranée.
Vraiment le monde a changé!

mardi 20 mai 2008

Madhuri

J'allais découvrir le livre de Madhuri "La piste" ou le récit d'une aventure spirituelle à l'ashram de Ramdas. Et puis au retour du voyage en Inde (j'arrivais à Rome) en repassant à l'eremo francescano près d'Assise, "Soeur" Brigitte me dit qu'elle la connaissait.
Toujours est-il que séduit par son livre, je pus avoir son adresse. Elle vivait un peu comme une ermite à Dieulefit (ça ne s'invente pas)!

Elle resta plusieurs années en Inde, notamment auprès de Ramdas, pratiquant le japa (la répètition du nom de Dieu).
Rares sont les personnes qui n'ont déjà plus de désir et peuvent se consacrer à Dieu sans être repris par les attraits de la vie quotidienne. Ils rencontrent un Maître et font ce qu'il dit.
Un jour ils se sentent libres, plus de peur, plus de mental, plus rien d'autre que l'instant...
Madhuri a aussi passé quelque temps auprès de Ma Ananda mayee.

Je lui ai donc écrit, attiré que j'étais par son cheminement et les ermites, pour lui demander si je pouvais venir la voir.
Elle vivait dans une toute petite maison, un peu à l'écart du village. Il y avait deux petites pièces, l'une au dessus de l'autre, et un petit coin toilettes.
J'avais pris ma petite tente car elle ne pouvait héberger personne, et m'était installé dans le jardin. Elle avait peur que je sois mal installé.

Elle m'accueillit dans la simplicité qui caractérise ces gens là, près d'eux même et n'attendant rien. Je me souviens qu'elle riait souvent. Tout était un jeu de Dieu pour elle. Elle me parlait de Papa Ramdas, on l'appelait ainsi ou "beloved Papa". Elle semblait avoir bénéficié de sa douceur et de son amour.
Elle avait des souvenirs d'Arnaud Desjardins, réparant sa land rover, qu'elle avait connu à Anandashram.
Elle nourissait les oiseaux qui lui tenaient compagnie. Il y avait beaucoup de silence.
De temps en temps elle citait des paroles de sagesse.
Elle était en lien avec d'autres personnes, on pourrait dire des anciens de l'Inde, mais avait moins de visites que Frère Antoine, qu'elle connaissait aussi (c'était la même génération).
Elle allait rendre visite à des vieilles personnes à l'hôpital ou dans une maison de retraite.
Je suis ainsi venu la voir deux fois.

La dernière fois que je la vis ce fut à Font d'Izière, lors de la venue d'Amma.
Nous étions sous un arbre, avec quelques personnes qui la connaissaient. Elle parlait toujours de Papa Ramdas. Je crois qu'elle perdait un peu la tête à la fin... mais elle l'avait perdue en fait depuis longtemps. Son nom était Madeleine Leboul.
Il reste son livre.

"La piste"

Il n'y a plus en moi rien qui soit nécessaire
Il n'y a plus en moi de lieu qui me soit cher
Il n'y a plus de demande ni d'attente
Et cependant dans la vie je vais
Je vais comme tout le monde va.
Quel est ce moi qui ne demande plus rien?
Est-ce parce qu'il est détaché de tout
Que plus rien ne lui est nécessaire?
Est-ce parce qu'il est devenu le tout
Qu'il demeure n'importe où sans attente?
Et pourquoi dans la vie va t'il ainsi,
Pourquoi va t'il encore comme tout le monde va?
Ce moi ne répond plus aux questions
Car il a perdu le sens des questions de l'homme
Il est présent à tout et ne demeure nulle part
Il s'est perdu dans l'insondable félicité.
MADHURI "La piste"

lundi 19 mai 2008

dimanche 18 mai 2008

Coincidence

Ne vous est-il jamais arrivé de vivre quelque chose de particulier, et de voir ensuite une photo, une pub, une phrase, en adéquation complète avec ce qui venait de se passer pour vous?

Ainsi l'autre jour dans le train. Je m'assied; la personne de l'autre coté du couloir ouvre son journal. Sur la page un titre en gros se détachait : "It was all so simple". Je reliais aussitôt cela à ce que je venais de vivre à Hauteville. Je me repenche discrêtement et lis le titre au dessus : "Determination to succeed".
Ca alors!!!

Ce genre de coincidence bienheureuse m'arrive de temps en temps, et j'en suis à chaque fois étonné.

Si proche du Ciel, Si loin de la Terre

Au sommet du Burj Dubai.


Ouvrier tranquillement assis sur une poutrelle, en train de boulonner, sur l'Empire State Building.

Et le gagnant est ...






