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mercredi 11 novembre 2020

Tour du monde à la voile

On pourrait croire que la voile c'est "écologique", on avance avec la seule force du vent, et c'est tout. C'est vrai sur le principe, mais il y a tous les à côtés, et dans une course autour du monde les "à côtés" sont nombreux. Le grand but c'est non seulement de finir, mais de gagner, en tout cas d'être le mieux placé possible. Il faut donc aller vite, et pour aller vite il faut de la technologie, beaucoup de technologie, d'ailleurs on appelle ces bateaux des machines!

                                                          Les bateaux volent désormais...

Il faut faire léger et puissant, pour cela on utilise le carbone, un matériau composite utilisé dans l'aviation pour ses qualités mécaniques exceptionnelles et sa légèreté, plus performant que l'aluminium. Par contre un matériau très cher, non recyclable, et pas du tout écologique. La coque, le mât, la bôme, les foils (j'y reviendrai), absolument tout est en carbone. Coût d'un bateau neuf de 18,28 m : 6 à 7 millions d'euros. Les prix ont doublé en dix ans. Les voiles sont aussi faites dans de nouveaux matériaux extrêmement performants, légers, le plus raide possible, indéformables.

Dans la machine, il y a d'innombrables machines. Il faut donc un ou des fournisseurs d'énergie. Sans énergie, on ne peut rien faire. Les bateaux les plus récents consomment jusqu'à 6 500 Wh par jour.

                                                              Cablage des différents appareils.

Il faut déjà un moteur pour sortir et rentrer dans le port, ou en cas d'accident. Il est plombé pendant la course, mais on peut le faire tourner (pas l'hélice) pour alimenter les batteries. Ainsi certains emmènent jusqu'à 200 litres de gasoil pour être autonomes. Il y a aussi les panneaux solaires et les hydrogénérateurs (hélices tournant dans l'eau). La tendance est de diminuer l'énergie fossile (gasoil). Ces systèmes servent à alimenter la lumière, les feux de navigation la nuit, les GPS, toute l'électronique, les ordinateurs, les moyens de communication, le pilote automatique, des vérins, des pompes, etc...

On ne fait plus le point au sextant, on a sa position en permanence avec le GPS. Il y a aussi sondeur, radar, AIS (pour repérer les bateaux à proximité), une centrale qui indique la vitesse et la direction du vent, celle du bateau, le cap, un téléphone satellite, une balise reliée aux satellites qui permet d'être repéré, les ordinateurs. Les ordis permettent d'avoir la carte sous les yeux, de capter les bulletins météo pour faire sa route en conséquence. Des programmes sont rentrés qui connaissent le potentiel du bateau et indiquent en fonction de la force du vent et de sa direction quelle voile utiliser pour avoir la vitesse optimale en fonction des points de passage conseillés. Cela indique aussi jusqu'où aller pour virer de bord. Ainsi on peut faire plusieurs routages selon la météo reçue et estimée et choisir sa route en conséquence. Les marins passent beaucoup de temps devant leurs écrans (anciennement dénommé table à cartes), afin d'évaluer la meilleure route possible.

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