Partager des moments de vie, des petits riens, des grands tout, oser l'authentique...
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jeudi 31 décembre 2009
Je mens
"- Il y a beaucoup de gens à venir ici? demanda Marie.
- A vrai dire non, car il n'y a rien à voir, et je suis souvent dans les collines avec mes moutons.
Quelquefois, des promeneurs...
- Pourtant on nous a dit au bar céleste que vous pouviez héberger le passant.
- Oui, cela arrive, ce n'est pas écrit, c'est le bouche à oreille, au moment opportun les choses se font, comme pour vous.
- Il y a eu une première fois, comment cela a t-il commencé?
- La première fois c'est moi qui suis venu là. Je voulais voir l'horizon, et je suis monté ici. Cette maison était en ruine. Une femme chamane avait installé un tipi provisoirement pour être près de la nature et des étoiles. Elle vivait de presque rien, de ceuillette, et parfois de soins qu'elle donnait à des personnes qui avaient entendu parler d'elle. Elle m'a proposé au bout d'un moment de passer quelques jours. Elle m'a transmis un peu de ses connaissances. Très vite j'ai senti que cette vie me convenait. Un jour elle me dit que je deviendrais berger, que je vivrais ici, et que si je restais dans un état d'accueil, je ne manquerais de rien.
C'est ce qui s'est passé. Cela n'a pas été facile parce qu'il faut faire confiance, et cela veut dire perdre ses anciens repères. Au début j'étais attiré mais je vivais aussi dans la peur. Un beau jour quelque chose s'est passé, et la peur a disparu définitivement.
- Comment ça?
- Dans la société citadine, les gens accumulent et ont quand même peur de manquer. Quand on simplifie sa vie, la seule peur qui reste, c'est de ne pas avoir assez à manger. C'était une période où je n'avais plus de réserves, les brebis allaient agneler et il n'y avait pas de lait, plus de fromage, rien. Je jeunais depuis 5 jours, et des idées noires m'envahissaient parce que j'avais en fait perdu confiance. Un matin je n'avais plus que ce mot à la bouche, c'est le cas de le dire, mange. Et j'ai réalisé que si on inverse les syllabes, cela donne : je mens. J'ai accepté au fond de moi l'idée que je me mentais, que je n'étais pas assez fort pour vivre ainsi, et que la peur était encore en moi, alors que je croyais l'avoir dépassée. Je n'avais pas été au bout de moi même, et c'est bien ce que me proposait la vie à ce moment : une mise à l'épreuve. Jusqu'où va ma confiance? J'ai alors admis que je m'étais trompé, et qu'il fallait aller demander à l'être rangé...
Je me suis agenouillé comme pour demander pardon de mon arrogance.
C'est alors qu'un couple est apparu, avec un panier plein de victuailles. Il me cherchait depuis la veille, sans me trouver. J'ai vraiment compris alors que tout arrive au moment juste, la veille il eut été trop tôt. Depuis je ne me préoccupe de rien.
- Alors la vie nous teste dans nos croyances?
- Indéniablement..."
Il remit une bûche dans le feu.
mercredi 30 décembre 2009
Mon esprit est pauvre
mardi 29 décembre 2009
Ecouter son intuition
Barnabé
A l'intérieur un feu brûlait dans la cheminée. Il y avait aussi des bougies sur la table. Cela ressemblait un peu à l'ambiance du bar céleste, mais le mystère en plus, car il n'y avait personne.
"- Il y a quelqu'un ? dit Joseph en haussant la voix? Pas de réponse.
- Que fait-on? demanda Marie.
- C'est étrange, personne ne répond, pourtant c'est habité puisqu'il y a du feu. Et puis on se sent bien. Attendons un peu."
C'est alors qu'un bruit se fit entendre par derrière. Un homme entra par une porte cachée par la pénombre. Il semblait un peu âgé, avec une barbe grisonnante, une cape sur ses épaules, et un mouton dans les bras.
"- Bonsoir, dit-il, je vous attendais!
- Comment ça? demanda Joseph.
- C'est le vent qui me l'a soufflé. Quand il vient de la ville, il me transmet les nouvelles. Je capte celles qui me correspondent.
- Peut-on passer la nuit ici?
- Bien sur, je suis berger, mon rôle est d'héberger celui qui passe. Je m'étais absenté un moment car une brebis s'était égarée, et je devais absolument la retrouver car cette nuit la neige va recouvrir toute la contrée."
