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dimanche 29 janvier 2012

samedi 28 janvier 2012

la honte

"La honte n'a pas pour fondement une faute que nous aurions commise, mais l'humiliation que nous éprouvons à être ce que nous sommes sans l'avoir choisi, et la sensation insupportable que cette humiliation est visible de tous."
Milan Kundera

vendredi 27 janvier 2012

Ma pomme

Il y a pomme et pomme

La pomme est pleine de symboles.

Le premier nous renvoie à l'histoire d'Adam et Eve dans la Génèse, où Eve offre à ce dernier un fruit venant d'un arbre dit défendu. Arbre représentant la connaissance du bien et du mal, c'est à dire la dualité. Il n'est pas mentionné que c'est un pommier.
Il se trouve que pommier vient de pomus en latin désignant tous les arbres fruitiers aux fruits ronds et charnus. Le mot venant lui même du latin classique malus qui vient du grec mèlon. Par contre malus signifie aussi mal.
Vraisemblablement cela fut récupéré par l'église qui associa le mal à la pomme, et à la femme, puisque Eve, sous l'impulsion du serpent, donc du diable, en offrit à Adam.
La pomme est alors associée à la chute d'Adam et Eve, c'est à dire au fait qu'ils aient quitté le jardin d'Eden, le paradis, pour travailler durement sur la terre.
La bible dit, dans la traduction courante, qu'Adam répondit à Dieu que ce n'était pas de sa faute mais celle d'Eve, elle même rejetant la faute sur le serpent. Le mal est doublement fait, ai-je envie de dire. Les représentations en peinture vont véhiculer cette image clairement sexiste. Le fait que la bible parle de nudité ensuite, mais ça demande explication, ajoute à la culpabilité qui va s'y relier, en particulier envers la sexualité.
La pomme représente aussi  l'amour, associée à Aphrodite, déesse de l'amour, qui la reçut de Dyonysos qui l'aurait crée pour elle dans la mythologie grecque. Il y a la pomme de la discorde avec Eris, à l'origine de la guerre de Troie.
On trouve aussi la pomme dans les douze travaux d'Héraklès avec la cueillette des pommes d'or du jardin des Hespérydes.
La pomme est considérée comme un élément érotique. Sa forme ronde peut rappeler le sein de la femme, et sa découpe verticale représente (en gardant la queue) les sexes masculin (avec les bourses), et féminin (la vulve). Par contre si on découpe la pomme dans le sens horizontal, on voit une étoile à 5 branches, toute aussi symbolique et universelle.
 
Croquer la pomme fait allusion à une relation sexuelle, le ver est dans la pomme est une image parlante, on associe aussi la pomme à la tête...
Sans oublier l'histoire de Blanche Neige à qui la sorcière fait manger une pomme empoisonnée (conte éminemment symbolique).
Enfin Newton qui découvrit la loi de la gravité en regardant une pomme tomber du pommier sous lequel il se reposait.
On peut dire qu'au fil des siècles la pomme est plus connotée que tous les autres fruits.

Vous savez sans doute que New York est surnommé "the big apple", la grande pomme, sans  que l'explication se rapporte pour cela à ce que l'on vient de dire. Mais il est évident que le symbole universel profite à celle qui fut considérée comme capitale du monde.

Encore plus proche : Apple, vous connaissez? Le fameux logo emblématique de la marque informatique de Steve Jobs. D'où sort l'idée du logo?
Il fut inventé par Ronald Wayne (l'un des 3 co-fondateurs), et représente Isaac Newton justement.
Ce premier logo dura peu de temps et fut remplacé par la fameuse pomme colorée pour devenir celle que l'on voit aujourd'hui. Il parait que le morceau croqué est pour éviter de la confondre avec une tomate!
Je trouve cela très fort en tout cas, car cela fait tellement de symboles en un simple dessin. Ne serait-ce que les couleurs de l'arc en ciel (ou presque). Puis le logo n'a plus besoin que d'un simple contour pour se faire connaître. 
On peut lire que le logo est associé au mathématicien anglais Alan Turing qui inventa les programmes et la science informatique. Ce dernier, homosexuel, fut condamné à la castration chimique (quelle époque!), et mourut empoisonné (ou suicide) au cyanure injecté dans une pomme. Décidément! Mais ce n'est pas la raison du choix du logo.

mardi 24 janvier 2012

A propos d'oser


"Etre libre, c'est se libérer de Papa, Maman, de l'argent, et du sexe."

Contrôler


"- Tout va bien?
- Oui, je contrôle la situation!"

