Membres

lundi 29 décembre 2008

Peinture et sculpture



Sculpture à plat d'après peinture par Soisic.

dimanche 28 décembre 2008

Une vie de rêve


On s'était connu étudiants. Henri était en archi, Isabelle était infirmière. Quand les vacances arrivaient, il préparaient leur muscadet (petit bateau de 6,40 m) et partaient en mer au moins 2 mois. Avec un si petit bateau ils sont allés en Irlande, en Gallice, et même fait le tour de l'Espagne revenant par le canal du midi. A cette époque on avait acheté une coque de 8 m avec des amis, l'avions aménagée, et faisions de la navigation côtière. Je débutais.
On se retrouvait en bateau, on naviguait ensemble. Une fois nous sommes allés aux Scilly sans escale depuis La Rochelle. Henri faisait la naviguation (il faisait le point puisque l'on ne voyait plus les côtes).
Puis ils ont construit un bateau de 9,50 m de leur propres mains, et sont partis, les études terminées. Ils réalisaient un rêve que j'avais depuis longtemps : partir en bateau.
C'était l'époque, il y a 30 ans, où pas mal de gens construisaient des bateaux, pensant partir loin de cette société que beaucoup rejetaient. Peu sont partis en fait! Ce style de vie n'est pas si évident, et il faut aimer la mer surtout.
Henri et Isabelle étaient des passionnés, et n'avaient pas d'attaches. Ils ont traversé l'Atlantique vers le Brésil, les Antilles, les USA. On s'est revu à La Rochelle quelques années après.
Puis ils ont eu un bateau plus grand (11,50 m) pour partir définitivement.
Ils naviguaient, s'arrêtaient dans un endroit quelques mois, travaillaient, puis repartaient. Ils ont été un peu partout... Un jour j'ai reçu une carte de Tahiti, m'invitant à venir les voir!
Ma vie était bien différente. Je faisais toujours du bateau, pendant les vacances. J'avais une famille, une maison, j'avais investi dans autre chose, comme la plupart d'entre nous. Et je n'avais pas l'argent pour un si long voyage, ce n'était pas une priorité.
Quelques années plus tard, on s'est retrouvé par Internet, ils avaient un site, on a correspondu.
Ils s'étaient installé à Raiatea. Ils travaillaient et prenaient quelques mois pour partir ensuite. J'ai ainsi suivi leur dernier voyage en Nouvelle Zélande.
Un jour j'ai reçu un mail : Isabelle était morte. Henri avait jeté ses cendres au large de Raiatea.
Ca a été dur, très dur, pour lui. Ils avaient tellement partagé d'aventures tous les deux, traversé d'océans, affronté du mauvais temps, fait des rencontres au gré du vent. C'est une vie très particulière, belle et marginale. Henri m'écrivait en partageant ses émotions. Sa femme était merveilleuse. J'étais triste pour lui.
Il y a 3 ans juste, au moment de Noêl, il est parti seul pour les Iles Australes. Il disait que ça allait.
Personne ne l'a jamais revu. On a fait des recherches. On ne saura jamais ce qui s'est passé.
C'étaient des amis. J'imaginais les retrouver un jour dans les îles... Ils sont morts.
Ils ont vécu la vie dont ils rêvaient. Quoi de plus beau sans doute?

Dimanche : repos

vendredi 26 décembre 2008

Revenir à la maison


Il y a des maîtres, des guides, qui semblent intriguants voire dérangeants, à propos desquels on se pose des questions, suite à ce que l'on a pu entendre, lire ou même voir, (ce n'est pas la peine d'aller chercher très loin pour certains d'entre nous...).
Les bruits courrent vite, le mental adore ça, et l'on peut passer à côté de véritables perles.

