Pourtant
le nombre de personnes à croire à tout et à n’importe quoi est infini. Ce qui
voudrait dire sans doute que le besoin de croire est inné ou tout au moins
indispensable pour le plus grand nombre. Le besoin de s’en remettre à quelque
chose qui nous dépasse. Il y a plein de gens qui croient même à tout un tas de
bêtises, qui ne sont que pure superstition en vérité.
Pour
ne citer qu’un exemple comme : passer sous une échelle porte malheur. Il y
en a des centaines comme ça. Vous avez vu ces sportifs qui se signent avant
d’entrer sur le terrain ou de démarrer une course. Qu’est-ce cela veut
dire ? Sans parler de toutes les guerres au nom de Dieu…
Cela cache sans doute un besoin d’être soutenu par quelque chose de plus grand, un besoin de se réfugier, un besoin de se rassembler. D'où aussi le fait que certains en
profitent car ils se prennent pour le plus grand ou son représentant.
Ce
besoin de croire cache une incapacité, une faiblesse. Celle de ne pas pouvoir
assumer la vie telle qu’elle se présente, telle qu’elle est, avec tout ce
qu’elle comporte de magnifique et de terrible, de créatif et de destructeur.
Il
y a un mythe à vouloir la vie autrement, et à cristalliser une idée de
paradis qui ne serait qu’une conception où les extrêmes n’existeraient pas, où tout serait parfait, ce qui revient à dire sans heurts possibles finalement. L'idéal ressemble à du lisse qui ne dérange pas. Pur rêve ! C'est nier la différence et le changement.
Même
la nature vit des soubresauts, des orages, des tempêtes, des cataclysmes… Il
n’y a pas que des couchers de soleil romantiques.
Alors
que dire de l’homme ? Il est déjà incapable de se supporter lui-même, que ferait-il d’un paradis ou d’un idéal quelconque.
Quiconque
réfléchit sérieusement ne peut croire à tout ça.
Pourtant,
qui ne porte pas une aspiration à plus de paix ?
On
peut croire par contre à quelque chose que l’on ne vit pas encore, comme une
aspiration que l’on porte, que l’on ressent dans un profond de nous-mêmes, qui
ne demande qu’à grandir.
S’il
y a une véritable aspiration, la vie ne manquera pas de nous mettre en rapport
avec ce qui nous convient pour avancer dans cette voie. Le vrai questionneur ne
peut se suffire de croire, il a besoin de réponses concrètes. Il veut passer de
la croyance à la certitude.
Et
pour arriver à ce stade, il faut être prêt à remettre en cause toutes ses croyances
justement.
Ne
pas croire aveuglément, mais vérifier. L’aveugle ne peut que trébucher. Ce qui
se vérifie est comme un roc, une pierre sur laquelle on bâtit, comme dirait un
certain…
Rares
sont ceux qui disent : « Ne croyez pas à ce que je vous dis, vérifiez
de vous-mêmes », ou : « Prouvez-moi que ce que je vous dis est
faux ! »
La
plupart veulent rester dans l’état de croyant, sans se l’avouer. C’est comme
ça.
Les
certitudes font peur. C’est aussi une marque d’affirmation. Oser s’affirmer
n’est pas si simple. C’est tout un ensemble. Cela prend du temps. Il est évident
que les croyances qui nous ont été inculquées, que l’on a absorbé, ont
participé d’un certain équilibre. On ne peut s’en défaire en un clin d’œil. On
constate petit à petit que cela se défait tout seul.
Ne
plus se shooter à l’imaginaire… Ne plus s’appuyer sur rien…
2 commentaires:
Bonjour Yannick,
Avec le temps et l'ouverture progressive au " Réel "...
la seule certitude qui se présente est: " je-ne-sais-pas " ! ...
et plus je plonge dedans, ..
plus c'est ... délicieux !
Belle journée à toi . Bises de bonne année.
Je crois en moment à ce que Dieu puisse m'aider à réaliser un désir légitime.
Merci Yannick.
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