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vendredi 27 juin 2014

Soyez un avec Dieu


 
Détendez-vous sans paresse
Concentrez-vous sans tension
Percevez sans projeter
Témoignez sans juger
Profitez sans envie
Réfléchissez sans imaginer
Aimez sans conditions
Donnez sans exiger
Recevez sans posséder
Servez sans égoïsme
Défiez sans dominer
Méditez sans identité
Corrigez sans blâmer
Surmontez sans fierté
Riez sans cynisme
Pleurez sans pitié
Affrontez sans haine
Guidez sans supériorité
Soyez sans définition
Vivez sans arrogance
Entrez sans auto-importance
Quittez sans regret
Soyez un avec Dieu
 
Mooji
de la part de Sandra

jeudi 26 juin 2014

Le mythe de la fraternité

J'ai fait pas mal de stop étant jeune ce qui m'a permis de faire de belles rencontres. Amitié de quelques heures et amitié de quelques années. La vie est toujours surprenante.
Depuis quelque temps je me suis inscrit dans un site de covoiturage. C'est plus structuré, mais la vie reste la même avec ses rencontres hasardeuses ou la qualité peut s'exprimer.

Ainsi l'autre jour une femme monte. Au bout de quelque temps la conversation s'engage. Elle va faire un stage à Paris. Disons que c'est lié au développement personnel. Au fil de la conversation elle se livre et dit qu'elle a beaucoup servi Amma depuis de nombreuses années. Auparavant elle demande si je connais Amma. Je lui dis que oui, que je l'ai rencontré il y a 25 ans et l'ai suivi moi même quelque temps. Elle raconte alors son histoire et en particulier un conflit avec une autre personne. Un conflit qui a duré sur plusieurs années. Elle a demandé à s'expliquer avec cette personne. Mais l'autre ne s'est jamais remise en question, et n'a jamais changé d'attitude vis à vis d'elle. Cela était une souffrance pour cette femme, ajouté au fait qu'elle imaginait que les gens qui s'engageaient pour aider auprès d'Amma ne pouvaient avoir des attitudes blessantes et un manque de compréhension tel.
Je lui ai dit que souvent la proximité des sages pouvaient accentuer ou mettre en évidence nos failles.
Elle a longtemps réfléchi avant que d'abandonner son poste de responsabilité, ce qui n'était pas simple puisqu'elle avait passé plus de dix ans à donner de son temps et dormir très peu, sans parler de toute la préparation en amont.
Il y avait un sentiment d'abandon, de déception, de solitude... Elle cherchait un autre lieu, un autre support, pour continuer dans ce qui l'appelait. Sans doute les contacts déjà établis devraient l'aider à grandir. Je lui proposais aussi mes coordonnées au cas où...

Je lui disais que rien ne pouvait garantir une totale sécurité humaine, y compris dans un regroupement autour d'un enseignement dit spirituel. L'amour, la fraternité, sont une pratique qui prend du temps avant que d'être effective et efficace. Tout le monde désire cet amour, cette compréhension, cet élan où le meilleur de l'homme se fait jour. Mais tant que nos propres histoires ne sont pas résolues, nos propres dynamiques inconscientes ne sont pas mises au jour, on n'est pas à l'abri d'un déclencheur de conflit venant de nous même ou venant d'un autre. Si on débute c'est d'autant plus normal, si on est en chemin et que ça éclate, il faut un peu d'humilité pour reconnaître ce fonctionnement qui nous dépasse encore. Cela révèle notre propre état du moment.

L'autre chose est de croire que dans un lieu de retraite, ou auprès d'un guide, tout le monde est gentil, bon, altruiste.... A un moment oui, mais dans la durée c'est autre chose. Vouloir être le premier parmi les tout proches, ou le meilleur à aider, ou simplement savoir donner des ordres ou distribuer des tâches, ou en recevoir, avec la fatigue, la promiscuité.... Ce n'est pas facile. Aider de façon désintéressée est un aboutissement. Ne pas se prendre au sérieux tout en effectuant sa tâche sérieusement, n'est pas si simple. Etre simple n'est pas simple. Combien de fois ai-je raté le coche, ai-je joué un personnage, me suis-je mis en valeur, en ai-je profité de façon plus ou moins subtile? Le groupe est difficile, surtout si on a un poste qui nous met en valeur. Il y a des risques.
Le risque de ne pas être apprécié, d'où un conflit possible, le risque de ne pas être à la hauteur, le risque d'en abuser, le risque de se juger.... Et j'en passe.
Quand tout se passe bien dans une organisation de groupe, c'est absolument magique. Quand au contraire un conflit éclate, cela peut être tragique pour celui qui n'y est pas préparé.

