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jeudi 31 juillet 2008

BROCELIANDE


Pour ceux que ça intéresse j'envisage un week end à Brocéliande pour l'automne.
Je fais comme pour Chartres je vous propose plusieurs dates.
La plus proche serait les 27 - 28 septembre (mais je pense que c'est trop juste pour l'organisation).
Sinon les 18-19 octobre ou 25-26 octobre.
Le projet serait d'y être le vendredi soir pour terminer le dimanche vers 15 H.

Au sommaire :
Découverte des divers lieux mythiques de la forêt de Brocéliande, d'arbres particuliers, de mégalithes.
Exercices de sensibilité dans la nature.
Soirée contes.

Il y aura des frais de participation que je préciserais selon le nombre de personnes.


Malheur

Le malheur c'est être possédé par ce que l'on désire.
Yannick (pas encore saint)

mercredi 30 juillet 2008

Emotion

Rendez-vous ce matin avec une personne qui peut être difficile, voire caractérielle, et avec qui le dernier contact téléphonique avait été houleux...
En fait tout se passe bien alors que je m'attendais au pire.
Du coup je reviens sur le coup de fil afin d'apaiser les choses. Ca passe tellement en douceur avec cet autre tellement différent que j'en ai les larmes qui montent. Les histoires de réconciliation me touchent tellement!
Je suis complètement présent à ces yeux qui s'embuent et à l'émotion qui est là que je me sens en même temps au delà de ce qui se passe tout en étant en plein dedans.
C'est la première fois que je vis une émotion que je ne retiens pas sans en être dépendant.
Je retrouve même une présence aussitôt. Une vraie expèrience complètement nouvelle.
Je sais que je suis plus vulnérable qu'avant, en même temps que je me fâche plus facilement aussi quand c'est nécessaire. Ca fait bouger des choses à l'intérieur...
Je découvre. Intéressant, vraiment...

mardi 29 juillet 2008

Plaisir esthétique

Les bateaux anciens dits classiques sont d'une élégance remarquable. Ce sont de véritables oeuvres d'art de par leur finesse et de par la qualité du travail.
On dit qu'une bonne carène ne laisse pas de trace dans son sillage, dans le sens où elle ne fait pas bouger l'eau qu'elle fend, comme ici.

A propos de désert

C'est une souris et un éléphant qui traversent le désert.
Au bout d'un moment la souris se retourne, puis dit à l'éléphant :
"Dis, t'as vu toute la poussière qu'on soulève?"

le bonheur

Le bonheur c'est toujours désirer ce que l'on possède.
Saint Augustin

lundi 28 juillet 2008

Soirée Lee


Concert amical avec Mister Lee hier soir pour le mariage d'Alain René près de Royan.
Panaché de chansons plus ou moins connues de Bob Dylan, Leonard Cohen, Ray Charles, Joe Cooker, et de lui bien sur.
Invités à danser nous nous sommes retrouvés quelques dizaines à nous lâcher devant la scène, histoire de se mettre en nage...
J'ai adoré l'entendre parler français avec une simplicité touchante.

dimanche 27 juillet 2008

Cette paix que l'on cherche

Il y a une partie de nous qui recherche la paix.
La paix dans les relations, la paix dans le travail, la paix avec soi même.
Lorsque l'on est sensible à un enseignement, une certaine compréhension va se mettre en place. Mais la paix n'est pas gagnée pour autant.
Il vaut mieux s'intéresser à ce qui crée le conflit, la souffrance.
Combien de fois me suis-je dit : "Bon là tu t'es fait avoir, mais la prochaine fois tu feras attention, tu ne retomberas pas dans ces mécanismes qui provoquent des drames!" Et je me faisais avoir encore... Se faire avoir n'est pas le terme juste, puisqu'en fait cela signifie que je n'acceptais pas d'en être que là!
On est donc tiré, plus ou moins, par cette part qui recherche la paix, et nos mécanismes qui nous ramènent à nos dépendances complètes aux conditions extèrieures.

Dans ces mécanismes il y en a bien sur qui nous amènent du plaisir, et on mord à l'hameçon. On voudrait juste enlever le déplaisir...
Il faut vraiment du temps pour comprendre que de toute façon la vie nous envoit source de plaisir et source de souffrance. En réalité tout est neutre, c'est nous qui réagissons.
Comment évoluer si tout était lisse?

Un jour, celui qui cherche la paix va comprendre que c'est tout de suite. Il ne s'agit pas d'espèrer une paix durable un jour lointain, ou dans une autre vie.
Il faut s'y mettre là maintenant, reconnaître notre vérité de l'instant, et l'accepter complètement, totalement.
Développer cette présence à l'instant et donc cette présence à soi même. Sentir tout ce qui monte et y être complètement ouvert. Il n'y a plus de libération, qui de toute façon reste un concept, il n'y a plus de fantasme d'amour parfait, il n'y a plus d'idées et d'attachement à ces idées.
La grande réalité c'est ma dose d'acceptation, seconde après seconde.
Si je ne suis pas présent, je suis perdu, c'est aussi simple que ça!
Oser dire : "Je m'en fous de la paix, je pratique la présence!" Voilà ce qui fait avancer.
Ne plus chercher un résultat, ne plus vouloir autre chose que ce qui arrive.
Chercher est une tension, vouloir est une tension. Pourtant il faut passer par là.
Rien ne sera jamais comme l'ego le désire. Alors un jour il faudra bien arrêter de se battre. Enfin je nous le souhaite...