On connait la tour Eiffel avec ses 300 m de hauteur (construite pour l'exposition de 1889), et l'Empire State Building de 380 m (construit en 1931). Ces 2 Tours restèrent respectivement 30 et 40 ans les plus hautes du monde.
Sur la photo du bas montrant 4 tours à même échelle, il y a les Sears Tower à Chicago qui font 443 m (construit en 1974), la tour Taipei 101 à Taiwan qui fait 508 m (construit en 2001), les tours Petronas à Kuala Lumpur qui font 452 m (construites en 1998). Il y a aussi des antennes que l'on rajoute qui peuvent faire plusieurs dizaines de mètres de hauteur.
Aujourd'hui l'immeuble le plus haut de la planète est le Burj Duabaï, qui fait à ce jour 636 m.
La hauteur totale est gardée secrête! On sait que ce sera plus de 700 m, on a parlé de 818 m, voire plus...
Les 2 photos montrent le chantier en cours, et la vue du projet final.

samedi 17 mai 2008

Toujours plus haut







Un groupe d'architectes à Londres vient de lancer un projet de tours de 1 500 m de haut!
La raison : Londres augmente sa population de 100 000 habitants par an. Les urbanistes et gros cabinets d'architectes internationaux le savent et y réfléchissent : on ne peut augmenter sans cesse les banlieues avec des maisons et des terrains au détriment de la campagne et des surfaces cultivées bientôt. La logique est donc de construire de plus en plus haut et concentré, ce qui est aussi plus économique.
Ces architectes londoniens ont donc conçu une ville de 100 000 habitants dans une tour!
Il y aurait tout : bureaux, jardins, patinoire, piscine, magasins, places, et logements...
Il n'y aurait plus besoin de descendre sur terre, pas besoin de voiture. Ah ils ne disent pas s'il y a un cimetière, ni ce qui se passe s'il y a une panne de courant... A donner le vertige!

En tous les cas, il y a un concours de la tour la plus haute du monde, depuis longtemps déjà, mais là on atteint des sommets. A suivre.



vendredi 16 mai 2008

La planque

On pourrait croire qu'être dans un ashram, dans un monastère, ou dans un endroit retiré, c'est la planque. Bien sur , il y a moins d'embouteillage, moins de trajet à faire, et puis ça semble tranquille. Et beaucoup le pensent d'ailleurs. Mais ce n'est pas si simple.
Imaginez que vous êtes en conflit avec quelqu'un que vous voyez tous les jours... Bien sur cela arrive couramment dans un bureau (enfin j'ai entendu dire), mais là dans un lieu où l'on est censé progresser vers la compréhension (sans parler de l'amour qui est un grand mot), cela peut sembler impensable.
Cela m'est arrivé à Ardenne, et j'ai été mal à l'aise très, très longtemps. Je me souviens qu'un jour en mettant le couvert, quelqu'un avait mis son assiette alors qu'il ne mangeait pas là (appelons le Henri) ce jour là, et posant la question (on était plusieurs à aider) sur sa présence, je répondis : "il faudrait supprimer Henri!" au lieu de dire il faudrait enlever l'assiette d'Henri. C'est vous dire si j'étais un avec sa présence, ce qui n'échappa pas aux autres bien sur!
Je connais, ou ai entendu plusieurs cas de ce genre de conflit dans des ashrams, et cela semblait terrible à vivre. Cela peut aller de la jalousie, à des projections complètement fausses, qui peuvent déboucher sur des formes de violence impensables...

Il n'y a pas de lieu planqué, je crois, lorsque l'on veut évoluer.
Il est dit qu'autour d'un maître les choses s'accélèrent, ou sont exacerbées. Ceux qui n'ont pas vécu ça pourraient croire que c'est idyllique d'être auprès d'un maître.
Mais même sans maître à coté, il peut y avoir des aspects difficiles.
Je me souviens que Frère Antoine m'avait raconté qu'en arrivant dans "sa" grotte, il n'y avait pas encore d'autoroute? Et puis un jour il fut construit, et les voitures arrivèrent... Bien sur ce n'est pas à 100 m, c'est en contrebas, mais on le voit, et parfois, selon le vent, on l'entend assez bien. Il m'a dit alors que c'était un test, que s'il n'était pas capable de tenir face à ce qu'il appela un jour la musique divine, c'était qu'il n'était pas dans l'abandon. C'était bien sur supportable, mais bon...
Des fois ce sont les tracteurs qui travaillent tard, ou un voisin... Ah les voisins! La vie peut être chamboulée par ce que l'on appelle un mauvais voisinage.
J'ai eu en consultation des histoires de voisinages insensées. Et j'en ai aussi entendues concernant des lieux spirituels.

Dieu, la vie, n'épargne personne nulle part. Une vie trop protégée peut sembler louche, et sans vouloir aller au devant des emmerdes, loin de la, les difficultés nous font grandir.
"Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort" est-il dit. J'en suis convaincu. Il ne s'agit pas de courir au devant des difficultés, mais ne pas croire qu'on peut se mettre à l'abri de l'imprévu.