Quelle situation? Il y a contrôle et contrôle.
Pour conduire sa voiture, il vaut mieux contrôler. Certains accidents sont des pertes de contrôle. Une autre forme de contrôle est une vérification, comme contrôler la voiture avant de faire un long voyage.
Mais le contrôle de l'autre, vous connaissez? La vérification que l'autre agit comme je l'entends ou comme j'espère fortement. Ou le contrôle dans le domaine professionnel. C'est une prise de pouvoir. On veut gérer avec cette notion de toute puissance derrière. C'est une espèce de système policier. Dans les ex pays communistes, c'était ça. Tout le monde était surveillé.

Et nous mêmes? Y a-t-il un contrôle qui s'exerce sur nous? Un grand général en chef qui empêche les dérapages, les prises de liberté intempestives, les excès de toutes sortes, ou même un petit écart de conduite...
Qui gère, qui commande, qui décide, à notre insu ou avec notre accord?
Ces deux mots que sont : empêcher et permettre.
Si on n'a vécu que l'empêchement dans son enfance, comment vivre le permettre (le père - maître)?
Est-ce que la vie se contrôle? Le débordement de la jeunesse, la naissance de la sexualité, l'attirance vers le sexe opposé, la désir de reconnaissance, la fatigue de l'excès... La respiration, l'attente, la déconvenue...

Quelles barrières ne se met-on pas, inconsciemment, pour rester dans la norme de l'acceptable, de ce qui se fait, de la normalité, pour être comme tout le monde, plutôt que de vivre son unicité!
Beaucoup ne voient même pas ces barrières. D'autres commencent à les entrevoir, mais il y a de telles peurs derrière. Oser le dépassement de ses propres restrictions peut être un défi majeur. Quitte à passer par l'acceptation de ses limites.
Il ne s'agit pas de devenir incontrôlable même si parfois un petit coup de folie peut être libérateur ("je ne sais pas ce qui m'a pris!").

Quitter le contrôle, c'est faire confiance au vivant. 
Qu'est-ce qui pousse l'enfant à marcher après tant de tentatives et de chutes, sinon l'appel du debout? Où s'arrête le debout? Notre "Lève toi et marche"!
Apprendre à voir qui contrôle et découvrir son potentiel d'autorisation, voilà un sacré programme.
S'autoriser, authorize en anglais, c'est devenir l'auteur de sa vie (author). Plus on s'autorise, plus on autorise à son entourage.

Contrôler : en ancien français contrerole, du latin contrarotulum, formé de contra : contre et rotula (rouleau) qui vient de rota (roue). Rota vient de la racine indo-européenne ret(h) qui signifie : tourner, courir.
Il y a donc bien deux sens au mot contrôle : la vérification nécessaire et "ce qui contre la roue ou le déroulement naturel des choses". On pourrait dire le fait d'aller à contre courant.
Permettre passe par oser.

Ici la tour de contrôle : "On vous donne la permission!"

OK, je décolle...

lundi 23 janvier 2012

Salutations au désert

- Oyy-ik ?
-  alher gas
- Ma  tole ?
- alher gas.
- Mani agiwan ?
- Alher gas, tanemmert
- Mani eddaz ?
- agôdeya i yalla
- Mani bararan ?
- Alher gas.
- Mani esamed?
- Alher gas.
- Mani awezlu?
- Alher gas.
- Isalan ?
- Alher, wer egarat
- Awed eseger
- Tanemmert.
- Aman da
- Tanemmert.

- Comment vas-tu ?
- La paix seulement.
- Comment vas-tu ?
- La paix seulement.
- Et le campement ?
- La paix seulement, merci.
- Et la fatigue ?
- Je remercie Dieu.
- Comment vont les enfants ?
- La paix seulement.
- Et le froid ?
- La paix seulement.
- Et le voyage ?
- La paix seulement.
- Quelles nouvelles ?
- La paix, il n’y a rien eu.
- Assieds-toi !
- Merci.
- Voilà de l’eau !
- Merci.

Les salutations
Elles sont un rituel. 
On ne se serre pas la main,
Mais on se touche du bout des doigts.

dimanche 22 janvier 2012

Michel Onfray


Vendredi soir je suis allé écouter Michel Onfray.
Je l'ai déjà entendu plusieurs fois dans les médias, mais je voulais le voir de près, le sentir... La librairie qui le reçoit offre une salle assez grande, mais même avec 1 quart d'heure d'avance, c'était déjà complet, y compris les places debout. On nous dirige dans une partie de la librairie où il y a une retransmission par haut parleurs. Et là aussi il y a déjà du monde. Je n'ai jamais vu ça encore. Frayer avec Onfray donne chaud...