Disant cela il vérifiait les pattes de la brebis, ainsi que sa toison, pour s'assurer qu'elle n'était pas blessée. Puis il la laissa par terre. Il enleva sa cape, et son visage apparut vraiment. Il avait un regard clair, si clair, qu'on pouvait s'y perdre.
"- Je réchauffe de la soupe, vous devez avoir faim.
- Nous ne nous sommes pas présentés, voici Marie, mon épouse, et je me nomme Joseph.
- Et moi Barnabé, mais on a du vous le dire au bar céleste. Il signifie : Fils de l'encouragement, de la consolation..."
lundi 28 décembre 2009
Le bar céleste
"Bonsoir, nous sommes fatigués par la route avec mon épouse, et nous cherchons un endroit pour dormir, connaîtriez-vous un lieu qui pourrait nous accueillir?"
Les quelques personnes attablées, qui parlaient bas, levèrent la tête pour regarder qui posait cette question une veille de fête. Le patron leva les yeux, et répondit :
"Il est bien tard pour trouver quelque chose d'ouvert, je ne fais pas auberge malheureusement, peut être qu'à la prochaine ville..."
L'une des personnes au fond de la salle dit alors : "Et s'ils allaient demander à Barnabé, le vieux berger en haut de la colline? Il a toujours quelque place au fond de sa grange!"
Joseph se fit expliquer le chemin, remercia tout le monde, et remonta en voiture.
Marie s'était réveillée. Il lui expliqua le drôle de lieu où il venait de s'arrêter.
"- Ecoute, l'endroit s'appellait "Au bar céleste", et maintenant on va chez Barnabé, c'est curieux, non?
- Oui, j'aime bien ce mot : céleste, puis abbé, tu vois on est guidé!"
Ils étaient sur un chemin caillouteux qui montait à travers un bois. On leur avait dit qu'à la fin du bois, ils verraient une lumière, et que c'était là...
dimanche 27 décembre 2009
Départ dans la nuit
- Alors chéri, tu nous as trouvé quelque chose? lui cria sa femme en finissant de préparer leur valise.
- Rien pour l'instant, tout a l'air complet, j'ai peur que l'on roule toute la nuit...
- Cherche encore, je me sens fatiguée et je ne voudrais pas passer la nuit dehors!
Il refit le trajet sur l'ordi et cliqua sur tous les hôtels qui s'affichaient, mais tous étaient déjà complets. Incroyable. Il commençait à s'inquièter et se demandait que faire. Il ne voulait pas alerter Marie qui avait besoin de repos.
- Ecoute, partons, nous trouverons bien quelque chose en route. J'ai fait le plein de sens, et je suis sur que si on fait confiance, notre bonne étoile nous guidera.
- Tu sais Jo, depuis mon rêve prémonitoire, je ne m'inquiète pas. Quoiqu'il arrive, ou n'arrive pas, c'est absolument ce qu'il nous convient. Sur le moment on ne comprend pas toujours, mais après, nous en rirons, car le sens nous sera plus clair.
- Oui, tu as raison. et puisque nous ne savons pas où dormir, laissons notre porte ouverte, au cas ou quelqu'un serait dans le même cas.
La nuit était noire, il y avait du monde sur la route, mais partir en vacances, même fatigués, leur donnait une nouvelle énergie qui les aidait à vaincre ces dernières difficultés.
Joseph conduisait prudemment. Il était plus à l'aise avec une herminette qu'avec un volant. Petit à petit les autres voitures se firent rares. Marie dormait et la solitude du silence l'envahit...
jeudi 24 décembre 2009
mercredi 23 décembre 2009
C'est demain la veille...
Nous sommes donc la veille de la veillée!
La veillée c'est la période entre le repas du soir et le coucher.
La veille c'est ne pas dormir, c'est en fait retarder le fait d'aller dormir, faire des efforts envers notre besoin de se reposer.
mardi 22 décembre 2009
lundi 21 décembre 2009
samedi 19 décembre 2009
Silence
jeudi 17 décembre 2009
Mourir
Ai-je peur de mourir?
Certains disent : "J'ai bien vécu, je peux mourir!"
Si je regarde vraiment, la seule vraie peur que j'ai c'est de ne pas avoir bien vécu.
Qui m'empêche alors de prendre la décision : "A partir de maintenant je décide de bien vivre!"
Vivre...
Qu'est-ce qui m'empêche de vivre?
Mes peurs, mes doutes, mes faiblesses.