L'ashram de Ramdas a brulé un jour. Tout le monde se lamentait sauf lui qui disait : "C'est la volonté de Dieu!". Peu de temps après un homme riche arriva et paya tous les travaux de reconstruction. Je connais un monastère en Italie ou la forêt a brulé à coté, c'était désolant.
Oui la vie vient nous tester où ça fait mal parfois... pour notre bien!

jeudi 15 mai 2008

La découverte d'Ardenne

Après le voyage en Inde, sur lequel je reviendrais, je retournais au Bost voir Arnaud, toujours en tant qu'invité, c'est à dire pendant 4 jours, ce qui permettait d'assister aux deux réunions avec lui l'après midi et le soir.
Les portes étant fermées pour devenir "candidat disciple", plus proche de lui, et donc faire ces fameux lyings, j'avais l'impression que je ne pourrais avancer bien loin sur le chemin...
C'était compter, encore une fois, sans la providence.
Alors que j'allais revenir dans le sud ouest, on me dit que quelqu'un allait dans la même direction et pouvait m'emmener (j'étais en stop). Je fis donc la route avec un couple qui rentrait sur La Rochelle. On parle bien sur. Ils me disent qu'ils font du yoga avec un certain Alain, disciple d'Arnaud, qu'il y a déjà un petit groupe autour de lui, et qu'un lieu va bientôt démarrer dans la région parce qu'il y a une demande... Ils me donnent l'adresse d'Alain, et c'est ainsi que j'allais découvrir Ardenne dés l'ouverture.
Il y avait les stages d'été, d'une semaine, et les week ends (4 dans l'année), puis bien sur les retraites qui se sont mises en place dès que les travaux furent assez avancés.
Je démarrais la première année de week end.
L'excitation intérieure avant d'arriver, je vous dis pas!
Ces week ends étaient essentiellement de la thérapie de groupe, afin d'exprimer (ou de tenter) notre souffrance, nos histoires personnelles, et d'écouter les autres avec tout ce que cela pouvait nous renvoyer.
Jamais je n'avais fait ça, jamais je n'avais entendu des personnes parler aussi cruement de leur vie, jamais je n'avais entendu autant de souffrances, de cris, de pleurs...
Je n'ai pas pu dormir la première nuit tellement tout ça me parlait. Tout se ressassait dans ma tête, et en même temps je voulais tellement continuer.
Ce week end fut un bouleversement.
J'allais au fil des mois découvrir un monde que je ne connaissais pas : la réalité de la souffrance des gens et donc de moi même.
A priori on était bien loin de la spiritualité et de tout un coté mystique qui m'avait amené là.
Mais en fait j'allais découvrir une réalité qui m'échappait, me connecter au fil des ans avec quelqu'un que je ne connaissais pas vraiment : moi même.
J'étais tellement attiré, et j'avais tellement peur de m'engager dans la société, que j'allais passer une année à Ardenne pour aider aux travaux.
Très vite Alain me dit un jour : "Tu penses en faire quelque chose de ton diplôme?"
Ce fut terrible. Il m'accueille et 3 mois après il me dit ça!
Mais tandis que j'avançais dans les lyings, Alain et Claudie me prêtèrent un jour leur 2CV ( le temps qu'il fallait), afin de commencer ma quête d'une émancipation. Jamais on ne m'avait aidé avec autant d'enthousiasme. Et j'avais tellement besoin d'aide!
Petit à petit j'allais naître au monde que je refusais en bloc. J'avais tout à apprendre, et tellement sur moi même, mes peurs, mes incapacités, mes faiblesses...

mercredi 14 mai 2008

Une histoire d'enfer!

Voici la version d'une question "bonus" de chimie donnée à l'université de Montréal. La réponse d'un étudiant a été si loufoque, mais bien démontrée, que le professeur l'a partagée avec ses collègues, via Internet...

Question "bonus" : L'enfer est-il exothermique (dégage de la chaleur) ou endothermique (absorbe de la chaleur)?

La plupart des étudiants ont exprimé leur croyance en utilisant la loi de Boyle (si un gaz se dilate il se refroidit et inversement), ou ses variantes. Cependant un étudiant eut la réponse suivante :

Premièrement nous avons besoin de connaître comment varie la masse de l'enfer avec le temps. Nous avons donc besoin de connaître à quel taux les âmes entrent et sortent de l'enfer. Je pense que nous pouvons assumer sans risque qu'une fois entrée en enfer, l'âme n'en sortira plus. Du coup aucune âme ne sort. De même pour le calcul du nombre d'entrées des âmes en enfer, nous devons regarder le fonctionnement des différentes religions qui existent de par le monde aujourd'hui. La plupart de ces religions affirment que si vous n'êtes pas un membre de leur religion, alors vous irez en enfer. Comme il existe plus d'une religion exprimant cette régle, et comme les gens n'appartiennent pas à plus d'une religion, nous pouvons projeter que toutes les âmes vont en enfer...
Maintenant regardons la vitesse de changement de volume de l'enfer parce que la loi de Boyle spécifie que pour que la pression et le température restent identiques en enfer, le volume de l'enfer doit se dilater proportionnellement à l'entrée des âmes.

Cela donne deux possibilités :

1. Si l'enfer se dilate à une vitesse moindre que l'entrée des âmes en enfer, alors la température et la pression en enfer augmenteront indéfiniment jusqu'à ce que l'enfer éclate.

2. Si l'enfer se dilate à une vitesse supérieure à la vitesse d'entrée des âmes en enfer, alors la température diminuera jusqu'à ce que l'enfer gèle.

Laquelle choisir?