Aujourd'hui je me propose de parler de Chögyam Trungpa, ou plutôt de son épouse, en fait du livre de son épouse "Ma vie avec Chögyam Trungpa".
J'ai déjà lu Trungpa, notamment à propos du matérialisme spirituel, et j'ai aussi entendu parler à son propos de sexe et d'alcool. J'ai aussi rencontré quelqu'un qui, l'ayant connu, m'a dit que c'était un grand maître.
Toujours est-il que tombant "par hasard" sur ce livre, que je ne cherchais pas, je l'ai de suite pris.
Je me suis dit que lire la vie d'un maître racontée par son épouse était certainement un éclairage sur la façon de mettre en pratique.
Je m'étais déjà posé la question sur le fait qu'un moine tibétain, reconnu comme tulkou, ait pu épouser une anglaise (issue d'une "grande" famille). En voici l'explication :

"Bien qu'il ne soit resté sur scène que quelques minutes, je savais que j'avais avec lui un lien très ancien et profond et m'en trouvai très émue. Je ne puis décrire cette expérience que comme le sentiment de revenir à la maison. Jamais rien dans ma vie ne m'avait atteinte avec une telle puissance. Je me dis : "Voilà ce qui m'a manqué toute mon existence. Il est de retour." Il ne s'agissait pas simplement d'une expérience forte et excitante. Je l'avais reconnu. A peine l'avais-je vu que j'avais réalisé à quel point il m'avait manqué. A partir de là, je désirai désespérément le rencontrer."

Elle raconte ensuite comment elle a fait vers 13 ans, après la mort de son père, des rêves de vies antérieures au Tibet. En voyant Rimpoché, elle sut qu'il était relié au monde rencontré dans ses rêves. Ce que lui confirma Trungpa par la suite.
Ce passage m'a fait une forte impression, entre autre suite à l'expression : revenir à la maison.
J'ai eu l'occasion de vivre ce genre de sentiment intérieur, où une certitude apparait sans que l'on sache d'où (même si j'ai eu des explications par la suite).
Les vies antérieures sont un vaste sujet qui peuvent expliquer beaucoup de choses, et je laisse à chacun d'y confronter son expérience.
Dans le déroulement de cette histoire, on voit une jeune fille de 15 ans mue par un désir irrésistible de rencontrer l'auteur de "né au Tibet", qu'elle avait déjà lu, et on découvre comment les évènements se mettent en place pour la rapprocher de cet homme, que tout éloignait, au prix de combats avec sa mère, de fugue de l'école, de centaines de kilomètres en stop...

Cela me renvoit aux intuitions que l'on peut avoir, aux folies que l'on peut faire, au déraisonnable qui nous attire, bref à cet inexplicable qui se meut en nous.
C'est essentiel de laisser vivre ces parcelles qui nous entrainent vers un inconnu de sérénité ressentie, pour un revenir à la maison.

Diana J. Mukpo "Ma vie avec Chögyam Trungpa" (La Table Ronde).

jeudi 25 décembre 2008

Il est né le divin enfant

Noêl : donner, recevoir... les deux aussi.
Qu'est-ce qui me touche le plus?
Où suis-je dans ces moments?
Les autres, moi...
Naître à moi même pour re-con-naître l'autre...


mercredi 24 décembre 2008

le Miserere d'Allegri


Cette oeuvre extraordinaire fut composée pendant le régne du pape Urbain VIII vers 1630. Il était seulement chanté à la Chapelle Sixtine le mercredi et le vendredi saint. Le Vatican ayant interdit de le reproduire ou de le chanter ailleurs pour en préserver le caractère unique.
Le jeune Mozart, agé de 14 ans (j'ai même entendu 8 ans), de passage à Rome avec son père, l'entendit une fois et le retranscrivit de mémoire le soir même. Il revint le vendredi saint pour le réécouter et ajouta quelques modifications...

mardi 23 décembre 2008

soleil d'hiver

En regardant le soleil se lever ce matin, je me dis que cette fois les jours vont rallonger. Nous sommes dans la période où il y a le moins d'énergie dans l'hémisphère nord. Je le ressens particulièrement cette année. Je viens de lire paradoxalement que c'est tout début janvier que le soleil est le plus proche de la terre. Cela concerne plus, bien sur, ceux qui sont dans l'hémisphère sud.
Nous savons que le soleil va petit à petit redonner luminosité et chaleur, ce qui n'était pas évident il y a quelques millénaires. On dit que le fait d'avoir orienté des lieux de culte en fonction des solstices, permettait justement de savoir jusqu'où le soleil pouvait monter ou descendre sur l'horizon. Inscrire quelque part ce besoin d'être rassuré et inséré dans un cycle.
Peut-on imaginer vivre sans repères, ne serait-ce que celui du temps?
Pourtant dans l'abandon véritable, il n'y a plus aucun repère d'aucune sorte.

