Membres

mercredi 31 décembre 2014

Il faut laisser tomber le voile

- Vous savez, vos paroles d’hier soir ont fait écho en moi cette nuit…
- Quelles paroles ?
- Ce que vous avez dit des coïncidences, sur le fait que l’on peut se sentir accompagné. Je n’arrivais pas à m’endormir du coup, j’avais l’impression de vivre des choses inhabituelles. Pour dire vrai je sentais bien que j’avais effectivement vécu un certain nombre de choses hier qui ne relevaient absolument pas de ma propre volonté. J’étais vraiment troublée.
- Oui, c’est normal. Quand la vie vient frapper à notre porte avec insistance, et que cela semble être la première fois, c’est troublant. Cela fait vaciller nos croyances, ou notre absence inconsciente de certitudes. En même temps c’est bon signe, car il y a une ouverture. Il faut inévitablement être ouvert pour voir ce genre de choses.
- Cela vous arrive souvent, à vous ?
- Assez régulièrement. C’est pour cela que je dis que je me sens accompagné. Il faut juste regarder, et vivre ces choses comme un jeu.
- C’est quand même plus qu’un jeu quand ça rentre vraiment dans nos vies !
- C’est à chacun d’apprécier.
- S’il n’y avait pas eu la voiture, on ne se serait pas rencontré, juste croisé et rien d’autre.
- Ce n’est pas uniquement la voiture. Si votre amie eut été chez elle, vous ne seriez pas repartie, si vous étiez arrivée plus tard, je ne serais pas passé au même moment, moi-même j’aurais pu passer à un autre moment. Il y a tout un tas de paramètres qui ont fait que. Qu’est-ce qui a retardé, ou pas, votre amie ? Quand on commence à remonter le cours des choses, les emplois du temps de chacun, on ne sait pas où ça commence vraiment.
- Vous me donnez le vertige tout d’un coup.
- On est tout petit dans un imbroglio de phénomènes. Il suffit de démarrer la journée une minute plus tôt ou plus tard pour que tout change peut être. Regardez juste ce matin : si j’étais parti une minute plus tôt, on ne se serait pas rencontré et nous ne parlerions pas ensemble. On voit bien qu'à ce niveau on ne maîtrise pas grand-chose.
- Pourtant il y a plein de choses que l’on fait qui ne provoquent rien de spécial, ou dont les conséquences sont prévisibles !
- On ne sait pas. Dans l’apparence, oui, mais qui est là pour vérifier ? On connaît une petite part de l’influence que l’on peut avoir sur notre environnement proche, mais dans la globalité, on ne sait pas grand-chose. Les choses paraissent ne pas bouger par moments, puis évoluent tout d’un coup, c’est comme le temps, parfois stable, parfois instable. C’est le propre de la vie. Par contre on peut essayer de mettre en lien ce qui nous arrive et comment nous nous sentons à l’intérieur.
- Vous voulez dire que ces signes, si je peux les appeler ainsi, sont en correspondance avec ce que l’on vit ?
- C’est mon expérience, et celles d’autres qui se sont penchées dessus. A chacun de vérifier.
- Vous croyez que l’on ne s’est pas rencontré par hasard ?
- On peut se poser la question, oui.
- Mais cela viendrait de qui ? Y a t-il une force qui en attire une autre et laquelle ? Et pourquoi ?
- C’est sans doute ça qui vous remuait un peu hier soir. Parfois on comprend inconsciemment ce qui arrive, mais il y a encore un voile qui nous empêche d’en voir l’évidence. Il faut laisser tomber le voile, être nu devant la vie. C’est ainsi que l’on accède à sa pureté en quelque sorte.
- Vous en déduisez quelque chose pour vous ?
- Là vous devenez indiscrète, mais je réponds : oui !
- Je ne sais pas ce qui se passe, mais j’ai l’impression de découvrir une autre façon de voir, et je me sens toute petite. Rien que de parler de tout ça alors que l’on ne se connaissait pas il y a 24 heures, me donne le vertige.
- Vous regrettez ?
- Non, rien. Je n’ai pas l’habitude d’être dans ce genre d‘étonnement. J’ai à la fois peur et confiance.
- Good, good !
- Quelle veille de Noël !
- Une Mère - veille, n’est-ce pas ?

mardi 30 décembre 2014

Laissons faire ce qui vient

Le vent avait fini par chasser les nuages. Les étoiles étincelaient. Pas de panne au niveau du ciel, se dit Michel en souriant intérieurement. Il retrouva sa maison avec quelques lampes allumées, comme s’il était attendu. C’est incroyable comme c’est rassurant finalement de rentrer chez soi, dans un univers que l’on connaît bien, que l’on a créé avec le temps. Il y a une relation entre l’aménagement intérieur, à sa propre convenance, les objets que l’on a acheté, chiné, puis posé avec un ordre, ou un désordre, qui nous convient. Les mêmes choses dans un ordre différent bouleverseraient à n’en pas douter notre climat intérieur. Pourtant ce ne sont que des objets, mais qui ont parfois un semblant d’âme tant ils deviennent imprégnées de notre propre vie. Ils vibrent à l’unisson d’une partie de nous-mêmes.
Il alla se coucher.

Le lendemain le ciel était dégagé. Cela appelait la promenade, mais il avait encore des choses à finir et à envoyer. Il ralluma le feu avec les cendres de la veille, prit un thé et se mit devant son bureau. De là il avait une vue sur le soleil levant et surtout l’horizon. Au loin des collines avec des bois. Des bois qu’il atteignait après deux heures de marche environ, sa seconde propriété comme il aimait dire. De fait il s’était même mis à construire une petite plate-forme dans un grand châtaigner, sans rien demander à quiconque. De là, il observait les oiseaux, les écureuils, la vie toute simple de la forêt.

Il devait finir une lettre qu’il calligraphiait pour un ami. Il aimait les enluminures anciennes, et inventait les siennes autour de la première lettre. Cela donnait un univers dans lequel on se perdait un moment, où l’imaginaire du lecteur rejoignait celui du créateur, comme une rencontre à distance totalement indépendante du temps. Ainsi sont les œuvres, éternelles…

Une fois son travail terminé, il s’habilla pour aller à la poste. Le village était à environ une heure à pied. Le temps s’était un peu refroidi, le soleil faisait ce qu’il pouvait pour réchauffer l’atmosphère, marcher redonnerait de l’énergie. Il ferma le portail, descendit le chemin et retrouva la route. Il arriva bientôt à l’endroit même où il avait trouvé Sylvie et sa voiture. La mémoire se mit en marche, reliant tous ces évènements en quelques secondes. Il se sentait plutôt à l’aise quand il parlait comme il l’avait fait hier soir, mais il sentait bien aussi que ces rencontres ravivait son besoin de relations. Il pouvait passer du silence obligé de sa situation personnelle au dialogue passionné sur ces sujets chers à ses yeux. Qui provoquait la demande de l’autre ? Qui commençait ? A quel moment passait-on du factuel au personnel ? Au diable ces questions, tout se passe comme cela doit se passer. Etre trop mesuré peut être un frein et un manque d’audace, laissons faire ce qui vient, sans en faire trop non plus. Mais qui décide de tout ça ? Ha, vivre avec soi-même, finir par s’accepter complètement, sans discuter, quelle aventure !
Il en était là de ses pensées quand il vit Sylvie apparaître sur le sentier à côté de la route.
Cette fois il sentit un petit pincement au cœur, comme une joie sourde et inattendue. Rester avec ça, ne rien interdire.
- Bonjour Michel, vous vous promenez aussi ?
- Hello Sylvie, oui je vais au village, vous voulez m’accompagner ?
Ils se saluèrent par un sourire enjoué.
- Il y a environ 4 kilomètres, ça vous dit ?
- Je ne sais pas si je vais tenir, sinon je ferais demi-tour.

