Partager des moments de vie, des petits riens, des grands tout, oser l'authentique...
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dimanche 30 juin 2013
vendredi 28 juin 2013
Enigme de Ramana Maharshi
QUI SUIS-JE?
Autant la question précédente peut être résolue avec un peu de ténacité et de méthode, autant celle ci demande beaucoup plus de temps et n'est pas de l'ordre du questionnement habituel pour le cerveau ordinaire.
Ramana n'a pas dit non plus quel pourcentage avait des chances de trouver la réponse, mais ce n'est plus de l'ordre du pourcentage, plutôt du pourmillionnage...
Une des solutions est sans doute de vérifier ce que je ne suis pas.
Ah oui, on peut être fier d'avoir trouvé la réponse à la question précédente, pour celle ci j'en doute.
jeudi 27 juin 2013
L'énigme d'Einstein
Les faits:
1. Il y a cinq maisons de 5 couleurs
différentes.
2. Dans chaque maison vit une personne
de nationalité différente.
3. Chacun des 5 propriétaires boit un
certain type de boisson, fume un certain type de cigares et garde un certain animal domestique.
La question:
Qui a le poisson?
Quelques indices:
1. L'Anglais vit dans une maison rouge.
2. Le Suédois a des chiens comme animaux
domestiques.
3. Le Danois boit du thé.
4. La maison verte est à gauche de la
maison blanche.
5. Le propriétaire de la maison verte
boit du café.
6. La personne qui fume des Pall Mall a
des oiseaux.
7. Le propriétaire de la maison jaune
fume des Dunhill.
8. La personne qui vit dans la maison du
centre boit du lait.
9. Le Norvégien habite la première
maison.
10. L'homme qui fume les Blend vit à
côté de celui qui a des chats.
11. L'homme qui a un cheval est le
voisin de celui qui fume des Dunhill.
12. Le propriétaire qui fume des Blue
Master boit de la bière.
13. L'Allemand fume des Prince.
14. Le Norvégien vit juste à côté de la
maison bleue.
15. L'homme qui fume des Blend a un
voisin qui boit de l'eau.
Cette énigme a été posée par Albert Einstein
au début du siècle dernier.
Selon lui 98% des gens sont incapables de
la résoudre.
Faites-vous partie des 2% qui sont
capables ?
Pour ceux qui ont du temps à perdre, qui sont têtus, qui sont patients, qui ne veulent pas faire partie des 98%, qui aiment jouer... Choisissez ce qui vous convient.
lundi 24 juin 2013
Ado et autorité
Lors d'une réunion avec un groupe de personnes, une femme expose sa situation du moment.
Elle s'occupe d'une jeune fille depuis plusieurs années, en jouant le rôle de mère de remplacement. Cette fille a fui sa maison et sa mère pour je ne sais quelle raison, et son père ne s'est jamais occupé d'elle. Elle a 19 ans aujourd'hui et a une vie amoureuse assez "libre". Sans rentrer dans les détails, il se trouve qu'elle utilise une pièce pour ses ébats, qui est aussi une chambre ponctuelle de celle qui lui tient le rôle de mère. Chambre qu'elle laisse dans un état qui nécessite un nettoyage qu'elle n'assume pas. Ce qui choque sa "mère".
Bref la confrontation arrive sur un ton nouveau qui laisse mal en point cette "mère" qui n'a jamais eu d'enfant.
Elle découvre une ado qui manque totalement de respect. Comment faire?
Elle découvre en fait une relation qui devient conflictuelle alors que tout s'était bien passé jusqu'à présent, et qui de plus vient lui rappeler sa propre relation avec sa mère. D'où une certaine incapacité à gérer. On tente de répondre, d'expliquer. Il est évident qu'il faut qu'elle se positionne, qu'elle impose des règles afin de se sentir respectée, tout en laissant de la liberté.
Je lui explique que vue la situation familiale, cette ado cherche sans doute la confrontation à l'ordre, à la loi, aux limites, qu'un père absent ne peut lui offrir. Et qu'elle se retrouve avec un rôle double, de mère et de père, pas facile à jouer avec une fille qui a été lâchée par ses parents biologiques. J'ajoute que c'est un fait reconnu que beaucoup de jeunes délinquants ont un père absent ou démissionnaire et cherchent la confrontation avec la loi derrière leurs actes de violence.
C'est alors qu'un ami intervient pour raconter une histoire. Il a été responsable de maison pénitencière. Il en a vu passer des jeunes, dont certains étaient mis au mitard. Il nous explique ce qu'est le mitard, un lieu minuscule et sombre, aucune vue sur l'extérieur, où l'on reste dans la solitude la plus complète pour quelques jours. Une semaine en général, histoire de faire réfléchir. Mais pour les responsables, leur hantise c'est que le jeune déraille. Si cela se passe "bien", ils arrêtent au bout de cinq jours. Il y a des seuils, au bout de 3 ou 4 jours, en fin de journée. C'est là que l'accident peut arriver, qu'un jeune craque tout d'un coup. En général le dimanche après midi.
