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dimanche 30 septembre 2018

Sexe et difficultés

J'ai lu, entendu, dans l'enseignement d'Arnaud Desjardins, que la liberté c'était avant tout être libre de Papa - Maman, de l'argent et du sexe. C'est concis, mais à prendre au sérieux.
Pour les rapports et influences avec Papa - Maman, je vous recommande les livres de Guy Corneau. Concernant l'argent, à chacun de voir.
Je voudrais aborder en fait la question du sexe. Oui, vous avez bien lu : le sexe!
Depuis pas mal d'années des scandales liés à la sexualité sont dévoilés, et de plus en plus récemment, que ce soit la pédophilie, les abus venant des gens de pouvoir, le harcèlement banalisé quotidien, etc... On vit à une période où la parole se libère, ce qui est une bonne chose, mais avec tous ses excès par contre. Le sujet est vaste, car il touche à une énergie à mon avis sous estimée, méconnue et surtout ayant subi la morale religieuse.

Ce n'est pas parce que quelques exceptions ont vécu chastes et atteint la liberté intérieure, que c'est applicable à tous ceux qui se croient investis d'une dimension spirituelle ou religieuse. Je crois de plus en plus qu'une personne ayant une expérience très pure de la vie, n'ayant plus de désirs par exemple, ne peut comprendre, ou se mettre à la place de quelqu'un qui en est pétri. Ne serait-ce que la gourmandise, ou fumer par exemple. La dépendance est une expérience unique, personnelle.

Régulièrement on entend parler des abus sexuels venant de prêtres ou de membres de l'église catholique, souvent, pour ne pas dire toujours, couverts par la hiérarchie. Mais qu'est-ce à dire? L'église, qui prône la chasteté d'une part, autorise en douce les déviations, les abus sexuels de toutes sortes sur des enfants entre autres. C'est honteux, lamentable, criminel et condamnable. Et elle voudrait se situer en dehors du système judiciaire, allant jusqu'à acheter les victimes ce qui rajoute du scandale au scandale.


Il y a eu maints articles et émissions sur le sujet. Mais a t-on abordé la question de l'énergie sexuelle? Pas à ma connaissance. 
Pourquoi obliger la chasteté aux moines, aux prêtres, aux disciples proches d'un maître en Inde : les brahmachari? Peut être dans les temps anciens, le désir sexuel était-il moins visible, moins exacerbé, sans doute, je n'en sais rien. Et si ces hommes ont encore du désir, comment font-ils, hormis la masturbation? On peut imaginer la culpabilité intérieure, quand la morale judéo-chétienne, pour parler de celle là, condamne tout ce qui touche au sexe, qui ne sert qu'à procréer. Faut-il que ces hommes soit sous une dépendance incroyable pour passer à l'acte avec des enfants, ou des adultes du même ou de l'autre sexe. Pourquoi ne pas rompre ses voeux et reprendre une vie normale? Bien sûr cela veut dire travailler, être indépendant, pas si simple pour beaucoup sans doute. 
Combien de prêtres, de cardinaux, d'évêques, de papes même, ont eu des maîtresses? J'avais déjà abordé le sujet. Alors pourquoi taire cette difficulté d'assumer la chasteté? L'orgueil face à l'humilité, le mensonge face à la vérité. Et lorsque c'est une institution, cela devient mission impossible. Le désir sexuel est un péché! De même que les femmes ne sont pas prêtres. D'ailleurs l'inégalité règne en maître dans toutes les religions, y compris dans le Bouddhisme. Cela en dit long sur cet effet du machisme, sur le droit tout puissant que l'homme s'accorde sur l'autre sexe ou sur plus faible que lui. Mais cela montre aussi combien cette énergie est sous-estimée, méconnue, refoulée, déviée... Pourquoi ne pas l'affronter vraiment de face? La peur doit être immense!

J'ai vu, lu et entendu des histoires dans tous les milieux, en particulier spirituels, auprès de maîtres et de gourous, méconnus ou célèbres. Derrière des façades de sourire, d'amour, de blancheur, se cachent des demandes ou des actes tout simplement humains. 
L'obsédé sexuel fait partie de ces personnages qui nous composent, comme l'explique si bien Arnaud Desjardins, plus ou moins, c'est selon. Nous sommes tous différents, pas avec les mêmes désirs, et pas avec la même intensité, ce qui n'est pas simple à gérer. Il faut apprendre à se connaître finement, ne pas se laisser déborder par une image qu'on voudrait donner. 
Pour ce qui est de la sexualité, elle se gère à deux, ce qui peut apparaître encore plus délicat. C'est un monde en soi : la rencontre entre l'énergie masculine et l'énergie féminine, rencontre où l'on s'abandonne...
Combien de manques, de frustrations, de peurs, de désirs inavoués, d'attentes ou de rejets...
Combien de dégâts perpétrés dans l'histoire de l'humanité quand l''homme se laisse aller à sa toute puissance sexuelle? Il est temps d'en prendre conscience pour que ça change.

samedi 29 septembre 2018

André Rochette



Photos prises en 2006 lors d'un week end avec André.