mardi 16 décembre 2008

Ballade au Mont


J'ai trouvé plusieurs auberges de jeunesse, une très proche, les autres mieux situées mais à une trentaine de kilomètres. Pas trouvé de gites assez grands.
Pour l'instant il y aurait la famille d'Acouphène, Dominique et sa femme, Yvonne et Robert, Soisic, Djaipi, Philippe, Marie (sans doute) et moi. S'il y en a d'autres qui sont intéressés, me faire signe d'ici Noêl pour que je réserve.
Il y a le projet d'une marche dans la baie (par exemple aller à Tombelaine).
Le mieux serait d'arriver le vendredi soir pour bien profiter du week end (7 - 8 février).
Merci de vos confirmations.

lundi 15 décembre 2008

Pondichéry


Je vais à Serenity Beach à pied. Cela doit faire 6 km à pied, mais je commence à compter les roupies et à éviter les rickshaws.

Là je trouve une cabane sur une terrasse à l'abri des cocotiers. Il y a deux couples sur la même cabane, mais "no problem"! On fait le feu sur les foyers en terre. Il faut donc aller chercher du combustible, déjà rare en Inde, sur la plage, et près des arbres pour récupérer des bouts de palme séchés. C'est tout un travail que de préparer le thé ou le porridge. Cela demande une vraie attention. C'est simple et beau. Le mental se vide de lui même ou ne fonctionne que pour le nécessaire.

C'est incroyable jusqu'où on peut simplifier sa vie.

Sur la plage, les pêcheurs et leurs grandes barques de bois attachées avec des cordes que fabriquent les femmes avec la filasse des palmiers. Les hommes assemblent leurs 3 ou 4 poutres et partent en mer. La difficulté est de passer les rouleaux. La vie me semble belle.

Chaque geste devient utile. Les règles sont celles de la nature. Cela confère une liberté.

souffrance


Sculpture faite par Marie

dimanche 14 décembre 2008

Tempête



L'un de mes rêves est de voir une tempête au raz de Sein. En voici des images...

jeudi 11 décembre 2008

Roland et Sabina Michaud


Ils sont partis il y a plus de 40 ans vers l'Iran, l'Afganistan, vivant au rythme de la tradition qui existait encore. Ils se sont noyés dans la vie de ce monde tranquille, et ont su, avec patience et habileté, transmettre en photos des moments d'éternité, de beauté absolue.

Je retrouve à travers ces ambiances les impressions que j'avais eues, étant jeune, en lisant Kessel. Ils ont cotoyé un monde qui n'existe quasiment plus, et en ont témoigné avec respect et amour.

Un livre "L'Orient dans un miroir", met en parallèle des scènes de vie avec des gravures anciennes, à croire qu'ils ont fait poser des individus pour coller à la réalité de leurs trouvailles dans des bibliothèques. Quel travail! Quelle beauté!

C'est la vie simple, les gestes de tous les jours, mais qui confèrent à la grandeur.

Il faut un grand sens de l'observation, beaucoup de patience, et puis de la chance comme ils l'expliquent dans l'émission de radio dont je parle plus bas.

Il y a des livres sur l'Inde, sur la Corée, la Chine... Leur tout dernier : "La Chine dans un miroir" rejoint la mise en page de celui sur l'Orient, une photo et une gravure ancienne à côté, un peu de texte, quelques poêmes...

Personnes discrètes, que j'ai eu l'occasion d'écouter il y a quelques années, ils m'avaient conquis par leur tranquillité et leur simplicité, à l'image des contrées où ils ont vécu. L'or riant...

La Chine dans un miroir


Il y a un peu plus de 15 jours, "faisant la Fnac" avec Marie, je découvre le dernier livre de Roland et Sabrina Michaud : La Chine dans un miroir. Je le feuillette et découvre un nouveau trèsor dont ils ont le secret. Voilà un beau cadeau de Noêl, me dis-je! Je collectionne depuis 30 ans la plupart de leurs livres qui me laissent émerveillé.

Samedi dernier, allant dans une librairie spécialisée dans les livres d'occasion, je tombe sur leur livre mais cette fois avec un rabais de près de moitié. Je le prends de suite.
Comme c'est une sorte de cadeau avant Noêl, je le pose sur un meuble et ne l'ouvre pas.