Il vient pour parler de son dernier ouvrage : "L'ordre libertaire, la vie philosophique d'Albert Camus".
Il a découvert Camus très jeune (L'homme révolté), "le James Dean de la philosophie", "Révolté sans être révolutionnaire" il a aussitôt ressenti de la sympathie pour lui.
D’autres affinités ont joué : « Un père ouvrier agricole, une mère femme de ménage, le fait de ne pas être parisien, de ne pas être normalien, ni agrégé, de ne faire partie d’aucune tribu germano-pratine, de ne pas être apprécié par le petit milieu intellectuel, la fidélité au peuple », énumère-t-il, « tout cela a joué mais aussi qu’il ait été un homme seul. Il a été très insulté, très méprisé sans se laisser intimider ».
 Il explique l'attitude des philosophes institutionnels qui disent pompeusement ce qu'ils pensent, mais ne vivent pas du tout ce qu'ils disent, voire mentent carrément, ainsi de Sartre, qui a tout fait pour écarter Camus d'une vraie reconnaissance. Mais ils parlent aussi de certains philosophes contemporains, qui au nom de la liberté pour tous prônent la violence et les massacres nécessaires!
Il montre à l'opposé ceux qui vivent ce qu'ils disent, parfois rejetés par les salons mondains ou les médias qui préfèrent le brillant. Ainsi Camus, dont je ne savais rien, né dans le petit peuple, qui refusait tout compromis lié à la violence, s'inspirant sans doute des actions de Gandhi, et pratiquant ce que sa conscience lui imposait.
Onfray parlant de Gandhi, qui l'eut cru? Mais c'est sans doute son aspect politique!

Michel Onfray se reconnait dans cet ordre libertaire auquel fait allusion Camus finalement. Il respecte l'humain en premier, et défend le petit. Ainsi l'université populaire de Caen qu'il mène depuis 10 ans, où il partage son savoir et sa "contre histoire de la philosophie". Surdoué, d'une intelligence rare, une force de travail inimaginable (il a déjà écrit 60 ouvrages), il reprend les choses une à une en démontant ce qui est faux pour faire surgir la vérité. Ainsi il y a la philosophie, les penseurs, et il y a les hommes. Qui sont les hommes? Qu'est-il plus intéressant d'être finalement? Un fonctionnaire qui s'arrête de philosopher à la retraite, ou un homme que son amour de la philosophie, et de la recherche du sens, de la vérité, transforme et qui s'y consacre jusqu'au bout de sa vie?

Déboulonner les systèmes, casser les mythes, s'appellent t-ils Freud, n'est-ce pas la dénonciation du faux comme dit Yvan Amar, tuer le Bouddha comme disent les Bouddhistes, ou vérifier toute supposée croyance?
Les faits, seulement les faits, voilà une attitude scientifique qui me rappelle quelqu'un...
Bien sur on n'est pas encore au niveau de l'être, mais il ne cherche pas la facilité, et ne s'attire pas que des amis, au contraire, en remettant en cause le facilement admis.
Je l'ai senti profondément humaniste dans son respect pour l'homme, tout en dénonçant le dénonçable.
Qui sait où sa réflexion le conduira?
Pour ceux que ça intéresse : http://mo.michelonfray.fr/

vendredi 20 janvier 2012

L'arbre de Noêl

J'ai reçu ce matin ce joli cadeau d'Italie. 
Voici la traduction, car il vous est adressé aussi.

Toi, 
Qui ne dis pas 
Seigneur,
Si en ce Noêl 
Je fais un bel arbre
 Au sein de mon coeur,
Et j'y accroche
 Au lieu de cadeaux,
 Le nom de tous mes amis :
Les amis lointains
 Et ceux qui sont proches,
Les anciens et les nouveaux,
Ceux que je vois chaque jour,
Et ceux que je vois rarement,
Ceux dont je me souviens toujours,
Et ceux que j'oublie parfois,
Ceux qui sont constants, et les autres,
Ceux que, sans le vouloir, j'ai fait souffrir,
Et ceux qui, sans le vouloir, m'ont fait souffrir,
Ceux que je connais en profondeur,
Et ceux que je connais à peine,
Ceux qui me doivent peu,
Et ceux à qui je dois beaucoup,
Mes amis simples et mes amis importants,
Le nom de tous ceux qui sont passés dans ma vie.

Un arbre avec des racines très profondes,
Pour que leurs noms ne sortent jamais de mon coeur,
Un arbre aux branches très grandes,
Pour que les nouveaux noms venus de par le monde,
S'unissent à ceux déjà existants,
Un arbre avec une ombre bienfaisante
Afin que notre amitié
Soit un moment de repos
Durant les luttes de la vie.