samedi 26 juillet 2008

Joan Baez

Elle avait un jean, une chemise blanche et une veste beige...
Elle tenait sa guitare comme un mec, les jambes un peu fléchies.
Sa voix a légèrement changé, un peu fatiguée, un peu plus grave.
Elle a commencé en disant que cela faisait juste 50 ans qu'elle chantait, c'était un anniversaire. 50 ans de scène! Elle a 67 ans et demi. C'est une mamie. Mais encore une sacrée allure, une assurance, et en même temps une désinvolture.
J'étais tout près, et par moments j'avais l'impression qu'elle me regardait!
A un moment elle a dit que parmi toutes les mauvaises nouvelles que l'on entend, parfois il y en a une bonne. Et elle a chanté une chanson en français sur Ingrid Bétancourt. Elle a fait la même chose plus tard avec la chanson de Renaud sur Manhattan.
Elle a chanté une chanson de son nouvel album qui va sortir en septembre : "God is God". Et puis "Diamonds and rust" que j'adore avec cet accompagnement superbe à la guitare (chanson à propos de sa relation avec Bob Dylan).
Elle a dit qu'elle adorait la France parce qu'on y mange bien: les fromages, le vin, le cognac..."Je bouffe", c'est pas bon pour chanter! Et juste après elle entonne "Non, je ne regrette rien!"
J'ai été charmé, voilà, alors je l'ai dévorée des yeux. J'ai regardé ses rides, sur son visage, sur ses mains, et je les ai appréciées. Je me suis laissé toucher par sa voix, comme si je la connaissais depuis toujours et pourtant c'était aussi la première fois.
Mamie Joan, vous êtes magnifique!

Joan Baez

Je mets cette chanson qu'elle n'a pas chanté hier soir mais c'est le visage que j'ai vu.

Mokshananda

Comme la lumière avait jugé bon d'être absente, le diner se passa à la lueur d'une lampe à huile, ce qui donna assurément plus de silence que de coutume, à moins que ce ne soit la présence de Mokshananda.
Il a l'air d'un berger, avec son dhoti teint en gris, mais un gris végétal, indéfinissable.
27 ans qu'il pélerine, et il n'a que 41 ans. Il en parait 5 de moins. C'est étonnant comme ces aventuriers de l'intérieur paraissent jeunes. Chez certains il n'y a aucune ride, et les yeux, s'ils ne brillent pas toujours, reflêtent une certaine paix.
Mokshananda a vécu un peu partout, de la Californie à Bétlhéem, dans une grotte en Afghanistan et en Inde. Il a passé 3 ans avec des nomades au Radjasthan.
Et ce soir dans la pénombre et le silence empli de douceur, je contemple son immobilité et imagine un camp de nomades sous la lune.
Il parle peu, ou par gestes aussi. Parfois sa main balaie l'air, ce qui veut dire Dieu, la providence.
Arrêter le temps... quand tout est noblesse.

Nous étions huit autour des plats, de sept nationalités différentes. Et je songeais à cette paix des peuples, à cet oécuménisme tant recherché...
C'était ici, sans discours, au hasard des rencontres, car nous ne croyions pas à la paix dite avec des mots par ceux qui ne cherchent pas à la vivre. Ce n'était en fait que la paix naturelle, celle d'un silence intérieur, que je commençais à sentir petit à petit chaque jour, et qui devenait presque palpable aux moments les plus forts.

J'ai parlé avec Mokshananda. C'est un vrai pélerin, détaché de tout, et surtout de toute forme, tout aspect extérieur, toute idée.
"Il ne faut se fixer sur rien sinon l'abandon et la confiance inébranlable en Dieu. Et pour cela "walking like a poor pilgrim" est la voie directe, car c'est l'insécurité permanente. Seul Dieu répond à l'appel. Il n'y a aucune autre assurance possible, ce qui pourrait nous faire oublier Dieu."

Libéré ou non, il a une force, une paix, une douceur... Quand il parle de Dieu, de l'Atman, du Brahman, du vide, ses yeux se plissent. Ce n'est plus lui qui parle. D'ailleurs là où est Dieu, le "je" disparait, comme il dit. Il ne peut y avoir deux.
Il part ce matin pour Bilbao, comme guide spirituel d'une communauté.
On se salue "in communion on the way".

vendredi 25 juillet 2008

Joan Baez

Ce soir je vais voir Joan Baez à Cognac...
J'ai été à si peu de concerts dans ma vie que c'est presque une aventure.
Et puis Joan Baez est la voix des années 60 - 70. D'abord une voix merveilleuse, pure, mais aussi la voix de la révolte aux Etats Unis. Elle a milité contre la pauvreté, l'injustice, la guerre.
Je me souviens, enfant, alors qu'elle passait à la télé en France, où elle s'est faite interpeler par le présentateur qui lui reprochait d'argumenter avant de chanter en public...
Il fallait qu'elle fasse passer son message.

En fait son grand père était prècheur méthodiste, son propre père a failli devenir pasteur, et sa mère était fille d'un prêtre épiscopal en Ecosse.
Son père devenu brillant physicien, refusa de travailler à l'élaboration de la bombe atomique américaine, refusa également tout travail lucratif dans le domaine de la défense pendant la guerre froide. Ce qui influença bien sur sa fille Joan.
Enfant, elle découvrit la pauvreté en Irak, et en restera marquée. D'où son engagement.

En puis je la trouve belle, rayonnante, sans doute plus aujourd'hui.
J'ai lu qu'elle vivait sur la côte californienne, avec sa mère, et qu'elle consacre du temps à la méditation.
Cela me fait penser à Leonard Cohen, autre idole de ma jeunesse, qui vient justement de passer en France dans une dernière tournée, et qui a vécu des années dans un monsatère zen.

Mais ce soir je vais voir pour la première fois celle qui fut un mythe lors de mon adolescence.
Il n'est jamais trop tard pour commencer...

jeudi 24 juillet 2008

Le fil du rasoir


Un jour, il y a peut être 30 ans, je discutais avec un couple ami.
On parlait de la relation, du couple. Et j'ai lancé :
" Je ne connais pas de couple qui fonctionne bien!" (leur couple battait de l'aile en plus).
" Je ne connais pas de personne seule qui fonctionne bien!" m'a t'il rétorqué (j'étais seul).
Tant il est vrai que de toute façon c'est difficile de bien fonctionner.

