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jeudi 25 juillet 2013

mercredi 24 juillet 2013

Cacher le nu

 Il y a au moins une égalité indéniable chez les humains, c'est sa naissance. Nous naissons tous nus. Certains le restent plus ou moins, plutôt nus dans les pays pauvres et chauds, tandis que d'autres vont petit à petit non seulement être recouverts, mais s'identifier à ce qui les recouvre. Et se cacher aussi d'une certaine façon.
Les habits, le look, l'apparence, le "montrer", le "m'as-tu vu"...  Aujourd'hui où le corps se dénude de plus en plus, peut être une autre façon de se montrer pour se mettre en valeur. Je me cache derrière ce que je montre! Je me fais apprécier par où je peux, car peut être que je me déprécie par ailleurs.
File:Sadu Kathmandu Pashupatinath 2006 Luca Galuzzi.jpg
Il y a nudité et nudité. Celle du corps et celle de l'esprit.
Il y a des sannyasins qui circulent nus en Inde, mais le sont-ils vraiment en eux mêmes? L'habit ne fait pas le moine, est-il dit, mais la nudité n'est pas synonyme de simplicité non plus.
Tout a une valeur signifiante, y compris et peut être surtout en premier lieu les habits et ce que l'on porte sur soi. Car aux habits peuvent s'ajouter un certain nombre d'accessoires, voire de maquillage et autres tatouages. Dans notre période déboussolée, il y en a beaucoup qui se reboussolent avec un signe de référence ou d'appartenance quelconque.
                    
Osho dit que les habits que nous portons ont un sens, et ce pourquoi nous les portons aussi. Il compare les vêtements amples et les vêtements serrés. "Si une personne est tranquille, paisible, elle portera plutôt des vêtements amples, et n'aimera pas ce qui est serré. De l'autre côté les vêtements serrés sont préférés par des personnes troublées, dérangées (disturbed), au tempérament vif, et sexuelles. Ce qui est ample n'est pas fait pour le combat, ce qui serré, étroit, oui. Un moine, un méditant, un sannyasin préfère un habit ample et clair."
Peut être que les cravates et autres boutons de manchettes symbolisent une certaine forme de maîtrise, en tout cas de serrage qui n'est pas loin du "coinçage". Et qu'au contraire l'excès du ample peut signifier une certaine nonchalance. Imaginons le cadre dynamique et le hippie baba cool côte à côte!
Dans quel habit est-ce que je me sens bien? C'est déjà important de vivre en harmonie avec son apparence.
Il y a aussi des obligations. Il est facile d'être rigide dans son laisser aller. Beaucoup moins évident d'être souple dans ses devoirs sociaux.

Dans la tête, comment cela se passe t-il? Où est ma nudité? En suis-je loin?
Une phrase d'Arnaud Desjardins est : "Vous êtes déjà nu sous vos vêtements." Qu'est-ce à dire? Que tout est déjà là, qu'il n'y a qu'à enlever, revenir à sa nudité de base, à l'innocence. C'est là que l'on voit que rester nu n'est pas si simple.
Depuis la naissance et ses multiples recouvrements de tous ordres, revenir à la nudité originelle prend du temps. Une sorte d'effeuillage spirituel....

vendredi 19 juillet 2013

Coucher de soleil






Un petit enfant de trois - quatre ans disait à un autre enfant à côté :
Regarde, le soleil, il va tomber dans l'eau!


Effectivement...


jeudi 18 juillet 2013

Lâcher l'idée du lâcher

comment-lacher-prise

Dans le langage chrétien il est dit que "tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu", ou que "tout est la volonté de Dieu". Ce sont des phrases très fortes, absolues. Vraiment, il ne faut pas juste les lire, mais bien les peser. Il n'est pas dit qu'à ce qui nous arrange, on dit oui, et qu'a ce qui nous dérange on dit non. Le plus grand "dérangement" est la volonté divine. Bien sur nous ne sommes pas obligés d'être en accord avec ces phrases, auquel cas on n'en parle plus. Mais si on est attiré vers l'absolu, quelle que soit l'idée qu'on s'en fait, il faut admettre qu'il n'y a pas d'autre choix. 
On peut aller voir n'importe quel enseignement traditionnel, c'est la même chose : l'abandon, la soumission, l'obéissance, se rendre... Le mot Islam signifie : soumission, reddition, allégeance (à Dieu), et muslim, qui a donné musulman en français, signifie : celui qui se soumet. On connaît aussi le fameux lâcher prise, ou non agir de la tradition taoiste.