L'arbre de Noêl

Tu
che
ne dici
SIGNORE se
in questo Natale
faccio un bell’albero
dentro il mio cuore, e ci
attacco, invece dei regali,
i nomi di tutti i miei amici: gli
amici lontani e gli amici vicini, quelli
vecchi e i nuovi, quelli che vedo ogni gior-
no e quelli che vedo di rado, quelli che ricordo
sempre e quelli a volte dimenticati, quelli costanti
e quelli alterni, quelli che, senza volerlo, ho fatto soffrire
e quelli che, senza volerlo, mi hanno fatto soffrire, quelli che
conosco profondamente e quelli che conosco appena, quelli che mi
devono poco e quelli ai quali devo molto, i miei amici semplici ed i miei
amici importanti, i nomi di tutti quanti sono passati nella mia vita.


Un albero con radici
molto profonde, perché
i loro nomi non escano
mai dal mio cuore; un
albero dai rami molto
grandi, perché i nuovi
nomi venuti da tutto il
mondo si uniscano ai già
esistenti, un albero con
un’ombra molto gradevole
affinché la nostra amicizia,
sia un momento di riposo
durante le lotte della vita

jeudi 19 janvier 2012

Que sais-je de l'autre?

Ce week end, chez une amie psychothérapeute, je lisais quelques passages du dernier livre de John Wellwood : "Parfait amour, imparfait bonheur". Il cite plusieurs fois Swami Prajnanpad et Arnaud Desjardins. A un moment une citation d'A.D. dit à peu près ceci : Même des tyrans comme Staline, Hitler ou Saddam Hussein ont des raisons d'agir comme ils l'ont fait. Si l'on comprend la loi de cause à effet, tout a une cause et donc une explication.
Cela semble très difficile à entendre, à accepter, mais il n'y a aucun pardon possible s'il n'y a pas de compréhension. Et surtout pour soi même.
Car le but c'est bien sur d'apprendre à s'accepter, à s'aimer, en particulier ce que l'on n'aime pas en nous, c'est à dire ses travers, ce que l'on appelle communément ses défauts. D'où la démarche thérapeutique.

Un peu plus tard, une tierce personne citait le cas du comportement policier, raciste, dans un reportage vu à la télé. J'essayais de donner des explications entre la nécessité de la loi et de l'ordre, et le débordement du à l'abus de pouvoir. Un policier n'est pas un moine et ne fait pas le même travail. Il est sans doute lui même pris dans son propre engrenage de violence sous jacente, ou de réaction inconsciente face à ce qu'il a peut être vécu dans sa propre enfance. Sujet épineux qu'il faut analyser cas par cas.
C'est alors que cette amie me fait part d'une étude d'une femme qui s'est attachée à analyser les comportements de ces fameux tyrans au regard de leur enfance.

Ainsi Saddam Hussein qui est né dans une famille misérable n'a pas connu son père, sa mère était autoritaire et son beau père le traitait de "fils de chien" en le réveillant à coups de pied pour qu'il aille garder les bêtes. Il devint solitaire, dur au mal, violent, orgueilleux. Envoyé ensuite chez un oncle, il tuera de plusieurs balles un sous officier qui a dit du mal de cet homme, alors qu'il n'a pas 15 ans. Il est déjà incontrôlable, sans aucune référence morale. Je crois qu'il a aussi perdu des membres de sa famille.

Staline fut battu par un père alcoolique, ainsi que par sa mère. Jeune il lança un poignard à la tête de son père. Elevé dans un milieu pauvre, hanté par les prêtres, traumatisé par la violence, l'insécurité et la méfiance, il était retardé sur le plan émotionnel, incapable de sentiments vrais et hypersensible. Il écrira plus tard, comprenant que les politiques sont rarement normaux (dont sa propre personne) que "l'Histoire est remplie de gens anormaux".

Cela ne veut pas dire que tous les enfants battus, brimés, n'ayant connu aucune marque de reconnaissance deviennent des tyrans ou des monstres. Il y a encore d'autres influences...
Un psy, surtout s'il est sur un chemin d'évolution, aura à même de comprendre ou de déceler des comportements "anormaux". Il peut sembler plus difficile, si l'on est soi même pris entre ses manques et ses demandes, de se voir et donc de voir l'autre, et d'avoir surtout une réponse ajustée.

Apprendre à comprendre pour devenir plus tolérant, puis aimer.
Le livre de John Wellwood s'appelle en anglais : "Perfect Love, Imperfect Relationships : Healing the Wound of the Heart". Il s'agit vraiment de ça : soigner la blessure du coeur. Nos relations et en particulier dans un couple, témoignent bien de l'état de notre coeur et de ses blessures.

mercredi 18 janvier 2012

Tout concorde!


