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samedi 25 mars 2017

Pas de soucis


N’ayant pas de soucis je suis allé dans un grand magasin pour en trouver. Me renseignant pour savoir où ils étaient, j’ai bientôt compris que la plupart des gens en avaient déjà.
- Pourvu qu’il en reste encore, me suis-je dit, le stock est peut-être déjà épuisé !
Je m’approchai du stand intitulé : « Aux cent soucis ». Il y avait du monde. Certains parlaient entre eux, et je saisissais quelques phrases.
- Moi j’en achète pour mon frère, c’est le cadet de mes soucis.
- Je n’ai que des gros soucis, je préférerais en avoir des petits.
A vrai dire je ne savais pas quoi choisir, valait-il mieux commencer par des petits ou des gros? Quelqu’un m’a dit que les petits ne duraient pas longtemps, décidément on vend de la camelote partout, mais que les gros étaient beaucoup plus lourds à porter… Bon je prendrais un sac s’il le faut,  je n’ai pas envie d’investir dans quelque chose qui ne tient pas la distance !
Certains qui avaient déjà beaucoup de soucis, à ce que je comprenais, en voulaient toujours plus, une vraie addiction. Il y a vraiment des égoïstes, me disais-je.
- Pas de soucis, dit la vendeuse, il y en aura pour tout le monde.
Je voyais bien que certains se prenaient la tête, d’autres se faisaient des cheveux blancs, ou du mouron, des habitués certainement… Il n’y a quand même pas de quoi se ronger les sangs !
Il y avait aussi une association : les SSF, ou Sans Soucis Fixes, les pauvres pensais-je, sans doute des gens déracinés.
Tout le monde parlait de ses propres soucis en tout cas, cela semblait un sujet inépuisable. J’avais vraiment l’air d’un idiot, n’ayant rien d’intéressant à dire.
C’est alors que quelqu’un m’a dit qu’on pouvait se faire du souci tout seul.
- Ah bon, ce n’est pas la peine d’en acheter ? dis-je incrédule.
- Non, non, là c’est pour les habitués, on les appelle les soucieux, ils ont tous déjà leurs propres soucis, mais ils veulent avoir les mêmes soucis que les autres, alors ils viennent en acheter ici. On y trouve un bon renouvellement de soucis.

Je remerciai cet homme, et quittai la queue sans souci. Je m’aperçus en sortant que je ne lui avais même pas demandé comment se faire du souci, je ne suis vraiment pas malin…

vendredi 24 mars 2017

L'appel du monde de demain

La tournée des Colibris

https://www.lechantdescolibris.fr/#tournee

mercredi 22 mars 2017

Je vous défie

Je vous défie de vous empêcher d'être
ce que vous êtes.

lundi 20 mars 2017

vendredi 17 mars 2017

Vous avez dit "spiritualité"?


On pourrait dire que la spiritualité c'est juste la vie, sans le mental. C'est pour cela que Jésus parlait de ressembler aux petits enfants, d'être innocent, vierge, d'avoir le coeur pur.
Etre ainsi n'est pas une histoire de volonté, d'effort, d'obéissance, de morale et tout le tintoin.
C'est devenir simple, découvrir tous les faux-semblants pour s'en dépouiller. 

"Ce n'est pas le renoncement qui mène à la béatitude, mais la béatitude qui mène au renoncement." dit Spinoza.
La joie ne se commande pas, ni l'humilité. Elle apparaît. Il faut sans doute que tout ce qui la recouvre s'épuise. L'épuisement ne se commande pas non plus, il advient. Beaucoup de choses essentielles sont hors de notre pouvoir.
Il semblerait que l'expérience prime sur la compréhension. La béatitude ne s'explique pas, ni l'abandon, ni la confiance... 

"Cherche d'abord le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses te seront données en plus" dit Jésus. Jeune, cette phrase me semblait terrible. A qui s'adressait-elle vraiment? En réalité, on ne peut pas se forcer à chercher quelque chose que l'on ne porte pas déjà en soi. On ne peut chercher la paix si on ne la porte pas, si on ne l'a pas déjà goûtée. Il y a forcément un germe.