lundi 29 décembre 2014

Chandra swami

 
 
Aquarelle d'après photo
de Chandra swami

Une sorte de présence immatérielle


Il y eut un silence. Le vent semblait s’éloigner vers d’autres contrées. La lueur des bougies faisaient des ombres mouvantes sur les murs. Ces étincelles de lumière portaient en elles le calme de la nuit, le respect du mystérieux que les soirées d’hiver annoncent. Elles nous conduisaient à la rencontre de notre propre silence.
- C’est pas si mal que d’être en panne d’électricité au moment de Noël, cela remet un peu de justesse dans la débauche consumériste qui règne aujourd’hui, dit Sylvie.
- A condition de ne pas avoir trop froid ! ajouta Corinne.
- Si cela ne dure que quelques heures, cela n’est pas terrible quand même.
- Oui, cela remet en cause notre façon de considérer que tout est un du. L’homme est tellement oublieux des éléments naturels qu’il se plaint au moindre flocon de neige qui l’empêche de continuer son rythme effréné.
- C’est vrai que si j’habitais à la campagne, je sens bien que je me ralentirais.
- Mais on peut aussi consommer la campagne.
- Vous n’êtes pas un peu dur.
- Je crois que le risque du monde moderne est de nous transformer en consommateur, où que nous soyons. Nous avons perdu le sens de la durée, de l’attente, du gratuit, du non indispensable, de l’inutile. La nature ne s’achète pas, elle se mérite, et elle n’est pas facile.
- Vous avez trouvé votre bonheur, ici ?
- Je ne cours plus après surtout, j’essaie de prendre les choses comme elles viennent, tout en me respectant. Il m’arrive de partir. Vivre ici est comme un voyage d’ailleurs, car je vois beaucoup plus le changeant qu’en ville. La ville me semble trop envahissante, uniforme, sans surprise.
- Depuis combien de temps êtes-vous ici ?
- Sept ans.
- Cela me semble une éternité.
- Vous avez raison en quelque sorte. Sept est symboliquement relié à l’éternel. Mais à vrai dire rester deux ou trois ans dans un lieu nous donne déjà un bon aperçu pour savoir si on peut y rester vraiment. Tout ce qui est important doit être testé au moins deux ou trois ans. C’est une forme de noviciat. Je crois beaucoup à ça. Cela participe de la durée justement.
- Parfois c’est la vie qui nous oblige!
- Oui, c’est vrai. Mais quand un changement en profondeur s’opère en nous, il se peut que la vie nous aide à ce moment là, quelles que soient les apparences extérieures. La vie oblige, mais nous ne sommes pas là pour nous forcer tout le temps non plus.
- En ce moment nous subissons bien la panne d’électricité…
- Ou nous l’accueillons, c’est surtout l’attitude qui colore notre vécu.

A ce moment la lumière se ralluma, modifiant complètement l’ambiance telle une déflagration lumineuse, comme une naissance à trop d’intensité, un choc.
- Hé bien, on dirait que quelqu’un joue avec nous. C’est tout à fait incroyable!
- Cela s’appelle la synchronicité. La mise en évidence du rapport entre ce que l’on vit et ce que la vie propose à notre regard.
- Cela est troublant, j’ai presque peur.
- Peur de quoi ?
- Je ne saurais dire. Comme si une sorte de présence immatérielle était proche, en train de surveiller nos agissements. Comment cela se peut-il ?
- Je dirais plutôt veiller que surveiller.
- Mais cela ne vous fait pas peur ?
- La vie est mystérieuse, en cela elle nous ramène à une forme d’humilité, d’abandon. Il y a tant de choses qui ne dépendent pas de nous, alors quand ce genre de coïncidence arrive, c’est plutôt heureux finalement. Je me sens même accompagné.
- Je n’en reviens pas de toutes ces coïncidences, dans une même journée. J’avoue que je ne suis pas habituée, cela me déstabilise un peu.
- Vous voyez qu’il s’en passe des choses en dehors des villes !
- Vous vous moquez.
- Non, mais on peut sentir la vie à l’œuvre partout, y compris dans des endroits qui semblent reculés. Et même en pleine mer ou dans un désert. Des aventuriers en ont rapporté des récits.
- Vous ouvrez des portes nouvelles pour moi. En tout cas cette panne est flagrante.
Michel pensa à sa voiture bloquée qui était une autre sorte de panne. Oui elle était suivie, mais ne s’en doutait pas encore. Il sourit.
- Ecoutez, je vais rentrer, puisque tout semble revenu à la normale, enfin façon de parler. Je vous remercie pour la soupe.
- On se voit demain, n’est-ce pas, je ferais un gâteau.
- Avec joie.
Ils se souhaitèrent bonne nuit et Michel reprit le chemin de sa demeure.

dimanche 28 décembre 2014

On ne peut pas forcer la maturité de quoi que ce soit

- La solidarité est dans l’air du temps.
- Pas pour tout le monde, il semble qu’il y ait un égoïsme exacerbé par ailleurs. Il se pourrait que la découverte de la liberté fasse perde la tête à beaucoup de gens. Les adultes sont comme les enfants avec leur jouets, ils en veulent toujours plus, sauf que personne ne pose plus de limites. La liberté est une forme de puissance aveuglante. Au niveau individuel comme au niveau d’un pays.
- On ne peut pas forcer la maturité de quoi que ce soit. C’est désolant parfois.
- Mais il y a des personnes charitables, n’est-ce pas… dit Sylvie en regardant malicieusement vers Michel.
- Et d’autres qui éduquent par l’art, si je comprends bien.
- Que faites-vous à part secourir les personnes en panne d’électricité un soir de grand vent ?
- Oh, pas grand-chose… J’écris, je peins, je bricole, et je passe du temps à ne rien faire… C’est en fait mon occupation favorite.
- Comment ça, c’est un luxe, non ?
- Oui, c’est vrai. Je peux rester des heures à regarder un paysage, à me promener, à écouter la nature. Parfois des pensées intéressantes me viennent, que je note, qui se transforment en feuillets, en essais, en nouvelles. En vérité je m’adonne à l’observation du monde, infime, grand, immense, ou intime.
- Mais vous publiez, alors ?
- Cela arrive, oui.
- J’ai un voisin qui écrit et je n’en savais rien.
- Oui, vous voyez comme le monde est surprenant, il suffit d’une rencontre fortuite pour que nous nous découvrions. J’aime cet aspect aléatoire de la vie. J’ai la faiblesse de croire que la vie sait mieux que nous ce qu’il faut pour notre plus grand bonheur. Il y a ce que l’on provoque de façon visible, et ce qui arrive on ne sait pas comment ni pourquoi. Ces moments là sont peut-être plus essentiels par le message qu’ils portent.