Un jour, un jeune est dans ce cas. Un dur apparemment. Au bout de ces trois ou quatre jours, un dimanche en fin d'après midi, le gardien entre dans sa cellule et lui dit : " C'est un père qui t'a manqué, tu as fait ça parce que tu ne sais pas ce qu'est l'autorité!"
A la surveillance du soir, le gardien l'a retrouvé mort. Il s'était suicidé, lui qui avait tenu plusieurs jours sans broncher. Cet ami nous explique qu'ils arrivent à se pendre avec un habit attaché à leur lit, et que même 30 cm suffisent pour se laisser étrangler.
Le gardien et cet ami responsable ont été mal pendant des semaines et des mois. Le gardien en particulier, qui s'est senti coupable et n'arrivait plus à dormir. Cela a duré très longtemps pour lui.
Curieuse histoire où une femme découvrait que son problème du moment la renvoyait à quelque chose non résolue avec sa propre mère, et où mon intervention a rappelé un souvenir douloureux à cet ami.
D'une façon ou d'une autre on est tous relié.
Elle s'occupe d'une jeune fille depuis plusieurs années, en jouant le rôle de mère de remplacement. Cette fille a fui sa maison et sa mère pour je ne sais quelle raison, et son père ne s'est jamais occupé d'elle. Elle a 19 ans aujourd'hui et a une vie amoureuse assez "libre". Sans rentrer dans les détails, il se trouve qu'elle utilise une pièce pour ses ébats, qui est aussi une chambre ponctuelle de celle qui lui tient le rôle de mère. Chambre qu'elle laisse dans un état qui nécessite un nettoyage qu'elle n'assume pas. Ce qui choque sa "mère".
Bref la confrontation arrive sur un ton nouveau qui laisse mal en point cette "mère" qui n'a jamais eu d'enfant.
Elle découvre une ado qui manque totalement de respect. Comment faire?
Elle découvre en fait une relation qui devient conflictuelle alors que tout s'était bien passé jusqu'à présent, et qui de plus vient lui rappeler sa propre relation avec sa mère. D'où une certaine incapacité à gérer. On tente de répondre, d'expliquer. Il est évident qu'il faut qu'elle se positionne, qu'elle impose des règles afin de se sentir respectée, tout en laissant de la liberté.
Je lui explique que vue la situation familiale, cette ado cherche sans doute la confrontation à l'ordre, à la loi, aux limites, qu'un père absent ne peut lui offrir. Et qu'elle se retrouve avec un rôle double, de mère et de père, pas facile à jouer avec une fille qui a été lâchée par ses parents biologiques. J'ajoute que c'est un fait reconnu que beaucoup de jeunes délinquants ont un père absent ou démissionnaire et cherchent la confrontation avec la loi derrière leurs actes de violence.
C'est alors qu'un ami intervient pour raconter une histoire. Il a été responsable de maison pénitencière. Il en a vu passer des jeunes, dont certains étaient mis au mitard. Il nous explique ce qu'est le mitard, un lieu minuscule et sombre, aucune vue sur l'extérieur, où l'on reste dans la solitude la plus complète pour quelques jours. Une semaine en général, histoire de faire réfléchir. Mais pour les responsables, leur hantise c'est que le jeune déraille. Si cela se passe "bien", ils arrêtent au bout de cinq jours. Il y a des seuils, au bout de 3 ou 4 jours, en fin de journée. C'est là que l'accident peut arriver, qu'un jeune craque tout d'un coup. En général le dimanche après midi.
Un jour, un jeune est dans ce cas. Un dur apparemment. Au bout de ces trois ou quatre jours, un dimanche en fin d'après midi, le gardien entre dans sa cellule et lui dit : " C'est un père qui t'a manqué, tu as fait ça parce que tu ne sais pas ce qu'est l'autorité!"
A la surveillance du soir, le gardien l'a retrouvé mort. Il s'était suicidé, lui qui avait tenu plusieurs jours sans broncher. Cet ami nous explique qu'ils arrivent à se pendre avec un habit attaché à leur lit, et que même 30 cm suffisent pour se laisser étrangler.
Le gardien et cet ami responsable ont été mal pendant des semaines et des mois. Le gardien en particulier, qui s'est senti coupable et n'arrivait plus à dormir. Cela a duré très longtemps pour lui.
Curieuse histoire où une femme découvrait que son problème du moment la renvoyait à quelque chose non résolue avec sa propre mère, et où mon intervention a rappelé un souvenir douloureux à cet ami.