Combien de personnes seules rêvent d'un autre qui va les combler, qui va nourrir cette relation d'amour que l'on espère tant.
Combien de personnes déçues par leur couple rêvent d'être seules pour recommencer à zéro.
J'ai vécu les deux cas.

Tout commence par soi même. Bien fonctionner avec soi même. Ne plus trop projeter sur l'autre, ne plus trop attendre de l'autre.
Mais aussi être réaliste avec soi même. Accepter ses handicaps, reconnaître ses maladresses.
Vivre une relation c'est inévitablement se frotter l'un à l'autre. Soit on évite le conflit par peur, et c'est mou. Soit ça éclate et il faut faire sortir le pus. Ca fait mal, mais ça éclaire.
On ne peut pas faire ça avec n'importe qui, sinon c'est déchirant. Il faut s'aimer suffisamment, il faut savoir se panser, s'écouter, se nourrir.
Je ne sais pas si la plupart des hommes rêvent d'une mère, mais ce fut mon attente certainement. Et la vie, qui savait mieux que moi ce qu'il me fallait, m'amena un père. Bien sur il y a toujours les deux chez l'autre, le yin et le yang, plus ou moins, parfois nettement plus...
Mais tout mon côté mystique avait besoin d'être cadré dans le réel!
A la fois proches et différents, nous vivons une relation sur le fil du rasoir en permanence.
Dans le genre "ne pas s'endormir", j'aurais pas imaginé mieux.
Mes aventures sur les chemins de l'Inde, c'est de la soupe à côté.
Non pas que je renie quoique ce soit. Mais c'est dans l'épreuve, dans la relation avec l'inconnu, que se révèle ce sur quoi il faut travailler.

Dans une relation vraie, l'autre est inévitablement votre gourou...

Vacances


J'ai prévu de passer là cet été... Un terrain d'aventures au Maroc avec une passerelle au dessus d'un canyon. J'adore!

A Méditer

"Ce qui rassasie l'homme, ce n'est pas la quantité de nourriture, c'est l'absence d'avidité."

"Il n'y a pas, jamais, de "problémes matériels", il y a seulement des problèmes intérieurs."

Gurdjieff

mardi 22 juillet 2008

Shantivanam


A Shantivanam, ashram qui se voulait un pont entre le Christianisme et l'Hindouisme, il y avait la méditation silencieuse et deux messes par jour. Pas des messes "classiques", mais un peu indianisées avec des fleurs, de l'eau, le feu et l'encens pour représenter les 4 éléments. Il y avait une sorte d'arati (rituel avec la flamme). Bede Griffiths cérémoniait avec profondeur, et parlait à partir de son expèrience. La messe du soir se terminait à la tombée de la nuit, dans la lueur des bougies vacillantes, dans une chapelle très ouverte, si bien que l'on se sentait à la fois proche de la nature et proche de soi même.

Je pouvais méditer dans la hutte, faire du yoga, et le soir en fin d'après midi, je partais dans ce que j'appelais le désert, vers la Cavery river. Cette rivière était en fait asséchée en grande partie, et je marchais un quart d'heure, vingt minutes pour rejoindre un endroit où il y avait de l'eau et assez de profondeur pour se baigner. C'était donc comme un vaste banc de sable. Loin de tout, je me baignais nu et me concentrais sur la respiration couplée aux mouvements.

Il y avait une riche bibliothèque, et hormis les livres que je découvrais au fur et à mesure ou que me conseillait Thérèse, je pris la Baghavad Gita avec les commentaires de Shri Aurobindo, que je traduisais chaque matin sur un cahier.

En milieu d'après midi il y avait un thé de servi dans une sorte d'agora en cercle, où l'on pouvait rencontrer les résidents où les gens de passage, et échanger.

J'ai adoré cet endroit pour différentes raisons.
Une fois guéri, tout désir de rentrer s'estompa, et j'allais finallement y rester deux mois...

samedi 19 juillet 2008

Thérèse


Suite à ces rencontres Marie Louise me proposa la dernière hutte qui restait. Hutte en terre et branches couverte de feuilles de palmiers. Un lit, une table, une petite fenêtre, pas de voisin, de façon à ne pas susciter les rencontres. J'étais comblé et ravi de cette faveur.

C'est comme si je vivais dans un ermitage à coté d'un ashram.
J'allais faire plus ample connaissance avec Thérèse, qui devint mon upa guru.
Elle était en Inde depuis 17 ans. Après une période de dentiste classique avec son mari en France, ils firent un premier voyage en Inde, et passèrent quelque temps à Pondichéry à l'ashram d'Aurobindo. Ce fut une révélation si bien qu'ils revinrent en France, liquidèrent leurs affaires et s'installèrent à Pondichéry.
Elle connut la Mère de manière assez intime. Au fil des années, elle sentit qu'il n'y avait plus la confiance du début, qu'elle n'avait pas les réponses à ses questions, sans parler des intrigues propres à cet ashram auprès de Mère.
Elle était désespérée, à tel point qu'elle voulut en finir avec la vie.
Elle s'ouvrit les veines et se jeta à l'eau (l'ashram est au bord de la mer).
Alors dans une sorte de rêve, elle vit Ramana Maharshi, qui lui dit de lui faire confiance, de venir à Arunachala. Elle se sentit portée dans ses bras...
Toujours est-il que la mort ne voulut pas d'elle. On la retrouva inanimée sur la plage. Elle fut sauvée. Elle ne parla de cela à personne, et dit à son mari, après avoir recouvré des forces, qu'elle partait à l'ashram de Ramana, car elle avait senti un appel.
Elle s'installa là bas et devint ermite sur la montagne. Elle sentait Ramana auprès d'elle qui la protégeait. Cela fait partie des mystères de l'Inde.
Au bout d'un an peut être, son mari vint la rejoindre, mais ils allaient mener une vie séparée de brahmachari. Elle sur la montagne, lui à Tiruvanamalai.
Elle fit aussi de longs séjours auprès de Mataji Krishnabai.
Elle vécut 8 ans dans une grotte (celle du Père Le Saux). Protégée par Dieu, comme elle disait, elle eut toujours au moins un repas quotidien.
Elle passait donc quelque temps ici, suite au manque d'eau sur Arunachala.
Elle avait connu Frère Antoine lors de l'un de ses voyages en Inde. Elle connaissait les livres d'Arnaud.
Comment douter lorsque l'on vit ces rencontres, ces signes, ces coincidences?
Une amitié naquit, et j'allais bénéficier de son expèrience et de son enseignement (elle avait une vingtaine d'années de plus que moi).
Ses yeux brillaient par moments, il se dégageait d'elle une grande douceur, de son être et de sa voix. Elle parlait juste, aucunement troublée. C'était clair, vécu, simple et beau.
Assis auprès d'elle, le temps avait disparu.

