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vendredi 21 octobre 2022

samedi 15 octobre 2022

Tout est la vie

 Par sécurité je décide de ne plus bouger en voiture et d'attendre lundi pour aller au garage. Je décide même de ne pas assister au dernier satsang le lundi matin, puisque je suis à 25 km du lieu en question. Cela dit j'envoie un mail pour demander s'il n'y a pas quelqu'un dans le coin qui pourrait m'emmener. On me renseigne un bus.
Le samedi après midi la banque me confirme que ma demande est acceptée. Voila une chose de réglée.
Je me dis que j'irai au garage lundi et demanderai à dormir dans la voiture puisqu'il y en a pour deux jours.
Le lundi matin je vais à l'arrêt présumé du bus. Il y a un jeune, avec casquette et écouteurs, le nez dans son portable. Je lui demande de confirmer le bus. Il ne parle pas anglais, mais après recherche me dit que le prochain est vers midi. Je ne sais pas s'il a bien compris, et décide finalement d'y aller en voiture en roulant doucement. J'en appelle au ciel pour me protéger. Tout se passe bien. L'ambiance du satsang est nourrissante. J'ai bien fait de venir.

Je prend la direction de Portimao, où se trouve le garage, passe à la banque d'abord, la voiture tient toujours. Quand j'explique au mécano la situation, le problème de carte, et que je voudrai dormir dans la voiture, il finit par refuser (ce que je comprends), et me propose de venir le lendemain matin, il devrait faire le travail dans la journée. Je me trouve un endroit au bord de l'eau pour finir la journée et dormir. Le lendemain je dépose la voiture, prends un petit sac, et repars à pied vers un village au bord de la mer qui a l'air sympa, à 3 km. Je reviens le soir. Le garagiste m'annonce que la pièce livrée n'était pas la bonne, qu'il a fallu en commander une autre, qu'il fera le travail demain. Contretemps. Je reste calme. Qu'y puis-je? Encore une nuit dans la voiture. Le mercredi matin je dépose à nouveau la voiture. On convient de s'appeler quand le travail sera prêt d'être fini, pour que je prévois mon retour à pied. Je vais marcher ces deux jours plus que je ne l'ai jamais fait jusque là.

J'envoie un sms vers 17 H. Réponse : je ne sais pas quand ce sera fini. Je rentre à mon rythme. Quand j'arrive au garage, les roues sont sur les côtés, des pièces, des boulons, des outils disséminés... Je me dis que parfois il vaut mieux arriver juste pour payer, et ne pas voir entretemps comment ça se passe. 
C'est un garage à l'ancienne, il n'y a pas de pont pour lever la voiture, ou de trou dans le sol pour travailler par dessous. Elle est surélevée par des crics et semble flotter au dessus du ciment. Le mécano et son ouvrier travaillent à même le sol sur un carton ou allongé sur un support à roulettes. Le temps passe, puis la nuit tombe. Il est 21 H quand tout semble remonté. Il va faire un essai pour vérifier que tout marche bien. Il revient, c'est ok. Je paye et pars enfin.

Vue la distance à faire, 1 400 km, je voulais m'avancer suffisamment le soir pour ne pas tout faire dans une même journée. En plus je dois rouler sans excès pour tenir le plus loin possible sans remettre de l'essence. Il me reste 30 euros. Cela ne m'inquiète pas plus que ça. Si je fais attention, il n'y a pas de raison de ne pas y arriver. La vie m'a déjà bien chargé, j'ai droit à un peu de répit il me semble.
Je vais rouler jusqu'à 2 H 30 (nouveau changement d'heure en passant la frontière). Je trouve une station où m'arrêter parmi des camions, en évitant que ce soit trop lumineux. Je repars à 6 H 30, ne dormant plus. Je m'arrêterai dans la matinée faire une sieste. 
Paysage d'autoroute parsemé de stations service, de vastes étendues souffrant de la sécheresse. A un moment, après Valence, un moment d'inattention, des panneaux aux mêmes noms m'induisent en erreur, et je quitte la bonne voie. Le temps de pouvoir m'arrêter, voir comment retrouver la bonne route, douter, re m'arrêter, mettre le GPS par sécurité (c'est pas mon truc), faire un détour, je vais perdre une vingtaine de minutes. Je remets 20 euros d'essence avant Barcelone, fais une pause, et repars pour le dernier tronçon. Les autoroutes qui contournent Barcelone sont bondés, la ville et ses banlieues s'étalent sur des dizaines de kilomètres, comment peut-on vivre là? Un accident dans l'autre sens crée un embouteillage sur près de 3 km...
Je termine le voyage dans une grosse pluie sur 50 km, avec une vue limitée car il fait nuit. J'ai des tensions à la jambe droite. Il est temps d'arriver.

