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mardi 29 novembre 2022

Christian Bobin : l'ami des mots, les mots de l'ami

La  vie est bien plus belle lorsque je n'y suis pas.


Il a été enterré hier, avec les feuilles d'automne, quelques oiseaux étaient là surement, 
et puis des amis...
Son âme connaissait le ciel depuis longtemps, c'est de là qu'il écrivait.
Il fréquentait la solitude, mais nourrissait tant d'amis de ses miettes éparpillées aux quatre vents.
Il connaissait l'intime de la vie et nous le partageait.
Il peignait l'indicible, le simple, le petit.
Il se cachait derrière les mots faisant résonner l'essentiel.
Le lire nous ramenait au profond de notre être oublié.
Il nous ressuscitait notre âme d'enfant.
Tout d'un coup le monde nous semblait merveilleux, 
Il savait nous le montrer enveloppé de papier et de rubans, 
On n'avait plus qu'à ouvrir délicatement.
Il nous montrait que la porte était toujours ouverte. 
Il avait l'élégance de juste montrer...


J'ai eu la chance de le rencontrer, de parler et de rire avec lui. Je garde une lettre aussi.
Mais vraiment ses livres le rendent immortel. Il est dans nos coeurs dès que nous le lisons.
Merci Monsieur Bobin.

Il y a une page Facebook sur lui : https://www.facebook.com/groups/47579534835/

jeudi 24 novembre 2022

Du faire et de l'être

 Depuis l'enfance on nous apprend à faire, comme faire ses devoirs (après on pourra jouer), faire la cuisine, le ménage, faire carrière, faire du sport... Il y a des "faire" nécessaires, d'autres où l'on se force. 
Très vite, dans le relationnel, on va demander ce que l'autre fait. Et ça rentre dans une case à appréciation, ou à jugement. Ainsi on va se définir par ce que l'on fait.
Que se passe t-il dans le milieu spirituel? C'est un peu pareil, on fait une retraite, on fait du yoga, on fait de la méditation... Pendant longtemps, ce fut mon cas, on croit que plus on fait ce genre de pratiques, plus on avance sur un soi-disant chemin. Avancer est aussi une manière de dire, car le but semble toujours aussi éloigné, c'est comme si on repoussait l'horizon à chaque pas. 
Je ne dis pas que des pratiques comme celles citées plus haut ne servent à rien, mais qu'en résulte t-il exactement? Est-ce que cela agit subtilement sur notre être profond, est-ce que cela ne renforce pas un ego spirituel? A chacun de voir par lui même. Bien sûr si le calme, la paix, sont de plus en plus prégnants, quelque soient les conditions, c'est révélateur de quelque chose qui s'est progressivement installé. Mais ce n'est pas pour çà que le but, si but il y a, est atteint.

Dans le faire, en général, il y a quelqu'un derrière, l'ego. Cet ego qui a un but, veut "arriver à" en faisant des efforts, qui se situe plus vis à vis d'un futur que du présent, et qui en fonction de ce qui se passe, ou pas, va qualifier. Cet ego pour qui on se prend pendant si longtemps, et que bien peu d'entre nous dépasse.
On ne peut pas faire silence, avec la bouche peut être, et encore, mais dans la tête c'est un véritable brouhaha. Il faut changer de niveau, quitter le faire pour le non-faire. Cela veut dire d'être d'accord avec je ne sais pas, avec je ne maîtrise pas, avec le grand oui à tout ce qui arrive, je ne discute pas... Rien n'est un problème! Le mental commente pendant la soit disant méditation, c'est ok, c'est son histoire, pas la mienne. Celui qui dit pas la mienne, c'est ce qui observe en nous, et ce qui observe est totalement impersonnel, non identifié. Cela dont je parle, ne fait pas, il est juste présence, conscience, être. Si on est prêt, c'est là tout de suite, instant après instant. Pas besoin d'avoir un but, il n'y a pas d'après, pas besoin d'attendre ou de rêver d'éveil, on ne sait pas ce que c'est, on n'est plus dans les concepts, dans les croyances, dans les mots, on se laisse aller dans le je ne sais pas de maintenant. Personne pour en parler, personne pour se réjouir, ou pas. C'est l'inconnu total. Comme le titre du fameux livre de Krishnamurti : Se libérer du connu. C'est une sorte de jeu : s'entraîner à lâcher.





dimanche 20 novembre 2022

Qui suis-je?