vendredi 18 juillet 2008

Shantivanam

Avoir du temps devant soi...
Prendre le temps d'aller à la rencontre de soi même.
Ce n'est pas si évident. Pourtant c'est indispensable.
On peut passer la majeure partie de sa vie dans la précipitation, dans le faire, et passer à coté de l'essentiel.
S'arrêter de faire, mais rester vigilant, ce que Swami ji nomme "être activement passif" permet au subtil de prendre racine à notre insu.
Dans cette forme d'abandon, tout est un guide, c'est Dieu qui nous parle par la voix de l'inconnu qui se présente. On n'est plus dans un désir que quelque chose arrive, on n'a plus de projet, plus de projection sur le futur, plus d'appropriation de notre idée de devenir.
On écoute, c'est tout.
Si quelqu'un nous dit : va voir telle personne, cela peut être intéressant pour toi, on y va; ou : lis tel livre, on le lit.
C'est laisser l'intelligence de la Vie s'occuper de nous, prendre soin de nous en fait. Ce que l'on ne laisse jamais faire. Par peur bien sur.

Shantivanam était un lieu de rencontre. Des êtres de qualité passaient, des pélerins, des ermites, des instructeurs, des moines ou moniales, des êtres qui sortaient de l'ordinaire ai-je envie de dire, des êtres qui avaient entendu l'appel en eux et le suivaient, qui avaient quitté la sécurité habituelle.
Par un concours de circonstances, dont la Vie a le secret, j'allais sympathiser avec un garçon, Guillaume, devenu Shantiradjah, qui avait vécu 6 mois aux Camaldules, monastère et ermitage en Italie, qui connaissait soeur Brigitte et l'eremo près d'Assise (dont j'ai déjà parlé).
Juste en face de l'ashram guidé par Bede Griffiths (Saccinanandashram), il y avait un autre ashram dont était responsable une soeur indienne : Marie Louise.
Cet endroit était fait pour les gens qui restaient plus longtemps. Il y avait des huttes. Guillaume en avait une, Thérèse aussi.
Marie Louise était douce et bonne comme une mère. Elle m'accueillit en souriant et dit :
"- Depuis combien d'années êtes vous en Inde?
- Oh non, répondis-je, à peine deux mois!
- Et bien vous donnez l'impression d'être là depuis plusieurs années, extérieurement. C'est votre calme apparent."
J'étais décontenancé. Je ne sais plus ce que j'ai répondu, mais mon apparent calme intérieur en avait pris un coup...

jeudi 17 juillet 2008

Shantivanam



Shantivanam est à quelques kilomètres du village, et encore un peu plus pour la gare.
Je suis arrivé par le train et la nuit était tombée. Mais en Inde il n'y a pas de mauvaise heure pour arriver. Les Indiens dorment sur le siège de leur rickshaw. Je trouvais un indien qui avait un vélo taxi à 3 roues. Il faisait vraiment nuit et il n'y avait pas d'éclairage une fois sorti de la gare car c'était la pleine campagne. Je lui dis que j' allais à Shantivanam. Il connait et se propose de m'y emmener. Il allume alors une bougie qui lui sert de phare, placée derrière un bout de verre pour la protéger et éviter qu'elle s'éteigne. Et nous partons à la lueur de cette flamme! J'en ai encore le gout 27 ans plus tard.
A l'ashram je réussis à trouver quelqu'un, pas encore couché, qui me propose d'aller dormir par terre dans la bibliothèque (photo ci dessus).
Toujours malade j'étais décidé à retourner en France pour retrouver Arnaud Desjardins.
J'allais faire une rencontre décisive. Thérèse, une femme ermite sur Arunachala, qui était là pour quelque temps car il faisait trop sec à Tiru et il n'y avait plus d'eau. Dentiste de formation et vivant en Inde depuis de nombreuses années, elle me proposa de me soigner avec la médecine ayurvédique, et d'attendre un peu avant de prendre une décision.
"Ici vous êtes bien, tranquille, remettez vous en bonne santé. Il y a une bonne bibliothèque, ne précipitez rien. Le secret, c'est l'abandon!"

Père Le Saux

"Quand j'atteignis le fond de Toi,
Oh! qu'advint-il de moi?
Oh! qu'advint-il de Toi?
Quand j'atteignis le fond de moi,
Il n'y eut plus ni Toi ni moi."
Dans Swami Abhishiktananda - Gnanananda
chapitre IX - L'unique nécessaire
"A propos de vocations, de missions, faut-il avouer que je suis sans doute celui qui prie le moins pour cela? N'est-il pas un lieu dans l'âme où "demander" n'a plus guère de sens? Pourquoi passer son temps à "informer" le Seigneur?"
(tiré de "Les yeux de lumière")
Peu après je croise le Père Léopold, qui regarde le livre, me dit qu'il a rencontré le Père Le Saux à Bangalore, et que son père supérieur l'a traité de fou. Ca m'a fait rire, mais ça ne m'étonne pas.
Les fous de Dieu. Ils ont peur (on a peur) de la Joie.

mercredi 16 juillet 2008

Shantivanam


En allant en Inde, j'avais plusieurs adresses, celles des sages, des ashrams, des lieux sacrés...