OK. Je m'en occupe, ou je m'en préoccupe.
Je ne rêve plus à ce que j'aimerais être ou vivre.
Je fais juste en sorte de reconnaître et réparer les maillons faibles qui empêchent à la chaîne toute entière de faire ce que certains maillons aimeraient.
J'apprend à soigner ma dignité, qui commence par le respect de ma petitesse.
Et si je meurs en chemin, je sais que j'aurais tenté une part du difficile.
mardi 15 décembre 2009
Le Toumelin
En toute discrétion.
lundi 14 décembre 2009
Cheminer
dimanche 13 décembre 2009
samedi 12 décembre 2009
GupaJuhe
vendredi 11 décembre 2009
Kundun
Kundun est un film de Martin Scorcese retraçant la vie du XIV° Dalai Lama jusqu'à ce qu'il quitte le Tibet.
Le mot Kundun est attribué au Dalai Lama et signifie : Présence.
jeudi 10 décembre 2009
Pourquoi pas?
mercredi 9 décembre 2009
Crise d'identité
On veut bien faire fabriquer là où la main d'oeuvre n'est pas chère, profiter de conditions de travail plus que difficiles, mais ne pas voir trop d'étrangers chez nous.
On veut bien continuer de piquer les richesses des pays pauvres, mais pas qu'ils viennent chercher un semblant de travail ici.
Bref les riches veulent le beurre et l'argent du beurre, comme toujours, et les très riches continuent de planquer leur fric en toute impunité... Tandis que les apeurés continuent d'élever des murs!
De toute façon, débat ou pas débat, les hommes les plus ouverts commencent à se dire citoyens du monde. Et puis cette recherche d'identité nationale, c'est pour quoi au juste? On peut se sentir tellement plus proches de gens qui vivent les mêmes choses que nous, quelle que soit leur couleur de peau ou leur appartenance ethnique.
Bien sur, on a des racines, on est né quelque part, ça laisse des traces.
Mais le but, le grand but, n'est-il pas la désidentification à quoique ce soit?
Si on n'est plus attaché à quelque idée que ce soit, il n'y a plus débat!
Bon c'est pas demain la veille...
mardi 8 décembre 2009
lundi 7 décembre 2009
Copenhague
A quand le sommet mondial de l'intérieurement?
En fait de sommet c'est plutôt un point de départ, car tout reste à faire. D'abord se mettre d'accord, puis passer aux actes, faire comprendre la démarche aux habitants des pays concernés, et se retrousser les manches. Parce qu'il faut faire face à l'inertie des habitudes, des comportements, des désirs exagérés, du tout pour moi d'abord.
Quelque part il faut se serrer la ceinture pour viser un meilleur plus tard, dont on n'est même pas sur. Est-ce que cela pourra résister à la facilité de l'égoisme?
On commence à changer quand ça fait trop mal de continuer dans l'inconscience.
A titre individuel, comme à titre sociétal ou mondial.
Je n'entends pas parler de remise en cause du fonctionnement humain basé sur la puissance de l'avoir. Alors que peut-on en attendre?
Changer intérieurement est difficile.
D'abord une prise de conscience, comprendre, puis agir. Pas agir de temps en temps, mais de plus en plus souvent. En un mot persévérer, même quand une partie de nous n'en a pas envie.
Ne pas s'attendre à un miracle un jour, ne pas croire que ça va se faire tout seul. Non, juste y revenir sans cesse, tout en acceptant de chuter parfois.
Je lisais hier soir un passage de Durkheim où il disait que tirer à l'arc 1000 fois, ou tout autre exercice de vigilance, ce n'était rien, c'est le faire 100 000 fois qui apporte un effet!
Sans commentaires...
dimanche 6 décembre 2009
Ressentir
"Quand il y a ressenti, il n'y a pas pensée. La sensibilité brûle la pensée."
C'est important de le reconnaître car c'est un moyen de revenir le plus souvent possible au ressenti. Le ressenti physique, mais aussi le ressenti de ce qui se passe en nous.
Hier je coupais les branches d'un arbre, d'abord sur un tabouret, puis pour finir, perché sur l'arbre. Cela demande beaucoup d'attention : bien scier, se tenir en équilibre, retenir la branche, etc... autant d'actions qui suscitent le corps et qui évitent de penser. Le travail manuel est un bon moyen, il me semble, de penser moins et d'être plus dans le présent. On peut ressentir la tension des muscles, l'agilité de ses mains, de son corps, ou la fatigue, l'acuité du regard,... autant d'aspects qu'un métier, où la tête fonctionne seule, n'offre pas.
