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vendredi 19 septembre 2014

Bien être

Il est un mot que l'on trouve de plus en plus : le bien être. On pourrait parler du bien avoir dans notre société moderne basée sur la consommation, et bien non, le bien avoir n'existe pas, le bien être : oui.
Ce qui est intéressant c'est qu'il contient le mot être. Mot difficile, s'il en est, à définir. Si je cherche la définition sur le net, je trouve :
"Le bien être est un état lié à différents facteurs considérés de façon séparée ou conjointe : la santé, la réussite sociale ou économique, au plaisir, à la réalisation de soi, à l'harmonie avec soi et les autres."
Chez Larousse je trouve :
"Etat agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l'esprit."
Mais aussi : "Aisance matérielle qui permet une existence agréable."

On peut dire que ces définitions proposent des réponses qui semblent opposées.
En effet, on a d'une part la réussite sociale, économique, l'aisance matérielle, qui sont donc réservées à une élite, et d'autre part la notion de réalisation de soi, d'harmonie, de calme de l'esprit, ce qui n'a plus rien à voir avec les notions émises plus haut.
Est-ce que les pauvres ont accès au bien être? Je dis que la notion rejoint alors plutôt le bien avoir ou l'avoir en suffisance. Mais est-ce que cela garantit le bien être? Il suffit de voir l'insatisfaction des sociétés aisées qui portent plutôt en elles l'angoisse du futur, du manque, de la non détente, pour savoir que non.
Reste l'autre aspect de la réalisation de soi, de l'harmonie et du calme de l'esprit.
Voilà des mots intéressants dont la définition n'est pas forcément un concept mais plutôt le résultat d'une expérience, en particulier le calme de l'esprit.

Le mot "bien être" implique l'être et la notion de bien. L'être est un mot très difficile à définir car il est la plupart du temps relié à un attribut. Si on demande à quelqu'un : "Qu'est-ce que c'est pour toi être, l'être?" La réponse ne sera pas évidente, surtout si on lui demande son expérience d'être.
Etre étant l'opposé de l'avoir, cela signifie tout bonnement que l'on peut être sans avoir quoique ce soit. Chose impossible puisque l'on a tous des possessions.
Par contre on peut être sans s'identifier à ce que l'on a (sur le plan matériel et immatériel ou social). On passe d'un seul coup à une autre échelle, car si on vit l'expérience de l'être, alors il n'y a plus besoin de parler de bien être, qui ajoute une forme de dualité à une notion qui l'exclue.
Ce mot de bien être peut être proposé avec sous entendue une notion de confort extérieur apaisante pour le corps et l'esprit. Ce confort n'a en lui même aucune connotation liée à l'avoir, au luxe, c'est plutôt de l'ordre de la simplicité et du calme.
En fait on peut deviner que la paix mentale est plus essentielle que le confort.
Les lieux de retraite spirituelle ne mettent pas en avant la notion de bien être mais celle de l'être. Ce qui laisse entendre que le bien être, insidieusement, est un état qui s'oppose à un certain mal être, et reste donc un état, un moment qui ne peut durer.
Question : ceux qui proposent, qui promettent, le bien être, le garantissent-ils, et pendant combien de temps?
Le bien être, même recherché, ne peut durer. Tout ce qui est duel ne peut durer, car il contient son opposé, que le balancier de la vie proposera inévitablement.

Reste l'être...
 

2 commentaires:

soisic a dit…

Il y a un temps où ce n'est plus le jour, et ce n'est pas encore la nuit. [...] Ce n'est qu'à cette heure-là que l'on peut commencer à regarder les choses, ou sa vie: c'est qu'il nous faut un peu d'obscur pour bien voir, étant nous-mêmes composés de clair et d'ombre. Christian Bobin

Bonjour Yannick*

Unknown a dit…

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