Après être allé jusque tout en bas, Kanyakumari, je remontais un peu en direction de l'une des rivières sacrées de l'Inde : la cavery river. Sur ses bords : Shantivanam, très joli nom qui signifie : le bois de la paix.
C'est là que le père Monchanin et le père Le Saux ont créé un ashram, à la fois pour se mêler aux Indiens, mais aussi pour leur faire découvrir le Christianisme, une rencontre interreligieuse. Certainement une attirance pour l'Inde en tout cas.
Ils démarrent avec deux huttes en 1949 et vivent en ermites.

Le Père Le Saux file à Tiruvanamalai en 1950 et découvre Ramana Maharshi qui va mourir la même année. Cette rencontre va le marquer définitivement. On peut l'imaginer!

Monchanin reste plus dans l'esprit bénédictin, tandis que Le Saux s'ouvre à l'Inde.
Deux caractères différents. Monchanin meure en 57 d'un cancer (peut être un manque de souplesse intellectuel!), tandis que Le Saux devenu Swami Abhishiktanada, fait des retraites sur Arunachala, rencontre Gnanananda qui deviendra son gourou, et devient un véritable sannyasin qui va se noyer dans la non dualité du vedanta hindou.
En 68 il quitte définitivement Shantivanam, à l'arrivée de Bede Griffiths, bénédictin anglais.

J'avais lu le Père Le Saux avant d'arriver en Inde et avais été séduit par sa lutte envers sa tradition chrétienne, toujours un peu rigide, jusqu'à son dépassement de tout attachement à une tradition quelconque. Frère Antoine avait vécu la même chose.
Ses écrits témoignent alors d'un abandon définitif, et son visage semble illuminé. Il mourra en 73.
Bien que toujours malade, je voulais aller à Shantivanam. J'allais vivre un tournant dans mon voyage...

Se situer

"C'est l'avantage et le propre des forts de pouvoir poser les questions décisives et de prendre position devant elles de façon claire. Les faibles doivent toujours se décider devant des alternatives qu'ils n'ont pas choisies eux-mêmes."
Dietrich Bonhoeffer

A propos de voile

Rien ne s'explique tout se découvre
On ne découvre rien tout se révèle
La révèlation c'est la disparition du voile
Tirer le voile de l'ignorance
Pour atteindre la connaissance.

mardi 15 juillet 2008

Banc d'Arguin





Voilà où j'étais hier.

Le cas Noé

En face de la dune du Pyla il y a une île, le banc d'Arguin. C'est du sable à perte de vue avec comme des petits lagons par endroits selon la marée.
L'eau en traversant est d'un bleu profond, puis devient bleue claire quand les fonds remontent pour devenir couleur sable avec mille scintillements quand il n'y a plus que quelques dizaines de cm.
L'avantage du canoé, c'est qu'on peut aller partout, j'ai même traversé une bande de sable (en le tirant) pour rejoindre une anse déserte...
Quel silence. C'est un vrai paradis. C'est aussi une réserve d'oiseaux.
J'ai vraiment pensé à vous tous qui auraient apprécié un tel lieu.

lundi 14 juillet 2008

C'est à vous ça?

Le visiteur regardait étonné la grotte sur la montagne.
Elle était aménagée simplement, mais elle était accueillante. Un coin pour dormir, un coin cuisine, et une petite table pour manger ou écrire. Quelques objets de la vie quotidienne, mais aussi des livres, une icone, une sculpture au visage si paisible, et puis des fleurs.
Le site était agréable, la vue magnifique...
Au bout d'un moment le visiteur dit à l'ermite qui le regardait et attendait les questions :
"- C'est à vous ça?
- Que voulez-vous dire par à moi?
- Ben oui, vous vivez là, c'est vos affaires, c'est à vous quoi!
- Je vis là, je me sers de ces affaires, mais je n'en suis pas propriétaire. Je n'ai rien acheté, tout m'a été offert ou prêté.
- D'accord, mais vous les utilisez, donc c'est à vous!
- Vous voulez boire du sirop? proposa l'ermite.
- Volontiers.
- Alors prends "ton" verre, je vais te servir!"

Vous êtes croyant?

"- Vous êtes croyant?
- Non, mais je suis dans la certitude.
- Comment ça?
- Celui qui croit n'est pas certain. C'est un doute éclairé. Une croyance n'est pas forcément sure ni sécure.
- N'est-ce pas prétentieux?
- Si, pour ceux qui doutent!
- Et ceux qui ne croient en rien?
- S'ils sont surs qu'ils ne croient en rien, il n'y a pas de problème pour eux. Si c'est aussi mou, ou alors aveugle, que ceux qui disent croire, alors ils sont à mettre dans le même panier."

dimanche 13 juillet 2008

Le cap Comorin








Après être resté deux semaines à l'ashram de Ramdas, je voulais aller jusqu'à la pointe sud de l'Inde, Kanyakumari ou le cap Comorin. C'est là que se rencontrent le golfe du Bengale et la mer d'Oman.

Ce fut une période difficile parce que c'était la mousson et que je tombais malade. Je me mis à avoir froid, à grelotter, et à chercher en permanence des toilettes. Après un mois et demi en Inde, la nourriture avait eu raison de mon ventre.
Je me souviens d'heures passées à attendre que cesse la pluie sous des abris précaires. N'ayant pas les moyens de m'arrêter dans un vrai hôtel, et ne sachant pas comment gérer mes problèmes intestinaux, je me trainais à travers le Kérala avec le moral en baisse.

