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dimanche 30 mai 2010

tango et inégalité

Le tango est une danse difficile mais très belle. Peut être cela va t-il ensemble d'ailleurs.
A priori c'est l'homme qui dirige. En fait lorsque c'est bien compris, et surtout bien expliqué, l'homme propose une intention à la femme, qui elle s'exprime. C'est très subtil. Au final c'est une rencontre où le deux disparaît au détriment du couple, d'une unité. C'est rare de le voir. Pendant longtemps, les deux ne sont pas vraiment ensemble, et chacun fait son truc de son côté. Faire un avec la musique , se lâcher, laisser le corps jouer, n'est déjà pas évident. Si on ajoute le fait que l'on est deux... Quand cela se fait, c'est magique. Je n'en suis pas encore là. Juste quelques soupçons. Il faut déjà avoir un certain niveau, et aussi la partenaire.
Quand on danse, mais c'est dans tous les domaines pareils, il vaut mieux être avec quelqu'un de niveau équivalent. Une fois, lors d'un cours, j'étais avec une femme qui avait de l'expèrience. Elle me disait tout du long ce que je n'arrivais pas à faire bien. Mais sur un ton gentil, ce qui est important. En fait c'est idéal, car c'est comme ça que l'on apprend. A la fin du cours elle s'est presque excusée, alors que je l'ai remerciée. Dans la situation inverse, si je suis avec une débutante, j'essaie de faire la même chose. Ce n'est pas facile.
Vous imaginez bien que dans une milonga, un bal, les personnes dansent forcément avec quelqu'un de niveau équivalent. Du coup si vous êtes un homme débutant, vous n'osez pas inviter, et si vous êtes une femme débutante, vous ne vous faites pas inviter.
Il faut savoir que le tango est une danse avec un fond un peu macho, dans la mesure où c'est l'homme qui invite, mais c'est le cas de la plupart des danses.
L'autre soir, assis à côté de deux femmes, je les écoutais parler à propos d'une soirée un peu fête et donc payante. L'une disait : "Je ne viendrais pas, payer 7 euros si c'est juste pour danser 2 tangos, non merci!" En effet il y a des femmes qui ne sont quasiment jamais invitées. Il y a bien sur des couples, mais aussi beaucoup de gens seuls qui viennent forcément pour chercher ou avoir un contact, ne serait-ce que des bras. Et aussi, bien sur, des personnes qui ont dépassé la cinquantaine, voire la soixantaine. Débuter à cet âge n'est pas évident.
Les femmes qui ne sont pas très attirantes physiquement sont encore plus mal loties. Dur, dur!

Les responsables de cette milonga hebdomadaire ont proposé, il y a peu, que ce soit les femmes qui invitent les hommes, mais à partir d'une certaine heure... C'est un début.
Comme quoi le machisme est partout, et une tradition n'est pas forcément une bonne chose.

A toutes les mères

samedi 29 mai 2010

Lettre à ma fille


Une chanson magnifique écrite par Grand corps malade.

vendredi 28 mai 2010

Dilgo Khyentse Rimpoche


Parfois la vie réserve des cadeaux dont on n'imagine même pas la teneur sur le moment.
C'était il y a 25 ans environ.
Une amie en Dordogne nous proposa, mon épouse et moi, de venir voir son Maître tibétain qui venait exceptionnellement. Je n'en reviens toujours pas qu'elle nous l'ait proposé.
C'était Dilgo Khyentse Rimpoche. Celui qui fut le maître de Matthieu Ricard
Nous étions dans la chambre où il séjournait. Il était fatigué et restait au lit. Nous étions quatre autour de lui : son disciple que l'on appelait Pemala (le fils de Kangyur Rimpoche) et que nous avions déjà écouté plusieurs fois, cette amie qui suivait son enseignement, mon épouse et moi.
On est resté là en silence à méditer auprès de lui.
Un silence si dense, que j'en ai encore le souvenir...
Il y a des êtres dont le niveau est tel que tout s'apaise autour d'eux. Il n'ont pas besoin de parler pour faire passer ce qu'ils vivent. Ils sont une vraie source dont la pureté nous échappe.
Cela touche notre profondeur et reste gravé pour toujours.
Un pur cadeau.