- Ton voisin est aussi philosophe, on dirait…
- Je vis, je regarde, je prends quelque recul. J’apprends à me taire à vrai dire. Je découvre le caché, qui reste un mystère à l’homme pressé.
- Je commence à comprendre pourquoi vous vivez à la campagne, vous êtes un contemplatif ! Je ne pourrais pas me suffire de la nature, j’ai trop besoin de voir les gens, de les sentir, d’être en relation…
- Mais je vois des gens, ponctuellement, mais avec le temps d’être vraiment avec eux. J’ai même l’impression d’être plus avec ceux que je vois, ou suis en relation, que par les temps passés où je m’éparpillais un peu avec beaucoup de rencontres.
- Oui, je comprends ce que vous voulez dire. Mais je sens une chaleur humaine, quand je joue au théâtre par exemple, que je ne peux trouver en dehors du groupe, et même dans la ville. Il me semble que l’humain est d’abord un être social.
- La sociabilité ne se confond pas avec le nombre de personnes rencontrées. Un sociologue fait un travail de compréhension, d’analyse des activités humaines, ce qui peut l’amener à observer, pendant des années parfois, des centaines ou des milliers de personnes. Un psychologue travaille avec un nombre beaucoup plus réduit de patients, et parle assez peu. Qui peut dire qui est le plus utile ? Je vais même plus loin : un artiste, qui apprend auprès d’un maître, comme cela se faisait dans la tradition, fait un travail de solitaire. Certains grands maîtres, en Chine, au Japon, n’ont eu qu’un élève, à qui ils sentaient de transmettre tout leur savoir. Ils ne pouvaient agir autrement, c’était d’après leur conscience. La vie est multiple. Certains ont froid dans les villes surpeuplées, d’autres se sentent au chaud à l’intérieur d’eux-mêmes alors même qu’une forme de solitude les environne.
- Je vois ce que vous voulez dire. On peut être social sans être chaleureux alors ?
- Tout est possible. La sociabilité comme la solitude peuvent être une fuite. Il faut se connaître suffisamment pour savoir ce qui se joue en nous.

samedi 27 décembre 2014

C'est juste la vie qui propose les situations

On entendait le vent, entendaient-elles les coups ? Il redonna quelques coups sur la porte, qui finit par s’ouvrir. C’était Madame Dustan.
- Hé bien quelle surprise, que se passe-t-il ?
- C’est juste la panne d’électricité, je me demandais si vous n’aviez pas besoin d’aide, si vous aviez du chauffage…
- Rentrez, rentrez…
Elles avaient mis des bougeoirs par ci, par là, ce qui donnait une ambiance féérique à la maison qu’il découvrait. Sylvie était debout devant la table de la cuisine et le couvert était mis.
- Regarde Sylvie, la tempête nous amène quelqu’un !
- On parlait de vous justement, décidément…
- La panne risque de durer toute la nuit, comment cela se passe-t-il pour vous ?
- J’ai quelques bougies d’avance car j’en avais acheté pour Noël. Nous n’avons pas encore eu le temps d’allumer la cheminée. Nous allions passer à table, voulez-vous rester ?
- Vous avez le gaz, au moins ça marche. Non je ne reste pas, je venais juste m’assurer que vous vous en sortiez. Le téléphone est aussi coupé.
- Moi qui suis habituée à la ville, c’est un peu l’aventure ici ; en même temps c’est tellement nouveau que cela n’en est que plus vivant, dit Sylvie.
- Oui, je comprends. On semble encore plus coupé du monde, mais cela nous relie peut être plus à nous même, vous ne croyez pas ?
- Je me sens plus relié aux autres qu’à moi-même à vrai dire !
Michel sentit que Sylvie lui tendait une perche, elle avait raison, mais était-ce du même lien qu’il s’agissait ? Il répondit toutefois.
- Qui sait si le dépouillement ne relie pas plus les hommes?
- Vous en êtes la preuve, Monsieur Villetain ! dit Madame Dustan.
- Appelez-moi Michel, on va faire simple.
- Et moi Corinne.
- Oui, les circonstances nous révèlent en quelque sorte.
- Michel, il reste de la soupe, à vous d’être simple. Je vous mets une assiette, d’accord ?
- Bon alors j’allume le feu, j’adore ça. Dites-moi où est le bois ?
- Il est dehors, je vais vous montrer.
Dix minutes plus tard, le feu crépitait, et ils mangeaient tous trois une soupe bien chaude.

- Ce qui me semble tout à fait étonnant dit Sylvie, c’est que la pièce que je répète actuellement parle de solidarité. Aujourd’hui la même personne m’a ouvert une porte d’un magasin, m’a aidé à sortir ma voiture du fossé et vient frapper ce soir pour savoir si tout va bien… Vous êtes un homme retiré et disponible on dirait.
- A vrai dire, c’est juste la vie qui propose les situations, je n’ai rien recherché, mais je réponds, oui, comment pourrais-je faire autrement ?
- Là ce soir, vous êtes venu, quand même. C’est bien une démarche de votre part, non ?
- Oui, mais je me suis demandé si je devais venir ou pas. J’essaie de sentir ce qui est le plus juste autant que possible, lorsque je dois décider de quelque chose.
- Qu’est-ce qui a fait pencher la balance, si je ne suis pas trop indiscrète ?
- Dépasser le risque d’être pris pour quelqu’un qui en fait trop… A vrai dire je pensais à nos rencontres de la journée, et au vu de la panne de courant, je me sentais encore plus relié à vous alors que l’on ne se connaît pas. Soit je restais avec ça en tête, soit j’agissais pour m’en libérer.
- C’est amusant, c’est comme si la technologie qui nous met en rapport avec le monde entier, amoindrit notre potentiel de liens subtils qui sont le propre de l’humain.
- Oui, j’ai tendance à croire cela en fait. La simplicité réunit, la pauvreté appelle le réconfort, tandis que trop de confort est un risque vers l’égoïsme. La crise actuelle est la porte vers la solidarité.
- Je suis en plein dans la pièce.
- C’est une pièce qui va se jouer quand ? Je serais curieux de la voir, dit Michel.
- Nous la jouerons après Pâques. Nous sommes tous amateurs, sauf le metteur en scène.

jeudi 25 décembre 2014

L'air du sauveur permanent

C’était sa voisine qui l’appelait pour lui proposer de passer demain après-midi prendre le thé avec elle et son amie. Il accepta volontiers. Demain serait la veille de Noël. Il sentit une joie sourde poindre au fond de son cœur. Il connaissait peu cette Madame Dustan, elle habitait ici depuis deux années seulement. Elle avait une fille qui rentrait chez elle le week end, étudiante mais il ne savait plus en quoi.