Demandant de ses nouvelles, il y a un peu plus d'un an, à sa femme Bernie, elle me répondit en souriant : "Il est heureux!"
Je recommande vivement son livre : Par l'amour de la vie" qui parle de son cheminement auprès d'Arnaud Desjardins, et nous fait découvrir en toute humilité son passage de l'autre côté. Un témoignage essentiel.
Peut-on dire qu'un être nous quitte quand ses paroles restent vivantes dans notre coeur?

Je vous renvoie à l'article du 9 aout dernier.

vendredi 28 septembre 2018

mardi 25 septembre 2018

La gentillesse toujours et partout (4)

Cette fois-ci, c'est à Burgos que se passe l'histoire. Je voulais voir sa cathédrale plutôt majestueuse, dépassant largement les toitures environnantes. J'arrivais par la façade principale flanquée de deux tours d'aspect gothique. Je monte les quelques marches avant de pénétrer dans l'édifice. J'entre dans un espace limité par une sorte de barrière permettant d'avoir une vue partielle de l'intérieur. De l'autre côté des gens déambulent en levant la tête. Il doit y avoir une autre entrée, certainement payante.


C'est effectivement le cas. Je prends un billet, mais l'entrée se trouve encore à un autre endroit!


Je ressors de ce qui ressemble à un hall d'accueil de musée et me dirige vers l'entrée véritable. Je découvre alors une large volée de marches, l'équivalent d'un étage, qu'il va falloir monter, et sans rampe. Je m'y engage et tout de suite je sens un bras qui me soutient sur la droite. Une jeune fille, est venue m'aider spontanément, avec son amie qui la regarde faire. Je ne parle pas espagnol, et me laisse faire par son sourire engageant. C'est là que je réalise que je suis un handicapé dans le regard des gens, âgé qui plus est, alors que pour moi il n'y a pas d'âge la plupart du temps, et je demande plutôt rarement de l'aide. Je fais fi de ces considérations et me sens remerciant une fois de plus que quelqu'un au grand coeur soit là au moment opportun. Arrivé en haut, un sourire, gratias, et au revoir. Les deux jeunes filles continuent leur chemin, moi le mien, un peu plus lent...

samedi 15 septembre 2018

La gentillesse toujours et partout (3)


Le cirque de Troumouse est moins connu que le cirque de Gavarnie, il est pourtant plus grand et plus impressionnant. Mais il est vrai que son accès est plus difficile : une route en lacets de huit kilomètres qui doit être recouverte de neige en hiver, d'où son mauvais état.
Arrivé au parking je mets dans mon sac de l'eau et des abricots secs, et prends mon bâton de randonnée ainsi que le petit trépied en toile que j'utilise pour me reposer. C'est une sécurité si je ne trouve pas d'endroit pour m'asseoir au moment où la fatigue se fait sentir. Je m'engage sur un chemin vers un lac. Le sentier monte progressivement, avec des seuils où un nouvel horizon se découvre. Je me dis qu'il ne faut pas présumer de mes forces car il y aura le retour à faire. Au bout d'une heure environ, j'arrive à une sorte de col d'où je découvre un lac en contrebas. La pente me semble trop raide pour que j'envisage de continuer. Je trouve un endroit dans l'herbe grasse pour installer mon siège et me reposer. Je contemple ce cirque grandiose.

Le retour se passe bien, et je décide d'aller vers un petit mont où se trouve la statue de la Vierge de Troumouse, avant de revenir vers le parking. Au début ça va à peu près, mon allure se ralentit peu à peu. Une jeune femme me propose son aide, je décline et la remercie. Cela devient raide et caillouteux. Quelques minutes plus tard, je perds l'équilibre, et par un réflexe que je ne m'explique pas, pivote sur un pied et tombe en arrière sur les fesses, la tête vers le haut du chemin, fort heureusement. Je n'ose imaginer l'inverse! Comme le chemin est étroit, juste à côté on retrouve la pente assez franche de ce petit mont. J'arrive à m'asseoir face à la pente, me repose un moment, me disant que je ne peux continuer jusqu'au sommet proche, c'est trop risqué. Je réussis à me relever, et fais demi-tour, plus précautionneux que jamais car maintenant ça descend. La même jeune femme que tout à l'heure me dépasse et me demande : "Alors ça a été?" Je lui explique ce qui vient de se passer. Elle me propose de descendre doucement devant moi pour me surveiller. "Je me retournerai de temps en temps pour voir où vous en êtes!" Je la remercie de nouveau, me disant qu'il y a vraiment des gens serviables et gentils.

