Une autre époque
Un bateau commun marche à une moyenne de 5 noeuds environ, soit 9 km/heure, un bateau de course, selon sa taille, atteint facilement les 15 noeuds de moyenne sur plusieurs jours, voire les 20 noeuds, en faisant des pointes à plus de 30 noeuds (55 km/heure), et même à 40 pour les gros trimarans. Les conséquences en sont : le bruit, la vibration intense de ces machines en carbone lancées sur une mer loin d'être plate, l'eau qui gicle en permanence sur le pont, la vitesse d'impact si le bateau heurte quelque chose. Certains marins ont par moments des masques de plongée, et même des casques anti-bruit. Le stress dépasse le plaisir, mais l'esprit compétiteur les tient au collet.
Avec ces bateaux de plus en plus puissants, et malgré la maîtrise de beaucoup de paramètres, il y a en fait de plus en plus de risques. L'un est de casser une pièce, le mât entre autres, quand les conditions de mer deviennent difficiles, l'autre est de heurter quelque chose, un "ofni" (objet flottant non identifié), un cétacé, ou un autre bateau. Dans les grandes courses il y a facilement un tiers d'abandon suite à la casse ou à des chocs quelconques.
Il y a des centaines de containers qui tombent à l'eau chaque année, mais sans doute des milliers suite aux tempêtes. Beaucoup flottent entre deux eaux avant de finir par couler. Il y a aussi des billes de bois qui, elles, ne couleront pas et sont des mines silencieuses pour les bateaux de course lancés à vive allure. Les bateaux sont aussi des dangers potentiels, plusieurs marins ont été heurté par des cargos ou des bateaux de pêche. Enfin il y a les cétacés, les requins...
Il y a une course actuellement : New York - Les Sables d'Olonne, qui est une sorte de préparation au prochain Vendée Globe, le tour du monde en solitaire. Quatorze bateaux ont quitté New York dimanche. Entre lundi et mardi 5 bateaux ont fait demi tour, ayant heurté vraisemblablement un banc de requins pélerin ou de poissons lune (pouvant peser jusqu'à une tonne) qui migrait dans le secteur. Au moins 3 autres bateaux ont heurté aussi, mais ont continué, ce qui fait au total près des deux tiers.
Que dire de tout çà, alors que des précautions avaient été prises pour passer à l'écart?
Pour défendre les cétacés les écologistes élèvent la voix, les skippers, désolés pour la faune marine, perdent toute chance de gagner, ce qui peut être défavorable pour leurs sponsors; quand aux assurances, leurs tarifs augmentent régulièrement...
Là c'est tranquille, la mer est calme
Il y a plus à plaindre. Et personne ne sait non plus combien les bateaux de pêche, cargos, pétroliers et autres porte containers heurtent de cétacés, requins ou dauphins, sans parler des ondes radars perturbantes. La mer est un vaste cimetière, comme une vaste poubelle...
1 commentaire:
Méditons pour l'océan demain...
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