- C’est quand même curieux que je croise cette femme par deux fois en ville, puis ici avec sa voiture coincée tout près de chez moi, repartant de chez une voisine. Si son amie eut été chez elle, elle ne serait pas repartie et on ne se serait pas croisé ! Et voici que l’on est appelé à se voir, comme si la vie voulait nous faire nous rencontrer. Elle fait du théâtre, c’est bien, elle est un peu artiste alors. Je ne sais même pas son nom. Mais peu importe, que veut dire un nom ? C’est juste un son qui ne dit rien sur ce qu’est une personne…

Il dîna et se mit à préparer ses cadeaux qu’il voulait envoyer le lendemain. La pluie s’était arrêtée mais le vent soufflait encore. Soudain la lumière s’éteignit, puis se ralluma quelques secondes après. Momentanément il n’y eut plus que la lueur des flammes dans le poêle. D’ici à ce que la lumière soit coupée, se dit-il. Une minute plus tard, la lumière s’éteignit sans se rallumer. Il partit chercher un peu en aveugle la lampe dans un placard de la cuisine. Une fois trouvée il alla chercher les bougies dans un autre endroit, mais cette fois avec un minimum de clarté. Il se pouvait que cette panne dure toute la nuit, vues les conditions météo. Il ne craignait pas le noir, ni le manque d’électricité. Cela lui rappelait sa jeunesse estudiantine quand il s’éclairait à la bougie par pur plaisir. De plus il y avait le poêle, donc pas de risque d’avoir froid. Et puis un camping gaz au cas où, une forme d’autonomie en quelque sorte. Il pensa alors aux personnes qui dépendaient entièrement de l’électricité.
 
- Comment se débrouillent mes voisines ? Peut-être s’inquiètent-elles ? Hola, mais c’est moi qui m’inquiète pour elles on dirait ! Je vais appeler pour savoir.
Il chercha dans l’annuaire le numéro, mais pas de téléphone non plus. Cette fois c’est un peu plus grave ! Il se demanda s’il devait y aller à pied, si c’était opportun. Il ne les connaissait pas suffisamment pour intervenir.
 
- Je vais attendre cinq minutes. Quelle situation bizarre ! On s’est parlé tout à l’heure, la vie nous a manifestement rapprochés, et voilà que je me sens relié à des personnes que je ne connaissais pas ou à peine il y a quelques heures. Après avoir aidé pour la voiture, si j’y vais maintenant, je vais vraiment avoir l’air du sauveur permanent. Elles vont peut-être trouver que j’en fais trop. Mais qu’est-ce que je risque ? Après tout il ne se passe jamais rien de flagrant ici, et si la vie venait me chercher pour me proposer quelque chose ? Allez, j’y vais, au diable les préjugés !

Il se prépara et sortit avec sa lampe. Le vent était fort. Vraiment les éléments s'en donnaient à cœur joie. Cela donnait une impression de petitesse à Michel qui marchait prudemment dans la nuit. Une dizaine de minutes plus tard il arriva devant la maison. Il y avait une lueur à l’intérieur. Il frappa.

Le message de NOEL par Amma


Quel est le message de Noël ?

Le message de Noël est la vie de Jésus Christ elle-même ! On dit que Dieu est l’incarnation des valeurs divines infinies. En même temps, Dieu est au-delà des mots et du mental. C’est grâce aux vies des Mahatmas que nous pouvons faire l’expérience directe de la divinité de Dieu. Les Mahatmas nous transmettent un enseignement à partir de leur propre vie.

Le Christ était l’incarnation de l’amour, du sacrifice de soi et de l’humilité. L’abandon à Dieu et l’amour envers le monde, il rayonnait ces deux qualités. Il naquit dans une étable, travailla péniblement toute sa vie et vécut dans une chaumière. Même si, d’un point de vue matériel, il ne possédait rien, il était l’incarnation de la prospérité.

Son amour pour Dieu était la source de cette prospérité. On dit que la vie spirituelle revient à avancer sur le fil du rasoir. Il subit de terribles épreuves, sans jamais faiblir. Tant sa foi était inébranlable! Il savait qu’il lui faudrait payer très cher pour que ses efforts parviennent à élever spirituellement le monde. Il était si libre de la peur que jamais il ne recula. Il fut prêt à porter la croix pour sauver le monde. Au cours de sa vie, il manifesta les qualités que sont l’amour, la compassion et le sacrifice de soi. Il démontra par sa propre vie comment un aspirant spirituel devrait aller de l’avant même lorsqu’il est en proie à des obstacles. Comme il gardait le regard fermement fixé sur Dieu, il ne désirait jamais aucun signe de reconnaissance du monde. Ce n’est qu’après avoir transmis ce message qu’il fit ses adieux au monde.

« Soyez innocents et humbles comme les petits enfants, car le royaume des cieux leur appartient, » conseillait le Christ. Ce que le Christ voulait dire est que le paradis n’est pas un endroit pour les plaisirs matériels. C’est un royaume empli de béatitude éternelle, d’amour et de compassion. Il enseignait à l’humanité à voir Dieu en tout être, et à aimer son prochain comme soi-même. Il pardonna même à ceux qui l’avaient crucifié, et il pria pour eux. Il transmit la notion que la Réalisation de Dieu est le but de la vie et que la dévotion à laquelle s’ajoutent le sacrifice de soi et l’amour pour l’humanité est la façon d’atteindre ce but. Amour et sacrifice de soi étaient son message. C’est aussi le message de Noël.

Quand notre coeur se remplit d’amour et d’abnégation, le Christ prend naissance en nous.
C’est la véritable célébration de Noël.
Puisse le coeur de mes enfants se remplir d’amour et du sens du sacrifice.
Que la grâce divine soit toujours avec vous.

mercredi 24 décembre 2014

La confiance n'est pas un acte volontaire

Le feu crépitait, la chaleur douce se diffusait dans la pièce à vivre de la maison. Il y avait un coin cuisine qui se prolongeait par une table de repas, puis la partie séjour avec un canapé et des fauteuils, enfin une table de bureau entourée d’une bibliothèque. Au milieu le poêle.
Michel vivait seul depuis déjà plusieurs années. Il avait eu une famille, deux enfants, puis vécu une séparation comme beaucoup de gens à notre époque. A la maturité, on voit mieux ce que l’on veut vivre, on ose franchir des pas qui semblaient impossibles auparavant, les enfants deviennent indépendants, tout un ensemble de choses qui font que des choix semblent se dessiner plus consciemment. Mais lorsqu’il revenait sur sa vie, il s’apercevait que les grands choix ne lui avaient pas appartenu en vérité. Des évidences s’étaient imposées à lui, comme si une force venant de l’intérieur l’avait poussé à agir. En s’ouvrant à cette énergie de la vie sans entrave, il voyait qu’il ne maîtrisait pas tant que ça sa propre vie. Il lui semblait qu’au début il apprenait à prendre du recul, alors que de plus en plus le recul était là et il découvrait qu’en fait c’est lui qui avait disparu maintenant. Comme c’est étrange, pensa t-il, c’est comme si la vie devenait plus réelle quand je ne m’occupe de rien.
Il ouvrit au hasard le livre qu’il avait acheté, et lut :
« La confiance n’est pas un acte volontaire, en cela elle entraîne la détente profonde. La tension vient de notre dépendance à la volonté, qui est une croyance en son propre pouvoir. »
C’était exactement ce qu’il découvrait petit à petit. Accepter vraiment, dans l’abandon le plus complet, la situation présente que nous offre la vie. Devenir simple et ouvert à sa vérité profonde, fusse sa propre fragilité. Vouloir se protéger soi-même empêche la vie d’apporter les remèdes nécessaires au bon déroulement du vivant qui nous est destiné. Cela ressemble parfois à un saut dans le vide, mais c’est ne pas faire confiance que de rester à regarder sans s’engager vraiment. On peut rester si longtemps au bord.
C’est ça écouter sa petite voix intérieure, comme un enfant qui fonctionne à l’instinct et ose faire des choses invraisemblables alors qu’un adulte évalue les risques. Lorsque cette voix parle, c’est notre profondeur la plus authentique qui parle, celle qui peut si facilement être étouffée. C’est notre saine folie de vivre qui s’exprime. Il suffit de vivre à ce niveau quelques fois pour vérifier celle loi : Si tu oses vivre ce que tu portes en toi, le ciel t’ouvrira des portes inattendues. Il ne s’agit pas de vivre au niveau superficiel, non, il s’agit de notre propre profondeur, vivre le plus authentique.
Etre proche de l’inconnu en nous qui appelle. Cet appel est d’une telle force, à priori tout à fait invisible dans l’univers, mais réelle parce que unifiante pour notre évolution. Cette énergie fait partie d’un grandir du vivant qui dépasse toutes les croyances les plus évidentes pour les esprits grossiers. Le grossier rassure car c’est ce qui est enseigné culturellement dans le monde occidental, et tout le monde ou presque fonctionne à ce niveau. Pourtant les gens sont tristes et angoissés.
S’éloigner de ses semblables semble quasi une nécessité pour se rencontrer soi même et découvrir les lois importantes. Il y a comme un désert à traverser.
Il en était là de ses pensées lorsque la sonnerie du téléphone retentit.