D'une façon ou d'une autre on est tous relié.
samedi 22 juin 2013
Exciter
Le mot exciter a un sens dont on ne se rend pas forcément bien compte aujourd'hui.
En effet on pourrait dire que le monde moderne est basé sur l'excitation permanente : excitation des sens, excitations des neurones, des éclats de bruits, de couleurs, de paroles, comme si le silence, le calme, le paisible faisaient peur. Et ils le font en réalité.
L'excitation fait partie de la vie, mais elle est comme un orage, une tempête, exceptionnelle. On ne peut vivre uniquement dans cet état d'emportement, ou alors on est déjà en dehors du rythme du vivant. On ne peut courir à fond en permanence. Etre excité de façon récurrente par toutes sortes d'informations, quelles qu'elles soient, tue autre chose de plus subtil en l'être humain. En développant le grossier, on sacrifie la beauté mystérieuse des profondeurs et de la lenteur.
L'excitant est devenu la drogue de base du monde moderne, le résultat étant l'insatisfaction permanente et donc l'addiction. La loi du pendule montre bien l'effet inverse, plus on vit d'excitation, plus le retour dans l'autre sens est difficile, d'où la demande permanente de vivre d'ex...cés (alcool, drogue, bouffe, sexe, fric...). C'est d'autant plus difficile d'en sortit, puisque tout nous suscite, et que la recherche du plaisir est tellement naturelle.
Susciter pourrait être ce qui conduit à exciter. Regardons de plus près.
Exciter vient du latin excitare, citare veut dire mettre en mouvement, faire sortir, ex est un préfixe qui signifie hors de.
Citare, citus, viennent de cieo, et dérivant de la racine indo-européenne ke:i qui signifie mouvoir. Cela a donné kio en grec ancien (aller) et kineo (mouvoir), d'où dérive kinesi (le mouvement) et cinéma (les images en mouvement).
Ajoutons que le sens de mouvement en latin est devenu pousser fortement, puis pousser un cri, appeler proclamer, d'où citer et récit.
Au sens premier, une excitation est un mouvement hors de. Hors de quoi? De lui même, de sa nature intrinsèque. Ce qui est fait pour bouger, bouge, inévitablement.
En observant la nature on peut dire que le souple, le frêle, le jeune, le léger, bouge d'autant plus facilement. Ainsi une feuille, une plume, une jeune enfant. Mais la nature des choses va vers un ralentissement avec la maturité.
L'homme qui cherche l'excitation ou se conduit comme un excité est véritablement possédé par une force qui l'entraîne hors de lui même. C'est normal de rechercher ou vivre des moments comme ça dans la jeunesse, ou ponctuellement, s'y complaire est autre chose qui montre combien le calme durable est devenu impossible et sans doute inimaginable à force de se fuir.
Que ce soit au niveau des sens ou au niveau intellectuel, l'excitation comporte un risque, celui de se perdre soi même. Mais à l'inverse, la peur de se lâcher, est aussi un risque, celui de ne pas oser se couler avec les mouvements du vivant en nous. Ni coincé, ni trop lâche, tout un équilibre à trouver, qui prend du temps.
Quand au mot susciter, il est plus doux, il signifie : faire naître. Tout dépend à quel niveau cela se passe...
En effet on pourrait dire que le monde moderne est basé sur l'excitation permanente : excitation des sens, excitations des neurones, des éclats de bruits, de couleurs, de paroles, comme si le silence, le calme, le paisible faisaient peur. Et ils le font en réalité.
L'excitation fait partie de la vie, mais elle est comme un orage, une tempête, exceptionnelle. On ne peut vivre uniquement dans cet état d'emportement, ou alors on est déjà en dehors du rythme du vivant. On ne peut courir à fond en permanence. Etre excité de façon récurrente par toutes sortes d'informations, quelles qu'elles soient, tue autre chose de plus subtil en l'être humain. En développant le grossier, on sacrifie la beauté mystérieuse des profondeurs et de la lenteur.
L'excitant est devenu la drogue de base du monde moderne, le résultat étant l'insatisfaction permanente et donc l'addiction. La loi du pendule montre bien l'effet inverse, plus on vit d'excitation, plus le retour dans l'autre sens est difficile, d'où la demande permanente de vivre d'ex...cés (alcool, drogue, bouffe, sexe, fric...). C'est d'autant plus difficile d'en sortit, puisque tout nous suscite, et que la recherche du plaisir est tellement naturelle.
Susciter pourrait être ce qui conduit à exciter. Regardons de plus près.
Exciter vient du latin excitare, citare veut dire mettre en mouvement, faire sortir, ex est un préfixe qui signifie hors de.
Citare, citus, viennent de cieo, et dérivant de la racine indo-européenne ke:i qui signifie mouvoir. Cela a donné kio en grec ancien (aller) et kineo (mouvoir), d'où dérive kinesi (le mouvement) et cinéma (les images en mouvement).
