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mercredi 27 mars 2019

Plus fort est l'ego, plus on est vulnérable

La souffrance est une conséquence de l’ignorance, écrivez-vous dans Le moine et le philosophe , un dialogue avec votre père sur le bouddhisme et l’Occident. Et ne pas savoir est fondamentalement le fait de s’accrocher à son moi. Pourquoi s’accrocher à son moi est-il une source de souffrance ?

Je me réveille, je vis, j’ai faim. Il y a la continuité de mon histoire, de ma personne, tout ce dont je me souviens. Nous avons des sensations, nous ne sommes pas des légumes. Tout cela est tout à fait normal. Rien de tout cela ne pose de problème. Cela devient problématique lorsqu’on commence à croire qu’il y a un noyau central, une unité autonome qui reste toujours la même, qui serait notre « moi », notre « ego », le cœur même de notre être. Lorsqu’on cherche ce moi, on ne le trouve nulle part, ni dans le cerveau ni dans le cœur ou dans le corps – la neurologie peut y répondre aussi clairement que le bouddhisme.

Le Rhin est un flot dynamique auquel on donne un nom et qui est différent d’un autre fleuve. Le Rhin n’est pas le Mississippi. Mais dans les deux rivières, l’eau qui coule est différente de celle qui coulait un moment avant. Il n’existe pas d’entité « Rhin » qui existe en elle-même, par elle-même. De même, la conscience est un continuum dynamique d’expérience. Le courant de notre conscience est différent de celui d’un autre être humain, notre corps est différent, alors nous lui donnons un nom. Mais il n’y a nulle part un noyau permanent.

Pourquoi cela fait-il une différence que je me voie comme un courant de conscience ou comme un noyau solide ?

Nous voulons protéger ce noyau que nous appelons « moi » de tout ce qui le rejette, le blesse, le menace. Nous aimerions lui faire plaisir. C’est une construction mentale, une illusion commode pour simplifier les relations avec le monde. C’est bien, mais cela conduit à la solidification du « moi » et du « mien », à une séparation excessive d’avec les autres. Cette fragmentation est dysfonctionnelle et se traduit en fin de compte par de la souffrance. Plus fort est l’ego, plus on est vulnérable
Le Dalaï-Lama ne dépend ni des éloges ni des critiques, le succès et l’échec ne l’accablent pas, ils ne menacent pas sa confiance intérieure, sa liberté intérieure, sa sérénité. Plus l’ego est transparent, plus la personne devient invulnérable. Si vous tirez des flèches vers le ciel, il n’en n’est pas affecté. En revanche, des « super-ego » comme le président Trump, par exemple, se comportent comme des petits enfants capricieux, pas comme des sages, et finissent par semer la souffrance partout autour d’eux. Un « super-ego » est extrêmement vulnérable ; on le voit à la manière violente de Donald Trump de réagir à ce qu’il ne peut pas supporter, il évalue tout en fonction de lui-même.

www.matthieuricard.org/blog/posts/plus-fort-est-l-ego-plus-on-est-vulnerable-3

dimanche 24 mars 2019

Ne pas se tromper de message

C'est l'histoire d'un homme qui entend un jour Dieu lui répéter à l'oreille : "Tu seras brahmane, tu seras brahmane" (le brahmane appartient à la plus haute caste en Inde; garant du bon ordre, il peut être prêtre, savant ou homme de loi). Honoré et galvanisé par ce message venu d'en haut, l'homme suit un long enseignement pour devenir brahmane. Il tente ensuite d'appliquer la discipline qui sied à sa nouvelle fonction, mais il ne peut s'empêcher de boire de l'alcool. Malgré tous ses efforts, dans chacun de ses postes successifs, il est régulièrement soûl et systématiquement chassé de ses fonctions. A la fin de sa vie, il se retrouve dans le royaume de Dieu. Il se lamente et se répand en mille excuses pour avoir failli à sa mission. C'est alors que Dieu se retourne et lui répond : "Je n'ai pas dit brahmane, j'ai dit BARman."