Après déjeuner, alors qu'une panne de courant me fait me rapprocher du poêle, je reprends le livre pour y jeter un oeil. Et en même temps, je regarde le programme de télévision.
Et là, je ne sais pas comment, je vois en tout petit, à 0 H 45 sur la 2, une émission de 5 minutes : La Chine dans un miroir de Roland Michaud. Je tombe des nues! Cette émission se nomme : Dans quelle étagère, et on la retrouve demain à 5 H 55.
Je trouve que c'est un sacré clin d'oeil. Du coup je n'ouvre toujours pas le livre.

Plus tard en fin de journée, je vais regarder à propos des Michaud sur le net.
Cette fois je découvre qu'ils sont passés dans l'émission d'Olivier Germain Thomas, For intérieur, dimanche dernier sur France Culture. Cette émission est écoutable pendant une semaine j'imagine, chose que je fais. Si ça vous intéresse...

Oyez bonnes gens...

"J'ai ouï dire qu'il faut dire oui!"

mercredi 10 décembre 2008

L'ignorant

Quelqu'un demanda à un soufi :
"Pourquoi tolères-tu les questions peu judicieuses?"
Il sourit et répondit :
"Pour bénéficier de tout ce que peuvent nous apprendre les questions du genre de celle que tu viens de poser!"
L'un de ceux qui étaient présents récita :
"N'était la nuit, qui connaîtrait le jour? Les pêches amères sont rejetées : ce sont elles pourtant qui font apprécier les sucrées.
Tout autant que le prodige suscite notre admiration, l'enfant maladroit se fait aimer par ses erreurs et nous met sur la voie de l'action juste."

(tiré du livre "Chercheur de vérité" de Idries Shah)

mardi 9 décembre 2008

La langue des oiseaux


Quelques mots dévoilés...

Atteindre : ne pas colorer (teindre). Qui arrive à son but s'aperçoit de ses fausses cristallisations sur ce but. On n'atteint vraiment que ce que l'on ne cherche pas à prendre (apprendre).

Apprentissage : l'apprenti-sage : passsage (pas sage) vers la sagesse.

Sagesse : Cela je suis (ça-je-être) : la connaissance de soi.

Adorer : ne pas dorer (a-dorer), ne pas valoriser (prendre pour l'or) les apparences.

Horizon : zone hors du I (hors I zone) : incarnation du Tout déployé unitivement sur le sol (Z) dans sa totalité d'expression.

Percevoir : Père se voir (également voir autour de soi).

Recevoir : se voir de nouveau, le seul "présent" (cadeau) valant d'être reçu -su de nouveau.

C'est parfois assez complexe car il y a aussi une symbolique à partir de la forme même de la lettre (voir la video).
Et pour le plaisir :

GULLIVER : j'ai où L élit V et R = j'ai LVR = j'ai élevé R (et air).
j'ai eu deux ailes : y vais et erre.
jet où est l'hélie : vais et erre.

LILLIPUT : Hélie (soleil), eh! l'hélie : paix où tu es.

(tiré de Hiéroglyphes français et Langue des Oiseaux d'Yves Monin).

De la Langue des oiseaux

Dans la langue des oiseaux (voir ci dessous), Yves Monin nous montrait que le A est privatif : Amuser = privé des muses, se détourner de l'inspiration divine,... âme user.
A relier avec le mot distraction : se tirer hors de (soi même).

Mais si l'on prend le mot Avoir (A - Voir), cela signifierait : privé de Voir, c'est à dire de la Vision dont parle les textes de sagesse. D'où l'opposition entre Avoir et Etre.

De même le mot Savoir (s'A-Voir) s'oppose à la connaissance.

On peut continuer avec le mot Apprendre, qui signifie que l'on prend des connaissances, mais pas que l'on vit la Connaissance. Seul celui qui ne cherche plus à prendre peut découvrir et connaître (naître avec en enlevant ce qui couvre).
(tiré du livre Hiéroglyphes Français et Langue des Oiseaux de Yves Monin).

lundi 8 décembre 2008

La langue des oiseaux



Si vous ne connaissez pas je vous conseille de regarder, même si ça dure 9 minutes.

dimanche 7 décembre 2008

Satchidananda

Je viens d'apprendre par des amis vivant en Inde, la mort au mois d'octobre de swami Satchidananda. Il avait près de 90 ans. Il s'était engagé jeune auprès de Ramdas et de Mataji Krishnabaï . C'est le swami Muktananda qui a pris le relais.
Cette photo a été prise par Mickael à Anandashram.