Si nous acceptons le postulat que ma camarade de classe Natacha m'a répondu durant ma première année d'étudiant : "il fera froid en enfer avant que je couche avec toi!" , et en tenant compte du fait que j'ai couché avec elle la nuit dernière, alors l'hypothèse doit être vraie, et alors je suis sur que l'enfer est exothermique et a déjà gelé.
Corollaire de cette théorie : c'est que comme l'enfer a déjà gelé, il s'ensuit qu'il n'accepte plus aucune âme, et donc qu'il n'existe plus... laissant ainsi le seul paradis, et prouvant donc l'existence d'un être divin, ce qui explique pourquoi, la nuit dernière, Natacha n'arrêtait pas de crier : "O mon Dieu!"

C'est le seul étudiant ayant reçu la note 20/20.

Histoire drôle

Quatre dames catholiques prennent leur thé un après midi et papotent. Elles adorent parler de leurs fils...
La première dit à ses amies : "Mon fils est prêtre. Lorsqu'il rentre dans une pièce, tout le monde l'appelle 'Père' ".
La seconde surenchérit : "Monfils est évêque. Quand il rentre dans une pièce, tout le monde l'appelle 'Votre Grâce' ".
La troisième , vraie grenouille de bénitier, rétorque : "Mon fils est cardinal. Quand il rentre dans une pièce, tout le monde l'appelle 'Votre Eminence' ".
La dernière buvait son thé en silence. Les 3 autres l'incitent à parler : "Et alors?"
Elle pose délicatement sa tasse, et prend la parole : "Mon fils mesure 1,90 m pour 90 kg, son bronzage et sa musculature sont toujours mis en valeur par des costumes de grands couturiers. Lorsqu'il rentre dans une pièce et pose ses yeux bleus sur les femmes, elles se contentent de murmurer : 'O mon Dieu' ".

mardi 13 mai 2008

Paroles d'un soir

Personne n'aide personne, tout arrive.
Il n'y a pas un élève qui est aidé par un sage, mais un élève que la sagesse appelle.
Il est dit que le maître ne donne à l'élève que ce qu'il peut comprendre.
Ce ne serait pas le maître qui pousse l'élève à faire des efforts, mais l'élève qui a un potentiel d'efforts réels pour suivre un tel maître.
Dans certains monastères japonais, les nouveaux arrivants étaient refusés, et pourtant restaient à la porte ou sur les marches pendant 3 jours sans manger pour montrer leur détermination.
Ce n'est pas parce que les portes s'ouvrent plus facilement aujourd'hui que l'on accèdera plus vite à la compréhension.
Regardez la vie des maîtres, passés ou contemporains, qui ont à un moment donné tout quitté pour leur quête.
Lorsque l'élève est prêt le maître apparait, est-il dit.
Aide toi le ciel t'aidera... C'est exactement la même chose.
Tout est en nous à la base. Il n'y a pas d'aide.
Ce n'est pas apprendre, c'est comprendre.
Ce n'est pas avoir, obtenir, c'est être, devenir.
Votre être attire votre vie!
Si vraiment c'est Dieu que l'on cherche, peu importe les épreuves.
Regardez Marpa et Milarepa.
N'attendons pas d'aide de quoique ce soit, ne demandons rien, soyons...
Il y a une nuance entre volonté et détermination.
On peut dormir dans un monastère et rester vigilant dans le quotidien de tout un chacun.
On n'aide personne, sinon répondre à une demande.
Plus on donne et plus il y a à donner. Ce qui n'empêche pas de le faire.
Mais qui aide qui?
N'attendons rien de la vie, mais augmentons notre désir de vérité.
Et si nous sentons que c'est hors de notre portée, soyons humble.
Et si nous voulons de l'aide, il n'y a pas de honte à demander.
La demande assoiffée ne peut être qu'étanchée.
Reconnaître ce que l'on est, et devenir reconnaîssant.
Observer la transformation incessante de ce qui nous dépasse.
Laisser passer la vie, quoiqu'il arrive.

Contempler

Le mot "contempler" est rattaché au mot "temple".
"Temple" vient d'une racine indo-européenne "tem" qui signifie couper. En grec le verbe "temnein" : couper, d'où tmésis, tomé : coupure, "tomos" : morceau coupé, "tomia" : coupure.
Cela a donné les mots dichotomie : diviser en deux parties égales, atome : non coupé, indivisible, anatomie : dissection, etc...
Templum en latin signifie à l'origine "espace délimité par l'augure dans le ciel et sur la terre, à l'entour duquel il fait ses observations", d'où le mot temple. Mais ce peut être rapproché du grec "temenos" qui signifie : enclos sacré.
"Contemplari" veut dire regarder attentivement, et "contemplatio" examen approfondi.

On ne peut pas demander à quelqu'un de contempler. Contempler fait référence à un état d'être en fait, d'où la difficulté de définir ce que c'est.
On se perd quelque part, mais ce n'est pas de la rêverie. Il y a une absence de pensées qui fait que l'on peut regarder une chose qui nous absorbe, comme une oeuvre d'art, ou un beau paysage, un coucher de soleil...
Dans cette absence de pensées, de qualification de l'objet regardé, il n'y a plus d'objet en fait, et sans doute plus de regardant, d'observant.
D'où la référence au ciel, à l'augure. C'est un espace sans cadre et sans temps.
On a émis l'hypothèse que "tempus" qui a donné temps viendrait de "tem" couper, et que temple signifierait division du temps...Mais je n'y crois pas.