Mais je voulais aller à ce fameux cap voir le mémorial dédié à Vivekananda.
Il y a un petit ilot à 500 m du rivage ou a été bâti ce temple qui est un lieu de pélerinage important pour les Hindous. Des petis bateaux font des allers retours incessants entre le rivage et l'île.
Sous le temple il y a une salle laissée dans la pénombre. Il y a un fond sonore permanent avec la le mantra OM. C'est un lieu de méditation très fort. C'est comme une grotte au milieu de l'eau!

Il y a aussi un autre ilot juste à coté avec une statue du saint tamoul Tirivalluvar.
Enfin il y a un mémorial dédié à Gandhi car une partie de ses cendres y ont été répandues.
C'est dire si ce lieu est symbolique et important pour les Indiens.



Les pas dans le sable


Un jour, un homme arrive au paradis et demande à Dieu s'il pouvait revoir toute sa vie; aussi bien les joies que les moments difficiles. Et Dieu le lui accorda.
Il lui fit voir toute sa vie, comme si elle se trouvait projetée le long d'une plage de sable, et que lui, l'homme, se promenait le long de cette plage.
L'homme vit que, tout le long du chemin il y avait quatre empreintes de pas sur le sable, les siennes et celles de Dieu. Mais dans les moments difficiles, il n'y en avait que deux.
Très surpris et même peiné, il dit à Dieu :
"- Je vois que c'est justement dans les moments difficiles que tu m'as laissé seul.
- Mais non, lui répondit Dieu, dans les moments difficiles il y avait seulement les traces de mes pas à moi, parce qu'alors je te portais dans mes bras."
d'après Ademar de Borras

samedi 12 juillet 2008

Es-tu bouddhiste?


"- Es-tu bouddhiste?
- Moi? fit-il innocemment. J'étudie le Bouddhisme Zen.
- Oui, je sais, mais es-tu bouddhiste?
- Mais tu sais bien que je n'existe pas. Je change sans arrêt. A chaque moment je suis différent. J'existe comme un nuage existe. Un nuage aussi est bouddhiste. Tu m'appelles "Han-San" et tu fais semblant de considérer que je suis aujourdh'ui ce que j'étais hier. Mais tu dois savoir : en réalité il n'y a pas de "Han-San". Et comment un "Han-San" irréel pourrait être bouddhiste?
- Ne sois pas si complqué, je voulais seulement savoir si tu faisais partie de la fraternité bouddhiste.
- Est-ce qu'un nuage fait partie du ciel? demanda Han-San."

Avancer sans bruit

En voilà un qui ne sera pas touché par le prix du carburant!

vendredi 11 juillet 2008

subtil

"Très conscient de tout, j'étais fier d'être si conscient, j'étais même conscient de cette fierté, ce qui me rendait fier...
Bref la ronde continuait :
Je suis malin de savoir que je suis si bête, je suis bête de penser que je suis malin, je suis malin de savoir que je suis bête..."

Méditation bruyante

Il faut dire que les Indiens sont très naturels et très simples.
Ainsi ils mangent, plutôt vite et bruyamment, avec les doigts de la main droite, l'autre étant pour les commodités. Ensuite ils rotent bien fort, et cela à n'importe quel moment de la journée. Ils crachent fort bien et si spontanément qu'il faut parfois se méfier (puisqu'ils chiquent). Ils se mouchent avec les doigts (je m'y suis essayé, c'est pratique!). Et j'ai entendu plusieurs fois des gémissements aux latrines... ça aide!
Mais il existe un autre bruit encore, qui se transforme en odeur... miracle de la nature!

Ainsi je méditais, yeux ouverts, dans la salle des cendres de Beloved Papa (Ramdas), tandis qu'un honorable et flasque vieillard tournait autour du marbre avec son chapelet. Me dépassant, il péta longuement... Il continua de marcher, fit un tour de plus, et s'arrêta à un mètre de moi, tourné de telle façon que mes pensées furent : "Il va me péter en pleine figure!"
Ce qu'il ne fit pas.
Ram a de curieuses façons de venir voir le niveau de mes méditations, ou les inquiètudes de mon mental!

Merci Soizic




Un jour j'avais mis un Boudha en post.
Soizic, qui fait de la sculpture, m'a alors envoyé une photo de ce Boudha qu'elle avait reproduit en sculpture.
Mais en fait Soizic a constitué une collection de sculptures à caractère religieux.
Ici Benoit l'Africain, premier prêtre noir canonisé, et une vierge...noire. Passez vos commandes.
Il y a des talents cachés parmi la sangha!

jeudi 10 juillet 2008

Réponse

T'es hier!

Théière

Attention, cet objet peut être un rappel dangereux!
Pourquoi?

mercredi 9 juillet 2008

Péleriner

Vais-je y aller?



Pélerinage


Le mot pélerin vient de peregrinatio qui signifie voyage à l'étranger.
Le pélerin portait une cape (une pélerine) pour se protéger et un bâton, ainsi qu'une besace.
Le but d'un pélerinage, c'est de se rendre vers un lieu saint ou sacré.
Il en existe divers de par le monde.
Le plus connu en Europe est bien sur le pélerinage à Saint Jacques de Compostelle. Mais il y avait aussi celui vers Rome, et celui vers Assise.

Dans le groupe de Chartres, Philippe l'a fait en entier en deux mois et demi.
Certains ont pu faire des tronçons et connaissent certains hauts lieux de ce pélerinage comme Vézelay, Le Puy en Velay, Conques, ou Saint Jacques.
Pourquoi ne pas en faire une partie en groupe un jour? Je crois qu'il y a des demandes.

Il y a un chemin vers Assise qui vient d'être restauré avec des étapes d'ermitages en ermitages.
Je connais un peu la région d'Assise, et je vais regarder ce qu'il est possible de préparer, entre la ville même, quelques ermitages, des grottes où ont séjourné Saint François et ses copains ermites, et le mont Subasio...