Ajoutons que le sens de mouvement en latin est devenu pousser fortement, puis pousser un cri, appeler proclamer, d'où citer et récit.
Au sens premier, une excitation est un mouvement hors de. Hors de quoi? De lui même, de sa nature intrinsèque. Ce qui est fait pour bouger, bouge, inévitablement.
En observant la nature on peut dire que le souple, le frêle, le jeune, le léger, bouge d'autant plus facilement. Ainsi une feuille, une plume, une jeune enfant. Mais la nature des choses va vers un ralentissement avec la maturité.
L'homme qui cherche l'excitation ou se conduit comme un excité est véritablement possédé par une force qui l'entraîne hors de lui même. C'est normal de rechercher ou vivre des moments comme ça dans la jeunesse, ou ponctuellement, s'y complaire est autre chose qui montre combien le calme durable est devenu impossible et sans doute inimaginable à force de se fuir.
Que ce soit au niveau des sens ou au niveau intellectuel, l'excitation comporte un risque, celui de se perdre soi même. Mais à l'inverse, la peur de se lâcher, est aussi un risque, celui de ne pas oser se couler avec les mouvements du vivant en nous. Ni coincé, ni trop lâche, tout un équilibre à trouver, qui prend du temps.
Quand au mot susciter, il est plus doux, il signifie : faire naître. Tout dépend à quel niveau cela se passe...
mercredi 19 juin 2013
Suivez la flèche
Retour d'Ardèche et rencontre...
Comme je venais d'écouter quelqu'un parlant de l'observation de l'esprit,
la vie s'est faite plus insistante...
mardi 18 juin 2013
Abandon sur l'Ardèchoise
La seule route qui me semblait possible me faisait passer par le mont Mézenc, tout au moins à côté. Même si je voyais bien sur la carte que cela tournait, je n'imaginais pas le nombre de virages que cela faisait en réalité. Je retrouvais bientôt des coureurs, des centaines de coureurs. Le pire était dans les descentes où certains atteignent près de quatre vingt km/heure. Il me fallait être extrêmement vigilant pour doubler aux moments opportuns sans risquer l'accident. Lors des changements de route je vérifiais sur la carte les noms des prochains villages à venir. La route montait, puis descendait, la seule constante étant les virages. Je réalisais que le détour allait faire la centaine de kilomètres. Je risquais véritablement d'être en retard, car si je pouvais rouler assez vite par moments, il me fallait rétrograder souvent ce qui devait diviser la vitesse par deux ou trois.
Le plus simple dans cette situation était de me dire que je faisais mon possible, mais que l'imprévu était de taille, et que j'arriverais inévitablement en retard. C'est cela que j'enregistrais dans mon cerveau, et cela a fonctionné plutôt bien puisque je n'ai pas ressenti de peine ou de frustration ou de regret.
J'ai ainsi traversé des hameaux si petits, des ruelles si étroites, que j'avais l'impression de rentrer dans le séjour d'une maison pour un peu. Certains petits villages prenaient l'allure de fête lorsqu'ils recevaient les coureurs pour l'avitaillement. J'avais l'impression de traverser un troupeau de moutons, mètre après mètre, lorsque je me faufilais entre les vélos et leurs propriétaires, qui devaient se demander ce que je faisais en voiture. Il y a en fait une quinzaine de circuits que ces amoureux de la petite reine font pendant 4 jours pour les plus courageux. Animation, déguisement, décoration, et à priori grande bonne humeur. Il y avait aussi un hélicoptère. Une sorte de tour de France, mais avec beaucoup plus de vélos. J'imaginais le marché que cela représentait non seulement le vélo, mais la tenue, le casque, les chaussures, les gants, et tout ce que je ne vois pas... Ce ne sont pas les dix ou quinze coureurs que je peux croiser le soir ou le dimanche matin près de chez moi.
A un moment je suis tombé sur une route en réparation sur plusieurs kilomètres, c'est à dire où les cailloux avaient remplacé le bitume...
Enfin je retrouvais une route un peu plus large me conduisant vers Ollières. Je crois que j'ai roulé un peu vite.
Pensant arriver avant dix heures, lorsque je suis parti vers six heures du matin, je suis finalement arrivé à midi passé, après un détour de cent vingt kilomètres.
Je peux dire que je commence à connaître l'Ardèche! En trois mots, ce n'est que vallées, monts et virages. Cela dit, vers le mont Mézenc il y a des points de vue magnifiques.
Le soir quand j'ai essayé de m'endormir, il me venait des images de cyclistes que j'avais toutes les peines du monde à éviter.
O vie imprévisible, autant s'y abandonner le plus rapidement possible...
Vous avez dit imprévu?