jeudi 27 mai 2010

mercredi 26 mai 2010

au delà des limites



J'avais prévu un week end studieux. Samedi : travail rémunérateur, 500 bornes, retour à 10 h passées. Dimanche : grand beau temps, c'est à dire plus de 30° à l'ombre. Je décide d'en profiter.
Je pars sur le bassin d'Arcachon avec le canoë. L'idée est d'aller sur le banc d'Arguin, en face la dune du Pyla, une île sablonneuse habitée par les oiseaux...
Embouteillage sur la route, c'est normal vu le temps. Quand ça coince de trop, et pour ne pas y rester jusqu'à plus d'heure, je bifurque à la première à droite et changement de programme : l'île aux oiseaux. Je m'arrête à quelques kilomètres avant Arcachon, au bord d'une plage pas trop fréquentée (connaître les lieux ça aide). Je sais que la ballade va être plus longue, mais je l'ai déjà faite. Je gonfle le canoë devant des enfants curieux, mets le sac, et hop à moi la glisse au ras de l'eau.
Je ne vois pas encore où je vais, car la mer est haute, et l'île est basse, comme moi d'ailleurs avec une hauteur d'horizon réduite. Je m'arrête en chemin, met un bout autour d'un piquet délimitant les parcs à huitres, et mange au milieu de cette vastitude aquatique.
Il y a juste un souffle de vent, si bien que les voiliers avancent à peine, me donnant l'occasion d'en rattraper. Parfois je croise de gros bateaux à moteur, dans lequel les gens discutent, lisent, ou sont étendus comme des chats se prélassant au soleil. Certains pêchent depuis des petits canots.
Je dois mettre environ deux heures pour arriver aux fameuses maisons tchanquées, ces deux maisons sur pilotis, à l'extrémité de l'île aux oiseaux. C'est le rendez-vous de tous les bateaux du bassin, entre 100 et 150, mouillés les uns à côté des autres, pique niquant, bavardant, se regardant... Un espèce de parking de super marché un samedi après midi, mais sur l'eau.
Je me sens tellement libre à côté, j'ai juste besoin de 20 cm d'eau pour aller où je veux, où plus personne ne vient. Je passe sous les piliers de la maison en photo. Je m'approche de l'estran, et longe la rive, frôle les herbes, regarde les échassiers qui me surveillent.
Je rentre dans un petit chenal, à contre courant car l'eau commence à descendre, et j'arrive à un port minuscule bordé de maisons d'ostréiculteurs en bois. C'est le silence. C'est le bonheur.
Nouvelle halte pour grignoter.
Je me laisse aller avec le courant descendant vers la sortie. Je continue de longer l'île. J'ai envie de traverser du côté du Cap Ferret. Je fais un calcul de distance et de temps passé. Le problème c'est la marée, pour rentrer j'ai le courant contre moi, il faut attendre 20H30 pour la renverse, et ça fait au moins 3 heures à pagayer. Le calcul est vite fait, plus j'attend, plus j'ai de courant, je fais demi tour. Pendant une demi heure je suis sur des hauts fonds, pas trop de courant. Je vois des hommes poussant leur scooter des mers avec de l'eau aux mollets, cherchant du fond pour remettre leur moteur. Ca leur apprendra à ébruyanter tout le bassin avec leur "Je fais du bruit et je t'emmerde"!
A un moment les fonds reviennent, donc le courant, plus le vent contre moi. Autant dire mission impossible. Il faut biaiser. Aller contre, dans la direction où je devrais, c'est faire du sur place. Je choisis de rejoindre les plages d'Arcachon pour trouver un contre courant en bordure. Cela veut dire faire un cap à 45° du courant et en fait avancer à 90° à peu de choses près. Cela veut dire surtout pagayer dur sans s'arrêter, sinon c'est être emporté par plus fort que soi. Je prends mes repères, et les bras chauffent. C'est l'endroit où la mer est agitée, où les bateaux qui rentrent passent, où je deviens un mécréant pour les bateaux un peu sérieux. Je dérive plus que j'imaginais. Petit à petit le bord se rapproche, et je vois des gens sur un quai qui s'avance dans la mer, me regarder en faisant des paris : "Va t-il passer le bout du quai ou être déporté par le courant?" Je passe. Je longe la plage. Je longe les baigneurs. Mais je commence à être sérieusement fatigué. Il me faut encore longer le port, puis retraverser une zone que j'espère plus calme. Il y a moins de courant, mais quand même, c'est le vent qui est contre moi par contre. Je vais commencer à regarder les bouées, les piquets, à 100 m, à 50 m, à 10 m, puis prendre un autre repère. J'ai les bras tétanisés, les mains commes des pinces sur les pagaies. J'ai dépassé le plaisir de la ballade. C'est dur, même mes jambes sont mal à l'aise. Glisser sur l'eau sans vent et sans courant est si agréable, mais là... Je songe m'arrêter et faire une pause boisson et fruits. Je repousse l'idée de minute en minute, me disant que le départ ensuite sera encore plus difficile. Je continue, je n'ai pas le choix. J'ai dépassé mes limites. Je suis dans le rouge.
J'arrive à un piquet indiquant le chenal qui me conduira à la plage. Même avec le vent de travers
je peine. Et le courant descend toujours. Cette dernière heure sera vraiment dure. Je suis présent à tout ce que je vis, ressens, pense. Au moins je pourrais dire que je l'ai fait. Je n'aurais jamais été aussi loin physiquement. Il faut dire que je n'ai pas d'entrainement, plus vraiment de muscles, juste mon désir de vivre dans la nature et l'idée que j'y arriverais.
Voilà j'y suis. Sauf qu'à marée basse il faut encore tirer le canoë sur deux ou trois cent mètres, tellement c'est plat et la mer se retire. Je m'arrête à mi distance, et finis mes réserves. La gorge séche comme en plein désert. Un homme fait du cerf volant. Le vent est encore doux, il fait bon d'être nu sur le sable. Il est 20 H, mais c'est tellement beau d'être là. Il n'y a presque plus personne. Je suis exténué, mais tellement bien.
J'ai fait une vingtaine de kilomètres. Près de 7 heures de pagaie...
Je suis un peu fou, mais je m'en fous.
Lundi : peinture du bardage. Super week end!