Et c'est libérateur.
Hier soir : soirée tango. Je suis devenu accro!
Petit à petit les pas sont enregistrés dans le corps. Parfois je peux sentir qu'il n'y a plus que la musique qui guide le rythme au corps, dans lequel il se laisse aller. Cela devient un mouvement de vie où penser n'a jamais existé. Et si la partenaire est dans la même dynamique, il n'y a plus deux danseurs, mais un couple évoluant au son du bandonéon. Plusieurs fois j'ai fait l'expèrience que si l'un se met à parler, quelque chose est rompu, ou l'erreur de pas arrive. Etre présent et apprendre à se taire n'est pas si simple. C'est pourtant le seul moyen de ressentir.
Cela me fait penser au roller, ou à ces sports de glisse. A un moment il y a une évidence à la vie qui s'écoule en nous dans une fluidité au delà de tous les mots.
Juste le goût du ressenti dans une absence d'effort quelconque...
Demandez aux surfeurs...
samedi 5 décembre 2009
Solitaire sur le chemin (fin)
Enfin, quand les choses deviendront très dures, n'oublions pas que tout le monde est déjà passé par là, indépendamment de sa race, de sa couleur, de sa situation sociale, de ses croyances, ou de sa culture.
Paolo Coelho "Comme le fleuve qui coule"
vendredi 4 décembre 2009
Solitaire sur le chemin (suite)
Il est nécessaire d'aimer, parce que nous sommes aimés par Dieu.
La conscience de la mort est nécessaire, pour bien comprendre la vie.
Il est nécessaire de lutter pour nous développer, mais sans nous laisser illusionner par le pouvoir qui vient avec le développement, car nous savons qu'il ne vaut rien.
Enfin il faut accepter que notre âme, bien qu'elle soit éternelle, est en ce moment prisonnière dans la toile du temps, avec ses opportunités et ses limites; ainsi, dans notre course cycliste solitaire, nous devons agir comme si nous avions le temps, faire notre possible pour valoriser chaque seconde, nous reposer quand c'est nécessaire, mais toujours continuer vers la Lumière divine, sans nous laisser incommoder par les moments d'angoisse.
Ces Quatre Forces ne peuvent être traitées comme des problèmes à résoudre, car elles sont au delà de tout contrôle. Nous devons les accepter, et les laisser nous enseigner ce qu'il nous faut apprendre.
(à suivre)
Paulo Coehlo (Comme le fleuve qui coule)
jeudi 3 décembre 2009
Solitaire sur le chemin
Au début de la course, nous sommes ensemble, partageant camaraderie et enthousiasme. Mais à mesure que la course se développe, la joie initiale fait place aux vrais défis : la fatigue, la monotonie, les doutes sur nos capacités. Nous constatons que certains amis ont déjà abandonné au fond de leur coeur. Ils courent encore, mais seulement parce qu'ils ne peuvent pas s'arrêter au milieu de la route. Ils forment un groupe de plus en plus nombreux, ils pédalent tous près de la voiture des secours - qu'on appelle aussi Routine - où ils causent entre eux, accomplissant leurs obligations, mais oublient les beautés et les défis de la route.
Nous finissons par prendre nos distances avec eux; alors nous sommes obligés d'affronter la solitude, les surprises dans les virages inconnus, les problèmes avec la bicyclette. Et à un moment donné, après quelques chutes sans personne près de nous pour nous aider, nous nous demandons finalement si tous ces efforts valent la peine.
Paulo Coehlo (à suivre)
Vous avez dit paix
Pour qu'il y ait la paix entre les nations, les villes ne doivent pas se soulever l'une contre l'autre.
Pour qu'il y ait la paix entre les villes, les voisins doivent se comprendre.
Pour qu'il y ait la paix entre les voisins, il faut que l'harmonie règne au foyer.
Pour qu'il y ait la paix chez soi, il faut la trouver dans son propre coeur.
Lao Tseu
mercredi 2 décembre 2009
En pleine guerre
Pour passer le temps, ils commencèrent à parler de ce qu'ils aimeraient manger. Chacun annonça son plat préféré, puis vint le tour de Rui.
"J'aimerais manger une pomme", dit-il, sachant qu'il était impossible de trouver des fruits à cause du rationnement.