mardi 23 décembre 2014

Comment se font les rencontres...

Il descendit de voiture, s’approcha de la vitre et demanda :
- Vous avez besoin d’aide ? La femme baissa sa vitre et dit :
- Oui,  je veux bien, je finis ma conversation au téléphone !
Moins d’une minute après, elle descendit et s’expliqua.
- Je vais chez une amie qui habite ici, mais elle n’est pas encore rentrée.  En manoeuvrant, j’ai coincé une roue dans l’ornière, ça glisse, et je n’arrive pas à repartir…
Michel fit le tour de la voiture et regarda la roue. Cela ne semblait pas trop grave.
- Je vais essayer de pousser, on devrait y arriver.
- Je pensais appeler une dépanneuse, je suis désolée. Je ne voudrais pas vous ennuyer…
- On fait un essai, démarrez et accélérez doucement quand je vous dirais.
Le deuxième coup fut le bon. Elle roula quelques mètres et se gara. Il la rejoignit alors qu’elle sortait de voiture.
- Merci de votre aide. Mais vous êtes le monsieur qui m’a ouvert la porte à la papeterie, ça alors !
- Oui, c’est ça ! Il pensa au salon de thé, mais ne dit rien. Il poursuivit :
- J’habite à deux cent mètres, si vous voulez profiter de ma maison en attendant votre amie, c’est avec plaisir.
- J’étais en train de l’appeler, mais elle arrive dans cinq minutes, je vais l’attendre devant chez elle.
- Ne serait-ce pas Madame Dustan par hasard ?
- Oui c’est cela, vous la connaissez ?
- On se croise de temps en temps, nous sommes presque voisins, vous savez c’est la campagne ici, on se connaît inévitablement.
- J’habite dans une ville, et si j’aime bien la campagne, je ne me vois pas y vivre. J’aime sortir, enfin je parle de la culture, et puis je joue un peu au théâtre…
- Oui la campagne est une forme de repli sur soi même, mais la nature est d’une telle présence.
- Vous n’étiez pas dans le salon de thé tout à l’heure ?
- Si, nos regards se sont croisés il me semble…
- Décidément la voiture a un peu forcé les choses alors…
- On peut dire comme ça.
- Je reste pour les fêtes chez mon amie, peut être pourriez-vous venir prendre un thé avec nous un de ces jours, qu'en pensez-vous?
- Pourquoi pas, cela permettrait au vieux solitaire que je suis de se socialiser un peu, dit-il en riant de lui-même.
Une voiture se fit entendre. Bientôt elle s’arrêta. C’était l’amie qui rentrait chez elle.
- Hé bien, que se passe-t-il ? Oh, bonjour Monsieur Villetain, je vois que vous avez fait connaissance avec mon amie Sylvie.
Ils lui expliquèrent l’anecdote, puis chacun rentra chez soi en se promettant de se revoir très prochainement.

vendredi 19 décembre 2014

Le temps que l'on ne voit pas


Il fut pris par la curiosité. Son regard se tourna franchement vers elle. C’est toujours amusant de retrouver une personne que l’on a croisé quelque temps plus tôt. Cela n’a pas forcément de sens, on peut très bien recroiser quelqu’un ne serait-ce qu’en faisant des courses, mais c’est dans le même lieu. Là il y avait changement de lieu. Il se retourna vers la rue. Il sentit au fond de lui comme un désir de lier connaissance, mais sans raison particulière, comme par jeu. Il avait passé l’âge de forcer les rencontres, même si quelque chose de subtil se passait là dans l’air qu’il captait. Il se retourna de nouveau, la femme s’était levée et se préparait à partir. Au moment où elle arriva près de la table où il se tenait, leurs regards se croisèrent très finement sans se poser vraiment. L’un comme l’autre se sentit regardé sans qu’ils puissent définir exactement ce qui s’était passé. Elle franchit la porte et sortit avec ses paquets. Il la suivit des yeux. Elle disparut.

Il resta quelque temps, finit son chocolat et sortit faire une autre course. En marchant il passa devant une librairie, et s’arrêta. Il n’avait rien à acheter, mais son regard fut happé par le titre d’un livre : «  Le temps que l’on ne voit pas ». Du coup il entra et demanda le livre pour y jeter un œil. C’était le premier livre d’un auteur inconnu, ancien mathématicien, qui changea de vie suite à un accident, et découvrit que la vie ne peut se résumer en équations. Il expliquait comment la non maîtrise peut permettre d’attirer des choses essentielles pour mieux comprendre la vie. Quelques phrases suffirent à le décider à acheter le livre.

- Voilà une bénédiction pour un esprit trop cartésien, se dit-il. Il devait quand même avoir une certaine ouverture d’esprit pour ce changement. Comment se fait-il que la vie propose à certaines personnes un accident pour les faire réfléchir un peu, voire même changer leur vie ? Il était curieux de ce que pouvait en dire un homme de formation scientifique.

Une heure plus tard il regagna sa voiture et prit la route de campagne qui le menait chez lui. Il habitait près d’un hameau situé sur une colline. Avant ce hameau il y avait un croisement, où il bifurqua. Le chemin conduisait à quelques maisons dont la sienne.
C’est là qu’il vit une voiture arrêtée. Anormalement arrêtée, se dit-il. En s’approchant il vit une personne en train de téléphoner. C’était la femme aux paquets qu’il avait croisé deux fois cet après-midi.

jeudi 18 décembre 2014

Un résumé d'éternité

Il s’était rendu à la ville proche pour y faire quelques courses. Noël arrivait, et il avait coutume d’acheter de quoi confectionner des petits cadeaux pour quelques amis, en particulier ses amis lointains qu’il ne voyait pas souvent.  La vie peut nous rendre seul géographiquement, et distribuer ceux que l’on aime aux quatre coins du territoire. Il se disait que les gens les plus importants à ses yeux, ou plutôt à son cœur, étaient rarement les plus proches. Oh bien sûr il connaissait quelques personnes dans les environs, mais avec qui il ne pouvait partager dans  la même simplicité, la même intimité, que ces amis auxquels il pensait. Cela n’en rendait les retrouvailles que plus intenses. Serait-ce la même chose s’ils étaient plus proches, si les rencontres étaient régulières ? Sans doute que non. L’intensité serait-elle dans la rareté ? C’est bien possible se disait-il…
L’intensité est un pic, comme un orage qui ne saurait durer, n’est-ce pas ce que dit le Tao ? Peut-on vivre longtemps intensément, y a-t-il de telles personnes sur terre ? Est-ce un don ?