Quand des difficultés arrivent, il faut faire face. N'étant pas du genre à me plaindre ou à m'effondrer, j'ai fait ce que j'ai pu avec mes moyens. Au début mes hôtes m'ont dit qu'ils connaissaient quelqu'un, mécano, qui travaillait bien, pas cher, et pouvait sans doute se déplacer. Je me suis dit que ce serait trop beau, trop facile. Effectivement la personne était absente. Trouver un garage à l'étranger quand on n'y connaît rien me semblait la difficulté majeure. Mais en fait cela s'est plutôt vite réglé. 
Il n'y a pas d'étranger en soi, c'est une question d'attitude. Aide toi, le ciel t'aidera! Agir avec l'énergie que l'on a. On n'est pas tout seul. On est dans un champ d'énergies subtiles qui nous entourent sans que l'on s'en rende compte. Agir dans le but de s'en sortir fait résonnance avec ces énergies. Si on part négatif, ça ne viendra pas. Tout vient de nous. Il faut garder confiance. 
Alors je remercie la vie de son aide.

jeudi 13 octobre 2022

Dieu ne se cache pas

 


Nous sommes tous Dieu,
mais nous ne le voyons pas
à moins de voir Dieu en nous mêmes.
Si vous voyez d'abord Dieu en vous même,
vous le verrez dans les animaux, les oiseaux, les rochers.

Dieu ne se cache pas!
Quand vous ne voyez pas Dieu
c'est seulement parce que vous regardez ailleurs.
Ainsi vous devez absolument voir Dieu et rien d'autre
Alors c'est Dieu qui regarde à travers vos yeux.

Abandonnez-vous à Dieu et restez tranquille et il prendra vos responsabilités. Aussi longtemps que vous prendrez vos responsabilités de votre propre chef, Dieu ne prendra pas soin (de vous) et il semblera qu'il se cache.

Papaji (né le 13/10/1910)

mercredi 12 octobre 2022

Quand les choses se compliquent

 En dehors des satsangs, qui avaient lieu dans une maison, je découvrais la région, le bord de mer où les surfeurs pratiquaient leur sport favori, et logeais à l'extérieur. Un ou deux jours plus tard, je constatais que ma voiture n'accélérait pas normalement, je n'avais plus de puissance. J'avais déjà connu ce problème en Italie, jusqu'à ce qu'elle s'arrête, heureusement pas très loin d'un garage. Je pouvais rouler encore, mais pas rentrer en France dans cet état. 
Peu habitué à utiliser mon téléphone portable comme ordinateur, j'allais en découvrir l'utilité. Ainsi sur la carte, je tapais "garage" et voyais apparaître la liste des garages du coin. Je me rendais au plus proche, mais il était trop occupé pour me prendre. Je demandais s'il en connaissait un autre. C'était encore plus long. Je découvrais qu'il y avait des commentaires, et en trouvais un qui semblait parfait. J'appelle et prends rendez-vous pour le lendemain matin. Après avoir cherché, bien qu'ayant le plan, demandé de l'aide, rappelé, je finis par trouver. Le garage était discret et sans panneau ni nom! Le jeune garagiste regarde, puis essaie la voiture, et me dis que c'est l'embrayage, qu'il faut commander la pièce, et qu'il peut commencer lundi. Il me met en garde sur le fait de ne pas trop rouler et d'y aller doucement. Je loge à 35 km. La voiture monte les côtes au ralenti.
Je dois laisser la voiture deux jours. Comment faire pour revenir où je loge. J'en parle à mes hôtes, qui ne sont pas disponibles pour faire deux aller-retours. Ils me conseillent de passer par Uber, un système de taxi moins cher. Jamais pratiqué. Je regarde sur Internet pour charger l'application. Pendant le chargement, je reçois un message de la banque m'indiquant qu'on vient de prélever 1,95 euro au nom d'une société inconnue, et me demandant si ça venait de moi. Normalement c'était indiqué gratuit, et le nom ne correspondait pas. Je réponds non. Nouveau message m'indiquant un risque de fraude et un numéro à appeler pour faire opposition. On est vendredi soir, il est 20 H passé, il fait nuit. Après 3 appels, on me confirme que l'on fait opposition à la carte, qu'elle va s'arrêter à minuit, et que je peux retirer l'argent dont j'ai besoin dans la fourchette des 450 euros disponibles par semaine. J'explique ma situation : je suis au Portugal, ma voiture est en panne, j'ai un devis de 1 000 euros de réparation, comment payer la différence?