mardi 25 mai 2010

En passant

Arnaud Desjardins vient de parler dans l'émission "Les racines du ciel" (beau titre) que vous pouvez télécharger pendant une semaine ou écouter pendant un mois.
Je réentendais ces paroles à propos de ces maître soufis qu'il a connu en Afganistan. Ils ont été pendus pour certains, fusillés pour d'autres, lorsque les communistes prirent le pouvoir.
Combien de moines tibétains et de moniales ont aussi disparu suite à l'invasion chinoise?
Comme ces moines chrétiens assassinés en Algérie, qu'un film vient de remémorer à Cannes.
Cela me fait mal parce que ce sont des êtres qui ont consacré leur vie au divin, et donc aux autres. Quel étrange destin!
Viser l'éternité ne garantit pas l'immortalité ou une durée quelconque.
Qui tue qui? Qui coupe la branche sur laquelle il se tient?
Après le stalinisme pur et dur, ou plutôt infernal, qui a essayé d'éradiquer la religion, l'orthodoxie est reparti de plus belle.
Il y a de plus en plus d'êtres éveillés qui clament leur paix de bienheureux.
O les opresseurs qui avaient si peur de la tolérance, comme vous vous préparez des lendemains qui déchantent!

Eclats de silence


Lâcher prise

Ce n'est pas lâcher le tenu

mais lâcher le tenant.


Daniel Morin

Béatitude


Merci Soisic

vendredi 21 mai 2010

Les passantes d'Antoine Pol

Les Passantes (poème d'Antoine Pol)

Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connait à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais

A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui

A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main

A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant

Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin

Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux cœurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir

les passantes



Une très belle chanson de Brassens sur un texte magnifique d'Antoine Pol. Il l'avait trouvé par hasard chez un bouquiniste à Vanves en 1942. Ce poême vient d'un livre "Emotions poétiques" que l'auteur avait écrit en 1911, à l'age de 23 ans. Brassens fut si emballé qu'il se mettra tout de suite à la musique, mais il mettra plus de 25 ans pour finaliser sa composition.Il a alors demandé la permission à l'auteur de le mettre en musique. Qui accepta. Brassens voulait le rencontrer, et ils ont pris rendez-vous. Mais Antoine Pol est mort une semaine avant la rencontre, à la grande déception de Georges. Reste ces vers superbes. Très, très bien mis en musique.

Jeux de mots

Il y a des mots curieux...
C'est bientôt la Pentecôte, l'esprit de Dieu qui descend du ciel, et pourtant il y a pente et côte, à monter ou à descendre?
Ma Anadamayi avait son ashram principal à Hardwar, ce qui peut se traduire par guerre dure, sans doute le Jihad, le combat contre le mental...
Durckheim était à Rütte près de Todtmoos. Tod, tot, en allemand, signifie mort...
Hauteville est l'ashram d'Arnaud Desjardins, nom éminemment symbolique...
Unité, dualité, un, deux, Inde...

jeudi 20 mai 2010

Voir ou être vu

Saint Pierre de Rome

Moine au désert

Me penchant récemment sur l'histoire du Vatican, je découvrais à quel point sa création était liée à un désir de reconnaissance, de pouvoir, de suprématie. Une sorte de prétention hors du commun, tellement hors de propos du message initial de Jésus. A la limite si l'état pontifical ne se réferrait pas à Jésus, ce serait plus compréhensible. Le Pape initiateur du Vatican, Nicolas V voulait faire le palais le plus grand du monde... La richesse de l'église était déjà inimaginable.
Quand il y a une telle déviation de la compréhension, une telle montée en puissance de dominer, de se montrer, comment l'histoire actuelle peut elle être autrement?