Dimanche : le mental se repose

Je viens d'ouvrir le blog "Si près de l'horizon", et je commence à lire le texte.
Qu'est-ce que je vais y trouver aujourd'hui? Je ne sais pas!
J'aimerais y trouver quelque chose de beau, d'original, un truc chouette, qui m'emmène...
Mais là c'est un peu bizarre, on dirait que c'est moi qui parle.
Qu'est-ce qui se passe? Suis-je en train de lire une histoire? Suis-je en train de me parler à moi même? Je suis là, un peu absorbé par ce que je lis.

Et si c'était moi qui écrivais l'histoire?

Je ne vais pas lire trop vite

pour être vraiment présent

à ce que je sens

en lisant ce que je lis.

Si je lisais trop vite, comme d'habitude, c'est que je me gave de quelque chose pour me nourrir d'un manque.

Je m'arrête.....................J'observe ma respiration.

Je prends conscience des bruits autour, ne serait-ce que celui de l'ordinateur.

Je me redresse..................Je me sens vivant.

Oui, ça vit en moi, indépendamment de ma volonté.
Je reviens à la source de ce qui vit en moi.

Arrêt.

Je ne me suis pas arrêté, je continue de lire.
Alors je recommence.


Je m'arrête vraiment de lire, et je reste avec ce que je sens de la vie en moi.

Sans demande,
sans ailleurs,
juste avec ce qui se passe au plus près de moi même...

samedi 6 décembre 2008

Eric Baret

Arrêt définitif







L'arbre a donné son bois
Le scieur en a fait des planches
Le charpentier un bateau
Le marin s'en est allé sur l'eau
Jetant son filet, récoltant ses huitres.
Puis, un jour, le plastique aidant,
Il rendit à la nature
Ce qu'elle lui avait donné.
Un autre voyage commence
Le temps aussi fera son oeuvre.


vendredi 5 décembre 2008

Décadence

Etudiant, j'ai découvert en étudiant les abbayes cisterciennes et la période dans laquelle eut lieu ce mouvement, à savoir le Moyen Age, ce qu'était la décadence.
Apparemment il y a eu des périodes florissantes dans toutes les civilisations, qui atteignent un seuil, puis qui s'arrêtent et dégénèrent, meurent, bref changent complètement et disparaissent même.
Un coup c'est en Asie mineure, puis en Grèce, puis l'empire romain, puis la Chine, puis le monde arabe, etc... Ou dans un même pays, il peut y avoir un essor de quelque chose, puis un déclin.
J'avais lu chez un historien qui parlait de l'économie américaine (USA), que l'on pouvait dater à peu près la fin de l'essor et le début de ce qu'il n'hésitait pas à nommer la décadence (dans les années 50).

Le mot décadence vient du latin cadere qui signifie tomber, chute.
On parle bien de la chute de l'empire romain!

Lorsqu'on observe la nature, c'est flagrant. La plante émerge du sol, ou les bourgeons de la branche, puis il y a un élan vers l'extérieur, les fleurs apparaissent, puis les fruits, il y a un éclat maximum, une tension vers le haut, et à un moment cela redescend, il y a une fatigue, les fruits sont récoltés, ou tombent, la plante fâne, l'énergie de base, la sève, se retire, et il y a une période de repos, de régénérescence.
Regardez les saisons, regardez la vie.
Un bébé qui nait, un enfant bouillonnant d'énergie, un jeune prenant des risques, une réussite, une stabilisation, un ralentissement, un retrait progressif...
C'est la loi.
Ce qui est valable pour l'infiniment petit l'est pour l'infiniment grand.
Ainsi une culture, une civilisation va naître, croître, connaître une apogée, puis décliner.

Rien ne dure. Encore moins ce qui est excessif. Le Tao le décrit si bien.
Chaque mouvement crée sa propre dynamique et sa propre inertie.
Autant dire que si l'on regarde le mouvement du monde aujourd'hui, la chute risque d'être dure et durable.
Croire que l'on va retrouver un nouvel essor dans la même dynamique est un manque d'intelligence flagrant, mais cela fait partie du pourrissement...
Le Tao dit que le sage ne se mêle pas de l'ouverture et de la fermeture des portes du ciel.

jeudi 4 décembre 2008

voir innocemment

Voyez-vous un visage?