Tout à ses pensées, il arriva à la papeterie où il savait trouver une bonne partie de ses achats.
En ouvrant la porte, une femme sortait juste, les mains encombrées de diverses poches. Il la laissa passer tout en la regardant. Elle le remercia, franchit la porte et disparut sur le trottoir, tandis que lui pénétrait dans le magasin. Il sortit sa liste et commença à regarder un peu partout, curieux de tout ce que l’homme était capable d’inventer rien qu’avec du papier ou du carton. Il avait quelques idées en tête, mais aimait se laisser guider par son intuition du moment, rester ouvert aux messages secrets de la vie. Chaque année il y avait des nouveautés, même si certains articles semblaient impérissables tant ils réunissaient de qualités d’authenticité, de bon gout, d’esthétique, comme un sommet inébranlable. Dans les nouveautés il y avait des créations originales d’artistes qui détournaient le but premier de la matière pour en faire une sorte de sculpture inutile, mais résumant en un geste la relation de complicité entre l’homme et l’arbre. Une suggestion à l’imaginaire, un rappel à l’inutile, un objet de contemplation. C’était ce qu’il aimait trouver dans un cadeau : un résumé d’éternité.

Ses courses faites et posées dans sa voiture,  il alla prendre un chocolat chaud dans un salon de thé. Il trouva une place de façon à avoir une vue suffisante vers l’extérieur. C’est amusant cette manière que l’on a souvent de regarder depuis un lieu inhabituel cet environnement qui n’est pas le notre. Petit à petit le regard s’approprie la proximité comme s’il y avait un besoin de surveiller ou d’être rassuré sur ce qui vient se frotter à notre propre bulle. Déjà le choix de l’emplacement tenait compte d’un espace susceptible de détente potentielle. Cela se faisait automatiquement pour Michel. Une sorte de radar de la profondeur se mettait en route automatiquement dans ces cas là.

Quelques minutes plus tard, une fois servi, il tourna la tête vers l’intérieur du salon, et aperçut la femme à qui il avait tenu la porte pour sortir de la papeterie.

mercredi 17 décembre 2014

Une maison sans feu n'est pas une maison

Le soir venait de tomber, la pluie s'était arrêtée, seul le vent se faisait entendre encore en cette journée d'hiver. Il ferma les volets. C'était une ancienne maison de campagne, mal isolée, avec des courants d'air les jours de vent, faisant bouger les portes comme s'il y avait une présence inconnue et mystérieuse. En vérité le bruit de ces portes dans leur encadrement indiquait à Michel la présence du vent. Il ralluma le feu dans le poêle. Bientôt les flammes crépitèrent, autre soutien sonore à la solitude. Le feu est bien plus que du bois qui flambe, c'est vraiment une ambiance tout à fait unique qui se ressent dans la pièce, et même dans la maison entière. Le feu, par essence insaisissable, s'infiltre comme par magie dans les moindres recoins. Il laisse une odeur de réconfort, un réconfort subtil qui chauffe à la fois le corps et l'âme.
- Une maison sans feu n'est pas une maison ! se disait-il. Jamais je ne pourrais m'habituer à ces maisons au confort électrique, hygiéniste, où le défaut n'existe pas, car banni du monde moderne aseptisé. On chasse l'inattendu car il fait peur finalement. Au sombre mystérieux on préfère le choc du trop éclairé, comme une prévention d'accident possible, comme un nettoyage systématique.

Michel vivait ici, un peu à l'écart, pour justement profiter des aubaines mystérieuses qui égrènent la vie de ceux qui savent s'arrêter. On peut s'arrêter n'importe où, y compris dans un appartement quelconque nouvellement construit. Pour lui non, il fallait la vibration des éléments naturels pour retrouver ce contact indicible avec le vivant, comme ces bruits qui lui parlaient, ces frissonnements légers comme des flocons de neige, qui ressemblaient à des êtres invisibles et furtifs. Dans ces petits riens, comme un robinet qui tout d'un coup déglutissait, il sentait la vie dans sa plus grande présence.
La vie qui interpelle, qui continue son chemin en méandres, quoiqu'il arrive.
Il mit une buche dans le poêle et contempla le nouveau départ de ces vagues lumineuses et célestes.
C'est alors qu'il repensa à cette rencontre, au croisement de la route, cet après midi...

mardi 16 décembre 2014

Restez silencieux

 Parfois, je dis aux gens : "Restez silencieux",
mais une fois que l'identité égoïque  tombe,
vous en viendrez à voir que même ce conseil de "rester silencieux"
devient vide de sens.
Il n'y a plus personne pour rester silencieux.
Quand il y a quelqu'un pour rester silencieux,
il y a du bruit.
Quand il n'y a plus personne pour rester silencieux,
il y a le Silence.
 
                                                                      Mooji

dimanche 14 décembre 2014

La détente c'est le OUI absolu

 
Qu'est-ce qui est le plus agréable à vivre, qu'est-ce qui fait que je me sente bien, sans arrière pensée?
Je me dis que c'est lorsque je suis détendu, lorsqu'il y a une détente à la fois physique et mentale. Lorsque le monde extérieur et intérieur se rejoignent, lorsqu'il n'y a plus de désir d'autre chose, plus de pensées encombrantes, lorsque je suis en phase avec la vie qui est là tout de suite.
Il y a bien des moments comme ça, où il y a une évidence, une absence totale d'opposition, et donc une tranquillité.
Si on prend la question dans l'autre sens, on peut se demander alors : qu'est-ce qui fait que je sente une ou des tensions? D'où cela vient-il? On aura les mêmes réponses mais dans le sens contraire. C'est l'opposition, le conflit, l'impossibilité apparente de l'adaptation.

La solution c'est d'observer ce qui se passe. Se détacher en quelque sorte de la situation pour voir notre propre fonctionnement. Dans les moments agréables où tout va bien, comme dans les moments désagréables ou difficiles. On a déjà parlé de ça, c'est le fait de développer la vigilance. Petit à petit on peut découvrir les personnages en nous qui nous manipulent en quelque sorte, auxquels on s'identifie sur le moment.

On pourrait croire que pour évoluer "dans le bon sens" il faut avoir des qualités, des capacités particulières, devenir bon, altruiste, patient, rigoureux, efficace.... Et de se comparer à certaines personnes qui ont ces qualités ou aux sages qui sont dans cet état de disponibilité permanente. C'est faire fausse route, se faire du mal. Comparer, c'est juger, culpabiliser, tout l'inverse de la détente, dont on sait inconsciemment que c'est un état recherché.
A un moment il faut bien avouer son incapacité à être ce qu'on voudrait être et que l'on n'est pas de toute évidence. Où est le problème? Je suis incapable de ci ou de ça, je n'ai pas les qualités que j'aimerais avoir, je me sens même assez médiocre, petit, faible, je n'y arrive pas, je n'ai pas de suite dans les idées.... Si c'est vrai, où est le problème? Le problème, il est qu'on rêve longtemps d'être différent de ce que l'on est, du coup on se ment le plus longtemps possible pour éviter ce constat d'impuissance : je suis petit, tellement plus petit que je pensais.
Si on est totalement d'accord avec notre état d'être du moment, c'est un soulagement, non? C'est une détente réelle qui va s'installer.
Dans le monde de l'apparence, il est tellement facile de se la jouer, de faire croire que, et de finalement tomber dans le filet du mensonge généralisé. Ne pas se mentir, c'est descendre de son piédestal en quelque sorte, c'est s'autoriser la simplicité, devenir nu à soi même et aux autres. La détente est dans la simplicité, dans le vrai qui apparait.

