Qui n'a pas eu de héros dans son enfance, son adolescence, et peut être encore aujourd'hui? Ce besoin de s'identifier à un modèle référent, à un re-père...
Pour certains ce sera peut être une personne à la réussite professionnelle exceptionnelle, pour d'autres un artiste, ou encore un sportif de haut niveau, ou un aventurier, etc...
Lorsque j'étais jeune, j'étais très attiré par la nature, la communion avec les éléments, mon héros était Tarzan. Le corps musclé, vivant en pleine nature sauvage, ami des animaux, volant de liane en liane, dénouant les problèmes, intègre... Un mythe et une icône!
Dans mon imaginaire un héros était un rebelle, il ne pouvait se réaliser dans la société, il fallait qu'il en sorte, qu'il soit au dessus en quelque sorte. Ainsi des aviateurs comme Saint Exupéry, Mermoz, Guillaumet, baignèrent mon enfance, de même un écrivain aventurier comme Joseph Kessel. Voler semblait le summum pour se détacher des contingences terrestres et frôler le ciel. L'alpinisme me semblait du même ordre avec ses "Conquérants de l'inutile", titre du célèbre livre de Lionel Terray, comme Gaston Rebuffat, plus tard Reinhold Messner (premier à avoir enchaîné les 14 sommets de plus de 8 000 m en Hymalaya). Né au bord de l'Atlantique, les montagnes étaient trop loin, et c'est la mer qui me gagna, avant que j'en découvre ses héros solitaires.
Ces aventuriers de l'extrême vivent leur passion sur le fil du rasoir, au propre comme au figuré. Ils cherchent à dépasser leurs limites, et en cela frôlent la mort. Une vie extrême pour certains, trop extrême. Qu'est-ce qui peut pousser quelqu'un à risquer ainsi sa vie? Pourquoi conquérir l'inutile? Pour ne pas mourir à petit feu en menant la vie fade de Monsieur Tout le monde! Pas si simple. Mais vivre de sensations fortes a un coût : beaucoup de grands alpinistes meurent en montagne, 33 sur les cent plus connus, relativement jeunes qui plus est. Un certain nombre de marins, et non des moindres, périrent noyés. Y a t-il un aveuglement dans la passion? Ces "héros" de l'aventure sont-ils esclaves, prisonniers de leur passion? Assurément, oui! Ce n'est pourtant pas une partie de plaisir, c'est même plutôt une souffrance, tout çà pour quelques minutes de joie intense quand la partie est gagnée. Jusqu'à la prochaine fois, le prochain défi, comme une drogue.
"Il n'y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin", dit le Bouddha.
A suivre...
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