L'autre jour je voyais une information à la télé montrant la recrudescence de prêtre africains, donc noirs de peau, dans les paroisses de la région parisienne. Il n'y a pas assez de prêtres, pas assez de "vocations", et c'est un fait connu que les églises se vident. Alors on appelle à l'aide du côté de l'Afrique. C'est franchement amusant. Peut être que c'est une très bonne chose au final.

Quel message peut faire passer un Pape dans sa papamobile, au vitrage anti balles? Que si vous êtes riche et célèbre vous risquez pour votre vie! Jésus était à pied ou sur un ane. Une autre époque, il aurait pu être sur un char, avec les photographes autour...

Etre simple, se cacher presque, tenter l'humilité...
Les anciennes églises romanes, les cryptes, les monastères à l'écart, les grottes ... tout nous parle de se tenir dans l'ombre, dans la discrétion, dans la simplicité, pour rencontrer l'ineffable.
Et si quelque chose doit briller, que serait-ce sinon le regard?

mardi 18 mai 2010

Comment faire des économies


C'est absolument inimaginable, incroyable, impensable, improbable, invérifiable...
Cet homme est agé de 83 ans, et cela fait 70 ans qu'il ne mange pas et ne boit pas!
Il a été récupéré par des scientifiques qui veulent essayer de comprendre, les pôvres.
Pour l'instant cela fait 15 jours qu'il ne mange pas, ne boit pas, et ne défèque pas bien sur.
On ne sait pas si les scientifiques analysent son regard, ni ce qu'ils cherchent d'ailleurs.
Perso je pense que c'est une solution à pas mal de problèmes : maison beaucoup plus petite, puisque l'on supprime la cuisine, les toilettes... Plus besoin de magasins de bouffe, de restos, de wc publics, de traiter l'eau, ni de réserves d'eau. Si ça se trouve il n'a même pas de portable! Je doute qu'il ait besoin de sécu ou de médecin... Bref juste se serrer la ceinture, c'est le cas de le dire. Ca devrait être dans l'air du temps...

l'ONU



L'ONU, Organisation des Nations Unies, a été créé en 1945, après l'échec de la Société des Nations face à la seconde guerre mondiale.
Son but ou sa finalité : la paix internationale.
Etats membres : 192 soit à peu près tous les pays reconnus (195 états).
En haut on voit des véhicules d'intervention avec le sigle UN (United Nations), rien à voir avec la non dualité.
Dessous, l'oeuvre d'un artiste intitulée "Non violence", devant le siège de l'ONU à New York.
On sait que n'importe qui peut posséder des armes aux USA.
Combien de pays sont des marchands d'armes qui alimentent les conflits et les guerres?
Je ne sais si Gandhi, apôtre de la non-violence, eut apprécié le parallèle entre le pistolet et la non violence.
A noter que le fut est tourné vers le haut, ce qui est plus dynamique que vers le bas.
Je sais que parfois une image choc est plus parlante.
Pour moi c'est surtout à l'image d'une incapacité et d'un mensonge pour se donner bonne conscience.

lundi 17 mai 2010

Une mère et son fils

Vous voyez ce qui est à voir?

dimanche 16 mai 2010

Ecrire

Auparavant, je prenais un cahier que j'ouvrais sur une page blanche.
Le blanc tout vierge, déjà suffisant à la beauté qu'il inspire. Le vide qui appelle le remplir...
Je sortais un crayon et je me laissais porter par l'écriture secrête, entre la vie et moi.
Aujourd'hui j'appuie sur des boutons pour que l'écran blanc s'allume.
Plein de fenêtres, de signes, que l'oeil reconnaît, pourtant je m'y sens étranger.
Sur un cahier, on peut faire des dessins, des ratures, enlever, ajouter, bien que souvent le mot premier est conservé. C'est plus sensuel, plus personnel, plus solitaire.
Sur l'écran, on peut corriger, mettre en forme, finir propre, et ranger, voir envoyer. C'est plus net, plus virtuel, plus séparé.
Un cahier, comme un livre, se découvre, s'entrouvre, se feuillette, tout est là, sous les doigts, sous les yeux. Ca se touche, ça se hume, se ressent, se soupèse, tous les sens en éveil.
Un écran, c'est tellement autre chose, il faut attendre son réveil, respecter son rythme, faire des détours, avant qu'il nous livre (tiens un mot bizarre ici) ce qu'il a dans le ventre. Bien sur une fois ouvert ce peut être une véritable malle, chose que ne sera jamais un livre, un cahier.
Et quand l'énergie disfonctionne, et quand le cahier n'a plus de pages...
Et quand l'envie surgit, et qu'il n'y a rien sous la main.
Seul le lire est commun, et si le support ne distrait pas, le plaisir possible qui s'ensuit est le même.
Quand au partage, c'est assurément la grande différence.
On peut même souhaiter le bonjour en passant.