Je pars vendredi en fin d'après midi vers l'Ardèche pour une rencontre que certains connaissent. Je ne prends plus trop les autoroutes pour des raisons autant financières que de gout. Un peu au début pour avancer, puis je coupe vers les monts du Cantal aux paysages sauvages et magnifiques. Je dors dans la voiture, et me voici au Puy en Velay, dont j'avais déjà glissé quelques photos cet hiver. Cette fois, dans les ruelles désertes du petit matin naissant, après avoir dégusté un pain au raisin sortant du four de la boulangerie, je monte vers la cathédrale. Il est sept heures et quelques fidèles et pèlerins assistent à la première messe. Je regagne la voiture non sans prendre quelques photos, ayant largement le temps pour arriver en fin de matinée.
Me voici sur les routes d'Ardèche, la partie encore plane ou à peu près. Arrivé à Saint Agrève, je voulais changer de cap, mais un gendarme m'arrête de manière très directive. Il m'explique qu'il y a une course de vélos, et que je ne peux pas passer par là, la route étant bloquée plus loin. OK (ou ô quais...), et par où puis-je passer Monsieur le gendarme? Allez à Lamastre, on vous fera contourner la ville. Bon d'accord.
Cette route entre Saint Agrève et Lamastre est, à l'image des routes d'Ardèche, une suite de virages continuels. Bref je m'y engage, et commence à croiser des cyclistes, mais pas un échappé avec un peloton, non, des cyclistes disséminés tout du long par petit groupe. Cela ne ressemble pas à une course, par contre il y a du monde. Je traverse un premier village où je suis arrêté, priorité aux coureurs. Je continue et arrive à Lamastre. Là on me dit que je ne peux pas traverser le village, que tout est bloqué, qu'il n'y a pas de contournement, que je dois faire demi tour ou attendre midi. Je sors la carte et montre des petites routes, quitte à faire un détour de 20 km. L'homme me dit alors que toute la route est interdite par arrêté préfectoral, et que mon idée de détour est impossible à réaliser.
- C'est l'Ardèchoise, vous avez entendu parler?
- Non, qu'est-ce que c'est?
- Vous ne connaissez pas? C'est le plus gros rassemblement au monde de cyclotouristes. Il sont neuf mille!
- Neuf mille! répétais-je incrédule. Mais par où puis-je passer? sentant tout d'un coup le mauvais tour que se jouait. J'ai lu depuis qu'ils peuvent être jusqu'à quinze mille.
- Il faut retourner à Saint Agrève et contourner par Fay....
Je lui disais que le gendarme m'avait dit que... que cela me faisait un aller-retour pour rien, plus les virages.
Et me voici reprenant la route dans l'autre sens, avec encore plus de vélos, que je devais doubler cette fois ci. Je commençais à faire des calculs, moi qui prévoyais d'arriver environ deux heures en avance, cela semblait devenir serré maintenant, surtout qu'il fallait revenir bien en arrière, puis prendre des toutes petites routes.
Du coup je m'arrête prendre de l'essence, au cas où, vu le désert que j'allais traverser.
vendredi 14 juin 2013
mercredi 12 juin 2013
L'inséparabilité
A - Dans un lieu de retraite spirituelle, on peut mieux sentir l'inséparabilité.
D - Aller dans un lieu préférentiel pour laisser se révéler quelque chose qui existe partout n'est pas un problème. Le danger pour moi serait de croire qu'on y est plus près de Dieu que dans les autres endroits. C'est un peu comme ceux qui voient Dieu dans les églises, mais qui ne le voient plus en sortant. A mon avis, ce n'est pas Dieu qu'ils ont vu...
Les gens ont l'impression que le jour où ils arriveront à un état spécial, ils seront à l'abri des problèmes de la vie quotidienne. C'est affreux. Comment pourrait-on être plus près du Mystère, de la Vie, que là où nous sommes?
Tiré du livre de Daniel MORIN "Maintenant ou jamais", dans lequel il répond aux questions d'Alexandre Jollien
D - Aller dans un lieu préférentiel pour laisser se révéler quelque chose qui existe partout n'est pas un problème. Le danger pour moi serait de croire qu'on y est plus près de Dieu que dans les autres endroits. C'est un peu comme ceux qui voient Dieu dans les églises, mais qui ne le voient plus en sortant. A mon avis, ce n'est pas Dieu qu'ils ont vu...
Les gens ont l'impression que le jour où ils arriveront à un état spécial, ils seront à l'abri des problèmes de la vie quotidienne. C'est affreux. Comment pourrait-on être plus près du Mystère, de la Vie, que là où nous sommes?
Tiré du livre de Daniel MORIN "Maintenant ou jamais", dans lequel il répond aux questions d'Alexandre Jollien
mardi 11 juin 2013
En voiture...
- OK.