Un peu plus loin, alors que j'attaque le dernier tronçon du retour au parking, il y a une sorte de cassure de terrain occasionnant une marche bien trop haute pour moi. Un homme, me voyant arriver, s'avance vers moi et me propose de m'aider. Il me soulage de mon siège et me soutient complètement dans ce passage un peu scabreux. Je le remercie vivement. Il insiste pour porter mon petit siège en toile jusqu'au bout de ce qui reste de pente. On lie conversation. C'est un vrai montagnard qui me nomme les sommets environnants, dépassant les 3 000 mètres, qu'il compte escalader prochainement avec son fils, si le temps le permet. Il me montre les couloirs d'accès pour faire le tour des crêtes ensuite. Une grosse journée de marche où il s'agit d'avoir les jambes et le souffle, vu le dénivelé.

C'est ma plus longue randonnée depuis que je remarche, trois heures et demie avec les arrêts. Cela me donne confiance pour la suite. L'autre point important, c'est que j'ai l'impression d'intégrer un monde où les gens ne sont pas séparés, mais reliés par des fils invisibles, prêts à intervenir au moment opportun en cas de besoin. Je n'aurais pas vu la Vierge, mais rencontré le coeur des humains!

dimanche 9 septembre 2018

La gentillesse toujours et partout (2)

Garé en bordure de route, près de la Hourquette d'Ancizan, pour manger avec un beau panorama de montagne, je sors la nourriture du coffre, et fais tomber une nectarine qui s'empresse de rouler sous la voiture. Ne la voyant pas et ne pouvant me baisser jusqu'en bas, j'avise deux promeneurs passant juste à ce moment là, avec des bâtons qui plus est, qui réussissent tant bien que mal à récupérer mon vagabond de fruit. Merci messieurs!


Une barrière arrête ma progression vers le cirque de Troumouse. Il est 18 h 30, et le péage est fermé. J'avais passé outre sur quelques centaines de mètres, mais ne voulais pas dépasser cette barrière. C'est une route en lacets très étroite sur laquelle je ne peux faire demi-tour. Je choisis donc de descendre en marche arrière, prudemment, me basant sur les rétroviseurs. J'avais vu un virage plus bas, suffisamment large où je pense pouvoir faire demi-tour. Je serre au maximum le côté montagne pour éviter le vide de l'autre côté, au point de rouler sur les bas-côtés et de devoir me remettre en marche avant pour me tirer de là. C'est alors qu'un jeune couple de randonneurs, voyant mes difficultés, me propose de m'aider. La jeune femme me dit qu'elle peut prendre le volant et faire demi-tour dans le virage. Je descends et lui laisse le volant. Je récupère la voiture quelques secondes plus tard, sans avoir fait le moindre effort. Ils descendaient de la montagne et croisaient la route juste à ce moment là. Je n'avais rien demandé et ils ne savaient rien de ma situation.
La vie est vraiment surprenante tant elle peut s'ajuster à la minute près pour nous proposer son aide!

vendredi 7 septembre 2018

La gentillesse toujours et partout

Depuis cet accident, il y a trois ans, je vis avec un certain handicap : je marche, mais lentement et en tirant la jambe droite, mon bras droit est assez raide ainsi que ma main droite. Si je tombe, à priori je ne me relève pas tout seul même si je l'ai fait une fois ou deux, j'ai besoin d'un appui. Je passe les détails... Si, une chose : je n'ai pas beaucoup d'énergie!
Passant comme miraculé à l'hôpital parmi tous les paras et tétraplégiques, je suis devenu un handicapé dans le monde des valides. Le plus simple est de demander de l'aide quand je ne peux pas assumer. Moi qui étais très indépendant au point de ne jamais demander une aide quelconque, ou quasi, j'ai vite laissé tomber cet orgueil stupide. Cela semble évident d'être aidé à l'hôpital, ou chez soi par les proches et autres professionnels. Dehors, dans la réalité du quotidien, il m'a fallu apprendre. Je peux conduire, je fais mes courses, j'ai donc acquis une certaine autonomie. Je n'hésite pas à faire ouvrir par la caissière, si elle peut, un pot de confiture lors de l'achat, ou de décharger du caddy et mettre dans le coffre de la voiture quelque chose de lourd ou d'encombrant, etc... Je découvre des gens serviables, la gentillesse gratuite. Plusieurs fois sortant du magasin bio avec le caddy au panier enlevable, et alors qu'il y a trois marches à descendre pour rejoindre le niveau du stationnement, plutôt que faire le détour par l'accès en pente, j'essaie de  descendre le caddy direct sur ces marches assez plates, ou de soulever le panier s'il n'est pas trop lourd, restes de mon esprit de débrouillardise. Plusieurs fois des personnes se sont proposées pour m'aider, même avant que je sois dans la difficulté de l'action. Tant que je peux, je fais, sinon je serai encore dans un fauteuil roulant. 

