Quand j'étais jeune, je pratiquais le hockey.
Maintenant, je ne joue plus,
Mais je continue le OK!
Partager des moments de vie, des petits riens, des grands tout, oser l'authentique...
La grande découverte spirituelle est de découvrir que nous ne sommes pas la personne pour qui on se prend. Il s'ensuit un processus de désidentification. Découvrir que nous ne sommes pas le corps, pas les pensées, pas les croyances, pas l'auteur de nos actes, etc... Tout cela est changeant, et il est donc impossible de s'appuyer dessus. Il s'agit de trouver ce qui ne change pas, ce qui est déjà là. Cela semble paradoxal dans la mesure où l'on cherche à comprendre avec le mental, ce qui est impossible, c'est une expérience à vivre, une intuition.
J'ai souvent entendu Arnaud Desjardins citer cette fameuse phrase : "Vous êtes déjà nu sous vos vêtements". Elle est très pertinente. Or on se voit tellement avec nos vêtements que l'on finit par se prendre pour eux, et oublier que notre condition naturelle est la nudité. L'enseignement nous dit qu'il s'agit d'enlever ses innombrables peaux qui recouvrent le Soi, tant et si bien qu'on ne le voit plus, qu'on l'oublie. Une autre façon est de partir du Soi et de voir que l'on a tendance à le recouvrir, sauf que si on en est conscient on ne s'y identifie pas. Il faut que la conscience, la présence, le témoin en nous, soit suffisamment "développé" pour y revenir d'autant plus facilement. On va se voir jouer un rôle, mais sans y croire, comme un acteur qui redevient lui même après avoir joué sa pièce.
Oser, c'est perdre l'équilibre un instant.
Ne pas oser, c'est se perdre soi-même.
Soren Kierkegaard
Je rejette toute spiritualité qui ne nous permet pas d'être aussi pleinement humains.
Si "enseignant spirituel" signifie quelqu'un qui a transcendé son humanité maladroite, vulnérable, juteuse et désordonnée, je souhaite n'avoir rien à voir avec l'étiquette. Cela n'a aucun sens pour moi et c'est un mensonge terrible et destructeur.
Si « enseignant spirituel » signifie quelqu'un qui voit la « grâce féroce » dans les fosses de la souffrance, et la beauté indescriptible dans nos endroits blessés et tendres, et la non-dualité qui brille de mille feux dans le maudit chaos de la dualité, et l'existence toujours présente d'un amour si vaste qu'il ne peut être compris par l'esprit, un amour qui ne fait pas honte à notre honte, ou ne craint pas notre peur, ou ne tente pas de purifier nos «impuretés» - un amour qui aime nos imperfections et nos erreurs et les embrasse dans une conscience aimante en chacun et chaque instant de nos vies - alors inscrivez-moi !
Si "enseignant spirituel" signifie quelqu'un qui nous rappelle de faire confiance à la nuit, et de faire un doux amour à l'obscurité à l'intérieur, et de supporter l'insupportable dans chaque nouveau Maintenant, et de s'éveiller au sacré dans l'ordinaire et le banal, alors comptez sur moi.
Comptez carrément sur moi.
« Nous devrions serrer plus fort dans nos étreintes, embrasser plus calmement, longuement, dire ce que l'on ressent aux personnes aimées qui peuplent nos vies. Intensément. Donner du temps, consacrer nos vies à l’autre.
J'ai déjà parlé de mon handicap, non pas que je veuille m'étaler dessus, mais partager ce qu'il m'a fait découvrir : la bonté humaine. Rien que çà! C'est si facile de se replier sur soi-même, d'être méfiant, d'échapper au contact, par peur sans doute, par manque d'ouverture, puis par habitude. On partage le monde, mais en vérité on vit séparé, chacun dans sa bulle, la plupart du temps. Le fait de ne plus pouvoir utiliser ma main droite, ou presque, les muscles qui ont disparu et le manque flagrant de forces dans les bras, une démarche mal assurée, limitent forcément mes capacités. Je me débrouille autrement, et ça reste vivable. J'ai appris à demander de l'aide, mais il arrive que je n'ai même pas à demander...