Contempler c'est rentrer dans un autre espace que celui habituel du mental, c'est entrer dans cet enclos sacré où le "je" disparait. On n'y arrive pas sans s'y exercer, d'où les ordres contemplatifs.

lundi 12 mai 2008

vu d'en bas

Les parapentes au dessus de la dune.

vu d'en haut

Le banc d'Arguin vu de la dune du Pyla.

samedi 10 mai 2008

Le grand saut

Ne pas voir ce qui est au bout et y sauter quand même!

jeudi 8 mai 2008

L'eau essentielle



Sans eau il n'y a pas de vie.

Notre corps est composé d'environ 70 % d'eau. On peut jeuner plusieurs semaines, mais tenir sans boire plus de quelques jours entraine la mort.
L'eau c'est le sang dans nos veines, c'est la sève des arbres et des plantes, c'est ce cycle extraordinaire entre l'évaporation, les nuages, la pluie, les rivières , les océans...
La vie vient de l'eau. Le foetus de développe dans un oeuf aqueux.
L'eau régénère, détend, fait du bien en profondeur.

Mais l'eau est encore bien plus. Elle rentre en résonnance avec son environnement.

On sait que la lune (aspect féminin) a une influence sur les marées, mais aussi sur les périodes menstruelles des femmes (même cycle à la base).
Des recherches ont montré, il y a déjà pas mal de temps, que les peuples qui vivaient le plus longtemps à travers le monde, avaient une source extrêmement pure (c'est un peu plus complexe que ça) à proximité. Il faut bien sur en parler avec modération dans la mesure où les influences du monde technologique perturbent tout.

En bref, plus l'eau est pure, plus elle favorise le vivant.

Il y a une trentaine d'années des expèriences ont été faites à propos de l'eau (en France).
Au départ la même eau, qui va être mise dans deux soucoupes avec des graines. Mais on va mettre une eau devant une télévision avec un enregistrement d'une explosion atomique. Ensuite cette eau est mise dans la soucoupe avec les graines à germer. En parallèle une autre soucoupe avec l'eau restée neutre et des graines.
Au bout de quelques jours, toutes les graines germent normalement dans l'eau neutre, alors que dans l'eau qui est passée devant ces images de bombe, les graines pourrissent ou ne germent pas ou quasiment pas.
C'était un scientifique français qui a mené cette expérience, et elle a été reconduite des dizaines
de fois avec les mêmes résultats.

Cela veut dire que l'eau transmet de l'information, que les lois du vivant sont tellement subtiles qu'elles se transmettent à notre insu et notamment par l'eau qui est à la base de la vie.
Il y a d'autres expèriences qui ont été faites dans différents secteurs et qui vont dans le même sens. Le sujet est vaste! J'y reviendrais sans doute.
En tout cas l'eau peut se dynamiser, cela peut se prouver et se tester.

L'eau mémorise et transmet de l'information, c'est à dire une qualité d'énergie.

Dans la mesure où tout est nourriture, où tout est information, où tout a une qualité propre, la conscience que l'on a de la vie, du vivant, peut, doit, nous amener à faire de plus en plus attention à notre rapport avec elle.
Ce n'est pas facile, et notre responsabilité est bien sur liée à la conscience que l'on a de la vie, mais quand on commence à découvrir la profondeur et la subtilité derrière les apparences, comment ne pas s'émerveiller du miracle permanent de la vie?

Et maintenant notre page de publicité :
"Avec L'EAU delà, faites le plein d'énergie"

mercredi 7 mai 2008

L'eau essentielle



Lorque l'on regarde d'un peu plus près le nom des abbayes, on s'aperçoit que le mot eau (ou agua ou aqua ou ac) revient assez souvent, ainsi :
Aiguebelle, Bellaigue, Noirlac, Moissac...
De même le mot font ou fontaine, ainsi :
Fontenay, Fontdouce, Fontevraud, Bellefontaine, Fontfroide, Trois Fontaines...
Mais aussi sylva qui veut dire forêt, et souvent près de l'eau :
Silvacane (forêt de roseaux), Sylvanés.
Beaucoup d'abbayes sont situées dans le fond de vallées, où passe l'eau en général, et l'on retrouve le mot val : Valcroissant, Clairvaux...
D'autres portent le nom du cours d'eau comme Sénanque (la sénancole).
Et l'abbaye de Citeaux qui a donné son nom au mouvement cistercien, vient de cisterna, qui vient du grec "kisté" et signifie corbeille, panier en osier, et a donné le mot citerne.
Toujours est-il que l'eau était présente partout parce qu'indispensable à la vie.
Et les abbayes, comme les cités, avaient besoin d'eau pour leur propre consommation, arroser, construire, puis des plantations et même l'artisanat (moulin, force hydraulique).
Il y a souvent eu des travaux d'assainissement de marais, de détournement de sources, pour la conduire sur le lieu propice.
L'eau est aussi symbole de purification, du baptème, de la source même.
Bapthème vient du grec "baptein" et signifie plonger, immerger. D'où le nom de Jean Baptiste qui a baptisé Jésus dans les eaux du Jourdain.
Mais l'eau est encore bien plus...

mardi 6 mai 2008

Des abbayes




Lorsque j'étais jeune, je sentais des choses dans les églises anciennes mais sans mettre de mots, sans savoir ce qui se passait.