L'éveil est beaucoup plus simple qu'on l'imagine, d'ailleurs il est inimaginable. Le mental raffole de concepts, d'idées de toutes sortes. J'ai eu une idée de Dieu, puis de la spiritualité, et donc de l'éveil... Ce besoin de saisir, de renfermer, de séparer! Quelle triste maladie! Arrêter tout ça, enfin.
Pendant ce temps les enfants jouent et rient sans se soucier d'un éventuel après...

jeudi 16 mars 2017

TOUS PRESIDENT


https://www.spicee.com/fr/program/tous-president-1082
utm_source=Participants+%C3%A0+LaPrimaire.org&utm_campaign=8a57347904-EMAIL_CAMPAIGN_2017_01_05&utm_medium=email&utm_term=0_c673465aad-8a57347904-144412673

TOUS PRÉSIDENT 

 Evaluer : 
C’est une aventure humaine et politique hors du commun. Ils sont 16 candidats citoyens, anonymes en politique, à se présenter à l’élection présidentielle de 2017. Pendant près d’un an, ils ont mis entre parenthèse vie professionnelle et vie personnelle pour participer à une initiative unique au monde : La Primaire.org, la première primaire citoyenne en ligne. Objectif : élire un candidat issu de la société civile à la présidence de la République. Ils viennent de toute la France, ils sont éditeur, formateur, médecin…et partagent la même conviction : le changement ne peut se faire qu’en dehors des partis politiques. 

À l’origine de ce pari fou, David Guez et Thibauld Favre, un avocat d’affaire et un ingénieur en informatique qui veulent redonner les clés du pouvoir aux citoyens et casser le monopole des partis dans la désignation des candidats. Une nouvelle initiative dans l’air du temps : 78% des français sont prêts à voter pour un candidat hors parti. 

Meetings, campagne sur le terrain et les réseaux sociaux, élaboration des programmes… Pendant 6 mois, Spicee a suivi les coulisses de cette autre primaire avec une question en tête : "Sommes-nous en train d’assister aux débuts d’une révolution démocratique ?"

mardi 14 mars 2017

le pêcheur chinois


Je suis allé plusieurs fois en Chine et notamment sur la Li river où j'ai pu voir ces pêcheurs au cormoran. En tombant sur cette image sur le net, cela m'a rappelé des souvenirs. 
La méthode est astucieuse : le cormoran est attaché à une patte et a une cordelette autour du cou. Quand il voit un poisson, il plonge pour l'attraper, mais il ne peut l'avaler complètement. Le pêcheur récupère alors le poisson qu'il met dans son panier végétal tissé, comme son chapeau. La barque est faite de troncs de bambou, reliés par des cordes en chanvre sans doute. Tout est naturel, quand c'est usé, on change, on ne peut faire mieux vis à vis de l'environnement tellement c'est simple. L'homme respecte la nature qui le lui rend bien, ainsi il pouvait boire l'eau de la rivière...
Même les vêtements sont usés, troués,  rapiécés. Le mot gaspillage ne devait pas exister.

J'ai aussi eu l'occasion de faire un tour sur ce genre d'embarcation. On a quasiment les pieds sur l'eau, il ne s'agit pas de faire le malin! La simplicité remet l'homme à sa place. Ainsi, il est toujours représenté tout petit dans la peinture chinoise, au milieu d'un paysage...

samedi 11 mars 2017

Joan Baez

Hier soir sur Arte une émission sur Joan Baez. Au début, toute jeune, elle se définit comme d'abord un être humain, puis pacifiste, puis chanteuse. Avec le témoignage de Bob Dylan.
http://www.tv-replay.fr/redirection/10-03-17/joan-baez-arte-12256535.html

mercredi 8 mars 2017

dimanche 5 mars 2017

vendredi 3 mars 2017

Patients

C'est à l'hôpital que j'ai découvert l'histoire de Grand Corps Malade, et lu son livre "Patients" qui raconte son vécu à l'hôpital, dont est tiré le film. Ce n'est pas le même genre qu'"Intouchables" qui joue beaucoup avec l'humour du personnage joué par Omar Sy.
Quoiqu'il arrive il faut profiter de la vie.