L'autre jour, j'avais décidé de mettre des chaussures à lacet, histoire de changer, au lieu de mes tennis à scratch qui sont si pratiques pour moi. Je pars en voiture, les lacets serrés avec un noeud tout simple ne tenant pas. Je devais me rendre à la gare routière pour ensuite prendre un bus. Je m'assieds sur un banc et commence à faire un noeud à la chaussure gauche, plus facile pour moi. J'arrive à en faire un à une boucle et me mets à la chaussure droite, plus difficile. Au bout d'un moment, une femme que je n'avais pas vue venir, s'accroupit pour faire un vrai noeud à deux boucles. Je n'en reviens pas, et la remercie. Elle refait du coup la chaussure gauche. Elle est avec une amie, elles parlent catalan ou espagnol. Encore un merci, un sourire, et au revoir. Alors là, quelle leçon de bonté humaine! Je n'en reviens pas. A côté de moi sur le banc, il y avait un jeune homme, à qui je n'avais rien demandé bien sûr, mais qui n'avait pas bougé. Vraiment ce geste m'a touché, car il faut se baisser pour faire un noeud, c'est une forme de simplicité, ce n'est pas comme aider à porter un sac par exemple, on touche à "l'habillement".
Quelques jours plus tard, je me trouve faisant plusieurs courses et terminant dans un super marché au moment de la fermeture. Je profitais de réduction pour acheter deux sacs de terreau de 40 litres. Je demandais à la vendeuse de les mettre dans le caddie, à la verticale pour que je puisse les sortir. Il fait nuit, il n'y a presque plus de voitures sur le parking, et je commence à vider mes courses. Restent les deux sacs. J'essaie de soulever le premier, mais c'est trop lourd. C'est alors qu'un homme, allant ranger son caddie vide, passe juste à côté de moi et me propose son aide. J'accepte évidemment, notant bien que malgré le parking quasi désert, il arrive pile au bon moment. Au merci que je lui dis, il ajoute un "Bonne soirée". Encore un exemple d'aide sans demande de ma part. Toute cette bonté gratuite dont je ne me doutais pas avant mon accident. Cela m'a ouvert les yeux et le coeur.
Par
Mariana Caplan (psychothérapeute, élève de Lee Lozowick)
C'est une jungle là-dehors,
et ce n'est pas moins vrai pour la vie spirituelle que pour tout autre aspect
de la vie. Pensons-nous vraiment que simplement parce que quelqu'un médite
depuis cinq ans, ou pratique le yoga depuis 10 ans, il sera moins névrosé que
la personne suivante ? Au mieux, peut-être en seront-ils un peu plus
conscients. Un peu.
C'est pour cette raison
que j'ai passé les 15 dernières années de ma vie à rechercher et à écrire des
livres sur la culture du discernement sur le chemin spirituel dans tous les
domaines difficiles - pouvoir, sexe, illumination, gourous, scandales,
psychologie, névrose – aussi bien que sérieux, mais tout simplement confus et
inconscients, sur le chemin. Mon partenaire (auteur et enseignant Marc Gafni)
et moi-même développons une nouvelle série de livres, de cours et de pratiques
pour apporter des éclaircissements supplémentaires à ces questions.
Comme j'ai appris à
connaître des centaines d'enseignants spirituels et des milliers de praticiens
spirituels à travers mon travail et mes voyages, j'ai été frappé par la façon
dont nos points de vue, perspectives et expériences spirituels deviennent de la
même façon « infectés » par des « contaminants conceptuels » - comprenant
une relation confuse et immature à des principes spirituels complexes peut
sembler aussi invisible et insidieuse qu'une maladie sexuellement
transmissible.
Les 10 catégorisations suivantes ne sont pas destinées à être définitives mais sont proposées comme un outil pour prendre conscience de certaines des maladies spirituellement transmissibles les plus courantes.
1. Spiritualité de la
restauration rapide : mélangez la spiritualité avec une culture
qui célèbre la vitesse, le multitâche et la gratification instantanée et le
résultat sera probablement la spiritualité de la restauration rapide. La
spiritualité de la restauration rapide est le produit du fantasme commun et
compréhensible selon lequel le soulagement de la souffrance de notre condition
humaine peut être rapide et facile. Une chose est claire, cependant : la
transformation spirituelle ne peut pas être obtenue rapidement.
2. Fausse spiritualité :
La fausse spiritualité est la tendance à parler, à s'habiller et à agir comme
nous imaginons qu'une personne spirituelle le ferait. C'est une sorte de
spiritualité d'imitation qui imite la réalisation spirituelle de la même
manière que le tissu en peau de léopard imite la véritable peau d'un léopard.
3. Motivations confuses :
Bien que notre désir de grandir soit authentique et pur, il se mêle souvent à
des motivations moindres, notamment le désir d'être aimé, le désir
d'appartenir, le besoin de combler notre vide intérieur, la croyance que le
chemin spirituel supprimera notre souffrance et notre ambition spirituelle, le
désir d'être spécial, d'être meilleur que, d'être "le seul".