Il n'y a pas de planque spirituelle. Cette envie, inconsciente sans doute, est une faiblesse de notre part, un désir de communion comme celle nostalgique d'avec la mère. Elle est normale si elle est là, mais est à dépasser pour grandir. Où est-il dit qu'il n'y a pas de risque, que l'on sera protégé quelque part? C'est une croyance. Ce simple désir ou cette simple peur nous révèle à nous même. "Le chemin n'est pas pour le lâche" dit Swami Prajananpad. C'est une phrase terrible quand on la soupèse.
Reste le travail sur l'inconscient ou s'abonner à la tolérance totale. Mais il ne faut pas rêver.

Une autre chose c'est que tout peut arriver n'importe où y compris dans ce genre de lieu ou dans une communauté quelconque. Que ce soit un conflit de paroles, des histoires d'argent ou une agression sexuelle. Il y a beaucoup d'histoires qui traînent à droite et à gauche. Des élèves proches peuvent se séparer après la mort du guide pour des histoires d'ego, quand ce n'est pas de son vivant...

Jésus n'a t-il pas été attaqué, raillé, trahi par ses proches, battu, mis à mort?
Devenir simple, innocent, dans le non savoir total, la non demande d'un quelconque résultat, le dernier, le petit.... Mais qui voudrait de ça? Certainement pas l'ego qui s'incruste.

lundi 23 juin 2014

20 alternatives à la punition


Le week end avec Dominic Barter m'a permis de faire de belles rencontres.
Ainsi quelqu'un m'a parlé d'Aletha Solther qui a fait un travail vis à vis des enfants et des bébés en particulier. Son premier livre est : Mon bébé comprend tout, un autre est : Pleurs et colères des enfants et des bébés, enfin : Bien comprendre les besoins de votre enfant.
C'est une psychologue suisse - américaine qui est reconnue pour son travail au sujet du développement émotionnel et de l'éducation des enfants.
Si vous allez sur le site Aware Parenting Institute (http://www.awareparenting.com/vingt.htm), vous trouverez ceci, mais il y a plein d'autres sujets...

20 alternatives à la punition
 
1. Cherchez les besoins profonds de votre enfant.
ex: Donnez des jouets à votre enfant si vous attendez ensemble dans une queue.

2. Donnez de l'information et des explications.
ex: Si votre enfant dessine sur le mur, expliquez-lui pourquoi il faut utiliser du papier.

3. Essayez de reconnaître, de permettre, et d'écouter les émotions sous-jacentes.
ex: Si votre enfant donne des coups à sa petite sœur, encouragez l'aîné à exprimer sa colère et sa jalousie d'une façon non violente. Il aura peut-être besoin de pleurer ou de faire une crise de colère.

4. Modifiez l'environnement.
Ceci est parfois plus facile que de changer l'enfant.
ex: Si votre enfant sort la vaisselle de l'armoire, mettez une serrure.

5. Suggérez une solution alternative qui soit acceptable pour vous.
ex: Si vous ne voulez pas que votre enfant construise un château de coussins dans la salle à manger, il ne suffit pas simplement de l'interdire. Dites-lui où c'est permis.

6. Montrez comment il faut se comporter.
ex: Si votre enfant tire la queue du chat, montrez-lui comment il faut caresser un chat. Les explications verbales ne suffisent pas.

7. Donnez des choix plutôt que des consignes.
Les choix aident les enfants à se sentir puissants, tandis que les consignes engendrent souvent des conflits.
ex: " Est-ce que tu veux te brosser les dents avant de mettre ton pyjama ou après?"

8. Cédez de temps en temps.
ex: "Puisque tu es tellement fatigué ce soir, tu peux te coucher sans te brosser les dents."

9. Préparez votre enfant.
ex: Si vous attendez des invités pour le souper, expliquez à votre enfant comment vous voulez qu'il se comporte. Soyez spécifique.

10. Laissez les conséquences naturelles se produire.
N'essayez pas de sauver votre enfant de toute conséquence désagréable qui résulte de son propre comportement.
ex: Un enfant qui laisse traîner par terre son maillot de bain le trouvera encore mouillé le jour suivant.

11. Communiquez vos propres émotions.
Expliquez à l'enfant l'effet de son comportement sur vous.
ex: "J'en ai vraiment marre et, en plus, ça me fatigue de ramasser ces miettes dans le salon chaque jour."

12. Agissez de façon ferme s'il le faut.
ex: Si votre enfant veut traverser la rue sans vous attendre, tenez sa main fermement quand vous vous promenez (en lui expliquant les dangers).