Parti 3 jours, sans nouvelles du monde, je découvre en rentrant le naufrage de ce bateau sur les rochers d'un ilot italien. J'imagine la scène parce que je sais ce que c'est que de raser la côte et de toucher le fond avec la quille. Mais ce que l'on peut faire avec un petit voilier léger à vitesse très moyenne n'a rien de comparable avec ces mastodontes de 7 ou 8 étages pesant des dizaines de milliers de tonnes et ressemblant plus à des immeubles flottants qu'à des bateaux. Même au ralenti l'inertie est telle qu'il faut beaucoup de temps pour s'arrêter ou virer. Je le sais car j'en ai vu de près et croisé en mer. C'est impressionnant!

Alors, si ce qui est dit est vrai, à savoir que pour faire plaisir à un membre d'équipage, ils se sont rapprochés de la côte pour saluer l'endroit dont il est originaire, cela devient pitoyable sinon honteux.
C'est un peu comme ces gens qui suivent la mariée en klaxonnant à tout va, pour que tout le monde sache qu'ils font la fête. Cela fait un peu de bruit mais en général c'est tout. Il y a aussi ceux qui font mine d'écraser un piéton en faisant un écart avec leur voiture. C'est déjà un vrai signe d'imbécilité. Je n'invente pas, cela m'est arrivé alors que je faisais du stop. Il y a aussi ceux qui survolent du plus près qu'ils peuvent la maison où ils habitent avec un avion, au risque de décrocher. Dans le même genre, alors que j'étais en voilier avec des amis, un petit avion a fait un détour et a piqué sur nous, rasant d'assez près le mat, histoire de bien montrer sa toute puissance et de nous faire peur, ce qu'il a réussi d'ailleurs. Donc des connards de ce genre, ou des fous, ça existe vraiment. De là à jouer avec un bateau de croisière qui transporte 4 000 personnes et mesure 2 ou 3 cent mètres de long, il y a un fossé. Et bien non! La preuve.
L'irresponsabilité semble incroyable à ce niveau. Mais chacun joue comme il peut, certains avec leur sexualité débordante, d'autres avec les centrales nucléaires, ou avec des fusils contre les pauvres gens qui réclament un peu plus d'égalité... La folie est partout.

Ce qui est étonnant c'est comment un geste inconsidéré, un écart momentané, peut se transformer si rapidement en catastrophe. Comment des gens qui sont en vacances, s'amusant dans la plus grande insouciance, se retrouvent tout à coup pris dans une panique indescriptible, où la peur de mourir fait  brutalement suite à la joie d'une ambiance de croisière...
Comme quoi tout peut basculer très vite.
Souvenez-vous il y a un an à Fukushima : un tsunami, une vague énorme avec un océan derrière passe par dessus une haute digue et envahit la ville détruisant tout sur son passage, sans parler de la centrale. En quelques minutes, plus rien ne ressemble à avant.
De même la tempête il y a deux ans près de la Rochelle. Il y a eu en même temps une forte tempête, une marée haute exceptionnelle, une histoire de pression atmosphérique qui a augmenté le niveau de la mer, bref un cumul de phénomènes qui ont très peu de chances de se produire ensemble. Mais c'est arrivé. J'avais déjà écrit sur le sujet en disant que l'impossible peut arriver.

Tout se passe comme si les excès de notre monde moderne avaient influencé le propre potentiel de la terre, en plus des comportements de certains.
J'en déduis que tout est possible. Le capitaine qui laisse son bateau frôler les rochers d'une côte pour frimer est comme ces motards ou ces conducteurs de scooters qui roulent sur une roue en pleine ville histoire de montrer ce dont ils sont capables, alors que des voitures roulent en sens inverse tout à fait normalement.
Je ne sais pas s'il y a beaucoup de femmes qui font ça, je ne crois pas.

En entendant cette histoire à la radio hier, j'ai tout de suite pensé au Titanic, au syndrome du Titanic. Nicolas Hulot a écrit un livre où il explique que le Titanic représente le monde moderne qui joue avec le feu jusqu'au dernier moment. Il n'y a aucun risque, continuez à danser, à jouer. "Mais non il n'y a pas de glace, ce n'est pas possible disait le capitaine, allez tout droit, je connais la route". On connaît la suite. Le bateau à double coque, le plus solide qui n'ait jamais été construit, il a coulé lors de son premier voyage.
Toujours plus grand, toujours plus haut, toujours plus fort, toujours plus vite, toujours plus....
Bon, et le prochain, ce sera quoi?