A ce moment précis, on entendit un bruit. Et une belle pomme, brillante, succulente, entra en roulant dans la salle et s'arrêta devant lui!
Plus tard, Rui découvrit que l'une des filles qui vivaient dans cette maison était sortie pour chercher des fruits au marché noir. En montant l'escalier à son retour, elle s'était cognée et était tombée; le sac de pomme qu'elle avait acheté s'était ouvert, et l'une d'elles avait roulé à l'intérieur de la salle.
Coincidence? Eh bien, ce serait un mot très pauvre pour expliquer cette histoire.
Paulo Coelho "Le fleuve qui coule"
mardi 1 décembre 2009
une histoire de Sioux
- Tiens, j'entends un grillon!
Son ami s'étonne.
- Un grillon? Laisse tomber, mon vieux, tu rêves. Entendre un grillon à New York, dans ce vacarme?
- Attends, dit l'autre.
Il va droit à l'angle d'un mur. Dans une fente de béton poussent des touffes d'herbe grise. Il se penche, puis s'en revient. Au creux de sa main, un grillon.
- Alors ça, bafouille l'ami, abasourdi, c'est incroyable. Une ouïe fine à ce point là, c'est un truc de sorcier ou quoi?
- Pas du tout, répond le Sioux. Chacun entend ce qui l'habite et ce qui importe dans sa vie. Facile à démontrer. Regarde.
Il sort quelques sous de sa poche et les jette sur le trottoir. Tintements brefs, légers, fugaces. Dans la bousculade autour d'eux, tandis que les voitures, au feu du carrefour, klaxonnent, démarrent, rugissent, dix, quinze têtes se retournent et cherchent de l'oeil, un instant, ces pièces de monnaie qui viennent de tomber.
- Voilà, c'est tout, dit le Sioux.
Henri Gougaud
(envoyé par Marie)
lundi 30 novembre 2009
Loup
Au moment où les "grands" de ce monde vont essayer de calmer leur faim de loup, un film d'un amoureux de la nature sauvage montre son amour des loups, les vrais, ceux qui ne font que tuer pour manger, selon les lois éternelles de la nature...
samedi 28 novembre 2009
Tellement humain
Dis-moi si tu n'as vécu que des choses belles, merveilleuses, qui te faisaient côtoyer les étoiles et vivre pleinement?
Quand tu es dans l'un, te souviens-tu de l'autre?
Vouloir que souffrance cesse est tellement humain.
Désirer que le bonheur dure est tellement humain.
Mais quand l'insupportable est là, que tu en veuilles à la vie que c'est à toi que cela arrive,
Et quand le bonheur déborde, que ton coeur éclate à ne plus pouvoir contenir,
Qu'est-ce qui est le plus fort?
Tes plaintes ou tes remerciements?
vendredi 27 novembre 2009
jeudi 26 novembre 2009
Moteur, on tourne...
Cette invention qui appelle à se complexifier, qui permet de faire tout sans plus rien faire, ou si peu, qui se cache derrière tout ce qui passe entre nos mains, ou presque...
Cette invention qui finit par nous rendre dépendant, paresseux, qui nargue le temps, nous fait oublier l'effort, le contact avec les éléments...
Cette invention qui permet la machine, qui a rendu notre monde mécanique, qui nous fait ressembler à des automates, qui nous fait fonctionner si machinalement...
J'arrête là, c'est facile. C'est toujours une question d'équilibre.
Moteur est lié au mot mouvoir du latin movere, motus.
Le sens est mouvement bien sur. En latin sont associés : motor, mobilis, momentum, motivus, et des composés avec des préfixes : amovere, emovere, commovere, promovere...
En français il y a énormément des mots associés à cette idée de mouvement :
Mouvoir, mouvant, émouvoir, émouvant, émotion, promouvoir.
Meuble (un terrain meuble est l'inverse d'un terrain mouvant), qui a donné immeuble, ameublir, et meuble au sens de mobilier. Mais aussi meute, émeute (émoi), mutin (porté à la révolte).
Tous les mots qui contiennent motion : commotion, locomotion, promotion, promoteur, émotion.
Puis moteur et ses dérivés, motrice, moto.
Motif, motivation. Enfin mobile et donc immobile, automobile... Et puis moment.
On peut dire que le mouvement nous éloigne forcément de quelque chose, ne serait-ce que de l'immobilité. Vous voyez que ça va loin (c'est normal puisqu'on s'éloigne)!
Et si on s'éloigne, il faudra bien revenir. Mais revenir où?
