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mercredi 31 janvier 2024

Combien de pensées par jour?

Vous savez le nom de ces fleurs, j'imagine...

Je suis allé voir sur internet si on abordait le sujet du nombre de pensées journalières que l'on pouvait avoir. J'ai trouvé deux réponses générales à travers plusieurs sites.
Sur les sites de Science et Vie ou de Science et Avenir, des études de psychologues indiquent plus de 6 000 pensées (6 200) par jour.
Si on compte 8 heures de sommeil, cela fait 16 heures de veille, ce qui fait 387 pensées par heure, soit 6,5 pensées à la minute, ce qui voudrait dire que le temps moyen d'une pensée est de 10 secondes environ.
Si je peux me permettre un premier commentaire, cela peut sembler beaucoup et peu à la fois. Une pensée en entrainant une autre cela semble très difficile déjà de définir ou de cerner ce qu'est une pensée et sa durée. Des commentaires entrainent d'autres commentaires et nous font perdre le sujet initial. Il y a des pensées extrêmement courtes qui doivent être de l'ordre de la seconde.

Sur d'autres sites (RIME, Psychologie), d'autres chercheurs évoquent 60 000 pensées par jour.
En faisant le même calcul, on obtient 3 750 pensées par heure et 62 à la minute, soit une pensée par seconde! Autant dire que ça n'arrête pas.
Je lis aussi que le professeur Daniel Amen (ça ne s'invente pas) de Californie aurait démontré que 80 % des pensées étaient négatives (48 000) et 95 % étaient les mêmes que la veille.
Ces études ont été faites sur des centaines de personnes que je vais qualifier de communes. Je veux dire par là que si on fait le même genre d'études avec des personnes pratiquant la méditation depuis plusieurs années, ou l'observation de soi, les résultats vont forcément changer.

La pratique de la vigilance permet de prendre du recul, d'observer ce qui se passe en nous et à l'extérieur. Ce travail (passivement actif comme disait Swami Prajnanpad) permet de ne plus alimenter le mental, qui va donc progressivement baisser d'intensité. Le silence entrainant le silence, on devient de moins en moins troublé ou emporté aussi bien par le monde extérieur que par celui de nos pensées.
Un exercice qui peut nous montrer nos limites, ou notre potentiel, consiste à se brancher exclusivement sur notre respiration : J'inspire, je sens l'air qui rentre, je ne fais que sentir l'air, rien d'autre, sans forcer, puis j'expire, je laisse sortir l'air, il n'y a que l'air, je suis l'inspir, je suis l'expir. Si on est totalement présent à ce mouvement naturel, il n'y a pas de pensées, et si on déconnecte on recommence dès que possible. On peut essayer une minute pour voir. Combien je tiens? Ne pas juger, on rentre encore dans les pensées, juste essayer et voir ce qui se passe. Le but n'est pas d'arriver à un résultat, quelqu'il soit, mais de prendre conscience.

Les pensées viennent de ce que l'on vit, entre autres, je ne parle pas des peurs, des traumas, mais du quotidien; essayons de mettre le plus de qualité dans ce qui nous entoure et nous nourrit (fréquentations, discussions, informations, lectures, etc...). 

dimanche 28 janvier 2024

Pour une naissance sans violence - Frédérick Leboyer

Au début de mes études la vie m'a fait rencontrer plusieurs personnes dans un cheminement dont je n'avais pas encore conscience, en particulier un étudiant en médecine qui m'initia au végétarisme, aux idées de Rudolf Steiner, et à la démarche de Frédéric Leboyer. Son livre "Pour une naissance sans violence" est sorti en 1973 et cet ami me le prêta. J'ai été très touché par ce livre tellement ça me semblait évident, naturel et simple. Quelque temps après nous sommes allés écouter Leboyer en conférence à Paris devant un parterre d'étudiants en médecine. Il montra le film qu'il avait fait sur la naissance, et exposa sa pratique, suite à son cheminement personnel en Inde auprès de Swami Prajnanpad (gourou de plusieurs français dont Arnaud Desjardins). 

