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mardi 23 février 2016

samedi 13 février 2016

N'attendez pas pour vivre

Aquarelle de Ma Anandamayi

J'avais repris le dessin et l'aquarelle, me disant qu'une fois la retraite arrivée j'aurais plus de temps à y consacrer. Je voulais faire une série de portraits de sages (voir Chandra Swami le 29 décembre dans Art). Et puis l'accident a arrêté cette modeste aventure.. Je suis de plus, ou de moins, en train de devenir gaucher... C'est la vie!
Si j'ai un conseil à donner, c'est bien celui-ci : N'attendez pas pour vivre, faites vous plaisir, osez avant qu'il ne soit trop tard!

samedi 6 février 2016

Tout perdre...



Paysage d'hiver de Christine JORDIS (Albin Michel)

Romancière, essayiste, femme de lettres, Christine Jordis est avant tout une aventurière de l'esprit. L'aventure du désertUne vie pour l'impossibleWilliam Blake ou l'infini... Les titres de ses livres trahissent sa passion du voyage intérieur, et aussi de la peinture anglaise. Couronnée par de nombreux prix, membre de plusieurs jurys, notamment du Femina, elle n'est pas assouvie pour autant. Dans Paysage d'hiver, c'est une nouvelle quête qu'elle conte. A la suite de Kim Jeong-hui (1786-1856), elle entraîne le lecteur dans la Corée d'aujourd'hui et d'hier, sur les traces d'un homme qui l'a bouleversée. Ce maître de sagesse coréen est plus connu sous le nom de Chusa.
"Je ne pensais pouvoir jamais m'approcher d'un paysage et d'une culture aussi lointaine", confie Christine Jordis. C'est lors d'un déplacement en Corée que l'écrivain a découvert le lieu d'exil de Kim Jeong-hui. "Cet homme qui fut l'un des plus grands érudits de son siècle a eu une vie atroce de dépouillement, de douleur, de vieillesse et de maladie." Ce calligraphe a connu dans son immense détresse d'exilé, faite de pauvreté et de déshonneur, le seul bonheur de l'art. A partir des caractères chinois il a même créé une écriture spécifiquement coréenne, "faisant tous les jours ses exercices d'écriture comme une prière".
Il faut comprendre ce qu'était la Corée du XIXè siècle - une société extrêmement violente - pour savoir quel grand homme était Chusa. Sur le modèle chinois, ces grands lettrés penseurs, artistes, ascètes, calligraphes, étaient aussi des hommes d'action, des hommes politiques. Menant entre eux des luttes de factions sanglantes - luttes qui ont envoyé Chusa à l'exil. Kim Jeong-hui était issu de la noblesse. Il a gravi tous les échelons jusqu'à atteindre les plus hauts degrés du pouvoir. Il a été ministre de la Justice durant 20 ans. De quoi susciter de nombreuses jalousies...

vendredi 5 février 2016

Sur le chemin de Compostellle



Rencontre avec des "hospitaliers" sur le chemin de Compostelle, des marginaux au coeur d'or...

lundi 1 février 2016

Le chemin de la vie


Le chemin de la vie

par Christiane Singer



De notre conception à notre mort, la vie est conçue comme un chemin d’initiation, un cycle d’expériences successives. La roue qui va tourner son grand tour est à chaque point où son cercle ferré touche le sol à son point de départ. Chaque instant est le début, chaque nouveau jour, chaque nouveau livre, chaque nouvelle rencontre. A chaque moment nous commençons du neuf. […] La vie ne commence de faire mal, très mal, que lorsque nous ne nous laissons pas porter par son courant […]. Retenir le flux de l’existence, c’est oublier que la vie est l’art de la métamorphose. La femme que vous avez devant vous a déjà enterré un enfant, l’enfant qu’elle a été ; joyeux, il chantait et dansait ; puis une adolescente embarrassée de ses jambes. J’ai enterré aussi une jeune femme, une jeune mère. J’ai enterré une femme mûre. Je viens même d’enterrer la femme féconde que j’étais ; c’est-à-dire que je suis entrée dans ma seconde fécondité. Et j’enterrerai cette femme mûrissante que je suis en devenant la femme vieille qui est en moi ; puis la très vieille femme ; puis, la morte et celle qui fera le passage vers l’autre rive. 

Ainsi, chaque fois que j’ai quitté un espace, je suis entrée dans un autre. Ce n’est pas facile. C’est dur de quitter le pays de l’enfance ; c’est dur de quitter le pays de la jeunesse ; c’est dur de quitter l’épanouissement féminin, de quitter la fécondité. D’un pays à l’autre, d’un espace à l’autre, il y a le passage par la mort. Je quitte ce que je connaissais et je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas où j’entre. Traiter ce passage comme s’il allait de soi ? Bien sûr que non : ce serait légèreté. Mais, puisque plusieurs fois déjà j’ai fait l’expérience qu’en quittant un " pays " j’entrais dans un autre d’une égale richesse sinon d’une plus grande richesse, pourquoi donc hésiterais-je devant la vieillesse ?