L'ego n'est pas fait pour lâcher quoique ce soit. Tant qu'il y a une identification à un aspect de nous même, il est impossible de vivre l'abandon, le lâcher prise, de se soumettre. Une chose est de voir les personnages qui nous composent, d'être en accord avec ça, de ne rien nier, une autre est de les faire vivre consciemment, mais encore une autre chose est de conserver suffisamment de recul pour ne pas se faire prendre par eux.
Plus on avance dans cette connaissance, plus on découvre combien la mécanique est subtile, et combien il faut être vigilant dans les détails. C'est si facile de succomber, de se faire avoir.
Etre en accord avec ce qui est est un jeu permanent qui se joue sur le fil du rasoir.

Il faut que progressivement notre être soit dans une paix qui nous dévore, qui dévore nos tendances à la réaction. On ne décide pas d'accepter, on se rend petit à petit, on se laisse submerger par les eaux de la profondeur, une profondeur qui n'est pas la notre, mais celle qui apparaît comme étant d'elle même, une source à découvrir, qui se voile si on veut la saisir. Dans cette profondeur cachée, il y a une puissance et un paisible que plus rien ne peut troubler. Parfois on y entre, on y goûte, et rien ne peut s'y comparer, tout devient égal, car seul cela demeure présent. Et puis on retombe, on retrouve notre lourdeur habituelle, et l'acceptation devient un labeur. 

Apprendre à abandonner le plus vite possible, pour ne plus vouloir autre chose, pour ne plus engranger de tensions inutiles. Se sentir si petit de se perdre si vite, mais revenir. Il faut que la présence nous frôle de plus en plus. Découvrir la moindre importance de ce qui arrive par rapport à celle de ce contact, d'oser se fondre dans l'invisible confort de ce qui n'est plus touché.
Ne plus chercher un quelconque résultat, à ce qu'une expérience dure, mais rester avec ce plus proche que soi même. Là maintenant, c'est ce qu'il m'est donné de vivre, et cela me suffit. L'avoir en moi se tait, l'être en moi prend la place. Je suis prêt à me laisser manger. Qu'il me prenne...

mercredi 17 juillet 2013

Lui



Sans radio, sans télévision,
Sans mots croisés, sans distractions,
Ah ! que serait grand mon ennui
Si je n'étais pas plein de Lui.

Si même par inadvertance
Ma bouche en forme de baiser
À peine un tantinet s'avance
C'est sur Lui qu'elle va se poser.

Pour qui ne Le connaît qu'un peu
Il y a peur, peine et ennui.
Pour qui sait la règle du jeu,
Tout est baiser d'amour de Lui.

Moine, comment va ton moral ?
Dit en me plaignant le monsieur.
Ma foi, je sens que j'irai mal
Quand n'ira plus bien le bon Dieu.

Moi, je fais tout ce que je veux,
Tout ce qui m'arrive est aubaine,
Car ma volonté et la Sienne
Ne doivent jamais faire deux.

Comme la vie devient exquise,
Quand on voit de tout fait divers
Comme d'une boîte à surprises
Le doigt de Dieu surgir en l'air.

Si mon langage a du mystère
Pour les savants et érudits,
C'est que cet argot-là, le Père
Ne l'a révélé qu'aux petits.

Frère Antoine

lundi 15 juillet 2013

D'où vient l'amour?

Et si toute beauté pure procède de l'amour, d'où vient l'amour, de quelle matière est sa matière, de quelle nature sa surnature? La beauté vient de l'amour. L'amour vient de l'attention. L'attention simple au simple, l'attention humble aux humbles, l'attention vive à toutes vies, et déjà à celle du petit chiot dans son berceau, incapable de se nourrir, incapable de tout, sauf des larmes.