Son propos était de maintenir autant que possible l'ambiance qu'avait connu le foetus dans le ventre de sa mère, au moment de sa naissance. Il a vécu 9 mois dans le noir, le quasi silence sinon les battements du coeur de la mère, l'aqueux, la douceur, la respiration par le cordon, bref un univers complètement différent de l'après naissance. La naissance classique, à l'époque, c'était : on sortait le bébé, on le tenait par les pieds, on lui tapotait les fesses, on coupait le cordon, faisant exploser les alvéoles pulmonaires qui n'avaient jamais fonctionné, d'où les cris (entre autres), il passait de la nuit à la lumière froide d'une salle d'hôpital, on le posait sur une table dure, etc... Il proposait la douceur, le contact, mettre d'abord le bébé sur la mère, pour qu'il retrouve le bruit du coeur, attendre que la respiration se fasse naturellement, puis ensuite couper le cordon...

A ma grande surprise il y eut beaucoup de réactions négatives de la part de ces étudiants qui étaient éduqués dans la non prise en considération du bébé en tant qu'être vivant (hyper) sensible. Je ne comprenais pas leur manque de conscience à ce sujet. Au bout d'un moment, Frédéric Leboyer, qui était resté d'un calme olympien tout du long, ayant compris qu'on ne fait pas changer d'avis des gens obtus et agressifs, clôtura la conférence. Son attitude calme et respectueuse m'ébranla. Comment faisait-il pour rester lui-même, tranquille, patient, non perturbé par ces ignorants imbéciles? C'était la première fois que je voyais un être dont je sentais une telle qualité. J'avais commencé à lire les livres d'Arnaud Desjardins, mais ne l'avais pas encore rencontré.

Dans sa démarche auprès de Swamiji, Leboyer revécut sa naissance, avec des forceps, ce qui l'aida d'autant mieux à comprendre le processus. Je suis aussi né avec des forceps, et ai revécu ma naissance. Ceci explique cela...
Cet ami vécut avec sa femme la naissance de leur première fille à la maison avec une sage femme pratiquant cette méthode.
Quelques années plus tard j'eus la chance d'assister à la naissance de notre fils dans l'eau, avec un médecin qui proposait ce type d'accouchement dans un hôpital. Lumière tamisée, musique douce à laquelle on avait habitué le bébé, pose sur le ventre de sa mère, grand calme, pas un pleur...
   

Il a été à l'initiative d'un autre regard sur la naissance et d'un changement dans la pratique auprès de certains collègues dans le monde. Il a aussi fait des films sur le sujet.
Frédéric Leboyer a écrit une bonne douzaine de livres pour partager et transmettre ce qu'il a reçu de l'Inde. Le plus connu est "Pour une naissance sans violence", mais il y a aussi "Shantala" sur le massage des bébés, "L'art du souffle", etc... Il a écrit des livres de poésie et sur son expérience avec Swami Prajnanpad. 




samedi 27 janvier 2024

jeudi 25 janvier 2024

Du personnel à l'impersonnel

 Le développement personnel a connu un succès fou depuis les années 70, d'abord aux USA, puis en Europe, ou en Europe d'abord si on l'associe à la psychanalyse. C'est une démarche essentielle pour apprendre à mieux se connaître, dépasser ses peurs et vivre son potentiel. En un mot : oser! 
C'est certainement nécessaire dans le questionnement de soi qui peut conduire à la spiritualité. Le risque étant de rester au niveau de l'ego. On va mieux, c'est déjà énorme, mais on restera toujours dans la dualité du j'aime - je n'aime pas, pour faire simple, et donc de la dépendance. Si on est encore insatisfait, si on cherche autre chose, si on a un pressentiment d'un "au de-là de", la démarche devient toute autre. 
Il ne s'agit plus de développer ce qui est du niveau de la personne, ni même développer quoi que ce soit. L'ego aime développer, grandir, se prendre au sérieux, devenir quelqu'un, mais en agissant ainsi il se conforte, ce qui n'est pas le but. Il n'y a pas un super ego qui bénéficie d'une réussite totale, ou qui est libre et s'en réjouit. On peut le lire, l'entendre, mais sans le comprendre vraiment, car c'est de l'ordre de l'expérience. 