Péleriner,
C'est marcher vers le coeur de soi même,
C'est perdre la notion du temps qui passe
Pour revenir au présent qui est.
C'est ne plus être pressé d'arriver,
Ni désirer arriver quelque part.
C'est arrêter tout projet d'un quelconque futur
Pour se consacrer au seul fait de marcher.
C'est apprendre à se taire
Pas à pas.
C'est ne rien faire d'autre que repousser l'horizon
Apprendre à déposer ses pensées dans les traces de ses pas.
Péleriner est devenu essentiel
Pour celui qui veut se retrouver.

mardi 8 juillet 2008

un groupe sympa


Le vendredi soir, après avoir fait les courses sous la houlette de Julie qui a très bien géré tout ça, on s'est retrouvé dans la cuisine de l'auberge.
En arrivant on a eu, j'ai eu, l'heureuse surprise de voir le couvert mis. Vraiment ça m'a touché.
Pour ceux qui n'étaient pas là il faut savoir qu'il y avait deux autres groupes, et qu'il fallait se débrouiller pour trouver assez de couverts et de matériel. On avait même acheté des assiettes en carton et des couverts en plastique.
Et puis on s'est mis à préparer les salades, à aider autant qu'on pouvait avec un manque de couteaux flagrant...
A un moment, je suis sorti. Dehors il y avait deux hommes portuguais qui parlaient et qui m'ont adressé la parole. Ils travaillaient en France depuis de longues années. Ils avaient repéré le numéro de ma voiture (33) et ont commencé à parler vin (cela m'arrive tellement souvent en voyage!).
De fil en aiguille, ils en sont venu à dire que l'on était un groupe très sympathique, que ce n'était pas courant... Je les ai remercié. Je suis resté avec eux le temps qu'il fallait pour créer un lien.
Au Portugal, les gens se rencontrent vraiment, ils vivent dehors le soir, et palabrent. C'est un pays où il y a une vraie ambiance humaine.

Mais je voudrais vous dire à vous tous qui êtes venu, qu'entendre ça, dire du bien du groupe pour des choses que ces hommes ont vues ou senties, ça fait du bien au coeur.
C'est comme à la préparation de l'A.G. où chacun se rend disponible, tout le monde a participé.
Je remercie ceux qui ont amené l'apéritif, des gateaux, du foie gras ou une bouteille de vin, celui qui en faisant les courses a pensé à acheter des bougies et à les allumer pour mettre de la lumière sur la table. Ceux qui discrêtement ont donné des conseils, aidé, ou mis de l'humour.
Vous avez été accueillant.
Et cela s'est remarqué puisqu'on me l'a dit, par un heureux hasard.
Soyez en remerciés.

Pas encore les vacances


Et dire que je travaille!
Mon bateau doit s'ennuyer...
Bon, je suis un avec mon désir d'être ailleurs!



lundi 7 juillet 2008

A propos de la Vierge




Beaucoup des premières grandes cathédrales furent dédiées à Marie, d'où leur nom de Notre Dame.
Cette Marie, mère de Dieu, et pourtant vierge (enfin pour les chrétiens).
Vierge, immaculée, blanche, pure.
C'est à croire que les moines, le clergé de cette époque, avaient besoin de s'approprier une femme d'une façon ou d'une autre, pour sublimer peut être ce qui leur manquait par ailleurs.
Il semble peu probable que la femme fut plus respectée au Moyen Age ou à la Renaissance qu'à une autre époque. Pourtant cette récupération de la Vierge, donc d'une femme asexuée, est quelque chose d'incroyablement ancrée dans l'histoire du Christianisme.
A l'opposé, peu de gens ont entendu parler des vierges noires. D'ailleurs on ne dit pas la vierge noire, mais bien "la" vierge Marie, et "les" vierges noires.
Diable! Pardon, ça m'a échappé...
En fait le culte des vierges noires est antérieur à la religion chrétienne, dans la mesure où cela se réfère à la matrice originelle, à la Mère cosmique.
L'église a eu du mal à écarter ces vierges, et beaucoup ont été détruites, brulées, ou volées; il y a sans doute plus de copies aujourd'hui que d'originales.
En tout cas, à Notre Dame de Chartres, il y a la vierge au pilier ( photo de droite), et une vierge noire (assez récente) dans la crypte (photo de gauche). On peut dire que ça fait 3!
J'ai un petit faible pour les vierges noires, les vraies par contre. On en reparlera...

dimanche 6 juillet 2008

Cheminer


Il faisait très beau vendredi. Après quelques explications à l'ombre d'un arbre, nous sommes rentrés dans cette cathédrale qui paraissair bien sombre, car les vitraux sont d'une dominante bleue (le fameux bleu de Chartres ou cobalt) et très hauts.
Après avoir fait le tour à l'intérieur de l'église, pour se mettre un peu dans l'ambiance, on s'est approché du labyrinthe. On a laissé nos sacs et nos chaussures, et on a commencé le parcours, lentement, comme une marche méditative. Auparavant j'avais pu voir que la plupart des gens avaient l'air plutôt pressé, bien dans leur époque!
Certains, derrière moi, ont vraiment marché très lentement, marquant l'arrêt à chaque virage en épingle. Du coup un prêtre s'est approché de Dimitri pour lui demander ce qu'on faisait, il avait l'air étonné et un peu inquiet de notre groupe pieds nus et si lent. Il lui a finallement demandé si on était chrétien! Vous imaginez l'inquiétude de ce prêtre pour poser une telle question (Ah, l'église n'est pas prête d'être sauvée!). Je ne sais pas s'il a été rassuré par le sourire de Dimitri, qui lui même était peut être inquiet de l'état mental de ce prêtre... Mais bon, la police n'est pas intervenue.
Comme Dieu fait bien les choses, nous avons eu droit au choeur de Cambridge dans ce qui ressemblait à des chants baroques. Superbe!
Certains ont mis environ une heure à le parcourir... Je vous dis pas les embouteillages derrière!
Quant à Romane (sur la photo), elle a du le faire 3 fois. Normal c'est un nombre symbolique!