Christian Bobin  "Le Très-Bas".

mercredi 10 juillet 2013

Fait soif!


Entre ombre et soleil, les bouteilles se vident,


et se revendent lors d'une brocante...

lundi 8 juillet 2013

Entre désert et bruit


Grosse chaleur, grand beau temps, c'est décidé, c'est au bord de l'eau que je passerais la journée de dimanche. Je mets le canoë dans le coffre, prépare un pique nique, et prends la route direction la dune du Pyla. Quelque temps plus tard, me voici ramant vers le banc d'Arguin. Il doit y avoir environ deux cent bateaux éparpillés tout du long des îlots de sable. Le désert à une heure d'Arcachon attire de plus en plus de monde, c'est normal.
J'essaie de trouver un coin à l'écart que seul un canoë peut offrir, hormis la marche à pied. Le vent atténue la chaleur et rend l'exposition tenable tout en restant protégé. Les peaux blanches vont souffrir et quelques inconscients rougir.
Côté océan, lors d'une ballade, je vois trois gosses découvrir une énorme méduse. Aussitôt ils prennent du sable pour la cribler de jets. Mais comme ce n'est pas assez, et pour se venger de je ne sais quoi, ils trouvent des coquillages qu'ils lancent à bout portant sur cette pauvre méduse qui ne leur a rien fait. Une jeune fille pubère est avec eux et regarde de loin la méduse, mais sans participer. Je sens une envie de faire mal, de détruire de la part de ces imbéciles de gosses, qui essaient d'entailler la glue transparente de l'animal.
Je me dis que vraiment les garçons portent en eux, avec leurs foutues hormones mâles, une énergie quelque peu mortifère.
Quelque temps plus tard, ces trois garçons se battent dans l'eau à coup de sable mouillé. Qui n'a pas fait ça, avec du sable ou des boules de neige? Un en particulier, et pas le plus grand, est le plus virulent. J'ai vraiment l'impression qu'il cherche à faire mal. La fille, reste toujours à l'écart de ces gesticulations machistes.
En mer le bruit porte. C'est presque en permanence que l'on entend le bruit des moteurs de ces bateaux qui sont incapables d'avancer sans faire de bruit. Que ce soient les jet skis qui font la course entre eux, ou les bateaux plus grands qui font vrombir leurs chevaux histoire de bien montrer combien un homme en a sous le capot et le slibar. A un moment, un bruit d'avion me réveille. Ce n'est qu'une sorte de bateau de course qui fait savoir à tout le monde qu'il est le plus rapide du bassin, et qu'il peut réveiller un mort cinq kilomètres à la ronde. Je serais curieux de savoir quelle voiture il a et comment se comporte ce monsieur lorsqu'il est chez lui.
Le paysage reste grandiose et sauvage, et je nourris mes yeux. Marcher sur le sable reste un de mes grands plaisirs dans ce bas monde. Sentir son corps nu ou presque est comme un luxe dans ce monde si artificiel où l'apparence prédomine.
Le soir une certaine paix s'installe quand peu à peu tout le monde regagne la terre. Resteront le vent, les mouettes et leur dialogue muet face à la mer, et quelques amoureux de la nature qui coucheront à bord de leur embarcation. Je pousse le canoë vers l'eau et pagaie tranquille pour mieux en profiter.
Quelque temps après me voici revenu sur la plage d'où je suis parti. Il se trouve que trois jeunes gens, d'une bonne vingtaine d'années, se jettent aussi du sable en courant. Décidément les mecs me fatiguent et me désolent.
Je me retire sur un point haut pour englober le paysage, et l'ancrer dans ma mémoire, avant que l'envie me tenaille d'y revenir.