        

jeudi 21 mars 2019

La différence en commun

Nous sommes tous les deux différents l'un de l'autre,
on a au moins ça en commun!

(vu sur un mur)

jeudi 14 mars 2019

La marche du siècle


Les jeunes ne sont pas seuls… En quelques semaines, plus de 2 millions d’internautes ont signé l’appel “l'Affaire du siècle” initié le 17 décembre 2018 par quatre associations et soutenu par de nombreuses autres structures dont Colibris1. Bientôt les 3 millions ? Déposé au Tribunal Administratif de Paris le 14 mars 2019, ce recours attaque l’État en justice pour son « inaction climatique ». La phase d’instruction de l’Affaire devrait durer un an ou deux. Retentissante et mobilisatrice, elle ouvre un nouveau front dans la lutte contre les dérèglements climatiques : un front juridique. Damien Carême, le maire écologiste de Grande-Synthe (Nord), a annoncé le 23 janvier, faire de même en engageant un premier recours contre l’État pour « non-respect de ses engagements climatiques » devant le Conseil d’État. Et le 6 mars, il en a déposé un deuxième ! 
Ainsi, pour la deuxième fois au monde2, ces recours permettront d’éclairer et de pénaliser l’irresponsabilité de nos dirigeants, pour non-assistance à planète en danger et promesses non tenues depuis des décennies. Au-delà, ce sera l’occasion d’exiger un cadre protecteur pour le climat à toutes les lois et mesures prises par l’État. 
Et pour le dire haut et fort, une Marche du Siècle aura lieu partout en France au lendemain de la grève mondiale des jeunes, le samedi 16 mars. Lancée à l’initiative du CRIDGreenpeace, de 350.org et de nombreuses autres associations (dont plusieurs groupes locaux de Colibris, à Toulouse, Bordeaux, Évry, Essonne...), cette Marche proclamera, comme le soulignent les organisateurs, que « nous sommes aujourd’hui des millions, prêt·es à résister, à déployer les alternatives, à demander des comptes au gouvernement, aux multinationales, aux banques et aux institutions financières. » C’est ce qu’en d’autres termes un twitto rappelait au ministre de l’Écologie et à ses secrétaires d’États à l’occasion d’un Grand Débat le 27 février dernier, avec le hashtag #jenesuispasdupe : « On vous parle effondrement, vous nous parlez de frein social. Vous nous demandez des propositions ? Mais les scientifiques, les ONG, ne font que ça depuis 30 ans ! Sans nouvelle action de votre part, nous continuerons de croire que vous êtes soumis aux lobbys industriels ».
www.colibris-lemouvement.org/magazine/printemps-siecle

dimanche 10 mars 2019

samedi 9 mars 2019

jeudi 7 mars 2019

Oser la transparence

Les croyances, les interdits, la morale rabougrie, le formalisme, le conformisme, les "il faut que" 
Tous ces encombrants qu'il faut apprendre à voir, à dénicher jusque dans les moindres recoins
Ces jugements, ces faux espoirs, ces élans momentanés, ces refoulements, ces comparaisons
Ces faiblesses que l'on condamne, cette force que l'on n'a pas
Ce besoin d'être rassuré, conforté, aimé
Apprendre à jeter tout ce qui n'est pas vrai, pas authentique, pas vérifié
Se méfier des apparences, des déguisements de toute sorte
S'appuyer sur notre expérience seule
Démarrer d'en bas sur du solide, plutôt que trop haut sur du mensonge
La vie est un si grand mystère, nous sommes si petits
Pourquoi en faire un problème?
Oser la transparence

lundi 4 mars 2019

Se relever

Ne me jugez pas pour mes succès,
jugez-moi pour toutes les fois où je suis tombé
et me suis relevé.

Nelson Mandela