jeudi 2 mars 2017

Promenons-nous sur les quais

Sortir de chez moi, c'est aussi retrouver le bruit du monde extérieur.                            
Depuis ce qui est de l'ordre d'une retraite, au vrai sens du mot : se retirer, il y a une intériorisation inévitable. La quasi solitude, même si j'ai de l'aide quotidienne et correspond avec mon amie, la tranquillité de ma maison, le très peu d'activités, lire et écrire, la kiné, la confrontation permanente avec moi-même... De plus en plus sensible au bruit, à cause du silence qui me côtoie. De plus en plus sensible aux excès de tout genre, à cause de la lenteur, de l'arrêt imposé, de la précarité de ce corps que je vivais immortel. De plus en plus sensible à l'éphémère...

Bientôt je sentais qu'il y avait trop de monde, trop de bruit, cette ambiance de circulation incessante en arrière-fond, et les vibrations qui imprègnent le bitume, les façades, les trottoirs. Je suis de plus en plus sensible à cet aspect vibratoire qui précède et envahit un lieu, qui se dégage d'un agglomérat, ce que l'on nomme ambiance, mais qui est en réalité bien plus subtil que ce mot. Il y a ce que l'on entend, ce que l'on voit, ce que l'on sent. Mais de quel ordre est le fait de sentir quelqu'un à distance sans le connaître, de pressentir ce qui va arriver, d'être touché par les mouvements invisibles du vivant et peut être des étoiles elles mêmes. Alors la petite voix me dit : Viens, il est temps de partir!

Je longe les quais pour rejoindre la gare à pied. Je me sens suffisamment en forme pour le faire.
J"entends au loin la sonorité d'un djembe. Les quais de Bordeaux s'étalent sur plusieurs kilomètres avec des zones bien différentes, des jardins, un miroir d'eau, des commerces et des bars, et de l'autre côté du pont des terrains de sport divers. Des jeunes y jouent au foot, au basket, ou font du hockey. Il y a un côté un peu américain à cause des voitures relativement proches, des grilles qui entourent certains terrains, et de toute une population noire. Rien à voir avec le côté bobo des bistrots détente à l'opposé.

Je m'arrête un moment pour regarder ces jeunes hockeyeurs en rollers. Cela me rappelle ma jeunesse quand je pratiquais ce sport en salle avec des vrais patins à roulette avec les chaussures comme les rollers d'aujourd'hui, ce qui était rare à l'époque. Ils ont une dextérité étonnante, virent sur deux mètres à toute vitesse comme sur la glace.
J'arrive à l'endroit où trois joueurs de djembe envoient leurs vibrations à des centaines de mètres à la ronde. Il n'y a pratiquement que des noirs, assis , discutant, et ce changement fait une drôle d'impression. Il y a inévitablement une ségrégation. C'est leur domaine. Je sais que plus loin il y a tout un quartier arabe. L'histoire de la répartition des communautés a toujours une explication. Il y a des zones de riches, des zones de pauvres, et celles de la migration. Mais c'est pareil en Afrique, les blancs sont entre eux. L'intégration complète, le mélange en toute neutralité, reste une exception il me semble.

Une femme blanche, la seule, est là et joue avec un chien. Je sens la marginalité. Bientôt elle me rejoint et m'adresse la parole sans ambages. Elle me parle djembe, je lui dis qu'on les entend de loin, puis me voyant avec la canne, elle me dit qu'elle aussi a été malade et qu'elle s'en est sortie grâce au mental, à la volonté. Elle ne me demande pas ce qui s'est passé pour moi, mais me bouscule un peu de ses idées comme si elle était sûre de sa réussite et de son pouvoir, un besoin de reconnaissance. A voir son regard et sa tenue, je me dis qu'elle est passée par la drogue.
Bon, on n'allait pas s'éterniser, je lui souhaitai bonne soirée et reprit mon chemin vers la gare.