Ah ces petits moments de folie où l'on ne réfléchit pas et où l'on fonce... Vous connaissez?
Du genre l'eau est un peu froide, mais je courre et je fais un super plongeon, pour la beauté du geste, pour la gratuité de l'instant, pour le plaisir intense d'être comme un enfant...
Vieillir : c'est réfléchir de plus en plus, au sens de penser de trop, et, je l'ai souvent constaté, cela empêche de faire, de vivre, de mordre la vie à pleine dents.
Quand j'étais gosse, je faisais des grands sauts du haut des dunes. Pendant une seconde ou deux, j'avais l'impression de voler, c'était fantastique. La vie n'était que tout de suite. Etant casse cou, je sautais comme un plongeon dans l'eau, les mains en avant, faisant une roulade au dernier moment. Puis je me suis mis à faire le saut périlleux. J'étais pas bon à l'école, mais je m'éclatais dans la nature.
Et puis il y a un moment où il faut s'arrêter, le corps ne suit plus, où l'esprit raisonnable, celui que l'on appelle adulte, nous empêche de continuer, nous fait rentrer dans le rang...
Je me disais que si je faisais des sauts périlleux encore à 40 ans, ce ne serait pas si mal. Mais en fait c'est dans la tête, tout est dans la tête. Il n'y a aucune raison de s'arrêter si ça nous fait du bien, si on y prend plaisir, si on est encore capable de jouer!
Les derniers que j'ai fait c'était l'an dernier, dans une piscine au Maroc. Tandis que Marie me disait : "Tu éclabousses tout le monde!", une dame, sans doute aussi agée que moi, me dit : "Je peux me permettre de vous demander votre âge, Monsieur?" et j'ai répondu en rigolant : "L'age d'un enfant!"
Alexandra David Neel est repartie vers le Tibet à 85 ans, ou quelque chose comme ça. J'ai toujours trouvé ça extraordinaire.
Il y a dix jours, toujours sur un coup de tête, voulant voir ce que ça donne, je me la suis rasée.
Se couper la tête et donner corps à ses envies!
6 commentaires:
Un témoignage bien vivifiant!
YES !
Yes,you can.Cela s'appelle oser et merci de me pousser par la même occasion.
Tu fais plaisir à lire.
oui, je trouve aussi
Oui tu fais mal à mon censeur !
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