- Bon, tu es en voiture, tu sais que en gros, avec les feux, vue l'heure à laquelle tu pars, tu vas mettre à peu près une demi heure. Disons que c'est ton fonctionnement courant, tu ne penses pas à plus, et tu pars.
- OK.
- Mais sans t'en apercevoir vraiment, c'est en fait rentré dans ton inconscient, et tu mises sur la demi heure, disons à 5 minutes près. T'es d'accord?
- Oui.
- Donc tu es d'accord d'avance pour que les choses se passent comme ça, alors qu'en fait tu n'es sûr de rien sur le parcours, tu sais juste que si tout se passe normalement, cela prendra effectivement à peu près une demi heure.
- Oui.
- Imaginons maintenant que tu rentres dans ton tableau de bord de cerveau d'autres données. Par exemple : il y a des personnes qui vont conduire très lentement et du coup la dizaine de feux que tu vas traverser seront rouges alors que tu aurais eu envie qu'ils soient verts. Peut être que normalement il y en aurait eu la moitié de rouge et l'autre moitié vert en arrivant. Du coup tu perds 3 minutes, ou plutôt tu passes 3 minutes de plus à attendre.
- D'accord, c'est possible.
- Mais comme tu imaginais qu'une bonne partie serait vert, tu sens une sorte de barrage par rapport à ton idée d'avancer, et tu commences à t'énerver et à vouloir aller un peu plus vite.
- Oui ça c'est vrai.
- Et puis sur la route à deux voies, il y en a une avec un camion arrêté pour raisons professionnelles, ce qui provoque un ralentissement. Au début tu ne vois rien, et tu râles, puis quand tu arrives au camion, tu comprends, et ça passe un peu mieux. Mais on est à au moins 5 minutes de plus.
- Oui j'ai déjà vécu ça plusieurs fois.
- Tu n'étais pas venu par là depuis quelque temps, et tu découvres qu'il y a des travaux dans le secteur. Pareil, il n'y a qu'une seule voie, puis une déviation. Finalement tu suis le mouvement qui te fait arriver à un autre endroit. Tu ne peux récupérer la rue en question ensuite à cause d'un sens unique, et finalement tu refais un grand tour qui te fait perdre encore 5 ou 6 minutes.
- Oui, c'est pas de chance, mais ça pourrait arriver.
- Il ne reste plus qu'à trouver une place pour se garer. Tu fais un premier tour, mais tu n'en trouves pas. Tu décides de te garer un peu plus loin. Du coup il faut marcher à pied. Et hop 5 minutes de plus.
- Oui.
- J'ajoute la pluie ou pas?
- Au point où on en est, peut être pas!
- Oui mais vu le temps en ce moment on peut admettre qu'il y ait un risque.
- Donc tu veux que j'arrive en retard et mouillé?
- Non, non, je ne veux rien. j'imagine juste des scénarios qui ne me semblent pas impossibles.
- Allons-y pour la pluie.
- Donc tu reconnais qu'un trajet estimé à une demi heure pourrait prendre 20 minutes de plus.
- Oui, c'est logique dans ce que tu décris.
- Question : Est-ce que les choses dont on vient de parler ont le droit d'arriver?
- Je ne vois pas comment je pourrais les en empêcher, si elles sont là.
- OK, donc c'est possible, pas certain, mais possible. De la même manière quand tu prends ta voiture pour aller quelque part, est-ce que tu envisages l'imprévu possible ou comme une erreur inenvisageable?
- C'est vrai, je n'imagine pas l'imprévu.
- C'est le fonctionnement naturel. Imaginons maintenant que l'imprévu soit l'inverse. Il n'y a presque personne sur la route, tous les feux sont verts, tout se passe bien et tu mets 12 minutes de moins que la demi heure estimée.
- Ca, c'est super!
- Et pourquoi?
- Je gagne du temps!
- Et alors?
- Je préfère en gagner qu'en perdre!
- Et tu en fais quoi, tu le mets où?
- ...
- Es-tu d'accord pour admettre que si tu as en tête que des imprévus peuvent se passer, cela t'aiderait à moins t'énerver au volant, à rester calme, et à moins te soucier du temps, quitte à prendre une marge de sécurité.
- Oui ce serait un confort.
- Le vrai confort est bien de reconnaître que tout peut arriver, y compris l'imprévu, que le retard est possible comme l'avance, et que finalement, même si on peut envisager certaines choses, nous ne sommes absolument sûr de rien du tout.
- Oui, c'est vrai.
- Ce que je veux dire, c'est que si on garde cette notion que tout peut arriver, on reste ouvert à tout ce qui se présente comme étant non seulement possible, mais juste, puisque tout un tas d'évènements ont fait que cela se passe ainsi.
- Oui, c'est vrai.
- Le monde extérieur n'est pas contre toi, ni avec toi, il est, c'est tout. Si tu ne veux pas d'embouteillages en ville, vis à la campagne, mais ce sera autre chose, d'autres avantages, d'autres contraintes.