vendredi 14 mai 2010

Questions

Quand il n'y a plus de concepts, qu'est-ce qui reste?
Quand il n'y a plus de peurs, qu'est-ce qui se passe?
Quand il n'y a plus de contraintes, comment suis-je?
Quand il n'y a plus de demandes, suis-je libre?
Quand il n'y a plus de temps, suis-je présent?
Est-ce que cela arrive, ou est-ce que je le cherche?
Est-ce que je cherche ce qui arrive?
Ou est-ce que ce qui arrive me cherche?
Et si j'arrêtais de chercher, qu'est-ce que je risque?
Chercher quoi au juste?

jeudi 13 mai 2010

Femmes du Caire



C'est l'histoire d'un couple, c'est l'histoire d'une femme, c'est l'histoire de femmes. Et forcément avec des hommes. Cela se passe en Egypte, avec la condition féminine, le changement de mentalité, les femmes indépendantes, le désir des femmes. En face les hommes, qui ont le pouvoir, qui sont la culture dominante, qui sont des lâches surtout. La rencontre est celle de toujours, être aimé, partager. Les histoires sont difficiles, douloureuses, complètement réelles.
Je vous conseille d'aller voir ce film, un des meilleurs que j'ai vu, sur des problèmes actuels et éternels.

désir

Le désir est-il moteur? Oui.
J'ai le sentiment que tout se fait depuis un désir, quelqu'il soit. Infime, vital, inconscient ou conscient.
Le désir est une impulsion qui nous motive pour une action. Avons-nous une maîtrise sur le désir, d'où qu'il vienne? S'il n'y a pas de maîtrise, il n'y a pas d'indépendance. Autant dire que l'on est dépendant. Si l'on accepte cette dépendance, on est déjà plus libre, non?
Par exemple : j'ai faim. Je trouve ça normal. Et je fais en sorte de satisfaire cette faim. Cela semble évident puisque c'est physique et donc naturel.
Si l'on accepte tout ce qui semble naturel, alors tout est simple. Les choses se compliquent si on ne comprend pas que des désirs, à priori inhérents, peuvent demander un certain temps avant que d'être comblés. Pour tout un tas de raison : ils dépendent d'un autre, de certaines conditions extérieures, ou de nous même. On peut être, inconsciemment, le complicateur de sa propre existence. Ce qui est le comble, mais bien la vérité il me semble.
Quelle liberté alors d'être sans désir?
Cela vous est déjà arrivé? Des fois c'est la panique car il peut sembler qu'il n'y a rien à faire, et on n'a pas envie de rien faire. Vous savez cette affirmation d'une terrible impuissance : Je ne sais pas quoi faire! Synonyme d'ennui en général. Vivement qu'un désir monte pour que je fasse enfin quelque chose. Chez les jeunes cela se voit souvent. Mais si on n'y prend pas garde, cela peut durer toute une vie.
Désir ou non désir peuvent sembler une même dépendance.
Et si tout commençait vraiment quand il n'y a plus rien à faire?
Je ne parle pas du devoir de faire bien sur.

mercredi 12 mai 2010

Remise des prix

En avant première du Festival de Cannes, les premiers résultats :

- Prix du meilleur acteur : Toi même.

- Prix du meilleur scénario : Celui que tu t'écris au jour le jour.

- Prix du meilleur éclairage : Celui que tu portes sur ta vie intérieure.

- Prix de la meilleure cascade : Les risques que tu prends pour dépasser tes peurs.

- Prix du meilleur costume : Celui que tu quittes pour être vraiment toi même.

- Prix de la meilleure réalisation : Celui de ta présence en ce moment même.

- Grand prix du meilleur film : Celui de ta vie.

mardi 11 mai 2010

Sculptures




Sculpture d'Henry Moore et danseur.

lundi 10 mai 2010

Ca finit par faire beaucoup...

Un psychologue dit que lorsqu'un couple se parle, il y a toujours six personnes qui se parlent :

1 - Celui que lui croit qu'il est.
2 - Celui qu'elle croit qu'il est.
3 - Celui qu'il est.
4- Celle qu'elle croit qu'elle est.
5 - Celle que lui croit qu'elle est.
6 - Celle qu'elle est.

