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vendredi 7 septembre 2018

La gentillesse toujours et partout

Depuis cet accident, il y a trois ans, je vis avec un certain handicap : je marche, mais lentement et en tirant la jambe droite, mon bras droit est assez raide ainsi que ma main droite. Si je tombe, à priori je ne me relève pas tout seul même si je l'ai fait une fois ou deux, j'ai besoin d'un appui. Je passe les détails... Si, une chose : je n'ai pas beaucoup d'énergie!
Passant comme miraculé à l'hôpital parmi tous les paras et tétraplégiques, je suis devenu un handicapé dans le monde des valides. Le plus simple est de demander de l'aide quand je ne peux pas assumer. Moi qui étais très indépendant au point de ne jamais demander une aide quelconque, ou quasi, j'ai vite laissé tomber cet orgueil stupide. Cela semble évident d'être aidé à l'hôpital, ou chez soi par les proches et autres professionnels. Dehors, dans la réalité du quotidien, il m'a fallu apprendre. Je peux conduire, je fais mes courses, j'ai donc acquis une certaine autonomie. Je n'hésite pas à faire ouvrir par la caissière, si elle peut, un pot de confiture lors de l'achat, ou de décharger du caddy et mettre dans le coffre de la voiture quelque chose de lourd ou d'encombrant, etc... Je découvre des gens serviables, la gentillesse gratuite. Plusieurs fois sortant du magasin bio avec le caddy au panier enlevable, et alors qu'il y a trois marches à descendre pour rejoindre le niveau du stationnement, plutôt que faire le détour par l'accès en pente, j'essaie de  descendre le caddy direct sur ces marches assez plates, ou de soulever le panier s'il n'est pas trop lourd, restes de mon esprit de débrouillardise. Plusieurs fois des personnes se sont proposées pour m'aider, même avant que je sois dans la difficulté de l'action. Tant que je peux, je fais, sinon je serai encore dans un fauteuil roulant. 

Cela peut sembler rassurant de savoir qu'il y a des personnes prêtes à aider.
Mais cet été j'ai vécu des choses encore plus probantes à ce niveau. Déjà j'ai tenté une grande première, aller seul dans les Pyrénées. La première histoire est lors de ma première journée dans le parc de Néouvielle.
Voici ce que j'ai noté sur mon mobile.

Faire confiance à la vie jour après jour. Il y a l'aide que l'on demande et celle qui se propose d'elle même au moment opportun. Ce matin je suis incapable de dévisser et régler mon bâton de marche, qui n'a pas servi depuis quelques années. Il faut que je demande à quelqu'un. Je trouve une jeune femme sur le parking en train de préparer son sac de randonnée. S'y connaissant, elle le règle parfaitement. Elle me demande où je vais, et me conseille un lac tout près, dont la distance correspond à mes capacités. Je la remercie, étonné une fois de plus de la disponibilité de cette personne, et de la simplicité avec laquelle tout s'est passé, allant même au delà de mes attentes.

A suivre...

5 commentaires:

FRANKIE PAIN a dit…

merci de votre témoignage
cela me fait du bien d'entendre ces beaux mot. je marche avec de canne de confort depuis 14 ans
et je vois à paris des vertes et de trop mures
bravo le parc du néovielle
je connais presque tous les sommets des pyrénnées
à suivre votre récit
je vous embrasse Yannick
frankie

SAMUEL a dit…

Merci Yannick pour ton témoignage. je mes suis permis de le reprendre en partie sur mon propre blog

https://wordpress.com/post/retrouvermonetoiledubonusagedesemotions.wordpress.com/221

Nous nous sommes rencontré autour d'Alain à En calcat. Amitiés Jean-Jacques

yannick a dit…

Merci Frankie, courage.
Je suis allé voir ton blog, Jean Jacques, je me souviens très bien de toi. Merci pour ce que tu as écrit. Amicalement.

Dominique a dit…

Les égoïstes forcenés, butés et violents tiennent actuellement le devant de la scène mais, fort heureusement, une grande part de l'humanité reste attentive aux autres et au monde.

Bonne fin d'été Yannick.

soisic a dit…

Merci Yannick 💕