Très vite, pendant mes études, l'idée s'imposa à moi de faire mon diplôme sur l'architecture sacrée. En fait je voulais comprendre ce qu'était le beau, ce qui faisait l'harmonie de certains lieux, d'où venait la résonnance entre un espace dit sacré et l'humain à travers son ressenti.
C'était très prétentieux, et ma capacité de travail n'était pas à la hauteur du but visé.
Je décidais cependant d'étudier les abbayes cisterciennes, et me mis à en visiter un certain nombre.

En fait le voyage en lui même était quasiment plus important que l'étude. Je n'entrais pas dans ces lieux comme un étudiant, mais comme quelqu'un qui avait besoin de se nourrir à la source.
Voir, sentir, m'imprégner, être en accord avec ce que dégageait ces abbayes était bien plus essentiel que toute autre chose.

J'ai eu un mal fou à produire ce travail. Et puis je découvrais tellement de choses : le Moyen Age, le passage du roman au gothique avec tout ce que cela signifiait, le symbolisme, les tracés régulateurs, le nombre d'or, la lumière, les ordres religieux, Saint Bernard...
Mais ce n'est pas la connaissance qui fait le ressenti. Ce n'est pas l'étude de l'extérieur qui nous fait vibrer intérieurement. Par contre c'est enrichissant pour la compréhension.

Un autre aspect que j'ai découvert après mes études, et qui venait sans doute conforter ce que je ressentais au tout début, c'était l'énergie des lieux, l'énergie tellurique.
Tout est énergie, et tout rentre en relation avec tout.
Le choix du lieu, géographique et tellurique, mais aussi en lien avec le paysage, la forme de l'architecture, son plan, son espace, ses rapports géométriques, et le temps, la période. Tout cela s'ajoute.
La forme informe. Tout est information.
Ceux qui construisaient à cette époque avaient une connaissance que l'on ne peut pas imaginer.
Ils bâtissaient de l'intangible, ils s'accordaient aux lois du vivant pour nous mettre en résonnance avec notre nature profonde, ce besoin de paix infini...




lundi 5 mai 2008

Chance

D'où vient la chance? Et d'où vient le mot?

En fait je cherchais le mot choix, et je tombe (justement) sur choir.
Choir vient du latin "cadere "qui signifie tomber.
Il y a plein de mots dérivés : caducus (caduque, caducée), cadaver (cadavre), casus (chute, évènement, cas, casuel donc fortuit), occasio (occasion - nel), cidere (accident : tomber inopinément), incidere (tomber dans, arriver), decidere (tomber de, décider, décadence), occidere (se coucher, d'où occident), recidere (retomber, d'où récidive).
Ainsi choir est une forme ancienne, qui a donné déchoir, échoir. Et donc chance au sens de chute (même famille) et hasard. D'où malchance, méchant (de meschoir : tomber mal). Et puis échéance, déchéance, et tous les mots avec chute (rechute, parachute), et enfin déchet (qui a donné dèche). Il y a aussi cadence (chute d'une phrase, rythme), cascade, cascadeur...
Quelle coincidence!

Donc la chance c'est ce qui tombe. D'où? Du ciel forcément!
C'est amusant de voir comment on en arrive au ciel, et donc à Dieu quelque part.
Le dicton "Aide toi, le ciel t'aidera" est bien dans la même orientation, mais en remontant.
Ainsi se donner les moyens d'envoyer son énergie dans l'espace de la vie, vers le ciel, pourrait bien faire en retour que la chance nous tombe dessus...
La malchance est peut être une opportunité mal comprise, d'où le besoin du "mouchoir" pour assécher les pleurs!
Ce qui est étonnant aussi, c'est que la chance est associée au hasard, qui est un mot arabe az zahr qui veut dire jeu de dés. Alors que ceux qui croient à leur bonne étoile, comme on dit (vous voyez que tout se passe là haut), attirent la chance.
Et d'aucuns disent qu'il n'y a pas de hasard, ou que le hasard est l'horloge divine...
Bonne chance en tout cas, même si le ciel est couvert!

Voyage à Chartres

J'ai reçu le contrat de l'auberge, sur lequel je m'engage et verse des arrhes.
Nous aurons 3 chambres de 5 personnes, et une de 4 personnes.
Le prix unitaire est de 13,20 euros (avec petit déjeuner) et de 2,50 euros pour les draps.
J'imagine que prendre des draps est plus simple pour tous, sinon dites le moi.
On pourra bien sur manger ensemble sur place. On en reparlera.

Liste des personnes :
Fish fish, Madeleine, Myriam et Gepetto (de Paris).
Acouphène et Sabine et leurs 2 enfants (du grand Nord). Ils auront la chambre de 4.
Yvonne et son mari, et Anne Marie de Niort.
Deed Yea, Elisabeth, Mabes, Philippe. (Sud Ouest et Bretagne).
Julie et Romane (Sud Ouest).
Dimitri (Valence).
Yannick et Marie.