Eviter le frottement ou supporter l'insupportable

J.C. - "Nombreux sont ceux et celles qui projettent les causes de leur mal être sur les frottements que le monde leur impose.

G.D. - L'attitude réflexe de l'ego est d'éviter le frottement. L'excuse pour éviter les frottements est souvent cet instrument diabolique qu'on appelle... l'harmonie! Et on échappe ainsi à une situation dans laquelle on aurait pu croître et mûrir.
J'ai aussi cru que c'était un signe d'une certaine maturité que d'arriver à ce que certaines choses ne vous offensent plus, ne vous touchent plus. Maintenant, au contraire, je comprends que c'est la façon de se laisser toucher qui représente le signe d'un progrès sur le chemin de la maturation. Ainsi qu'il m'arrive, si quelque chose me touche profondément, d'abord de ne pas m'enfuir, ensuite de laisser cela travailler, parfois douloureusement. D'une telle façon que pour un homme qui n'y comprend rien je peux paraître masochiste. Mais je m'aperçois, si je suis capable de rester dans cette douleur et de supporter l'insupportable, qu'il se passe quelque chose d'important en moi même : comme une force profonde qui enlève ça. Ainsi grâce au fait de tenir le coup devant quelque chose que je ressentais comme insupportable voilà que ce qui est insupportable tombe de soi même. C'est dans la mesure où vous acceptez les situations difficiles, au lieu de les éviter, que vous avez la chance de passer sur un autre plan."

Dialogues entre Jacques Castermane et Graf Durckheim.

dimanche 9 mai 2010

offrande

Pour Toi


samedi 8 mai 2010

stone art





En Corse, dans le golfe de Porto, au dessus des calanques de Piana, il y a une zone avec des rochers aux formes étonnantes. Une promenande conduit à un endroit ou chacun joue son Goldsworthy. J'adore!

L'affiche du film 2012

Je ne suis pas allé voir ce film, mais comme il apparaissait dans les infos en ouvrant l'ordi ce matin, j'ai remarqué quelque chose que je n'avais pas vu auparavant.

Ce film fait allusion à la prophétie du calendrier Maya qui s'arrête au 21 décembre 2012, apparemment appuyé par des astrologues et autres professeurologues, qui annoncerait la fin de quelque chose, du monde pour certains, d'un cycle... Qui peut dire vraiment?

En tout cas l'affiche fait penser à une sorte de déluge avec non pas Noê, mais un moine tibétain. C'est lui que je n'avais pas repéré! Il parait que dans l'histoire, certains tentent de rejoindre l'Himalaya où il y aurait un moyen d'être sauvé du cataclysme.
Ce que je vois, c'est que ce moine tibétain est sur une montagne bien stable, à l'écart de ce qui se passe de troublant. Il y a un vrai message, voulu ou non.

En dehors de l'histoire, et du sous titre "Nous étions prévenus", il semble explicite que le Bouddhisme (dont fait partie le Zen) est de plus en plus utilisé pour faire passer un message de paix. Il faut savoir que dans le film, le Vatican s'écroule, ainsi que la statue du Christ qui domine Rio de Janeiro. Il y a donc bien un changement d'orientation et de référencement.
La publicité, comme je l'ai dit par ailleurs, utilise depuis des années déjà les moines bouddhistes pour signifier le paisible et la sérénité, chose que ne fait absolument pas passer la tradition chrétienne ou autre (je me poserais des questions à leur place

Quand à dire "Nous étions prévenus", je trouve ça très fort. Quoi de plus accrocheur?
Mais est-ce que ça changera quelque chose?
Déjà que l'on commence à s'habituer aux petites catastrophes, disons bimensuelles, depuis quelques temps....

vendredi 7 mai 2010

"Ne vous inquiètez pas, la mort c'est très facile :
Vous expirez, et puis
vous n'inspirez plus à nouveau!"
Sogyal Rimpoché

non dualité

Ce week end, lors d'une rencontre en groupe auprès d'un enseignant, était invité une personne pour parler de la non dualité.
Parler de la non dualité peut sembler ridicule, prétentieux, si on n'en a pas la moindre expérience. Cela concerne l'ultime, l'absolu, la pure vérité en fait. C'est la fin, l'éveil, l'impersonnel.
Jean Gaël, c'est son nom, prit la parole tranquillement et n'y alla pas par quatre chemins.