Peut-on jamais revenir?
Ne vaut-il pas mieux rester avec le mouvement?
Ne serait-ce qu'un moment?
Immobile...
mercredi 25 novembre 2009
Jésus à l'école
lundi 23 novembre 2009
mardi 17 novembre 2009
André Comte Sponville parle du temps
Si vous avez un peu de temps, vous découvrirez ne pas en avoir perdu en l'écoutant.
Vous pouvez sauter la première minute de présentation.
Kyudo
Ce qui émanait de ce vieil homme, de sa présence, avec son arc qui l'avait accompagné toute sa vie, suffisait pour toucher celui qui regarde en son Etre. Il lui suffisait d'être là, rien de plus que d'être là."
Durkheim
lundi 16 novembre 2009
Concours de présence
dimanche 15 novembre 2009
de JCC à JC, mais pas Jésus Christ!
"Parfois j'ouvre ces livres au hasard et lis une page, et j'essaie de mettre en relation ce que je lis et ce que je vis. Souvent il y a une réponse, une corrélation." Ce ne sont pas ses termes exacts, mais c'est l'esprit.
J'aime beaucoup ce genre de jeux, et la vie m'en fait profiter.
Il y a quelques jours j'écrivais des posts sur les pyramides. Je suis tombé juste après sur un reportage à propos d'un architecte ayant tout arrêté pour se consacrer aux mystères de la construction des pyramides. Il a découvert, sur une intuition de son père, des choses que personnes n'avaient vues jusqu'à présent, qui offrent de nouvelles perspectives de compréhension. Je vais sur internet et découvre bien sur plein d'infos à son sujet. Hier après midi, dans la librairie d'occases ou je me rends occasionnellement, je trouve un livre de cet architecte sur le sujet!
En fait je trouve deux autres livres qui m'intéressent. N'ayant pas d'argent devant moi en ce moment, je dois faire un choix. Ce sera "Les leçons de Durckheim" de Jacques Castermane.
Comment peut-on se débarrasser d'un livre comme celui là?
Il nous explique dés le départ comment il rentre en relation avec Graf Durckheim. Une suite de hasard... C'est la vie qui a été le chercher à certains moments.
Pendant les vacances de la Toussaint, il rentre, uniquement parce qu'il pleut, dans une librairie. Il découvre un livre sur le Hara, mot qu'il connaissait à travers l'aikido qu'il pratiquait assidument, mais pas son auteur : Graf Durckheim. Il se met à lire. Quarante quatre pages avant que le libraire lui indique qu'il va fermer! Ce sera son livre de chevet.
La manière dont il va rencontrer Durckheim est encore du même ordre : un pur hasard. Une phrase anodine avec une cliente, un an et demi plus tard, et il apprendra sa venue.
La rencontre fut à la hauteur de ce qu'il ressentait au tréfonds de son être.
C'est le maître allemand qui lui propose de venir à Rütte.
Il s'y rendra deux ans jour pour jour après avoir découvert ce premier livre, c'est à dire le week end de la Toussaint.
La Toussaint c'est la fête des morts, et symboliquement ce n'est sans doute pas anodin que de démarrer cette aventure d'une éventuelle mort à soi même à un tel moment!
J'ai un peu de retard sur le calendrier puisque c'était il ya 15 jours. Mais la rencontre avec le précieux n'a pas d'heure. Et je remercie le ciel qu'une personne se soit débarrassée d'un tel livre.
samedi 14 novembre 2009
Jean Claude Carrière
Il disait aussi que rien n'est jamais acquis, que c'est toujours fragile.
mardi 10 novembre 2009
Donner jusqu'au bout
A la fin, pauvre parmi les pauvres, que dis-je, misérable, après avoir subi les infamies de l'esclavage, de l'injustice, alors qu'il n'y a plus rien à manger, les habits déchirés, sâle, il y a à côté de cette femme qui a vu tant de choses difficiles, un bébé qui pleure et qui n'est pas le sien.
Elle, qui a tout perdu, le prend alors dans ses bras et lui donne le sein...
C'est l'image qui m'est restée. Alors qu'il n'y a plus rien à attendre, elle donne quand même son sein.
A propos des pyramides
lundi 9 novembre 2009
Une histoire de pierres
dimanche 8 novembre 2009
Architecture organique
vendredi 6 novembre 2009
Architecture organique
L'architecture organique a été initiée par Rudolph Steiner.