La rigidité entraine le refus, ce qui est un enfer, la souplesse entraine la détente d'où la tranquillité.
La souplesse c'est la non opposition à l'évidence du réel.
Ne serait-ce pas la fable de La Fontaine : le chêne et le roseau?

samedi 13 décembre 2014

A propos des vieilles âmes

Les définitions peuvent donner une orientation, mais plus on va vers le subtil moins il est aisé et possible de définir. Cela relève plus de l'expérience. Il est facile de se cacher derrière une définition, de croire que l'on sait, que l'on a saisi.
"Ce que tu es crie si fort que je n'entends pas ce que tu me dis!" disait Swami Prajnanpad.
Si être une vieille âme pourrait signifier qu'elle a cheminé à travers différentes vies pour se tourner progressivement vers la sagesse, apprendre de la vie, en tirer des leçons et éviter de tout recommencer à chaque fois, d'où un certain détachement d'envers le monde, qu'en serait-il au bout du compte? Comment cela se transforme t-il dans la vie sinon par des actes. Et un acte qui passe d'abord par soi même. C'est la longue transformation de soi, la purification, l'écoute, le recul, qui permettent d'être plus disponible au vivant.
Sur le chemin de l'intériorité, toute qualification est un risque d'identification à quelque chose, qui sera inévitablement à dépasser. Et ce besoin de "se rattacher à", s'il est bien naturel et compréhensible, est encore du domaine de l'oiseau qui n'a pas quitté le nid car pas dans la capacité de sauter pour voler.

La fenêtre est ouverte, la grande liberté est là, mais suis-je capable de m'envoler? Suis-je capable de voler de mes propres ailes, sans référence autre que mon expérience de confiance totale?
J'ai envie de dire que les vieilles âmes se reconnaissent sur le chemin qu'elles peuvent être amenées à partager ensemble. On peut le dire, le ressentir, mais en rire aussi quelque part. Plus la profondeur est présente, plus le subtil se découvre. Cet espace est tellement au delà de toutes les anciennes habitudes de fonctionnement. Comment celui qui reste au bord de la fenêtre peut-il goûter la sensation du vol?

mercredi 10 décembre 2014

Etes-vous une vieille âme?


Il y a quelque temps une personne m'a parlé de vieille âme. C'est un terme que je connaissais  mais sans connaître véritablement le sens de façon précise. Je suis allé chercher dans cet outil extraordinaire qu'est internet, et j'ai trouvé des définitions. Notamment certaines pages indiquent des signes qui feraient dire que telle ou telle personne est une vieille âme. En voici quelques uns :

Vous avez tendance à être un solitaire isolé
Les vieilles âmes se désintéressent des activités et des intérêts des personnes qui sont dans la même tranche d’âge, ils trouvent que c’est insatisfaisant de devenir ami avec des gens s’ils ont du mal à s’identifier à eux. Résultat… les vieilles âmes ont tendance à se retrouver seules la plupart du temps.

Vous aimez la connaissance, la sagesse et la vérité
Cela semble un peu trop grandiose et noble, mais la vieille âme se retrouve naturellement attirée par le côté intellectuel de la vie. Les vieilles âmes comprennent d’instinct que la connaissance est le pouvoir, la sagesse est le bonheur et la vérité est la liberté, alors pourquoi ne pas rechercher ces choses ? Ces recherches sont plus significatives pour elles que les derniers potins des stars, ou les derniers résultats de football.

Vous êtes enclin à la spiritualité
Les vieilles âmes les plus émotives ont tendance à être de nature plus sensible et spirituelle. Aller au-delà des limites de l’égo, chercher la lumière et promouvoir l’amour et la paix sont leurs principales recherches. Pour elles, il semble que ce soit l’utilisation du temps la plus sage et la plus enrichissante.

Vous comprenez le caractère éphémère de la vie
Les vieilles âmes sont souvent confrontées non seulement aux rappels de leur mort, mais aussi de tous ceux qui les entourent. Cela rend la vieille âme méfiante et parfois elle se retire, mais elle dicte avec sagesse la façon dont ils vivent leur vie.

Vous êtes réfléchi et introspectif
Les vieilles âmes ont tendance à beaucoup réfléchir…sur tout. Leur capacité à réfléchir et à apprendre de leurs actions et de celles des autres est leur plus grand professeur dans la vie. Une raison pour laquelle les vieilles âmes se sentent si vieilles à l’intérieur, est parce qu’elles ont appris beaucoup de leçons à travers leur réflexion, et ont un meilleur aperçu des situations de la vie grâce à leur capacité à observer tranquillement et soigneusement ce qui se passe autour d’elles.

Vous regardez les choses dans leur ensemble
Il est rare que les vieilles âmes perdent leur temps dans les détails comme avoir des diplômes inutiles, des promotions de l’emploi, faire de la chirurgie et avoir une plus grande télévision. Les vieilles âmes ont tendance à regarder la vie avec une vue d’ensemble, à voir la façon la plus judicieuse et la plus utile d’aborder la vie. Lorsqu’elles sont confrontées à des problèmes, les vieilles âmes ont tendance à les voir comme des douleurs temporaires et passagères qui servent simplement à augmenter la joie ressentie dans le futur. Par conséquent, les vieilles âmes ont tendance à être de nature calme, stable en raison de leur approche de la vie.

Vous n’êtes pas matérialiste
La richesse, le statut, la célébrité et la dernière version de l’Iphone…. Les vieilles âmes n’en ont que faire. La vieille âme ne voit pas l’intérêt de rechercher des choses que l’on peut facilement lui reprendre. De plus, les vieilles âmes ont peu de temps et d’intérêt pour les choses éphémères de la vie, car elles ont peu de signification ou mettent longtemps avant d’être accomplies.

Vous étiez un enfant étrange, socialement mal adapté
Ce n’est pas toujours le cas, mais beaucoup de vieilles âmes sont plus matures que les enfants de leur âge. Souvent, ces enfants sont étiquetés comme étant « précoces », « introvertis », ou « rebelles », car ils n’entrent pas dans les comportements traditionnels. Habituellement, ces enfants sont extrêmement curieux et intelligents, ils voient l’inutilité de nombreuses choses dites par leurs enseignants et leurs parents, et ils leur résistent passivement ou activement. Si vous pouvez parler à votre enfant comme si c’était un adulte, vous avez probablement une vieille âme entre les mains.