Ne projette pas trop. Tout peut arriver. De quel droit refuser que ce qui arrive soit?
dimanche 9 juin 2013
La puissance discrète du hasard
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=612286
Billet de François Busnel dans l'Express :
Croyez-vous au hasard? Qu'importe la réponse, seule compte la question. Voici un petit livre réjouissant, fait de zigzags et de digressions, d'anecdotes et de courts récits. Une chronique de ces merveilleuses coïncidences qui, en réalité, n'en sont pas et nous fascinent au point de nous entraîner dans d'improbables aventures. Denis Grozdanovitch évoque la "puissance discrète du hasard" dans un de ces ouvrages dont il a le secret, où l'humour et l'érudition se mélangent en une pétillante sarabande littéraire. Il plaide pour la désinvolture, l'art délicat de ne presque rien faire, l'exactitude des songes, les plaisirs clandestins... Dans le monde d'aujourd'hui, voué à la vitesse, au rendement, à la compétitivité, à la performance et aux loisirs que l'on ne prend qu'en s'épuisant, avouez qu'une telle apologie fait du bien.
Précis, Denis Grozdanovitch commence par distinguer les différentes formes de ce que nous appelons hasard. La sérendipité (l'art des trouvailles inopinées), l'"happenstance" (le don d'être au bon endroit au bon moment) ou encore -appellation plus populaire- la bonne étoile. Le hasard, disait le bon docteur Pasteur, ne favorise que les esprits préparés. Voire! La plupart des événements majeurs de nos existences se produisent, le plus souvent, en corrélation avec d'autres, apparemment mineurs, qui les annoncent, les accompagnent ou les soulignent discrètement. C'est ce que Grozdanovitch, plus poète que scientiste, nomme "les mystérieuses conjonctions du hasard". En revalorisant le hasard, ce joyeux bric-à-brac qui désordonne nos vies, il s'oppose à ce déterminisme et à ce rationalisme qui caractérisent notre époque et lui ôtent toute dimension d'aventure. Dès lors, il traque chaque occasion de dévier une route que l'injonction contemporaine entend tracer comme un boulevard: plutôt les sentes et les ravines que les autoroutes et les lignes directes. L'enjeu n'est pas mince: il s'agit de sauvegarder la joie dans un monde où rien n'est plus laissé à ce fameux hasard. En ces temps de démoralisation et de cynisme pragmatique, voici un livre roboratif qui invite chacun à bifurquer lorsque le moment s'y prête. Ce traité jubilatoire rendra plus fort quiconque s'y plongera. La littérature est, décidément, une arme redoutable.
vendredi 7 juin 2013
La puissance discrète du hasard
Rien que cette dernière phrase, l'essentiel arrive souvent par hasard, est osée dans notre monde dominé par l'apparente maîtrise des choses et l'esprit volontariste.
Je ne connaissais pas l'auteur, Denis Grozdanovitch, mais le sujet, oui, si je peux dire. J'ai déjà fait état de ces moments de synchronicité, de rencontres fortuites, opportunes, comme si la vie, dans son mystère le plus profondément intime et inexplicable, cherchait à nous faire signe à des moments particuliers dont elle avait le secret. Côtoyer cette frange du vivant m'émerveille. J'ai déjà un peu lu sur le sujet, alors écouter quelqu'un qui a écrit un vrai livre sur le hasard est un devoir délectable pour le féru que je suis.
Et j'ai été comblé. L'homme parle bien, rentre dans le détail, approfondit le sujet, l'élargit même, avec citations, références, tout en restant modeste. Il est d'une érudition rare, mais s'appuie sur sa propre expérience ainsi que sur d'autres dans des domaines divers mais aux constats convergents. Même sur des sujets dits scientifiques, voire mathématiques, il explique qu'à un certain niveau, la progression logique que l'on peut constater fait soudain, sans que rien ne puisse le prévoir, un saut, un écart. En d'autres termes, le vivant, dans sa complétude extrême, ne peut être quantifié de façon exacte et définitive, sa complexité dépasse à un moment la mise en équation par l'esprit humain saisisseur.
En simplifiant on pourrait dire qu'il y a deux attitudes : la psychorigidité et l'ouverture d'esprit. C'est moi qui le dit ainsi, mais il a bien parlé de ça, et du psychorigide et du lâcher prise. Je n'ai pas souvenir qu'il ait parlé d'abandon... mais n'est-ce pas la même chose?
Il a cité quelques exemples magnifiques de coïncidences frappantes. Rien que ça nous rend petit, enfin c'est ainsi que je le sens.