Mais alors c'est quoi cette expérience, ce passage de l'autre côté? Pas d'inquiétude, pas d'empressement, ça viendra quand ça viendra. Ce n'est pas de l'ordre de la réussite, comme un examen, c'est de l'ordre de l'abandon total, du lâcher, du non-vouloir. Je ne veux rien pour moi, ou plutôt il n'y a plus rien en moi qui demande ou veut quelque chose. Ce qui arrive arrive et je ne discute pas. Une absence de je en fait, pour discuter, d'où le terme utilisé "d'impersonnel". Il y a eu un épuisement de l'ego en quelque sorte, avec de moins en moins de désirs, et de moins en moins d'identification. C'est subtil, ce n'est pas nous qui décidons, ça se fait. Un jour le je disparaîtra, peut être, ou peut être pas, c'est ok. 
Avoir un OUI d'avance comme dit Daniel Morin.

Je recommande le blog https://eveilimpersonnel.blogspot.com/ pour aller plus loin, et si vous ne le connaissez pas.

samedi 20 janvier 2024

Dire OUI

Dans beaucoup d'enseignements, une des bases est d'apprendre à voir, à reconnaître et de dire Oui, Amen, Que ta volonté soit faite, Inch Allah (si Dieu le veut).
Dire Oui, c'est être complètement d'accord avec ce qui est. Cela est évident quand ce qui est correspond à ce que l'on aime. Il n'y a aucun effort, voire aucune présence au début du chemin, c'est du pur automatisme
entre notre fonctionnement et ce qui arrive. C'est juste une attirance, on ne décide pas d'aimer telle ou telle chose, c'est déjà là, en nous. Par exemple certains hommes préfèrent les blondes, d'autres les brunes, ou bien le sucré ou le salé, ou le vert ou le rouge... Il a pu se passer quelque chose dans la petite enfance, ou avant, qui a fait que, mais on n'a pas décidé un jour d'aimer ou de ne pas aimer telle ou telle chose.

Apprendre à dire Oui n'est pas évident du tout car on ne voit rien au début, on ne voit pas comment on fonctionne, on a aucun recul sur nous même, il y a juste action - réaction. Il faut déjà reconnaître cet aspect : il n'y a personne qui dirige! 
Ensuite, lorsque la vigilance commence à s'installer, on commence à freiner notre mécanicité, à voir tout ce à quoi on dit Non. On développe l'observateur en nous, le disciple pourrait-on dire. Le but n'est pas de dire Oui, c'est impossible, mais de voir en nous comment ça se passe, et d'être au fur et à mesure de plus en plus d'accord avec ce comment. C'est cela, passer du sommeil à l'éveil. C'est inévitablement progressif.
Les mécanismes en jeu sont trop puissants pour être modifiés en un instant, c'est ainsi, c'est la vie. Tout est la vie, nous ne sommes pas indépendants de la vie qui nous dépasse.

Dire oui n'est pas si facile, c'est lié à notre ego. L'ego n'est pas dans le compromis, il est très binaire au début : j'aime, je n'aime pas. Avec le temps le recul s'installe, et donc le calme, la tolérance, l'écoute, la compassion (comme disent les Bouddhistes Tibétains). C'est parce que l'ego diminue que le Oui s'installe.
On va sentir qu'il n'y a personne pour dire Oui, il n'y a plus que "C'est". Le "Oui à ce qui est" devient évidence car il n'y a plus personne pour discuter quoi que ce soit.