Le ciel est réservé aux sans papiers


Dans beaucoup de traditions religieuses, on propose à ceux qui s'engagent vraiment, comme un moine, un sannyasin, de changer de nom, de changer d'aspect.
On va raser leurs cheveux, ils vont porter un habit différent. Par contre les moines, les soeurs, vont se ressembler d'une certaine manière.
C'est pour apprendre à se désidentifier. C'est une mort symbolique à ce qu'on était avant.

Dans notre vie de tous les jours, on choisit nos vêtements, notre style de consommation, de fréquentations. On est reconnaissable à tout un tas de signes d'appartenances, auxquels on finit par s'identifier. On est notre métier, notre voiture, notre maison, notre salaire, nos pensées, nos croyances, etc...
On ouvre son porte feuille et on voit plein de cartes à son nom. Qui êtes-vous? Et l'on sort sa carte d'identité.

Si tout cela peut servir à se construire, cela ne sert à rien pour être ce que l'on est vraiment.

Apprendre à se désidentifier. Je ne suis pas mes pensées, mes émotions, mes sensations, mes croyances...
C'est dans la désidentification que le "je" en tant que possesseur de quelque chose va mourir.
Ainsi il y a ce rituel de changement de nom, de tête, d'habit.

Le but c'est de perdre tout.


mercredi 3 décembre 2008

Mooji



Let you touch.
Vous avez la traduction en français sur overstream.
Vous allez sur le site de iPapy, et vous le trouvez.
Après il n'y a plus rien à dire, laissez vous toucher...

Evêque

Le mot évêque vient d'une racine indo-européenne "skep-, skop-" qui signifie regarder.
En grec skeptesthaï signifie considérer, d'où skeptikos : qui observe, réfléchit (et n'affirme rien); skopein : observer; skopos : observatoire; episkopein : inspecter; episkopos : inspecteur puis évêque; skopelos : lieu d'où l'on peut observer, rocher élévé.

C'est étonnant de découvrir qu'un évêque c'est quelqu'un qui observe. Si tous les enseignements insistent sur le simple fait de voir ce qui est, d'observer, et de s'observer, nul doute que ce devait être le sens premier de ce mot.
Par la suite on ne voit plus qu'une hiérarchisation de l'église avec archevêque, épiscopat...

Intéressant de voir que le mot sceptique est celui qui observe, qui réfléchit, donc quelqu'un qui ne croit pas aveuglement. C'est une attitude plus adulte en fait.

On retrouve bien sur tous les mots en scope : cinémascope, microscope, périscope, radioscopie, etc...

mardi 2 décembre 2008

L'amour en prison


"Dans une prison près de Hanoi, un jour, j'ai demandé à un gardien une autre faveur : de me couper un bout de fil électrique. "Vous voulez vous suicider?". "Mais non!". "Mais qu'allez-vous faire avec du fil électrique?". "Je veux faire une chaîne pour porter ma croix.""Je n'arrive pas à comprendre comment on peut faire une chaîne avec du fil électrique!"."Prête moi deux petites tenailles et je te le montrerais : c'est difficile!". "Trois jours plus tard, il revint en me disant : "Je ne peux pas refuser, c'est un manquement à la sécurité; mais tu es mon ami, demain je t'apporterai ces choses, et nous devrons tout faire entre 7 H et 11 H, sinon si quelqu'un nous voit, il nous dénoncera". Et en 4 H il m'a aidé à fabriquer cette chaîne de fil électrique que je porte toujours sur moi, parce que ce n'est pas seulement un souvenir, c'est aussi un rappel à aimer comme Jésus a aimé.

Plusieurs fois les gardiens m'ont demandé : "Tu nous aimes?". "Mais oui, je vous aime." "C'est impossible! Nous te gardons ici depuis plus de dix ans, sans procés et sans jugement, et tu nous aimes!". "Je continue à vous aimer, et vous voyez comme nous sommes amis. C'est beau, même si c'est incompréhensible que l'on puisse aimer un ennemi." "Mais pourquoi nous aimes-tu."Parce que Jésus me l'a enseigné, et que si je ne vous aimais pas, je ne serais pas digne de porter le nom de chrétien. Le chrétien doit aimer comme Jésus."