Crypte


Les crytes (dont le sens signifie "caché", à rapprocher du mot grotte) étaient des lieux souterrains, voire creusés dans le rocher au départ, où l'on conservait les tombeaux des martyrs, puis des reliques par la suite. C'était bien sur un lieu de culte, et la chapelle initiale d'où s'éleva ensuite l'église.
Ainsi beaucoup d'églises anciennes ont des cryptes que l'on peut visiter.
Le fait que ce soit sous la terre, entouré d'une masse de pierres, et que ce fut un lieu de prière, crée une énergie paisible et silencieuse.

Il y a aussi dans certaines églises comme à Chartres un tellurisme particulier qui ajoute une force au lieu. Pour moi ce fut l'endroit que j'ai ressenti comme étant le meilleur, là où il y a l'autel et la vierge noire.

samedi 5 juillet 2008

Labyrinthe

Cela fut court et long à la fois.
Au moment où j'écris,
je ressens encore l'énergie captée à Chartres mêlée à celle du groupe.
Après avoir conduit 1 000 Km en 36 h, et vraiment peu dormi,
je ne ressens pas de fatigue.
Je voudrais témoigner de la qualité du groupe,
de l'esprit fraternel qui s'en dégage,
et de l'accueil entre tous.
Cela m'a sans doute porté pendant le retour.
Je trouve cela merveilleux de pouvoir partager ces expériences ensemble.
Je souhaite sincèrement qu'il y en ait d'autres,
peut être dans ces lieux dont on a parlé...
Merci à tous ceux qui ont contribué à cette sangha,
dont je sens que l'énergie nous dépasse.
Je pense à Alain tout particulièrement.

jeudi 3 juillet 2008

Il s'en passe des choses là haut!

Le 1 juillet des alpinistes gravissent le Mont Blanc pour planter une affiche d'Ingrid Bétancourt à son sommet.
Le 2 juillet à 21 H 30 on apprend qu'elle est libérée après 2321 jours de détention dans la jungle.
Il s'en passe des choses là haut!
J'ai suivi les infos, j'ai pleuré.
Cette nuit j'ai rêvé du moment où elle retrouvait son fils qu'elle reconnaissait à peine et qui la dépassait.
Quoi de plus émouvant qu'une mère qui retrouve ses enfants après plus de 6 annnées?
Plus long que la dernière guerre mondiale.
Certains otages libérés étaient détenus depuis dix ans!
Comme la race humaine est étrange : des monstres de cruauté côtoient des êtres d'une force et d'une humanité rare...
A n'y rien comprendre.
Cela ne vaut pas la peine d'essayer.
Je laisse juste les larmes couler...

Chartres


Il y a déjà longtemps, j'avais entendu dire par Yvan Amar qu'il avait emmené ses élèves à Chartres pour vivre le lieu ensemble (cette fameuse sangha). Je me disais que ce devait être une grande chance de faire ce pélerinage avec lui. J'ai tellement apprécié Yvan!
J'étais loin de me douter alors que je proposerais ce voyage...
Je vous remercie de votre engouement. Cela me permet de relire des livres, de redécouvrir ce qui fut une passion il y a quelques années. L'architecture sacrée est un monde à part, et je liste quelques lieux où j'aimerais encore aller...
Pour demain, n'oubliez pas votre appareil photo, de quoi boire, et donc un petit sac en bandoulière pendant la visite (lunettes et chapeau s'il fait beau).
En dehors du labyrinthe, il y a quelques endroits particuliers, la crypte, sinon la visite bien sur (intérieure et extérieure) avec les sculptures, les vitraux...
Pour le soir je rappelle que les draps coûtent 2,50 euros, sinon vous amenez ce qu'il faut (drap ou duvet). Par contre il y a couvertures et oreillers.
Ce n'est pas la peine de prendre votre bâton de pélerin, sauf si vous venez à pied!
Je rigole, mais à Saint Jacques de Compostelle, il y en beaucoup...

mercredi 2 juillet 2008

Solstice




Dans une année il y a 4 moments phares : les 2 équinoxes et les 2 solstices.

Samedi 21 juin c'était le solstice d'été, étymologiquement le jour où le soleil se tient debout, c'est à dire au plus haut dans le ciel.
Pour ceux qui ne le savent pas, les jours vont décliner petit à petit dorénavant.
Le solstice est donc un moment particulier que les anciens utilisaient pour inscrire la construction des hommes dans la construction céleste.
Ils plantaient le gnomon en terre et se servaient de l'ombre portée au lever du soleil. Ainsi pour la cathédrale de Chartres.
Il est un certain nombre de lieux qui laissent filtrer la lumière du soleil au lever du jour ou à l'heure exacte du solstice dans l'alignement d'un axe du bâti, ou d'une porte, ou par un vitail sur une pierre particulière (c'est le cas à Chartres justement).
Il y a des tumulus où le jour du solstice la lumière pénêtre jusqu'au fond et éclaire l'ensemble ce qui n'arrive jamais autrement. Stonehenge est orienté de la même façon, et bien d'autres...

Ainsi le lieu qui a été choisi telluriquement pour son énergie particulière, est relié au cosmos à travers le temps, ce qui apporte une autre qualité d'énergie.
Cela fait vibrer la pierre, et cela fait vibrer l'homme sensible.
Toutes les civilisations avaient une connaissance du ciel, et l'ont inscrites sur la terre.

mardi 1 juillet 2008

A propos d'efforts

"A l'effort de l'homme
répond l'offert de Dieu."
Par ailleurs on ne peut faire des efforts que si l'on se sent appelé!

BD