Au IXe siècle, pendant la dynastie des Tang, vivait un excellent maître zen nommé Zhaozhou (Joshu en japonais). Un jour, un moine nommé Yanyang (Gon’yo en japonais) lui demanda : « Je suis venu sans rien. Que dois-je faire dans ce cas ? »
Zhaozhou répondit : « Jetez ça ». En apparence, ce n’était pas une réponse. Yanyang demanda alors : « J’ai dit que j’étais venu ici sans rien, alors que voulez-vous donc que je jette ? »
Zhaozhou répondit aussitôt : « Hâtez-vous alors de vous en débarrasser ». Il s’agissait d’une réponse encore plus étrange que la précédente. Les discussions zen sont déconcertantes.
Revenons maintenant à l’histoire originale. Yanyang dit : « Je n’ai rien ». En d’autres termes : « J’ai atteint l’absence d’ego, le satori (l’illumination), la conscience vide. Cependant, du point de vue de Zhaozhou, Yanyang avait encore trop à porter. « Si vous avez une chose présente à l’esprit, vous avez une lourde charge sur le dos. » Ainsi Yanyang transportait une lourde charge qu’il appelait : « ne rien avoir ».
Quand on est vraiment en bonne santé, on oublie cette bonne santé. Un buveur peut dire : « Je n’ai plus soif. J’ai assez bu », mais tant qu’il garde le verre en main, il n’a pas encore assez bu. Si c’était vraiment le cas, il poserait ce verre.
C’est pourquoi Zhaozhou dit : « Débarrassez-vous-en. » et exhorta ainsi Yanyang à faire un pas de plus au sommet de la perche de bambou de cent pieds pour atteindre la véritable illumination, mais Yanyang ne fut pas capable de le comprendre. Il répliqua : « J’ai dit que j’étais venu ici sans rien, que voulez-vous donc que je jette ? ». En conclusion, sa fierté de « n’avoir rien » s’est manifestée. Ce qui explique pourquoi Zhaozhou a répondu : « Alors jetez le ».
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