La forme informe!
jeudi 5 novembre 2009
Hongrie 89
mardi 3 novembre 2009
Impressions au musée...
Je n'avais jamais visité le musée d'Orsay... Voilà qui est fait depuis ce week end.
On y trouve plusieurs impressionnistes dont Van Gogh, mais pour ceux qui apprécient cet artiste torturé mais si sensible, allez voir ses toiles à Amsterdam.
C'est passionnant de découvrir combien d'artistes à la fin du dix neuvième siècle révolutionnèrent la peinture. Il me semble que l'on passe d'une période où tout semble figé sur les toiles à un monde où la vie apparait vraiment, avec le mouvement, les couleurs vibrantes, les variations du temps, les gens de tous les jours, l'expression d'un ressenti...
Par contre, ce qui m'impressionna, ce fut le nombre de gens avec un appareil photo. Je pensais que c'était interdit. J'ai vraiment découvert l'esclavage que confère cet appareil.
L'immense majorité de ces gens prenant ces toiles célèbres en photo, regardaient à peine ces oeuvres alors qu'ils étaient devant.
Ils se plantent devant, de façon souvent irrespectueuse, et mettent en boite, certains allant jusqu'à se faire prendre en photo devant la toile!
Le pire c'est quand une personne prend un tableau et que une ou deux autres attendent pour regarder la photo ensuite. Le reste, le vrai, ne les intéresse même pas. C'est tragique.
Je comprends que l'on prenne des photos, mais en prenant aussi son temps pour observer les peintures, cela semble la moindre des choses. Surtout que question qualité il vaut mieux acheter un bon livre, ou des reproductions qui sont superbes.
Il y a derrière cette attitude une sorte de dédain de l'artiste, une incapacité à s'arrêter pour sentir ce qu'il a voulu dire, une consommation toujours plus aveugle...
Sans parler de l'ambiance que cela suscite!
Et pourtant Dieu sait si j'aime la photo...
jeudi 29 octobre 2009
tango
Le tango est très varié, en particulier au niveau musical. Dans cette scène de film la musique est de Gotan Project, c'est du tango nuevo.
Si vous regardez bien, vous verrez que c'est elle qui commande, alors que normalement c'est l'homme qui guide la femme dans le Tango. Dans le film elle est prof de danse, mais j'ai l'impression qu'elle a plus de tempérament aussi...
mercredi 28 octobre 2009
Rencontre annoncée
Sans savoir pourquoi, j'ai l'impression que je vais rencontrer quelqu'un que je connais.
On se ballade sur les quais, avant de choisir un restaurant.
Tout d'un coup je dis à Marie : "Il me semble que je connais cet homme!" Il était attablé à quelques mètres, le nez dans un journal, si bien que je n'arrivais pas à voir son visage. Au bout d'un moment, poussé par elle, je m'avançais vers sa table pour le saluer.
C'était bien lui. Skipper d'un bateau, proposant des croisières et de la formation, je l'avais connu il y a deux ans en allant de Brest vers le Portugal.
On se mit à parler.
On aurait pu être dans un autre restaurant, j'aurais pu avoir un autre angle de vue... La vie a fait que cela se combine ainsi.
Je suis toujours étonné de ces pressentiments, de ces coincidences, au delà de tout raisonnement, de toute volonté. D'où ça vient, comment ça marche? Peu importe finalement. Le fait que ça arrive nous relie à un fil invisible de la grande vie, qui passe à travers nous.
mardi 27 octobre 2009
Les Orients de l'Etre
Ca bouge
Dans la première moitié du vingtième siècle, rares étaient les personnes à partir pour l'Asie en quête d'un autre chose que n'offrait plus les religions occidentales.
Après la deuxième guerre mondiale, qui sans doute dans son bouleversement souleva aussi des questions existentielles, on commença à voir des écrits, des témoignages, de personnes qui sont aujourd'hui disparues ou très agées.
L'invasion du Tibet par la Chine provoqua certainement l'expansion du Boudhisme à travers le monde. Si l'Inde attira de nombreux hippies dans les années 60 - 70, il y eut progressivement de vrais chercheurs spirituels, dont certains revinrent après avoir stabilisé un vraie expérience.
Depuis pas mal d'années, on peut découvrir tellement de livres, tellement d'enseignants, tellement de lieux de retraites, que l'on peut dire incontestablement qu'un mouvement est en marche, non seulement bien visible, mais aussi en profondeur.
Bien sur il y a de tout et il faut être exigeant, faire attention.