Je ne vois rien de moi-même
Je découvre que je ne vois rien
Je prends du temps pour apprendre à voir
Je quitte progressivement le sommeil
Je refuse de moins en moins ce qui arrive
Je suis de plus en plus ouvert
Je ne cherche plus l'excitation du monde extérieur
Je suis dans la compagnie de ce qui n'est plus moi
Dans le silence du coeur apaisé

jeudi 18 janvier 2024

Esclave du portable

 Il y a toujours des expositions à Paris, et mon fils, qui a la fibre artistique, m'avait averti de certaines comme celles sur Modigliani, Van Gogh, Rothko, entre autres... Il y a aussi Berthe Morisot à Marmottan.
J'ai un petit avantage, j'ai une carte d'handicapé, ce qui veut dire Entée gratuite dans les musées publics, avec un accompagnateur en plus, et passage prioritaire ce qui évite de faire la queue. L'air de rien on peut gagner une à deux heures selon les endroits.

Le musée d'Orsay propose une expo sur la dernière année de Van Gogh à Auvers sur Oise en 1890.
Qui ne connaît pas Van Gogh aujourd'hui? Personne en tout cas à son époque! Cet homme à la sensibilité exacerbée, au talent fulgurant, n'a malheureusement pas été reconnu, à en pleurer de désespoir. J'ai étudié son thème et on voit une créativité folle, mais aucune reconnaissance sociale. Comme quoi on n'échappe pas à sa destinée. 

A l'intérieur du musée, pour rentrer dans les salles de l'expo, une queue de près d'une heure environ. Je passe évidemment sans attendre. A l'intérieur pas mal de monde aussi. Il y a deux spectacles : les tableaux de l'artiste, et les gens. C'est amusant de voir le comportement de certains, parfaitement égoïstes, se mettant devant et gênant les autres, ou prenant des photos... 
Bien sûr il n'est pas interdit de prendre des photos, mais c'est tout ce qu'il y a autour qui m'a surpris. Déjà les photos ne seront pas aussi bonnes que celles d'un bon livre. Qu'en feront-ils ensuite, les garder en mémoire et les voir sur un écran de téléphone, les rentrer dans l'ordi et les classer? Perso je préfère feuilleter un livre d'art, c'est une autre ambiance.
Mais il y a mieux, ceux qui font des selfies avec le tableau en arrière plan! Je n'y aurai pas pensé, mais à mon âge je suis très limité. Le meilleur pour la fin : celui qui se met devant le tableau, prend la photo, reste devant mais regarde la photo, puis passe au tableau suivant sans même le regarder!
Voila la triste réalité de ces gens accrochés à leur portable, devenus tellement dépendants qu'ils en ont quitté le monde réel. Faire la queue pour ça? Quelle régression!

Van Gogh a peint son dernier tableau "Les racines" le matin du 29 juillet 1890 avant de se tirer une balle dans l'après midi. Un tableau particulier, torturé, dont je ressentais le malaise...


Champ de blé sous un ciel orageux

lundi 1 janvier 2024

Il y a bon et bon

 La langue française utilise beaucoup le mot bon, pas seulement le premier de l'an pour souhaiter la bonne année. Chaque jour on dit bonjour à tous ceux que l'on est amené à fréquenter, et même bonne journée quand on se dit au revoir. Quand on dit se lever de bonne heure, est-ce que cela sous entend qu'il y a des mauvaises heures pour se lever. Le soir on se souhaite une bonne soirée, le bonsoir, un bonne nuit, dors bien, fais de beaux rêves... Il y a du bon partout dans nos vies : bon travail ou travaille bien, bon appétit, bonne digestion, bonne sieste, bon repos, bon voyage, bonnes vacances, bonne santé... On dit aussi bonhomme, bonhomie, bonne femme, sans parler de la "bonne" (à tout faire) qui a donné boniche.

Bon a bien sûr donné bonté, et aussi bonbon (ce doit être la seule langue à répéter le mot bon).

A un autre niveau bon ou bonne signifie conséquent comme dire de quelqu'un qu'il lui faudrait une bonne claque, un bon coup, et même une bonne guerre au niveau géopolitique. 

Il y a aussi le bon dieu, et les bondieuseries...

Sans oublier bonheur qui devrait être le lot de tous à en croire tous ces souhaits à longueur de journée. Et bien non! Ca ne marche pas comme ça...

Bonne lecture...