13. Prenez votre enfant dans les bras.
Un enfant qui agit de façon agressive peut profiter d'une étreinte ferme mais aimante qui lui permettra d'extérioriser ses émotions réprimées par des pleurs libérateurs.

14. Eloignez votre enfant d'une situation conflictuelle et accompagnez-le.
Ecoutez-le, partagez vos propres émotions, prenez-le dans vos bras, et discutez des solutions possibles.

15. Faites des choses ensemble, et utilisez le jeu pour encourager la coopération.
ex: "Faisons semblant d'être les sept nains pendant que nous rangeons cette chambre," "D'abord tu brosses mes dents et puis, après, je brosse les tiennes."

16. Utilisez le rire pour dédramatiser une situation.
ex: Si votre enfant se fâche contre vous, suggérez-lui de vous frapper avec des coussins. Faites semblant d'être faible et d'avoir peur, et tombez par terre, vaincu. Le rire l'aidera à dissiper sa colère et ses sentiments d'impuissance.

17. Faites des négociations et essayez de vous mettre d'accord.
ex: Si vous devez rentrer à la maison et que votre enfant veut rester à la place de jeu, mettez-vous d'accord sur le nombre de fois qu'il peut monter sur le toboggan avant de partir.

18. Discutez des conflits avec votre enfant.
Si un conflit se répète souvent, discutez-en avec votre enfant, expliquez-lui vos propres besoins et sentiments, et invitez-le à vous aider à trouver une solution qui soit acceptable pour tous. Déterminez les règles ensemble. Organisez des conseils de famille.

19. Modifiez vos attentes.
Les petits enfants ressentent des émotions intenses et des besoins très forts. Ils font souvent du bruit et ils sont naturellement curieux, désordonnés, déterminés, impatients, exigeants, créatifs, distraits, anxieux, égocentriques, et pleins d'énergie. Essayez de les accepter tels qu'ils sont.

20. Prenez un moment pour vous.
Si vous vous sentez en colère, sortez de la pièce et faites ce qu'il faut pour retrouver votre calme. (ex : téléphonez à un(e) ami(e), pleurez, criez dans un coussin, méditez, prenez une douche, etc.).
 

vendredi 20 juin 2014

Cercles Restauratifs

 
Cercles Restauratifs
20, 21 et 22 juin avec Dominic Barter
 
Aller ensemble vers le conflit :
Un introduction aux Systèmes Restauratifs
 
Lieu : Espace Madeleine Delbrêl, 20 rue de la Tombe Issoire, 75014 PARIS
(5mn métro St Jacques, RER Denfert Rochereau)
 
Vendredi 20 juin à 19h30 - 22h, Conférence de Dominic Barter
 
Inscrivez-vous si vous êtes intéressé.
 
 

mercredi 18 juin 2014

Ne refuse rien, je m'occupe de tout

Tout s'arrête en un instant.

"C'est plus facile quand tu ne fais plus partie de la course!"
Je viens de lire cette phrase ce matin et elle m'a touché. Derrière son apparence, il y a une profondeur.
J'ai déjà fait part de ma passion pour la mer et la voile. Ce qui m'amène à suivre les courses en bateau sur le net. Il faut être bon, très bon même pour gagner une course, mais il y a aussi le facteur chance.
En ce moment c'est la course en solitaire du Figaro. Quatre étapes de dingues qui durent entre 3 et 4 jours, selon le vent, où les skippers dorment par bribes de dix minutes, un quart d'heure, et sont à la ramasse quand ils terminent l'étape. La fatigue augmentant avec le nombre d'étapes. Il est dit que c'est la course la plus difficile qui existe, et donc la plus belle. Il faut tout donner tout le temps.
Une course en bateau, ce n'est jamais une ligne droite. Il faut savoir où aller au bon moment. C'est tactique, il faut savoir prendre des risques parfois, ou rester sage aussi, il faut s'y connaître en météo, savoir régler le bateau au mieux dans toutes les conditions de mer et de vent. Et les arrivées se suivent de très près, à quelques minutes, voir quelques secondes. Un niveau très élevé, ou une dizaine de marins peut prétendre à la victoire.

Lors de la première étape, alors qu'il était en tête, Yan Eliès voit le mât tomber au passage d'un phare.
Ce n'est pas uniquement le mât qui tombe, ce sont tous ses espoirs de remporter la course qui tombent aussi, puisqu'il est l'un des deux grands favoris, et aussi la possibilité d'égaler le record actuel de remporter par trois fois cette course mythique.
Une fois démâté, ses petits copains le doublent.