Normalement j'ai les coordonnées de tout le monde, donc les autres détails suivront pour le groupe seul. On réglera l'aspect financier sur place.

Choix et Liberté

"Je n'avais aucun choix, je ne faisais que matérialiser les conséquences de causes enterrées quelque part dans le passé. L'homme dispose d'une liberté infime, et même s'il croit faire un choix, le résultat est déjà fixé.
Ce n'est qu'au niveau des petites décisions qu'il peut choisir...
Apporter un changement à la routine est extrèmement difficile, mais pas impossible.
La liberté réside dans les petites choses de la vie de tous les jours, et c'est bien ça l'entrainement mystique."

J. van de Wetering "Le miroir vide"
C'est un hollandais (si je me souviens bien), qui est parti au Japon dans un monastère Zen.

dimanche 4 mai 2008

Info

C'est pendant le mois de mai qu'est célébré "Wesak" en hommage auBouddha.
En effet il est né au mois de mai, connut l' éveil en mai, et mourut aussi au mois de mai.
L'émission sur le Bouddhisme sur France 2 (le dimanche matin à 8 H 30) y consacre 4 dimanches, en présentant un film - reportage sur la vie de Bouddha.
La première était ce matin. Mais il est possible de la voir pendant une semaine sur leur site.

Auprès de Mataji Krishnabaï


Je vois tout ce qui se passe depuis une semaine (pratiquement) comme une suite "d'épreuves".
Mataji sourit aux autres et ne regarde pas quand je m'incline devant elle. Mais puisque je la vois sourire aux autres, c'est bien suffisant. C'est juste une tape sur mon ego.
En fait chaque rayon de soleil illumine celui qui ne met pas le nuage de son ego devant.
Il n'y a rien de particulier à garder pour soi. Comment s'offenser alors si momentanément on ne "reçoit pas". C'est que l'absence n'est pas encore vécu comme un don.
Et malgré mon calme apparent, l'ego crie ses demandes. Tout ce qui m'arrive sert à faire ressortir plus clairement mes besoins cachés, mais bien réels.
Je suis petit et faible.
Etonnant et merveilleux! Alors même que j'écris et constate combien je suis faible, je trouve dans le livre "Journal spirituel" :
"Celui qui n'accepte point les temps de paresse où l'âme, en apparence, ne se soucie plus de connaître Dieu, impose sa propre volonté à la Toute Sagesse de l'Esprit et ne peut avancer comme il le souhaite sur la voie bienheureuse de l'accomplissement. Il y a des saisons..."
Une minute plus tard, je sens la porte s'ouvrir. Je me retourne...
C'est pour voir que l'on a encore déposé une quinzaine de mangues!
Dieu est partout. Il relève la tête de celui qui fléchit. Il sait tout, Il voit tout, Il est tout.
OM SHRI RAM JAI RAM JAI JAI RAM

samedi 3 mai 2008

Vers Anandashram

Je relis mes carnets de voyage...

Je suis arrivé à l'ashram de Ramdas après 5 jours de voyage en train depuis Delhi.
Au début je me suis fait embobiner par un indien qui voulait m'accompagner à l'ashram de Saï Baba. Je lui paye la place bien sur, puis on se perd (bien sur aussi), et je me retrouve tout seul à chercher le bon train pour Madras. Je monte sans billet. Je me fais jeter par le controleur à Agra. Je passe quelques heures à dormir sur des ballots dans la gare, me réveillant à chaque train, avant de trouver le bon. Je traverse l'Inde, me rafraichissant et me nourrissant au fil des arrêts, passant la nuit par terre, où c'est assez sâle, devenant sâle moi même.
J'en arrive à passer deux jours entiers dans le silence, sans impatience. Je regarde, je ne fais que regarder et lire. Je prie un peu.
Madras - 9 H du soir! La chaleur, la foule partout, allongée, debout, accroupie.
Un train pour Bangalore dans une heure. Parfait. Mais il est comble, archi comble, et une chaleur moite s'en dégage. Berk! Je prendrais celui du matin à 6 H. Je vais boire, et m'endors sur un banc. O nuits courtes mais merveilleuses, où la fatigue vous fait trouver le moindre repos inconfortable comme un délice rare dans lequel je sombre...
Je vais passer une autre journée dans un train qui s'avère être un omnibus : 25 km/H de moyenne.
Je ne dis rien. Je regarde, la vie, les paysages. Je sens une patience et une indifférence monter en moi comme jamais. Je suis en Inde, à la période la plus chaude, dans le sud, et j'attends. Autant accepter.
Et ainsi pendant encore deux autres jours, entre la recherche d'hôtel à 11 H du soir, voulant éviter les arnaques, et cherchant les moins chers vu mon peu d'argent (et je vais passer plus d'une heure avant d'en trouver un dans un quartier pauvre), les moments où je me perds, les bus que je vais rater, les trains qui ont du retard...
Plus le voyage dure, plus l'allure se ralentit!
Après toutes ces péripéties (dont je passe les détails), je découvre que j'ai fait le chemin le plus long pour venir ici, que j'aurais du passer par Bombay! Plus de cinq jours de voyage. Mais il fallait le faire...
Tout cela pour user le mental, pour me faire découvrir cette patience, cette non attente; et maintenant, après 10 jours à l'ashram de Beloved Papa, ce silence que je sens au fond de moi.
On n'a rien sans efforts, et sans abandon. (Je rectifie : le silence ou l'abandon ne sont pas quelque chose que l'on a, que l'on obtient, mais qui arrivent; c'est de l'ordre de l'effacement, de l'être.)