4. S'identifier aux
expériences spirituelles : Dans cette maladie, l'ego
s'identifie à notre expérience spirituelle et la prend comme sienne, et nous
commençons à croire que nous incarnons des idées qui ont surgi en nous à
certains moments. Dans la plupart des cas, cela ne dure pas indéfiniment, bien qu'il
ait tendance à durer plus longtemps chez ceux qui se croient éclairés et/ou qui
fonctionnent comme des enseignants spirituels.
5. L'ego spiritualisé :
Cette maladie survient lorsque la structure même de la personnalité égoïque
devient profondément ancrée dans des concepts et des idées spirituels. Le
résultat est une structure égoïque "à l'épreuve des balles". Lorsque
l'ego devient spiritualisé, nous sommes invulnérables à l'aide, aux nouvelles
contributions ou aux commentaires constructifs. Nous devenons des êtres humains
impénétrables et sommes ralentis dans notre croissance spirituelle, tout cela
au nom de la spiritualité.
6. Production de masse
d'enseignants spirituels : Il existe un certain nombre de
traditions spirituelles à la mode qui produisent des personnes qui se croient à
un niveau d'illumination spirituelle, ou de maîtrise, bien au-delà de leur
niveau réel. Cette maladie fonctionne comme un tapis roulant spirituel : mettez
cette lueur, obtenez cette perspicacité, et - bam ! - vous êtes éclairé et prêt
à éclairer les autres de la même manière. Le problème n'est pas que ces
enseignants instruisent mais qu'ils se présentent comme ayant atteint la
maîtrise spirituelle.
7. Fierté spirituelle :
La fierté spirituelle surgit lorsque le praticien, après des années d'efforts
laborieux, a effectivement atteint un certain niveau de sagesse et utilise
cette réalisation pour justifier de s'arrêter à d'autres expériences. Un
sentiment de « supériorité spirituelle » est un autre symptôme de cette maladie
transmise spirituellement. Cela se manifeste par un sentiment subtil que
"je suis meilleur, plus sage et au-dessus des autres parce que je suis
spirituel".
8. Esprit de groupe :
Également décrit comme pensée de groupe, mentalité sectaire ou maladie de
l'ashram, l'esprit de groupe est un virus insidieux qui contient de nombreux
éléments de la co-dépendance traditionnelle. Un groupe spirituel conclut des
accords subtils et inconscients concernant les bonnes façons de penser, de
parler, de s'habiller et d'agir. Les individus et les groupes infectés par
"l'esprit de groupe" rejettent les individus, les attitudes et les
circonstances qui ne sont pas conformes aux règles souvent non écrites du
groupe.
9. Le complexe du peuple
élu : Le complexe du peuple élu ne se limite pas aux Juifs.
C'est la conviction que "notre groupe est plus évolué spirituellement,
puissant, éclairé et, tout simplement, meilleur que tout autre groupe". Il
existe une distinction importante entre la reconnaissance que l'on a trouvé le
bon chemin, l'enseignant ou la communauté pour soi-même, et le fait d'avoir
trouvé L’UN.
10. Le virus mortel : "Je suis arrivé" : Cette maladie est si puissante qu'elle a la capacité d'être terminale et mortelle pour notre évolution spirituelle. C'est la croyance que "je suis arrivé" au but final du chemin spirituel. Notre progrès spirituel se termine au point où cette croyance se cristallise dans notre psychisme, car au moment où nous commençons à croire que nous avons atteint la fin du chemin, la croissance continue cesse.
"L'essence de
l'amour est la perception", selon les enseignements de Marc Gafni, « Par
conséquent, l'essence de l'amour de soi est la perception de soi. Vous ne
pouvez tomber amoureux que de quelqu'un que vous pouvez voir clairement - y
compris vous-même. Aimer, c'est avoir des yeux pour voir. Ce n'est que lorsque
vous vous voyez clairement que vous pouvez commencer à vous aimer
vous-même. »
C'est dans l'esprit de l'enseignement de Marc que je crois qu'une partie essentielle de l'apprentissage du discernement sur le chemin spirituel consiste à découvrir les maladies envahissantes de l'ego et de l'auto-tromperie qui sont en chacun de nous. C'est alors que nous avons besoin d'humour et du soutien de vrais amis spirituels. Alors que nous faisons face à nos obstacles à la croissance spirituelle, il y a des moments où il est facile de tomber dans un sentiment de désespoir et d'auto-diminution et de perdre notre confiance sur le chemin. Nous devons garder la foi, en nous-mêmes et dans les autres, afin de vraiment faire une différence dans ce monde.
Adapté de Eyes Wide Open:
Cultivating Discernement on the Spiritual Path