C'était un vendredi 13, en bateau on ne part pas un vendredi, (enfin pour tous ceux qui sont superstitieux), puisque le bateau venait de quitter Civitavecchia. Sacré jour de chance! Et comment s'appelle t-il ce bateau? Le Costa Concordia : la Côte de la Concorde. Je ne crois pas que le mot Concorde soit favorable aux transports de passagers!

mardi 17 janvier 2012

Le difficile exige le meilleur

"Quand deux chemins s'ouvrent à toi, me dit-il, si tu es suffisamment fort, choisis toujours le plus difficile, celui qui extraira le meilleur de toi même."
Shey Tulku (ermite au Dolpo), tiré d'un livre d'Eric Valli.

jeudi 12 janvier 2012

mercredi 11 janvier 2012

Vous avez dit "SOLDES"

Quelle est la différence entre une station service et un ashram?
Il n'y en a pas. 
L'essence n'est pas soldée!

Visible et invisible

Ce matin en allumant le feu et en manipulant le bois, un éclair de compréhension jaillit dans "mon" esprit. Allant chercher des bûches dans le garage, où il faisait froid, je me suis dit : "Ce n'est pas le fait d'isoler qui peut retenir la chaleur, c'est la nature des murs."
Je fais une digression technique.
Il y a deux moyens de sentir la chaleur : par convection ou par rayonnement. La convection chauffe l'air, le rayonnement chauffe les masses, c'est une longueur d'onde. Ainsi, si le soleil chauffait par convection on crèverait de froid sur terre, alors que ses rayons infrarouges traversent l'air froid et réchauffent la terre et les humains. Dans une maison, c'est la masse qui a accumulé la chaleur qui peut rayonner agréablement. Pas d'inertie, il n'y a pas cette sensation, qui n'existe de toute façon pas avec de la convection.
On peut dire que la convection est grossière car cela fait de l'effet tout de suite, cela chauffe l'air. On passe à l'entrée d'un magasin, ouvert sur le froid de l'hiver (comme cela peut se voir parfois), et on sent une grosse bouffée d'air chaud pulsé, mais cela ne réchauffe pas en profondeur. A l'inverse, si vous êtes près d'un feu en hiver dehors, vous allez sentir la chaleur, et si vous vous éloignez alors que la température est à zéro, le rayonnement reçu fonctionne encore parce que votre corps s'est réchauffé dans la profondeur, et vous garderez cette sensation bien plus longtemps. Alors que l'air peut être glacé.

Je me suis dit que le vivant se nourrit plus de l'invisible que du visible.
Prendre quelqu'un dans ses bras est une chose, le regarder avec amour en est une autre. Dire des mots est une chose, les vivre sans les dire en est une autre. L'un n'empêche pas l'autre. Ou parler sans regarder, ou le timbre de la voix. Si la vibration de l'être n'accompagne pas, il n'y a pas grand chose qui passe ou qui restera.

Si on ne vit que sur le mode de l'apparence, notre part de profondeur ne sera pas atteinte, et pourrait rester cachée. Cette part cachée, subtile, se nourrit de ce qui ne se voit pas, comme l'amour qui rayonne sans faire de bruit, comme le parfum d'une fleur qui fait qu'on oublie son apparence, comme la pureté ou la beauté qui font qu'un silence intérieur se crée. C'est notre inertie intérieure qui se met à vibrer à l'unisson.

On a besoin de l'apparence, du grossier, du visible, mais ce qui nous marque est souvent d'un autre ordre. C'est plus le coeur qui a besoin d'être réchauffé, ou nourri tout simplement. Et peut on dire ce qu'est le coeur, car il est prouvé aujourd'hui que ce n'est pas là bien sur que sont ressentis les sentiments

mardi 10 janvier 2012

Oui

Le maître dit au disciple :
- Le chemin c'est être à l'écoute!
- Je suis tout ouïe! répond l'élève.
- Bon.
- Je ouïs!
- C'est bien, mais supprime le je!
- Oui!
- Parfait, reste ainsi...

lundi 9 janvier 2012

Ca se déploie


Un très beau témoignage de sa propre expérience.

samedi 7 janvier 2012

Conversion


Si Jésus dit : "Convertissez-vous", les religions dans l'histoire, et encore maintenant, ont souvent cherché à convertir de force. Mais que signifie ce mot : conversion?

La définition de base, c'est : changer une chose en une autre.

Convertir vient du latin convertere, con - vertere. Vertere signifie : tourner, se retourner, retourner, changer. Con  veut dire avec (cum, com). Convertere, c'est se retourner complètement.
Cela vient de la racine indo-européenne vert ou wel qui signifie : tourner, enrouler, rouler.
Wel a donné heileo en grec (tourner), helix (hélice), hülle en allemand (enveloppe), vola en latin (creux de la main qui sert à envelopper), wall en anglais (mur, c'est à dire ce qui protège, entoure), vulva (vulve), vallus en latin (pallissade).