On va me proposer un système qui permet à la banque de me faire virer en cash la somme dont j'ai besoin dans une banque Western Union, à condition que ma demande soit acceptée. Du coup je demande le minimum pour payer la facture, avoir de quoi tenir quelques jours, et rentrer en France.
Une fois ces démarches faites, il est plus de 22 H, et je pars au distributeur le plus proche chercher du liquide. Je suis dans un village, il y a un seul distributeur, avec une limite à 200 euros. Soit j'en cherche un autre, soit je recommence une opération. Dehors, un homme ivre parle fort à des amis attablés dans un bar. Ambiance... Puis je dois faire 10 km pour faire le plein d'essence avec ma carte. Je rentre vers 23 H 30. Je n'ai plus de carte valide, il me manque encore 600 euros pour la voiture, et j'ai un voyage de près de 1 500 km à faire... 
Je ne stresse pas, mais j'ai quand même besoin de partager ce qui m'arrive. J'échange sur le fait que ça fait beaucoup à la fois, que j'ai fait ma part, et que j'espérais que le ciel fasse la sienne.
Encore une fois des choses pouvant apparaître comme difficiles, se présentent alors que je suis dans une retraite spirituelle. Dans l'absolu tout est neutre, n'est-ce pas? La vie s'amuse...

dimanche 9 octobre 2022

Peur et limites

 J'avais déjà raconté comment, il y a 3 ans, j'avais crevé près de la frontière espagnole, et comment j'avais été dépanné "miraculeusement" par deux français, de retour d'une course de motos, s'arrêtant au même moment que moi dans une station service, alors que je demandais de l'aide au pompiste qui manifestement n'en avait pas envie. Je me permets de rappeler que je suis en partie handicapé du côté droit. Je ne peux pas changer un pneu tout seul. 
J'allais en fait faire une retraite dans un ashram dans le sud du Portugal. Et ce n'était pas la première fois que j'avais un problème en voiture me rendant dans un lieu spirituel, ou au retour. C'est même étonnant!
Est-ce que la vie me testait? C'est une façon de voir. La vie semble nous porter parfois, ou nous contrer, c'est ainsi, elle n'est pas linéaire. Quelque chose qui semble un obstacle peut annoncer une belle surprise, et l'inverse aussi. Ne rien tenir pour acquis, ne rien tenir pour perdu.

Au vu de ce handicap, que puis-je faire? Ne plus bouger, ou le minimum pour la vie pratique, c'est ce que je faisais au début où faire 5 km en voiture était une aventure. Et puis, prenant confiance, ce fut 100 km ou un peu plus. Puis 4 - 500 km, jusqu'à dépasser les 1 000 km. Je peux tomber en panne n'importe où, à 10 km de chez moi comme à 1 000. Y a t-il une limite à ne pas dépasser? Cette appréciation est toute personnelle. Il n'y a pas de limite, il y a des peurs, c'est tout. Bien sûr je fais attention, je ne pense pas prendre de risques inutiles, et continue malgré tout de dormir dans des lieux plutôt sauvages.
De toute façon on ne maîtrise pas tout, voire pas grand chose, alors, sans faire le fou, pourquoi s'inquiéter?

la mezquita de Cordoue

Je vérifie l'huile, en rajoute, fais le plein et pars. Devant moi 1 450 km d'autoroute, presque jusqu'au bout, pour atteindre l'Algarve. Il y a un jour et demi de voyage. Ayant un peu de temps devant moi, j'en profite pour m'arrêter à Cordoue revoir la célèbre mosquée, et à Séville qui mêle bâtiments historiques (Alcazar) et ruelles où il fait bon flâner. Il fait beau, agréablement chaud, et ça sent les vacances. 
Un dernier bout de route avant de trouver un endroit proche de la mer pour dormir. Demain commencent les satsangs. 
Entre la France et le Portugal il y a un décalage horaire, soit une heure de plus. J'ai assez de temps pour me préparer, me laver, me changer. Au moment de démarrer je découvre qu'il y a une heure de différence entre l'horloge de la voiture et le portable, qui avait changé automatiquement d'heure sans que je le sache. Du coup mon avance se transforme en retard. J'ai une dizaine de km à faire.