Lors du repos avant d'entamer la seconde étape, il récupère un autre mât, des voiles, pour repartir.
Il prend la tête de nouveau, et écrase la concurrence en arrivant premier cette nuit avec une heure d'avance sur le second (ce qui est beaucoup à ce niveau).
Il ne pourra plus gagner cette course, qui comporte quatre étapes, mais il pourra peut être égaler le record d'étapes gagnées sur plusieurs participations. Plus qu'une et ce sera fait, et s'il gagne les deux dernières étapes, il sera le seul à en avoir gagné autant.
Voilà ce qui est de l'esprit course, record, etc...

Tout le monde sait qu'une course, une compétition, engage le mental, qui est bien souvent le plus déterminant. Il faut être fort dans sa tête. Mais il faut aussi être détendu.
"C'est plus facile quand tu ne fais plus partie de la course" signifie donc que cette pression liée à la course n'existe plus, car tu sais que si tu fais des erreurs, tu te les pardonneras plus facilement, puisqu'il n'y a plus d'enjeu, en tout cas absolument plus du même niveau. Le fait qu'il n'y ait plus cette pression amène la détente. Quelqu'un qui est déjà doué, mais détendu en plus, ce qui n'est pas le cas de ses adversaires, est dans un tout autre état d'esprit, une sorte de liberté totale, d'où la remarque que c'est plus facile. Il y a une puissance en devenir.

Peut être avez-vous déjà vécu ça, à un autre niveau. Lorsque l'on se prépare pour quelque chose, et que la vie vient tout casser en quelques secondes, dans son parfait imprévu dont elle a le secret. Une fois la déception passée, on peut se surprendre à être tout d'un coup dans le présent de manière beaucoup plus prégnante. En effet, il n'y a plus la tension vers un but. Lorsque l'on a vraiment dépassé l'abandon du but, une nouvelle liberté survient parce du coup tous les possibles sont ouverts. On devient plus attentif au réel immédiat. Avant aussi, mais on misait sur notre attente d'un seul possible : le but que l'on s'était fixé. On n'imaginait pas autre chose. Peut-on continuer à vivre quand le but s'échappe? Bien sûr que oui, mais en passant par quelles étapes? La seule solution c'est de reconnaître que notre aventure momentanée est morte. Cela va prendre du temps selon notre capacité d'acceptation, mais cela peut se passer vite aussi. Savoir rebondir comme on dit!
Si on se crispe, on arrête l'énergie vitale autour de notre propre histoire. On continue d'imaginer une continuité à quelque chose qui s'est inévitablement arrêté, mal terminé en tout cas. Si on dépasse ce moment, on se ré-ouvre à la vie. La vie qui ne s'arrête jamais. Du coup elle va envoyer quelque chose d'autre. C'est comme une loi.
"Ne refuse rien, je m'occupe de tout" dit la vie en sourdine.
Ne plus faire partie de la course est de cet ordre. C'est abandonner ses enjeux personnels à plus grand que soi. Dans cette détente qui se crée, il y a une très grande confiance toute naturelle dans son savoir faire, et dans la vie tout court. Quand il n'y a plus d'enjeu, tout devient tellement plus facile. C'est alors que l'on devient très bon. Juste la vie qui joue toute seule.
Il faut juste savoir tourner la page au bon moment.... Cela s'apprend progressivement.

jeudi 12 juin 2014

Je me vante, tu te vantes, il se vante....

Ce matin rendez-vous tôt au garage pour une histoire de capot moteur qui ne s'ouvre plus. A sept heures et demi il n'y a que le patron. Le soleil entre en plein dans l'espace d'accueil tout vitré plein est. Une fois la photocopie des papiers faite, je vais vers la voiture récupérer le vélo pour rentrer à la maison. Il arrive, regarde le vélo et me dit :
- Vous l'avez acheté chez Go Sport!
Je réfléchis car je vais plus souvent chez Decathlon, et lui répond oui.
- C'est un bon vélo (VTT), et pour un prix raisonnable.
- Vous connaissez?
Et le voici parti sur le sujet, m'expliquant qu'il avait commencé à suivre des amis avec un VTT du même style, mais qu'il avait du mal à suivre. On lui fait essayer un bon vélo, et ça va déjà mieux.
Puis il me dit qu'ils partent entre copains à la mer (60 km minimum), histoire de se baigner, et retour.
Finalement il m'avoue qu'il s'est acheté un vélo de course tout carbone, et me montre la photo sur son portable. Il me parle réglage de l'axe, de la selle, bref un vrai connaisseur. Il a même fait monter des anti vibrations, conseillé par un ancien coureur, de façon à éviter les petits soubresauts, à cause de ses genoux, comme le font les pros sur Paris Roubaix (pour amortir les pavés).