Cela peut sembler rassurant de savoir qu'il y a des personnes prêtes à aider.
Mais cet été j'ai vécu des choses encore plus probantes à ce niveau. Déjà j'ai tenté une grande première, aller seul dans les Pyrénées. La première histoire est lors de ma première journée dans le parc de Néouvielle.
Voici ce que j'ai noté sur mon mobile.

Faire confiance à la vie jour après jour. Il y a l'aide que l'on demande et celle qui se propose d'elle même au moment opportun. Ce matin je suis incapable de dévisser et régler mon bâton de marche, qui n'a pas servi depuis quelques années. Il faut que je demande à quelqu'un. Je trouve une jeune femme sur le parking en train de préparer son sac de randonnée. S'y connaissant, elle le règle parfaitement. Elle me demande où je vais, et me conseille un lac tout près, dont la distance correspond à mes capacités. Je la remercie, étonné une fois de plus de la disponibilité de cette personne, et de la simplicité avec laquelle tout s'est passé, allant même au delà de mes attentes.

A suivre...

mercredi 5 septembre 2018

dimanche 2 septembre 2018

L'un dans l'autre

Une image vaut mille mots!

samedi 1 septembre 2018

Témoins ou t'es moins?

Dans ma vie j'ai du rencontrer une dizaine de fois les témoins de Jeovah, et discuter (ils aiment çà).
C'était en juillet. Comme un bon commercial il me parle de tout autre chose, à savoir mon handicap qu'il remarque tout de suite. L'homme ayant lui même eu un AVC, heureusement pour lui pris en charge très vite et sans gravité. Mais le voilà bientôt arrivé sur son sujet : la Bible. Je lui dis que je connais un peu et lui parle de mon livre que je vais chercher, tout en le faisant entrer. Il feuillette tandis que je lui explique ma démarche, partir du sens des mots hébreux et mon expérience. S'ensuit quelques confrontations car il faut toujours que ces personnes retombent sur leurs pieds. Il voit le chapitre sur le fils prodigue.
- Justement nous l'étudions en ce moment.
- Et bien achetez le livre, vous verrez mon interprétation.
- Je préférerais en parler avec vous, on peut prendre rendez-vous?
- Ecoutez, repassez plutôt à la rentrée.
Bien sûr il ne compte pas acheter le livre, mais de mon côté je ne lui en ferai pas la lecture.
On a du passer quand même vingt minutes, une demi heure... Il me confie ses papiers en partant.

Cette semaine on sonne. Je vais ouvrir, c'est "mon" témoin, avec un jeune, tout propre et encravaté, genre entretien d'embauche!
- Bonjour messieurs.
- Bonjour, vous vous souvenez de moi?
- Oui.
- Vous êtes disponible, on aimerait reparler du fils prodigue!
- Non pas maintenant (il est bientôt 19 H).
Mais il ne peut s'empêcher de parler de la Bible, qui donne un sens à la vie, à la sienne en tout cas, de Dieu, mais c'est quoi Dieu leur demandais-je?
- C'est Yehovah!
- Oui Yahve, et qu'est-ce que cela signifie?
- Je suis celui qui suis, le devenir...
- Oui, mais qu'est-ce que cela veut dire, de quoi s'agit-il?
- ...
Pas de vraie réponse de leur part, sinon des phrases toutes faites, vides de sens. Je leur dis qu'il s'agit d'une expérience dans laquelle il n'y a nulle place pour l'intellect, l'érudition, il s'agit d'êtreté, sans qualifiant.
L'homme cherche des passages et me les cite, il n'a pas le vécu du silence manifestement.
Après une justification de leur rôle de témoin, en tant que porteur de la bonne nouvelle, et donc sonneur à toutes les portes, je leur demande d'où ils sortent çà. Tout de suite il trouve la citation de Jésus disant à ses apôtres de témoigner, sauf qu'avant il s'agit d'être dans l'esprit du Père. Je leur fais remarquer, mais ils ne réalisent pas ce que veut dire ce détail. Il suffit de prendre la carte au parti et ensuite tu vas "t'es moins niais"!
Je leur dis que les églises se vident, mais que les mouvements spirituels, la méditation, sont en grand essor. Non, ces gens se fourvoient, ils préfèrent méditer la Bible, que méditer tout court...
- Nous allons nous dire au revoir, messieurs, je crois que l'on ne se comprend pas, finis-je par dire.

Hors la lecture de la Bible en son entier, ce que je n'ai pas fait et qui m'a été reproché, il n'y a point de salut! Diable, je suis un mécréant... My God!