C'est ainsi que nous avons vécu en prison jusqu'à la fin.
(Cardinal Nguyen van Thuan)

lundi 1 décembre 2008

week end au Mont

C'est décidé, on retient la date du 7 et 8 février pour une escapade au Mont Saint Michel.
Acouphène a des idées pour un gite, on voit ensemble. On est déjà une douzaine, très bon chiffre pour des huitres...

L'amour est dangereux


Le lendemain du mariage je voulais relire tranquillement ce fameux Epitre de Saint Paul aux Corinthiens. Bien sur je le lisais dans la bible, mais aussi sur le net. Et en quelques clics me voici tout d'un coup en train de découvrir la vie du Cardinal Nguyen van Thuan.

Né en 1928 au Vietnam, il est ordonné prêtre en 53, puis évêque en 67. En 75 il est nommé archevêque du diocèse de Saigon par Rome. Cela ne plait pas au nouveau pouvoir communiste en place, qui le convoque puis l'emprisonne.
Il va rester 13 ans en prison! 13 ans...
Cet homme était d'un charisme inhabituel et surtout d'une foi hors du commun. Il est passé bien évidemment par des périodes de doute et de souffrance morale, y compris aussi par la solitude car on lui a même interdit pendant plusieurs années les visites de ses proches.
Je tombe sur ces lignes :

"Quand j'étais en prison, les gardiens ne me parlaient pas, mais un jour, ils m'ont dit que quand leurs chefs les avaient envoyés vers moi, ils leurs avaient dit : "Etant donné que vous irez surveiller un évêque très dangereux, je vous changerais tous les 15 jours avec un autre groupe, pour éviter qu'il ne vous contamine." Après les avoir suivis, leurs chefs les appelèrent et leurs dirent : "Maintenant nous ne vous changerons plus, sinon ce mauvais évêque finira par contaminer toute la police."
Avec quel venin les ai-je contaminés? Avec le venin de l'amour de Jésus.
Un jour, je devais couper du bois. J'ai demandé à un compagnon qui était devenu mon ami : "Me laisses-tu tailler un bout de bois en forme de croix?" "C'est très dangereux, c'est interdit. Maintenant tu es mon ami, et on me mettra en prison comme toi." "Mais non, ferme les yeux, et laisse moi faire". Il n'a pas pu résister, et il s'en est allé. J'ai taillé un bout de bois en forme de croix, et je l'ai caché dans une savonnette jusqu'à ma libération, et j'ai fait cette croix avec le bois noir de ma prison."

Quand j'ai lu ça, j'ai été touché en plein coeur. Je me suis dit que jamais je n'aurais été regarder si la lecture de cet Epitre eut été plus neutre...
A suivre.

Ne pas juger (suite)

Avant que de poursuivre ce que je voulais dire, je voudrais revenir sur le titre de cette histoire : "Ne pas juger".
En repensant à cette histoire, et à la vérité de mon vécu, j'ai eu une première réaction de "choc", de non respect d'une cérémonie dans laquelle cette personne a outrepassé le rôle qui lui était dévolu. Certainement j'ai pensé : "elle est mal élevée, elle mérite une remontrance..." et toutes ces idées qui passent très vite dans notre tête. De là à la considérer comme une idiote, sur le moment, il n'y a pas loin.
Et donc sur le coup j'ai jugé. N'étant pas un "débutant" (disons), j'ai bien vite imaginé qu'elle avait plein de raisons d'être comme elle est, que c'était sa réalité, et qu'elle avait simplement témoigné de sa réalité avec débordement.
Tout ça pour dire que titrer " Ne pas juger" est une sorte de morale latente qui peut très bien couper de ma (notre) propre conscience de ce qui se passe vraiment en chacun.
Juger n'est pas interdit, si c'est la réalité, c'est bien à admettre. A partir de là, qu'est-ce que j'en fais? Si je passe directement de l'histoire à une conduite moralisante que je n'ai pas, je suis dans le faux.
La vigilance est d'être le plus possible en phase avec notre ressenti et de voir les pensées qui montent. A ce niveau il n'y a pas à juger de quoique ce soit.

Je vais vous raconter la suite dans le post au dessus.