Voyant que je ne fais pas le poids, je dévie un peu en disant que je fais du roller.
Manque de pot il en fait aussi, ou en a fait en tout cas, avec des super roues grandes comme ça.  Il s'y connait et a besoin de le faire savoir, après tout il est garagiste. Il me parle ballades sur des pistes que je connais, randonnées en club... Je ne suis qu'un vieux loup solitaire et ne fréquente pas les clubs.
- Oui c'est sympa, on discute, ça change de la vie de tous les jours qui n'est pas vraiment marrante. On part le matin à la fraiche...
Je ne répond plus pour ne pas éterniser la discussion.
Je me dis qu'il ne doit pas y avoir beaucoup de personnes à venir en voiture, la laisser, et repartir en vélo. Mais à vrai dire je n'en sais rien. Je me réconforte sur ma forme, c'est tout.

Une fois rentré, avec encore cette conversation, plutôt sympa, en tête, j'imagine un scénario...
- Qu'est-ce que tu as comme zafu pour méditer?
- Oh j'ai toujours mon premier zafu acheté dans une foire écolo, il est un peu usé, mais ça va encore.
- Moi je m'en suis acheté un en soie avec des couches de différentes matières micro respirantes. Je peux te dire que question confort c'est le jour et la nuit. Je ne pourrais plus revenir à la mousse standard! Et puis dessus il y a un OM avec une fleur de lotus, alors ça envoie...


A vrai dire, je n'ai qu'un simple tapis, pour rester au raz des pâquerettes!

mercredi 11 juin 2014

Imaginer plus...

Ce week end, invité chez des amis dans leur nouvelle maison à la campagne, nous discutions à un moment de ce qu'il y aurait en plus qui ne ferait pas de mal.
On parlait d'un "plus" conséquent, genre une bonne somme d'argent histoire de régler quelques désirs lancinants (à chacun de choisir), ou d'améliorer l'ordinaire. On a parlé d'une piscine par exemple.
Je disais que s'il y avait trop de richesse, de confort, le risque était que la conscience pouvait en pâtir, on pouvait se faire avoir par cette richesse, en devenir dépendant, et donc perdre en paix intérieure.
Il me disait que si la conscience était là, cela ne changerait rien.
A vrai dire les deux sont sans doute possible, on ne le saura jamais tant que cela n'arrivera pas.

C'est plutôt poser la question qui montre que l'on était déjà en train de parler d'un manque potentiel.
On était conscient de ça bien sûr, mais c'est tellement facile à un moment de quitter l'appréciation de ce qui est juste là maintenant et de commencer à discuter dans le vide finalement.

Bien souvent on ne voit le plus que par l'avantage qu'il pourrait procurer sur le moment, mais il y a toujours un prix à payer. Plus c'est grand plus cela coûte en entretien, en temps passé, en risques potentiels, en charges diverses, etc...
La vie est inévitablement liée à de la gestion.
Cela voudrait-il dire que moins on a plus ce sera aisé, facile, moins de "soucis"? Pratiquement je dirais oui, sauf inattendu exceptionnel, mais il faut être en accord parfait avec la simplicité de moyens. On peut tout aussi bien être l'esclave du trop simple.
Tout est une question d'état d'esprit. Il faut bien se connaître et bien savoir ce que l'on veut vivre.
Ne pas comparer, ne pas imaginer qu'il manque quelque chose et que si c'était là on serait plus heureux. Sur le moment, oui, mais après que la sensation d'être comblée soit passée....

Autant faire avec ce qu'il y a, et être en accord avec la vie là, tout de suite, puisqu'il n'y a rien d'autre.
Oui mais on peut bien discuter un peu, non?
Voilà bien le risque de parler pour parler et de quitter sans doute la présence...

Il y avait les arbres, les oiseaux, le silence, l'amitié... Une bien belle journée à vrai dire!

mardi 10 juin 2014

Toujours plus haut

 
Cela se passe à Djedda, la deuxième ville d'Arabie saoudite, qui fut transformée en port pour les pèlerins venant à La Mecque (à l'époque de Mahomet).
Le roi Fayd fit construire le plus haut jet d'eau du monde (312 m).
On y trouve aussi le phare le plus haut du monde (133 m).
 
 
Pourquoi pas la plus haute tour du monde? Il y a quelques années, étant allé à Dubaï, j'avais découvert cette tour gigantesque de 828 m de haut, dont j'avais parlé ici même.
Ce n'est quand même pas un petit émirat, qui de plus est dans une situation économique difficile, qui va détenir la tour la plus haute, a du se dire le roi. Nous allons faire une tour deux fois plus haute : 1 600 m! Les ingénieurs, ont dit que vu le poids d'un tel ensemble et les études de sol, il pouvait y avoir un risque au niveau des fondations. OK dit le prince Al Walid Ben Talal, on ne va faire que 1 001 m.
Les travaux ont démarré en décembre dernier. Il y aura 270 pieux à 110 m de profondeur. Durée du chantier : cinq ans. Coût des travaux : environ un milliard d'euros. 59 ascenseurs dont le plus rapide monte de 10 m par seconde, soit 100 m en dix secondes...
Son nom : The Kingdom Tower (La Tour du Royaume)!
 