L'idée est donc quelque chose qui roule d'une part, et un retournement complet d'autre part.
En sanskrit le mot vartayati signifie : il tourne. On peut penser à la roue du Dharma, à la roue de la loi, dans la tradition indienne, à la roue qui tourne et à son axe qui seul est immobile dans le Tao. Mais aussi à la pierre qui est roulée au tombeau du Christ (j'en ai déjà parlé : le lourd, immobile, qui est roulé).
Le retournement n'est pas bien sur le fait de se retourner physiquement et de regarder dans le sens opposé du départ. C'est le fait de tourner son regard vers l'intérieur, vers soi même, comme l'explique si bien Douglas Harding et toute la tradition spirituelle.
Ainsi on ne peut pas convertir qui que ce soit, mais c'est à chacun de faire sa propre conversion. Changer son regard sur le monde du tout au tout. En ce sens la véritable conversion ne peut être que spirituelle.

Parmi tous les mots dérivés de vertere, il faut noter qu'à côté de convertir, on trouve divertir... L'un n'interdit pas l'autre.

vendredi 6 janvier 2012

Hemingway

Celui qui a commencé à vivre plus sérieusement de l'intérieur, 
commence à vivre plus facilement à l'extérieur.

J'ai beaucoup appris en écoutant attentivement.
La plupart des gens ne sont jamais à l'écoute.

Notre temps est le présent,
et ce présent ne finira jamais.

Ernest HEMINGWAY

mercredi 4 janvier 2012

Les deux amis

(C'est la suite d'une histoire dont le dernier épisode remonte au 28 juillet).

Après avoir noté sur cette feuille ce qu'ils avaient pensé être ou ce qu'ils pensaient ne plus être, Isabelle leur demanda de retrouver la personne avec qui ils avaient fait le premier exercice, de reformer le cercle face à face.
- "Avant de vous mettre en mouvement, restez quelques instants en silence en pensant à celui ou celle avec qui vous étiez au début. Puis vous irez le rejoindre silencieusement. Ne parlez pas avant que je vous le dise."
Philippe pensa à Nathalie, au fait qu'en quelques heures un lien comme il n'en avait jamais vécu s'était créée avec une inconnue. Une partie de lui même qu'il ne connaissait pas vraiment avait rencontré quelqu'un sur un mode si inhabituel. C'était attirant et ça lui faisait un peur. C'était un double contact en quelque sorte : celui avec cette part de lui même, qu'il sentait si profonde, et celui avec Nathalie, ou avec sans doute cette même part de Nathalie qu'il pressentait à l'intérieur de lui. Et si on avait tous cette part de profondeur qui serait la même peut être ? Jamais il n'avait ressenti tout ça.

En se retrouvant ils se sourirent. Philippe avait à la fois peur et confiance, un sentiment très étrange à vrai dire. Nathalie était calme, ouverte. Une fois assis, Isabelle leur demanda de regarder l'autre en silence.
- "Regardez sans dévisager. Essayez d'être simple..."
Puis au bout d'un moment, elle proposa de lire à l'autre ce qui était écrit sur son papier.
Il fallut encore quelques instants avant que les langues se délient. Philippe commença. Ne sachant plus vraiment qui il était, il sentait déjà un certain recul sur ce qu'il avait écrit. Il avait confiance en Nathalie. Cette profondeur qu'il côtoyait depuis si peu de temps était rassurante. Elle fit de même.
- "Souvenez-vous de ce que vous avez dit au début de l'exercice. Partagez là dessus".

- "Je ne sais pas du tout où cela me mène, dit Philippe, mais dans ce cadre là, je n'ai pas peur.
- Il en est de même pour moi, répondit-elle.
- Qu'est-ce qui va se passer après, je veux dire demain?
- Oui, ou bien on oublie tout ça, ou alors il faut persévérer dans cet inconnu!
- J'espère qu'elle va proposer une suite.
- Oui, j'imagine que beaucoup veulent poursuivre...
- J'ai l'impression d'être en dehors de la vie. Cela va faire drôle en sortant.
- N'imagine pas tout à l'heure, restons dans ce que l'on vit là, maintenant.
- Oui, mais je ne peux pas m'empêcher d'y penser..."

banc public

Plazza Navone à Rome

mardi 3 janvier 2012

scène de rue

Bière, photo et bronzette.
Il n'y a pas d'âge pour en profiter.

parlant?

Regardez les photos une par une en commençant par le haut.