Vous vous sentez vieux
Avant de mettre un nom sur ce que je ressentais, j’ai parfois eu la sensation d’être tout simplement « une personne âgée » à l’intérieur. En principe les sentiments qui accompagnent une vieille âme sont : un sentiment de méfiance du monde, une fatigue mentale, et un calme détaché. Malheureusement, les gens les perçoivent souvent comme des personnes distantes et froides, mais c’est seulement l’un des nombreux mythes sur les vieilles âmes.

Ainsi certaines personnes âgées se décrivent comme étant « jeunes d’esprit » et d’autres qui sont très jeunes se décrivent comme « vieilles d’esprit ».

lundi 8 décembre 2014

Quel âge véritable avez-vous?

Depuis pas mal d'années, j'entends des gens dire que lorsque l'on s'intéresse à des choses différentes comme les médecines douces, ou manger bio ou être végétarien, ou faire de la méditation, on se retrouve un peu en marge du cercle des connaissances habituelles. Bien sûr ces aspects sont de plus en plus connus, reconnus, et même utilisés par la publicité comme le zen par exemple. Mais lorsque quelqu'un qui n'est plus tout jeune change de vie, ses anciens amis vont le trouver bizarre, voire le critiquer (ça rassure de critiquer), et cette personne, en attendant qu'un nouveau cercle se crée autour de ses propres cercles d'intérêt va se sentir à l'écart. Il y a pourtant tellement d'associations en tous genres, que ce soit pour allaiter, manger cru, faire une pratique énergétique quelconque, ou des groupes de développement personnel... Tout existe, le meilleur et le pire, et il s'agit d'être vigilant.

Mais oui s'intéresser à ce qui donne du sens au vivant, quitter le superficiel pour la profondeur, peut amener de la solitude. Il y a nettement moins de gens à fréquenter ces chemins. Certains découvrent cela en milieu de vie, voire même plus tard, d'autres très jeunes. Il faut un certain courage pour quitter les panneaux des autoroutes tout tracés pour emprunter les voies qui semblent cachées au plus grand nombre. Selon l'intensité de la demande, les réponses de la vie ne seront pas les mêmes. Pour certains cela peut sembler incompréhensible. "Où trouver l'information?" ai-je souvent entendu dire. Ceux là ne savent pas encore comment la vie fonctionne. Il faut que l'appel intérieur soit suffisamment fort pour que la vie réponde, quelle que soit la demande. Oui c'est déroutant, on n'est plus dans les schémas classiques. Alors que d'autres savent, ou plutôt sont mus par une sorte de confiance dans leur ressenti pour que la vie leur présente les bonnes indications, les bonnes personnes, au bon moment. Ils ont déjà une programmation, on pourrait dire, pour se débrouiller quoiqu'il arrive. Ils ne se sentent pas arrêtés par le premier empêchement, la première barrière. Comment cela se fait-il?
D'où cela vient-il que certains ne s'intéressent pas ou si peu au monde matériel et visent plus haut, parfois très jeunes? Certains sont en recherche de sens et orientent dès lors leur vie en fonction de cette base. Certains enfin sont franchement attirés par la sagesse, mot qui ne veut rien dire à la plupart des gens en occident de façon générale. Comme s'ils avaient un âge qui montre déjà un certain vécu...

A suivre

mercredi 3 décembre 2014

Rendez-vous en terre inconnue

http://www.programme-tv.net/news/tv/60091-rendez-vous-terre-inconnue-arthur-emu/


Rendez-vous en terre inconnue est une émission à succès créée par Frédéric Lopez. Le principe est simple : emmener une personne qui a une certaine notoriété dans un pays dont elle ne connaît pas la destination en partant. En fait c'est plutôt une peuplade qui a très peu de contact avec le monde extérieur. C'est donc un changement total, un vrai dépaysement, à la fois pour l'invité, mais aussi pour nous téléspectateurs qui découvrons un mode de vie. En fait, c'est surtout la simplicité, la solidarité, l'humanité de ces gens, que nous découvrons. Nous sommes touchés, car c'est une vraie rencontre de coeur à cœur qui s'opère entre des êtres que tout sépare, cela dans une nature souvent hostile. L'un des intérêts de cette émission c'est la transformation qui se passe chez l'invité, mais aussi chez ceux qui accueillent. Les adieux se font souvent dans les larmes.
Les gens adhèrent, à croire que cet aspect humain, sensible, que l'on cache et dénigre bien souvent touche vraiment plus de personnes que l'on pourrait le croire à première vue.

Hier soir c'était Arthur, animateur télé et radio. J'avoue que j'ai jugé à première vue ce que pourrait être une émission avec un homme qui semble peu porté sur l'élévation de la conscience humaine. Mais je m'étais trompé. Une émission comme celle ci peut facilement faire oublier l'image que l'on a, ou qu'a donné une personne du show bizz. L'émission n'est qu'un résumé, car en vérité la personne est immergé dans un monde complètement différent pendant près de 20 jours. Dès lors il peut se passer beaucoup de choses. Finis les repères habituels, le confort douillet, les visages familiaux, tout est neuf, différent, inconnu, y compris ses propres réactions.
Arthur, Jacques de son vrai nom, joue le jeu sans tricher. Il va marcher, mal dormir (dans un sac de couchage), travailler manuellement, lui qui n'a jamais connu tout ça. Et il va découvrir des gens qui sourient, sont accueillants, malgré leurs propres difficultés dans un lieu assez ingrat.
La petite vidéo ci dessus est touchante car il ne cache rien de sa vulnérabilité. Tout le long de l'émission ensuite, il est resté près de ce qu'il avait vécu, près de ce qu'il sentait, sans prétendre quoique ce soit, sans se la jouer. Tellement d'artistes, ou de gens connus, sont prisonniers de leur personnage public qu'ils en oublient d'être eux mêmes, ce qui nous guette tous d'ailleurs.
J'ai apprécié du coup cet aspect d'un homme qui a osé se montrer avec son humanité, ses faiblesses, ou son ridicule, bref qui ne s'est pas caché derrière une façade.

Il se trouve que les médias mettent aujourd'hui en avant le soi disant exil fiscal d'Arthur. Publicité peut être due à l'émission d'ailleurs. Frédéric Lopez est lui même mis sur la sellette par certains car ayant autorisé le passage de l'émission alors qu'il ne savait rien de tout ça au moment du tournage en mai. Bien sûr c'est un aspect dont on peut parler, mais ces intellectuels et défenseurs de l'intégrité idéologique ne retiennent que ce qu'ils veulent bien, incapables qu'ils sont de reconnaître un homme qui se met à nu vis à vis de lui même devant un large public. De l'intellect au cœur il y a 30 cm que sont bien souvent incapables de franchir ceux qui sont un tantinet trop intelligents et qui peuvent envahir de leurs belles paroles l'univers médiatique. Bien sûr la richesses de certains peut sembler indécente, mais la froideur de certains autres qui se veulent moralistes me semble tout autant repoussante. A un moment Arthur a dit qu'il n'avait jamais senti autant la vie passer en lui. Je trouve cela magnifique. Et j'ose croire que cela a touché pas mal de monde au vu des réactions envoyées par sms.

Pour finir, Frédéric Lopez a parlé des actions que les gens peuvent découvrir en allant voir les Colibris, dont je mets le site : http://www.colibris-lemouvement.org/
Le monde bouge, même si cela ne se voit pas toujours.

Si vous voulez revoir cette émission : http://www.france2.fr/emissions/rendez-vous-en-terre-inconnue