Il s'agit de l'observation la plus radicale. Pouvez-vous me montrer qui vous êtes vraiment, qui commande, qui est à la barre du bateau? Etes-vous ces pensées qui vont, qui viennent et disparaissent? Etes-vous ce corps qui évolue sans cesse? Il n'y a qu'un ensemble psycho-somatique dans un corps physique. En fait il n'y a personne. Il n'y a qu'identification à des particularités instables.

Et hop, en cinq minutes l'essentiel était dit. Lui tranquille, sourire aux lèvres, troublant dans son aisance à parler de ce qu'il vit assurément.
Pour qui débute sur le chemin, c'est incompréhensible; pour qui est engagé depuis un certain temps, cela peut sembler de la provocation.
Pourquoi? Parce que l'évidence est sans effort, la constatation de l'évidence est sans effort. On est déjà dans l'expérience du rien d'autre. Dans cette disparition d'une opposition quelconque à ce qui est, il y a une grâce, abondante à ce qu'il dit.
A la question de quelqu'un à propos du chemin, il répondit qu'il n'y avait pas de chemin.
Cela peut sembler le summum de la provocation. Et pourtant, c'est ce qui s'est vraisemblablement passé pour lui. Cela lui est tombé dessus, sans qu'il soit engagé sur un chemin comme on dit. Et depuis...
Ses réponses étaient claires, directes, des éclats d'évidence, renversantes, imparables.
Comme dit Daniel Morin : "Montrez moi que j'ai tort!"

Je vous conseille son site : http://www.non-dualité.fr/.
On y retouve l'enseignement de différents maîtres ou représentants de la non dualité.
On vit une époque formidable, non?

jeudi 6 mai 2010

ce matin

Ce matin, en me préparant pour m'asseoir en silence, la pensée qui montait était : "Je n'ai pas envie". Je sentais combien était forte l'attirance pour commencer à s'agiter, à faire. Je n'étais pas dominé par cette énergie, mais je la voyais bien. Je me disais que le mouvement naturel était de s'éloigner du paisible qui se suffit à lui même.
On peut très bien démarrer la matinée et faire comme la plupart, se laver, prendre le petit déjeuner, écouter la radio, jeter un oeil sur internet, ou parler avec son conjoint, ses enfants, ou commencer à courir, que sais-je... si on reste vigilant et calme à l'intérieur.
On sait aussi que commencer à s'agiter extérieurement risque de nous entrainer dans l'agitation intérieure, et de nous faire oublier d'être présent à soi même.
Chacun fait ce qui lui est propre. Il n'y a pas de problèmes.
Je me suis bien sur assis en silence. J'en ai besoin. C'est comme ça. Et ça me nourrit pour la suite.
Quelques temps après, je lisais un dialogue avec Douglas Harding sur l'excellent blog de José Leroy : Eveil et philosophie. Si cela vous parle je vous conseille d'aller lire.

"Quand je vois ici, je ne peux me tromper! Par contre, je peux stabiliser cette vision. Mais cela se fait par la force des choses, plus ou moins rapidement, selon le tempérament de chacun... C'est un processus cyclique d'aller-retour constant entre la Vision et la distraction, entre la simplicité et la paix que je suis ici d'une part, et la complexité et la souffrance que je vois et que je dois accueillir encore et encore. C'est un va et vient incessant entre la vacuité et la compassion comme disent les Bouddhistes."

Gandha

Résilience
Elle se nomme Gandha, elle laisse souvent des commentaires. Certains la connaissent. Je vous conseille d'aller voir son site où elle expose ses créations.

mercredi 5 mai 2010

A propos de la souffrance

La souffrance est nécessaire, indispensable, bienfaitrice. Provocation?

J'ai déjà parlé de cet état d'excitation joyeuse qui nous endort. Quand tout va bien extérieurement, on dort, on trouve ça normal, et il n'y a aucune vigilance en général.
Quand quelque chose réveille une souffrance, qu'est-ce qui se passe?

Si on ne comprend pas ce qu'est la mise en pratique, ou si on ne peut pas, on va nier, refuser de vraiment souffrir, de se laisser aller au ressenti de l'émotion, du corps. C'est peut être trop fort, on imagine que cela va nous détruire, ou cela nous rappelle inconsciemment une souffrance du passé qui a été insupportable. Et donc on refuse la vérité de l'émotion. Il y a aussi le fait que cela nous déstabilise, en tout cas l'image que l'on a de nous même, cela casse un schéma de fonctionnement que l'on a. Un enfant qui pleure se fout complètement du monde extérieur et du regard des autres. Il pleure, il lâche les tensions trop fortes qui l'envahissent. C'est tout simple. Et on peut le voir quelques minutes après jouer et rire comme si de rien n'était. C'est extraordinaire, non?