Il écrit dans ses carnets depuis l'adolescence, il en est à 182, qui sont devenus des livres maintenant, dont les titres sont des voyages en soi, comme d'ailleurs les chapitres de son dernier livre : la vertu magique de la rencontre, ce qui cogne à la vitre, une bienveillante sollicitude, au bon endroit au bon moment, au mauvais endroit au mauvais moment, vaut-il mieux ne vivre qu'à moitié, la vie est-elle un songe, est-il encore permis de flâner, les hommes ne viennent plus par ici, ne pas laisser s'embroussailler les chemins du désir, qui a peur de l'éternel féminin, je ne puis douter que je doute donc je suis, la science se serait-elle fourvoyée, cette obscure clarté, une précision subversive, un contact amical avec l'immense complexité du monde...
Après la présentation, attendant mon tour, livre en main, comblé et souriant, pour une rencontre plus que pour une dédicace, il se tourna soudain vers moi en disant : "On se connaît?"
Quelque part, oui, à n'en pas douter...
mercredi 5 juin 2013
A propos du silence
Il est des sujets dont il vaut mieux parler avec parcimonie, voire se taire. Ainsi du silence et de l'humilité...
Je me souviens d'avoir assisté à une conférence, il y a une vingtaine d'années, à propos du silence par Marc de Smedt. Il a bien sur commencé par dire tout de suite que c'était paradoxal, pour ne pas dire le comble, que de parler du silence.
Parfois il faut beaucoup parler pour arriver à faire silence. Evacuer ce trop plein d'impressions, mal digérées sans doute, afin de s'en sentir libre. On n'arrête pas si vite cette manière, devenue habitude, de commenter, qui fait que lorsque cela s'arrête, une voix s'élance encore, pour surtout ne pas affronter le vide qui semble montrer son visage. Il faut un désir de silence, de paix, en nous, pour faire face d'une part au silence extérieur, d'autre part à l'observation de son bavardage intérieur.
En effet il y a le silence extérieur que l'on peut rechercher. Par exemple chez soi, dans la nature, ou dans des lieux de silence (monastères, églises). Cela veut dire que déjà on tente de ne plus être dans le bavardage avec les autres, avec le monde.
Le silence intérieur est une autre paire de manches. Il ne dépend pas de nous. Il faut commencer par s'exercer à observer son propre brouhaha de pensées dans des moments de silence extérieur que l'on s'impose. Et il ne faut rien attendre sur un résultat quelconque. Parfois un support peut être une aide au silence, comme une musique très lente et répétitive, la répétition intérieure de quelque chose (mantra, prière), observer sa respiration, ou la contemplation d'un beau paysage... Il n'est pas possible de le faire avec son coeur tout de suite; ce n'est pas de l'ordre de la volonté, de la commande. Il faut s'entraîner.
Parfois le silence s'installe. A chacun son expérience. Il peut même arriver le fait de se dire : "Ca y est, je ne pense plus (ou il n'y a plus de pensées, ce qui est plus juste)", ce qui est une pensée...
On pourrait dire que le silence, c'est de ne rien s'approprier.
Le silence c'est aussi d'être d'accord avec ce qui arrive. Moins on est perturbé par ce qui arrive, en agréable ou en désagréable, plus on est en silence avec soi même. Et pour ne pas être perturbé, il faut apprendre à se recueillir. Celui qui se recueille vraiment, accueille vraiment.
Les premiers pas vers un certain silence, c'est de reconnaître son incapacité au silence, son agitation intérieure ou extérieure.
Il peut aussi y avoir des crises. Avoir été dans un excès ou un autre peut appeler un mouvement inverse, pour rétablir un certain équilibre.
La vie n'est pas dans la brutalité, sauf exception passagère, mais dans la progression et la constance.
Cultiver le silence appelle de la persévérance et de la patience. Ce n'est pas un concours, une performance, comme souvent dans la vie habituelle, c'est lâcher, lâcher...
OK, ce n'est pas pour tout de suite, mais j'essaie encore.
Je suis vierge de toute expérience, je ne me réfère à aucun souvenir, je débute à l'instant.
Mon seul devenir : rester un débutant...
mardi 4 juin 2013
Il faut que ça brille
Un nom de métal pour indiquer la qualité, l'aspect.
Il y a le côté armée, qui sous entend ordre, obéissance, efficacité, rangé, mais c'est aussi particulier à ces vieux bateaux qui sont toujours tenus au maximum de la propreté, comme les amoureux des vieilles voitures, ou des belles motos.
On utilise la couleur dorée avec le bronze, qui se retrouve jusque dans les gallons. L'or et l'argent luisent, reflètent, tout un symbole sans doute. Jusque dans les chaussures qui lorsqu'elles sont parfaitement cirées, passent du noir aux reflets d'argent.
Mais il n'y a pas que dans ce domaine que l'on retrouve l'ordre, la propreté, l'obéissance, si vous voyez ce que je veux dire....
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