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dimanche 9 avril 2023

Pâques, le grand passage

 Pâques ne pourrait exister s'il n'y avait pas eu tout le reste, c'est l'ultime moment de la transformation, l'intégration complète de l'union à Dieu, ou du dépassement de l'ego, c'est plus que la fin du voyage, c'est le vrai début d'une nouvelle vie (en même temps il n'y a plus de début car on est dans l'intemporel).

Le chemin, ce qui est une image bien sûr, c'est de découvrir la souffrance pour progressivement s'en libérer. C'est un travail de connaissance de soi, pour découvrir tous ces petits moi qui appellent pour vivre leur histoire, ce qui signifie qu'à un moment il y a un témoin en nous même qui soit suffisamment solide, non affecté par le monde extérieur (et intérieur), pour gérer au mieux ce voyage. Lorsque le témoin, la conscience, est de plus en plus présent, lorsque les petits moi ont été assez nourris pour ne plus nous déranger en permanence, le calme, la paix, deviennent plus habituels, plus facilement accessibles, la dépendance de nos fonctionnements mécaniques diminue puis cesse. Il n'y a plus d'identification à ces moi successifs qui ne font qu'apparaître, mais n'ont pas de réalité absolue. Un détachement s'opère. Il y a un passage du monde personnel au monde impersonnel (du moi-je à l'autre seulement).

Pâques vient de l'hébreu "Pessah" qui signifie : "il passa par dessus", d'où : "passage".

A l'origine, Pâques est la fête juive qui commémore la libération du peuple hébreu fuyant l'Egypte et passant la Mer Rouge pour atteindre la Terre promise. C'est ce qu'on appelle l'exode, du grec "ex" : hors de et "hodos" : route, chemin. Cela représente symboliquement le passage de la servitude à la liberté.

Un chemin du grandir, de la compréhension, de la tolérance, de la patience, qui va de l'égoïsme à l'altruisme, mais surtout de la dualité à l'unité, au oui inconditionnel. La mort de l'ego c'est la fin de la croyance que l'on est quelqu'un de séparé, avec une histoire particulière. Et l'ego "mort" ne peut renaître libre, son histoire est finie, il ne peut plus y avoir d'identification, d'où le terme de libération. Parler de libéré vivant, comme en Inde pour définir les sages, est plus doux à l'oreille, me semble t-il, que de parler d'un Christ crucifié et ressuscité, surtout que le message a été si mal compris.

Tout çà vaut bien une boite de chocolat...

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