Relisant tout cela, avec les sensations et les souvenirs qui remontent, je fais un rapprochement avec l'ambiance à Ranchi. La règle, avec Daniel, était : ne pas parler, ne pas lire, ne pas trop dormir. En bref, juste être avec soi même. Pas évident du tout quand le mental est habitué à plein de distractions, pour éviter justement cette rencontre indispensable.
On peut rester auprès d'un sage deux, trois, quatre heures par jour, et s'embêter entre temps (quand ce n'est pas pendant). Alors on va lire, travailler, parler...
Mais ne rien faire n'est pas évident. C'est l'apprentissage d'une certaine immobilité.
Quelques jours plus tard j'allais découvrir ces paroles de Ramdas :

"Avoid seeing too much, hearing too much, eating too much, working too much, talking too much, sleeping too much. You should be moderate in all things. Then so much of energy is conserved, and that will help you in meditation. Moderation is yoga. Equality is attained through moderation."

En Inde

Quand je suis parti en Inde, en 81, j'y suis resté six mois.
On pourrait dire que j'étais marginal, que j'avais du mal à m'intégrer dans la société, à m'engager...ce qui était vrai bien sur. J'étais mené par une demande mystique forte, mais à coté je n'étais pas du tout structuré, j'étais incapable de prendre de vraies responsabilités, comme la vie me poussa à en prendre plus tard.
Etait-ce une tare, un avantage? Tout dépend de ce que l'on en fait, par rapport à notre point de départ.
Dans les ashrams en Inde, il y a les sages, les rencontres, et les livres dans les bibliothèques...
Ainsi je découvris "Le miroir vide" de J. van de Wetering.

"De la sagesse, de la quiétude, de l'indifférence à un niveau supérieur, c'était ce que je cherchais."

"Chercher Dieu est un mouvement double. Celui qui cherche essaie de trouver le chemin qu'il gravit péniblement, mais, sans qu'il s'en aperçoive au début, il est aussi tiré vers le haut."

"Tant que tu parles, tant que tu te révoltes, tu perds ton temps."

vendredi 2 mai 2008

L'ascension du cerisier


Dans un petit village, le curé va commencer son homélie. L'église est ancienne et il y a un vitrail cassé qui a été remplacé par une vitre transparente. Cela ne fait pas très joli, mais il n'y a pas d'argent pour faire la réparation. Par contre ce que les gens ne savent pas, c'est que lorsque le prêtre monte au prêchoir, il voit son jardin et notamment le vieux cerisier.

Il monte donc, et avant de commencer à parler, jette un coup d'oeil au jardin. C'est alors qu'il voit un jeune garçon du village qui va monter au cerisier, profitant que la plupart des gens sont à la messe.

"Mes bien chers frères..." et il rejette un oeil vers le jardin : le gamin monte aux premières branches.

"C'est aujourd'hui le jour de l'Ascension..." et il regarde de nouveau le gamin qui s'installe pour prendre des cerises. Le curé sent la colère monter envers ce chenapan qui va lui piquer ses premières cerises!

"L'Ascension, c'est le jour où Jésus monte au ciel..." regardant encore il voit son bonhomme de voleur se pencher pour attraper des cerises bien rouge. Il ne sait pas quoi faire.

"Jésus est monté au ciel... "reprend-il, et il se tourne encore vers l'ouverture.

"Chic, il s'est cassé la gueule!"

jeudi 1 mai 2008

Le calme d'un matin


J'aime les matins calmes comme ceux du dimanche, des jours fériés.
Pas de voiture, pas de bruit. Seule la cloche de l'église, les oiseaux...
Je déguste la sensation de sentir l'éveil naturel du corps.
Même si cela ne dure que quelques minutes, le fait qu'il n'y ait aucune pression de travail, de rendez-vous, est un pur délice.
Seule obligation au réveil : la méditation.
Et là il faut bien se rendre à l'évidence, à savoir : qu'est-ce que je veux vraiment?
Je me lève, fait une rapide toilette, ouvre les volets, et m'assois sur mon tapis...
C'est plus facile le matin quand le mental n'est pas trop encombré...
C'est plus facile quand l'environnement porte au calme...
Il est dit que le matin avant l'aube est la période la plus paisible et donc la plus propice pour méditer.
Avez-vous déjà senti la différence de silence entre la ville au petit matin et la ville qui s'endort?
Entre la ville, un village, la campagne, la montagne?
Tout le monde veut la paix, c'est une certitude.
Mais la vouloir vraiment, c'est une autre affaire!
Il faut trouver des moments, des lieux propices, pour apprendre à se retirer de l'agitation.

Bonne journée paisible!