Tant qu'on garde, tant qu'on n'exprime pas, il n'y a pas d'issue.
Est-ce si dur de rentrer dans la souffrance, de reconnaître le refus? C'est à croire que oui. C'est un système d'auto défense qui est devenu de la rigidité. La rigidité c'est la mort.

La souffrance est le moyen de rentrer en contact avec ce que l'on ne veut pas voir.
Si on est présent, si on se laisse aller au ressenti, c'est comme de l'eau qui s'écoule par une brèche, ça libère. Sinon cela deviendra un barrage, de plus en plus encombrant.
Vivre vraiment une émotion douloureuse, c'est voir au bout du compte que l'eau s'écoule complètement. S'il y a des pleurs, des soubresauts, OK, il n'y a pas de problèmes, le principal c'est de laisser la vie passer, nous traverser. Une fois que c'est passé, car tout ne fait que passer, il y a un soulagement, quelque chose de neuf qui est là, qui fait que la vie peut continuer en nous sur des bases plus saines. Personne n'est mort. Si, celui qui croyait qu'il pouvait faire l'économie de sa vérité souffrante est mort, en tout cas il en a pris un coup.

Plus on lâche, plus on est léger, plus on est libre. C'est INEVITABLE.
Donc la souffrance, en tant que réveil, est une bénédiction.
Et lorsqu'on découvre que l'on ne meurt pas de cette souffrance qui fait si peur, c'est la naissance à autre chose. C'est l'étape d'après.

lundi 3 mai 2010

tour du monde sur un 6,50 m




Il s'appelle Allessandro di Benedetto, il est italien, et il a 39 ans.

Son parcours : il a traversé l'atlantique et le pacifique sur un gros catamaran de plage.

Son nouveau défi : faire le tour du monde par les 3 caps (comme le Vendée Globe) avec un bateau de 6,50 m (un mini 6,50) qu'il a renforcé et modifié pour l'occasion. Il a rajouté une sorte de cabine arrière pour que le bateau soit moins stable à l'envers (s'il se retourne), et a raccourci le mât. Puis il a chargé environ une tonne de matériel et de nourriture, ce qui double pratiquement le poids du bateau à la base.

Faire le tour du monde, normalement sans escales, sur un aussi petit bateau et par les 3 caps, personne ne l'a fait. On l'a traité de fou bien sur. Il est parti fin octobre. Après avoir passé le cap de Bonne Espérance, traversé l'océan indien, il s'est pris une tempête avant d'arriver sur l'Amérique du sud, et il a démâté. Il a réussi à se faire un mât de fortune et a passé le cap Horn il y a une dizaine de jours, il remonte actuellement le long de l'Argentine après plus de 6 mois de mer, la dernière ligne droite direction Les sables d'Olonne d'où il est parti.

Son bateau s'appelle Hakuna Matata en Swahili, cela veut dire : "ça va le faire"!
Il est bien parti pour le faire, sur un bateau où l'on ne se tient pas debout à l'intérieur. En tout cas il a fait le plus dur, il va retrouver la chaleur. Bonne chance Alessandro!

Daniel Morin

A découvrir en librairie à partir du 25 mai.
Quel beau cadeau en perspective!
Pour ceux qui ne connaissent pas Daniel Morin
Regardez bien cette photo, le titre, le sous titre,
et l'auteur de la préface,
Ca en dit déjà long.

La vérité

La vérité
ne fait pas peur,
si elle est acceptée à 100 %.

dimanche 2 mai 2010

A propos de l'énergie

Week end auprès d'un enseignant...

A un moment le sujet était sur l'énergie, et sur son expèrience dans un ashram où le maître demandait à ses élèves de travailler plus, c'est à dire qu'en dehors de ce qu'ils avaient à faire, il leur demandait d'autres choses en plus. Ils disaient que ce ne serait pas possible, mais ils s'y sont pliés, et ils l'ont fait. Quelques mois plus tard, ou un an plus tard, le maître a demandé de faire encore plus. Impossible, pas assez de temps, mais ils s'y sont mis, et ils l'ont fait. Un an après le maître a encore ajouté une chose à tout ce qu'ils faisaient déjà, et malgré la difficulté ils l'ont encore fait.

C'était pour prouver que l'on se satisfaisait de peu, que l'on pouvait fournir plus d'effforts, et surtout que l'on a plus d'énergie que l'on imagine, car tout se travaille, et nos limites sont extensibles.
C'est bien sur vrai.
Seul c'est plus difficile de hausser la barre, en groupe c'est plus aisé.
L'une des phrases que j'ai retenue, était que le travail sur la vérité donnait plus d'énergie.