Impressionnant. Nul doute que les pèlerins en déduirons qu'Allah est encore plus grand! La tour est axée vers La Mecque, dont elle sera la porte d'entrée symbolique.
Un chercheur a constaté que lorsqu'une civilisation commence à construire de plus en plus haut, cela signifie son déclin.
La plus grande hauteur possible signifie la toute puissance, c'est le symbole phallique par excellence.
A propos : Et les femmes dans tout ça?
En Arabie saoudite, les femmes n'ont quasiment aucun droit ni aucune liberté, et sont légalement sous la tutelle des hommes. C'est le seul pays au monde où les femmes ne peuvent pas conduire. Dès leur naissance, elles sont placés sous l'autorité légale d'un homme le "gardien". Il y a une séparation des sexes : la plupart des maisons, banques, universités, ont une entrée séparée pour les hommes et pour les femmes.
Très curieusement c'est à Djedda que l'on trouve le tombeau d'Eve, mythe peut être, mais vu le nombre de pèlerins qui allaient s'y recueillir, on le fit fermer...

Je ne ferais pas de mauvais jeu de mot en disant que l'Islam est la religion qui monte....



lundi 9 juin 2014

La vie

La vie n'a pas d'avis
 
cité par Jean Marc, hier.

samedi 7 juin 2014

Les larmes des anciens ne s'effacent pas comme ça.


La première fois que j'ai entendu parler du Day D, je n'ai pas compris que c'était la même chose que le Jour J, mais en anglais. Je me suis dit : Mais pourquoi traduire J par D? J'ai du rire par la suite de ma bêtise, ou de mon incompréhension passagère.

Je ne viens pas parler de cette guerre épouvantable, de ses millions de morts (entre 60 et 80 millions tous pays confondus : chiffre inimaginable), de cette folie du nazisme, du racisme anti juif, etc....
Hier, j'ai surpris des bribes d'informations à propos de ce soixante dixième anniversaire du débarquement. Entendant cette rencontre improbable entre ces chefs d'état qui n'étaient pas nés à cette époque, et les belles phrases aux mots sans doute milimétrés, je me suis senti touché et avais quelques larmes à l'œil en me rendant à un rendez-vous. Ces élans de fraternité entre des gens responsables que beaucoup d'aspects séparent m'émeut toujours.
Evidemment il y a derrière ces journées des mois de préparation, une montée en puissance qui fait que le côté solennel influence l'émotionnel.

Depuis une semaine les médias multiplient les émissions. Comment ne pas passer à côté? Films, reportages, interview, anecdotes...
Un film sur le débarquement est une chose, des images commentées par des journalistes, ou par des historiens, en est une autre, mais des témoignages vécus par ceux qui y ont participé est vraiment différent. Les premiers moments du débarquement furent une boucherie. Des gosses d'une vingtaine d'années se sont faits mitrailler avant que de commencer à se battre. Hier soir sur Arte, d'anciens soldats témoignaient de ce qu'ils avaient vécu, de ce qu'ils avaient vu, et des images qui ne disparaitront jamais de leur mémoire.

Voir Stallone déguisé en barbouze descendre ses adversaires à coup de rafales automatiques est du petit lait à côté, parce que je n'y crois pas un instant. La tuerie est banalisée à un point que la mort est complètement niée, comme si elle n'existait pas en fait, des successions d'images, une course permanente, qui permet justement d'éviter toute question sur le réel.
Mais voir ces vieillards parler de leurs frères d'armes balayés, déchiquetés, coupés en deux par ces tirs de mitraillettes, sentir leur émotion, voir leurs regards qui se perdent dans un lointain brumeux, alors on sent toute la bêtise de la guerre, l'absurdité de ces massacres, et la souffrance que cela engendre pour des dizaines d'années. On n'est pas manipulé par des images du "bon" et des méchants, avec une histoire inventée qui tombe comme un cheveu sur la soupe.

Cela me rappelle les histoires de tous ces anciens combattants américains qui sont abandonnés par leur gouvernement après avoir combattu au Viet Nam, en Corée, en Irak, en Afghanistan ou ailleurs, et laissés à leur désarroi noyé d'alcool ou de drogue pour oublier les atrocités inoubliables. Comme les jeunes russes, c'est partout la même chose.
Les hommes se battent, obligés, propagandés, les mères pleurent, les rescapés mettent des dizaines d'années avant que d'en parler, et on remet ça dans un pays ou un autre....