Cependant avec près de 40 ans de recul, il s'est bien passé quelque chose d'énorme.
Les livres, les rencontres, les guides, les lieux, ne sont plus cachés et difficiles à trouver. Il n'est plus indispensable de prendre un billet pour l'Inde ou le Japon afin de trouver un enseignement traditionnel.
La demande doit être énorme aujourd'hui. Vraiment ça bouge.
Quant à s'y donner complètement, c'est une autre affaire!
lundi 26 octobre 2009
Vivre la dualité
Croire qu'il faut arriver à se détacher peut nous empêcher de faire complètement ou de vivre vraiment les choses. Je l'ai fait.
Il n'y a aucune honte à être ce que l'on est ici et maintenant, au contraire c'est là que tout commence comme dit Pema Chodron.
Etre ce que l'on est peut paraître risqué, ou faire des envieux.
Si on se juge, c'est qu'il y a encore du chemin à faire. Si on a peur du jugement des autres, c'est pareil. On ne peut exister vraiment que pour soi. Nul ne peut savoir ce que l'on est au fond et ce qu'il nous est nécessaire de vivre.
Oser être soi même n'est pas évident. Mais on n'a pas le choix pour avancer.
dimanche 25 octobre 2009
La dualité est partout
samedi 24 octobre 2009
Désir
vendredi 23 octobre 2009
Sans doute chacun de nous a vécu ce moment de dépassement de soi, où l'on a dépassé ses limites habituelles, où l'on rentre dans une nouvelle dimension, qui peut laisser quelques traces. Ce n'est quand même pas si courant.
Le but n'est pas forcément de triompher, mais de s'être dépassé, d'avoir tout donné.
Je parle de ça parce qu'il se passe actuellement la plus grande course de petits bateaux qui existe. Ils font 6,50 m de long. On les appelle les mini 6,50. C'est une taille pour rester plutôt le long des côtes, pas trop loin d'un abri, car dès qu'il y a de la mer cela devient assez scabreux et même impressionnant.
En plus ces bateaux sont très légers et très toilés, ils peuvent donc aller très vite.
Comme ils sont dessinés pour la course, ils sont quand même capables d'affronter du gros temps. Toujours est-il qu'ils traversent l'Atlantique, cette course se nomme la mini transat.
Ils partent de La Rochelle et vont d'abord vers Madère (au large du sud du Portugal). Puis c'est la grande traversée jusqu'à Bahia au Brésil, 20 jours de solitude.
Ces bateaux sont très sophistiqués, il y a pas mal d'innovations, ce qui veut dire pas mal de pépins aussi, de casse, de déconvenue. Le compliqué est fragile!
Cette course, qui a une trentaine d'années, devait permettre à des passionnés de se lancer avec un budget modeste. Au début c'était vrai, et cela bricolait jusqu'au moment du départ. Maintenant cela coûte pas mal d'argent, et il faut des sponsors.
Pour bien se placer il faut bien se préparer, le bateau et le bonhomme. Beaucoup d'efforts, financiers, de travail, d'entrainement, des sacrifices... sur deux ou trois ans!
Alors quand ça casse, quand il faut abandonner, faire demi tour, on peut imaginer la déception.
Certains percutent des billes de bois ou se font attaquer par un requin...
Les tous premiers viennent d'arriver. Lorsqu'on regarde les têtes qu'ils font, c'est extraordinaire, surtout s'ils ont dépassé leurs espérances. Ils ont été au bout, pas seulement traversé l'Atlantique seuls, sans radio, sans savoir où sont les autres, mais traversé le pot au noir (une zone de transition entre les alizés des hémisphères nord et sud où il n'y a pas de vent ou alors des orages très brutaux), ils ont passé des heures à barrer pour gagner jour après jour un peu plus que le voisin (certains ont barré jusqu'à 48 H presque sans dormir avant l'arrivée), mangeant du liophylisé (pour gagner du poids), dormant peu de toute façon, réparant comme ils peuvent quand quelque chose casse, se faisant peur parfois, donnant le maximum...
Ils arrivent avec un visage lavé par les efforts, mais rempli d'une joie indicible.
C'est ça que je trouve extraordinaire, ces efforts démesurés qui amènent à la joie, ce dépassement qui nourrit au delà de tout.
Dès qu'il y en a un qui arrive, celui ou ceux déjà arrivés vont l'accueillir, parce qu'ils savent...
C'est tout simplement beau.