 



La grande question que propose Ramana Maharshi est ce fameux "Qui suis-je?" 

L'introspection est le passage obligatoire d'un cheminement spirituel. C'est développer d'une certaine manière un poste d'observation sur nous mêmes, ou ce qu'on prend comme tel. Un lieu immobile d'où l'on découvre que tout change tout le temps. Notre corps évolue depuis le bébé jusqu'à l'enfant, de l'adolescent à l'adulte, puis au vieillard, jusqu'à la mort. Les muscles se développent puis perdent leur tonicité, la taille, le poids, les cheveux, la peau, la souplesse... La forme, l'énergie, la fatigue, le sommeil, la santé, la maladie... Rien ne dure vraiment. Les idées, les croyances, la disponibilité ou pas, l'inconstance, la joie, la peur, la solitude, l'amour, l'enthousiasme... On passe d'une chose à une autre selon nos attirances, on change d'idées, les émotions se succèdent, voire les sentiments. C'est comme s'il y avait de multiples personnages en nous qui se succèdent sans fin, qui évoluent ou disparaissent, et pour qui on se prend. Est-on l'un deux, la somme de tous, mais si certains ont disparu, que reste t-il?
Qu'est-ce qui est nous, ou moi, dans tout çà? Sur quoi peut-on s'appuyer pour dire qui on est vraiment? Qu'est-ce qui dure, qui est stable? 
Celui qui observe n'est pas celui qui change, ou plutôt cela qui observe en nous ne peut se prendre pour quelqu'un qui passe en permanence d'un état à un autre, d'une pensée à une autre. A propos, avez-vous essayer de suivre vos pensées ne serait-ce qu'une minute? 
La réponse à "Qui suis-je?" tend vers "Qui ne suis-je pas?" Puis vers un "je" qui ne peut se définir...
S'il n'y a pas de "je", que reste t-il? Les sages le vivent et l'enseignent.
La réponse est de l'ordre du silence...

lundi 7 novembre 2022

Présence et conscience

 

 Chögyal Namkhai Norbu

 Le miroir : conseils sur la présence et la conscience

Si l'on reconnaît son propre État intrinsèque comme pur dès le début et seulement temporairement obscurci par des impuretés, et si l'on maintient la présence de cette reconnaissance sans se laisser distraire, alors toutes les impuretés se dissolvent. C'est l'essence du Chemin.

mardi 1 novembre 2022

Juste affronter le quotidien

 L'ego veut toujours du meilleur, ça le renforce. Il veut du rassurant, du confort, quel qu'il soit, matériel, affectif, subtil. S'il perd l'équilibre, il va tout faire pour le rétablir, il ne supporte pas l'instabilité. De même il lui faut un futur prévisible, c'est à dire du connu qui se prolonge.
Mais la vie nous bouscule, la vie est changeante, la vie est incertaine, la vie est mystérieuse. Nul besoin de lire des livres de sagesse pour s'en apercevoir. Sans doute semble t'il difficile de s'extirper de l'arrogance généralisée qui considère que l'homme peut tout maîtriser ou contrôler. Cette culture aveugle de la réussite à tout va niant les obstacles, les échecs, ou les dégâts!

Au niveau individuel il suffit de s'arrêter un moment pour observer, pour s'observer surtout, se retirer en quelque sorte, et par là ne plus contribuer à la mécanique inconsciente généralisée. Car si l'homme n'est qu'un vulgaire pantin, la totalité des humains n'est pas mieux. Qu'y a t'il à en attendre? L'argent semble mener le monde, permettant aux plus riches d'influencer des choix de plus en plus invraisemblables, destructeurs, égotiques. Il n'y a plus d'intégrité, de morale, mais ont-elles jamais été là? Le problème d'aujourd'hui c'est l'échelle des phénomènes, la démesure, à tous les nivaux. Il n'est plus possible de contrecarrer cette force jamais vue encore de destruction ou d'effondrement. Force qui nous dépasse à en croire l'astrologie. De plus en plus d'inconnu nous attend, d'inconfort, de fragilité. 

Le seul moyen d'y faire face est de se détacher de l'apparence, de l'imaginaire, des idées, des croyances... 
On ne maîtrise rien, pourquoi se préoccuper? Essayons de vivre le présent, sans se préoccuper de l'après.
Essayons d'être à la hauteur de notre modeste condition, la simplicité héroïque de notre quotidien.