Si on montrait des vraies images de la souffrance que la guerre provoque, je suis sûr que cela toucherait plus les gens et que l'on dirait : Assez, c'est insupportable!
Non, on préfère continuer les films de guerre, de destruction, de flics, inventer à qui mieux mieux des jeux vidéos ou le jeu est de détruire toujours plus.
D'un côté de belles paroles de politiques, avec des musées du souvenir, et tout un bling bling coûteux, de l'autre la permission omniprésente de la destruction de la vie élevée en distraction.

Il me semble que préparer la paix devrait commencer par supprimer tout ce suscite la violence, afin de ne pas polluer la conscience des enfants qui ensuite ne savent même pas ce qu'ils font en jouant à la guerre, ce qui commence à l'école. Cela serait une véritable révolution et montrer du courage que d'oser aborder le sujet et interdire tout ce qui a trait à la banalisation de la tuerie organisée. Sans parler du commerce des armes...
Au fait messieurs les présidents, ou députés, quand changerez-vous la Marseillaise pour un chant pacifique et fraternel? Les temps ont changé, au cas où vous ne le sauriez pas!

Du coup je ne crois pas un mot de ces soi disant responsables qui s'apitoient sur les morts pour la liberté ou la démocratie, et leur rendent hommage en grandes pompes.
Les choses ne changeront pas.
Il n'y aura peut être plus de guerre mondiale à cette échelle, mais tant de guerres qui éclatent à droite à gauche, comme on en voit chaque année, qui s'éternisent toujours trop avant un apaisement, pour renaître ensuite ailleurs.

En vérité la violence est la facilité, et témoigne d'une véritable faiblesse, alors que la paix est un combat et demande autrement plus de courage.
Les hommes ignorent ce qu'ils font disaient un certain Jésus, la vie n'est que souffrance constate le Bouddha.

jeudi 5 juin 2014

Réenchanter le monde

 
DEMAIN LE FILM
Financez le film qui réinvente le monde de demain à partir des meilleures solutions d'aujourd'hui!
avec Cyril et Mélanie
 
Beaucoup de choses ont été essayées pour résoudre les crises écologiques et économiques. Et elles n'ont pas vraiment marché. Selon Muhammad Yunnus, prix Nobel de la Paix, le moteur le plus puissant de l'être humain est son désir, et son imagination. Pour lui, il faut aujourd'hui faire des films, raconter des histoires, qui nous donnent envie de construire un autre monde. C'est ce qu'ont décidé de faire Cyril Dion et Mélanie Laurent en mettant bout à bout les solutions que nous connaissons dans tous les domaines pour montrer à quoi notre société pourrait ressembler demain...
 

Pendant 7 ans, Cyril a dirigé Colibris, une ONG qu’il a participé à fonder avecPierre Rabhi et quelques amis. A force de chercher comment faire bouger la société, une évidence s’impose  à lui : si nous voulons donner envie au plus grand nombre de construire un monde meilleur, il faut lui donner un visage. Montrer à quoi il pourrait ressembler et créer l’envie d’y habiter.
 
Annoncer les catastrophes, empiler les désastres écologiques et économiques ne suffit pas à déclencher un sursaut. Nous avons besoin d’imaginer le futur, de le rêver, pour le mettre en œuvre. Et rien n’est plus puissant que le cinéma pour y parvenir. Fin 2010, après la sortie du film de Coline Serreau «Solutions locales pour un désordre global » auquel il a collaboré, il commence à écrire ce qui deviendra DEMAIN.
 
Depuis plusieurs années, Mélanie est engagée auprès d’ONG comme La Fondation Danielle Mitterrand ou Greenpeace avec qui elle s’est beaucoup impliquée contre la surpêche. En 2011, elle rencontre Cyril et participe en 2012 à la campagne « Tous candidats » de Colibris.
 
Entre temps, elle réalise son premier long-métrage « Les Adoptés ». Quelques mois plus tard elle est la narratrice du documentaire « The end of the line » dénonçant l’épuisement des ressources halieutiques. A l’été 2012, Cyril propose à Mélanie de réaliser le film avec lui. Elle accepte sans hésiter. DEMAIN est sur les rails.
 