dimanche 7 juillet 2013

Visage serein

L'inoubliable, c'est un visage souriant et serein.
Marcel Jouhandeau

vendredi 5 juillet 2013

Etre avec soi même

Etre avec soi même, être dans la présence à soi même... Voilà le programme de la journée. Demain même chose, et ainsi tous les jours. Dire tous les jours c'est déjà tomber dans la durée. Juste là, maintenant.
Je reviens à moi même, présent à ce qui est perçu, à l'extérieur autant qu'à l'intérieur.
Je suis présent à ce qui m'éloigne du présent. Je laisse. Je ne retiens pas.
Et quand je reviens après avoir oublié, c'est OK, je reviens, c'est tout.
Il n'y a que ça.
Tout ce qui m'attire à l'extérieur, ou me repousse, m'éloigne de la présence, car je peux très vite oublier. Rester le même est impossible au début. Voir le changeant en soi, atténuer petit à petit les excès, se rapprocher du centre.
Cette occupation est celle des moines, ou des disciples d'un chemin de transformation.
Se souvenir est la base pour "progresser".
Lorsqu'on apprend à nager, si on s'arrête avant la fin des leçons nécessaires, on ne saura jamais. Barboter n'est pas nager. Lorsque l'on sait nager, on peut nager n'importe où, y compris en pleine mer s'il y a 1 000 m de fond. C'est là, c'est acquis, c'est un réflexe.
Sur le chemin, il faut que cela devienne un réflexe.
Lorsque l'on se penche sur les traditions, on note qu'il y avait divers moyens de se souvenir, basé sur la répétition, la constance. Par exemple le chapelet avec les prières à chaque boule, le mala en Inde qui est la même chose avec un mantra, et bien sur les nombreux temps de prières ou les méditations chez les moines, ou la prière perpétuelle chez les Orthodoxes.

Développer la présence asphyxie le mental d'une certaine manière, c'est à dire tout ce qui nous entraîne dans un imaginaire souvent inconscient et donc d'autant plus puissant. Devenir moins tributaire de l'extérieur, relativiser les choses, ne plus se prendre pour le centre du monde, demande de l'entrainement.
Qu'il pleuve ou que le soleil brille, d'accord, je suis présent à moi même avant tout.
Crise ou pas crise, argent ou pas d'argent, d'accord, je reste dans la présence.
Je ne me sens pas bien, ou je me sens bien, d'accord, je reste présent.
Que puis-je mettre en place pour rester présent le plus possible? Tout en me respectant.
Respect, ouverture, présence...

jeudi 4 juillet 2013

Cette peur qui m'empêche de vivre

Dans un moment de clarté, toutes les souffrances auxquelles vous avez prétendu  se présentent autrement. Lorsqu'on s'imagine être emprisonné, on ne peut qu'imaginer se libérer. On ne peut avoir l'un sans l'autre.
Ce qui m'agresse est un cadeau qui révèle ce qu'il y a de limité en moi. Lorsque j'en prends conscience, je ne fuis plus l'agression. Au contraire : je suis disponible, et je me souhaite tout ce qui pourrait me tourmenter.
Ce que j'imaginais être le pire est exactement ce dont j'ai besoin pour me rendre compte que tout va bien. Maladie, vieillesse, pauvreté, abandon, solitude : ce que je suppose être le plus difficile, ce à quoi je pense ne jamais pouvoir faire face est ce que j'ai besoin d'affronter; c'est mon salut. Tant que je ne le vis pas, je le porte en moi; et cette peur m'empêche de vivre. Tant que j'appréhende la vieillesse, la maladie, la pauvreté, l'abandon, cela me poursuit constamment. Cette angoisse est présente en filigrane dans toutes mes activités. Dès qu'elle s'éveille un peu trop, je me jette dans une nouvelle action pour oublier qu'elle me poursuit. Vient un moment où on est las de fuir ce qui semble terrible, alors on s'ouvre à la toute-possibilité.
Ce qui se présente est ma maturation, c'est ma joie qui me cherche. Tout ce que l'on tente d'éviter, on va le rencontrer. Pour certains c'est difficile à entendre. Mais c'est garanti : tout ce dont on a peur va arriver... A un moment, on n'attend plus : on fait face maintenant.

Eric Baret : De l'Abandon

mercredi 3 juillet 2013

trouvaille


Ecorce trouvée sur les dunes dimanche,
La veille j'avais vu une pièce de théatre amateur avec 2 sorcières...

mardi 2 juillet 2013

couleurs

Falaise à Petra