Les pieds de la femme indiquent un penchement, ceux de l'homme rentrent un peu vers l'intérieur, en particulier celui qui est le plus près d'elle.
Est-ce le poids du sac qui induit la position?

On voit ici que les sacs n'ont pas du tout le même poids.

On voit un emmêlement des corps : la hanche déporté vers l'homme, surplombée par le ventre de ce dernier, accentuant l'effet courbe des corps. Par contre il met la main sur son bras, le saisit même. Est-ce pour la retenir, ou pour l'approcher?

Sa main libre, semble venir protéger sa gorge. 
Est-ce une défense, un repli?
On voit qu'il ne prend pas le bras mais presque l'épaule!
Elle se protège donc au dessus.

Quand on voit sa tête, cela ne reflête pas l'accueil, ni la joie?
Est-elle inquiète? Veut-il la rassurer?

Voici la photo complète.
Je les observais depuis un moment. Ils changeaient de place, parlaient, semblaient attendre quelque chose. Puis à un moment, cela s'est dégagé, j'ai pris la photo. Je la trouve très parlante.
Ce n'est pas un couple, mais...
Que se passe t-il vraiment entre eux?...

lundi 2 janvier 2012

Formes organiques

Après avoir vu le temple de Paestum, je cherchais un endroit pour dormir. Je vis une petite montagne avec une église tout en haut. Attiré, je cherchais la route pour y aller. Le lieu est dédié à La Madonna del Granato. Devant l'église une esplanade dominant la région, avec au loin la mer et le soleil couchant.
Mais juste en bas je découvre les formes organiques d'un jardin avec des plans d'eau. Je demande à quelqu'un ce que c'est, et il me répond que c'est un restaurant. Je me dis que c'est encore une chance incroyable d'avoir vu cette église sur un mont, d'y être allé, puis de découvrir ces formes que je trouve magnifiques. Je redescends pour aller voir. C'est bien un restaurant, haut de gamme, mais qui est retenu pour la soirée pour un mariage. Je m'approche autant qu'il est possible, mais ne peut entrer dans la partie ondulante de ces formes féminines. Je décidais d'y revenir le lendemain matin en espérant pouvoir y entrer.
Je remontais sur l'esplanade pour profiter du coucher de soleil et pique niquer.
Le lendemain je pénétrais discrètement dans les jardins du restaurant, pour prendre quelques photos. Mais comme il fallait s'y attendre, le coup d'oeil de l'ensemble vue d'en haut permettait de mieux apprécier les formes, qu'en étant dans le jardin même.
Il ne doit pas y avoir beaucoup de jardins ou de parcs créés dans ce style, et voilà que la vie m'en fait profiter.

La butte en spirale
L'arrosage du matin, vue la chaleur de la journée.

dimanche 1 janvier 2012

Nouvel élan

Un premier de l'an au matin, il n'y a pas de bruit. C'est agréable. J'imagine que ça roupille, que les ventres lourds des victuailles arrosées repoussent le moment du lever. On fait la fête la nuit, on dort le jour... Chaque année ajoute sa débauche de consommation et de pétards nocturnes. C'est sans doute ce qui est le plus fêté sur la planète. Jouer à finir... Réveillonner....
Le premier matin du premier jour de la nouvelle année, c'est bien là le nouvel éveil, le premier éveillon. Si trop manger fait dormir, il n'y aura pas d'éveil avant la mi journée...

Non, c'est normal de faire la fête, de s'amuser, de trop manger, de ne plus se coucher. Se lâcher un peu, voire beaucoup. Peut être que ça fait plus de bien que beaucoup d'autres choses qui pourraient nous coincer, nous rétrécir. Ne serait-ce que la réalité!
Pas plus tard qu'hier, j'entendais un homme politique disant qu'il se battait contre la réalité. Comme beaucoup de politiques d'ailleurs. Je leur souhaite bonne chance.

Préparons nous, car c'est l'année de tous les possibles. Je ne souhaite rien de particulier, puisque je suis totalement impuissant à quoique ce soit, mais s'il y a une certaine continuité aux évènements, on ne va pas être déçu. Entre tsunami et printemps arabe, entre crise économique et pauvreté grandissante, ce qui est déjà pas mal pour une seule année, nous démarrons celle ci avec des rendez-vous électoraux dans plusieurs pays, et des dettes inimaginables pour certains. C'est quand on n'a rien à perdre que les choses éclatent. 
Quand à la terre, entrée dans un cycle particulier et bien réel, que nous réserve t-elle cette année? Avec à la clé ce fameux 21 décembre 2012. L'année de tous les changements? On verra. 

Je vous souhaite à chacun une année de présence et de conscience.