mercredi 4 juin 2014

sur le sable un oiseau


En face de la dune du Pilat il y a le banc d'Arguin. C'est un ilot sablonneux tout en longueur dont la forme varie chaque année avec les tempêtes et les effets de courant, puisqu'il est situé à l'entrée du vaste bassin d'Arcachon. Il fait environ 4 km à marée haute, et sans doute moitié plus à marée basse, puisque d'autres ilots apparaissent.
Une fois la traversée faite, en canoë, et s'être éloigné de tous ceux qui viennent en bateau, à moteur pour la plupart, il reste le sable pour soi tout seul. Une sorte de désert au milieu de la mer.
Dès qu'il fait beau, et suffisamment chaud, je me dirige vers ce petit paradis.
Dimanche il y avait du vent. Dans ce cas il faut chercher un creux pour se mettre un peu à l'abri. Après avoir été tout au bout de l'île, manger et profiter de la magie du lieu, je suis revenu vers le sable sec afin de retrouver un peu plus de chaleur.
Il y a une zone en réserve ornithologique, mais les oiseaux, qui ne savent pas lire les panneaux, font leurs nids parfois à l'écart. Il m'est déjà arrivé de subir des attaques d'oiseaux qui cherchent à éloigner les passants de la zone où ils nidifient. Là il y en avait deux qui piaillaient en l'air, en particulier un qui descendait au sol, puis marchait, s'envolait de nouveau, bref faisait une manœuvre dont je pouvais imaginer la cause. Je finis par m'arrêter avant les levées de sable où je pensais qu'il y avait des nids.
Au bout d'un moment l'oiseau se rapproche, sur ses pattes, toujours en criant, mais plus espacé, jusqu'à ce que je le vois se poser sur le sable en étalant ses ailes pour bien s'arrondir. Je comprends alors que son nid est là, dans un endroit dégagé. Petit à petit il se calme. Lorsque je suis couché, on ne se voit même pas. Au bout d'un moment je me relève et sors l'appareil photo. il doit être à moins de vingt mètres. Je découvre qu'il y a quatre petits bâtons autour de lui. J'imagine que ce sont des personnes de la réserve qui ont délimité le nid pour le cas où des personnes marcheraient dessus sans s'en apercevoir.
Il est tourné vers moi et me surveille. Si je me relève il se fait entendre, puis se calme. Je sens une communication interne entre lui et moi. Il est évident que je ne m'approcherais pas plus et ne chercherait pas à voir les œufs où une éventuelle portée. Je me demande s'il se dit des choses comme moi je m'en dis. Est-il stressé, un petit peu, moins qu'avant, est-ce que cela évolue? Eprouve t-il quelque chose, ou est-ce juste une mécanique instinctive?
Par deux fois je vois passer des sternes avec un poisson dans le bec, sans doute pour leur progéniture.
Un autre fois c'est une sterne qui va s'attaquer à un plus gros oiseau tout noir. Il est trop loin pour que je puisse le cerner. Je ne sais pas si c'est un corbeau ou un rapace. Le vol est plus lourd que l'oiseau marin. La sterne l'attaque vraiment, les oiseaux virevoltent en perdant de l'altitude, puis ils se séparent. Peut être une affaire de poisson. J'ai déjà vu des oiseaux se piquer la nourriture qui tombe du bec de l'un et est récupéré par un autre...
Le "mien" se tient tranquille. Il s'envolera bien sûr dès que je m'en irais, se mettant à crier.

 

lundi 2 juin 2014

Qui commande?


"Il y a fort longtemps, en des jours oubliés, toutes les parties du corps humain se disputaient l'hégémonie. Chaque membre voulait gouverner. Les combats firent rage. Tour à tour, les candidats s'avancèrent pour prétendre au titre royal. Pas un organe qui ne se jugeât digne du premier rang. La tête proclama que, sans elle, le tout partirait en vrille, que l'anarchie aurait cours et que, décapité, le corps ne survivrait guère. Il y eut bien des adversaires de taille, les pieds par exemple, grâce à qui l'on voyage, mais à peu près tous semblèrent d'accord pour l'élire. Une voix timide, discrète, sourde pour tout dire, se fit soudain entendre : "C'est moi le chef." Ainsi commença l'anus. Inutile de s'attarder sur les railleries qui succédèrent aux propos de l'orgueilleux orifice. Froissé, le malheureux postulant décida de se mettre en grève. Les jours passant, il se bloqua même, progressivement mais sûrement. Alors la tête s'embruma à tel point qu'elle ne pouvait plus tenir les rênes. Elle divaguait à tout-va. L'estomac faisait lui aussi les frais de ce chômage. Bref, hallucinations, aigreurs, nausées... contraignirent l'assemblée unanime à nommer Sire Sphincter maître du corps."

La morale facile, vulgairement malicieuse, de l'histoire? La voici : tous les chefs ne seraient que des... et me voici rassuré sur le terrain de la justice intérieure!

Alexandre Jollien : Le philosophe nu.

dimanche 1 juin 2014