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dimanche 21 mars 2021

A la recherche d'une maison

 Parmi les aventures que nous propose la vie, il en est une qui me semble d'importance : celle de déménager. Dans mon cas, cela voulait dire quitter une maison après 30 années de vie dans un même lieu, quitter une région aussi, ce qui n'est pas rien car cela laisse envisager de vrais changements, quitter quelques amis enfin... Etant à la retraite, je n'allais pas me rattraper sur mon travail pour retrouver un certain équilibre. Non, je devais m'appuyer sur des critères suffisamment solides pour me sentir nourri par un nouveau lieu, une nouvelle maison, un nouveau paysage, un nouveau climat, ce qui serait une nouvelle vie finalement. Etant particulièrement sensible à la nature, à un besoin d'espace, d'horizon, et vue ma situation de handicap, il fallait absolument que le lieu me porte sans que j'ai trop à bouger. Ayant quelques amis dans les Pyrénées orientales, c'est là que j'ai commencé à chercher. Une région très ensoleillée, avec la mer, la montagne, mais aussi du vent, qui devrait me plaire. Rien à voir avec les plages immenses de l'Atlantique et ma chère dune du Pyla, ici ce sont les Pyrénées qui tombent dans la mer avec une côte échancrée et rocheuse. Il y a aussi la platitude qui s'étale entre Argelès et la Camargue, mais globalement  moins sauvage.


Mes priorités sont la vue, le calme, du charme... Surtout pas de lotissement banal et triste. L'autre contrainte étant le budget. Des mas en pierres, magnifiques, ça existe, mais soit beaucoup plus cher que mes moyens ne le permettent, soit dans un secteur un peu perdu ou en tout cas éloigné de ma zone de recherche. Enfin je ne veux pas faire quinze ou vingt kilomètres de virages pour trouver des magasins ou les services dont j'ai besoin.

J'ai donc commencé à regarder les annonces à droite à gauche sur internet, mais tant que ma maison n'était pas vendue, ce n'était pas une vraie implication, et puis il y avait le fait que dans ma tête, je n'avais pas encore changé de région, et restais attaché à ce que je connaissais. J'ai vraiment commencé à chercher à l'automne 2019, à sélectionner quelques maisons, ou terrains, afin d'organiser un déplacement sur place pour des visites. Le premier voyage eut lieu en décembre. Rien d'intéressant. J'étais encore dans une recherche d'idéal, et découvrais la réalité du marché et des agences. Beaucoup de mensonges, de choses cachées ou détournées, que ne laissaient pas entrevoir les annonces. Même si j'avais l'oeil aux détails et lisais entre les lignes, j'ai visité quelques maisons dont au premier coup d'oeil je voyais bien qu'elles ne convenaient pas. Fort de cette expérience, je me remettais en recherche et organisais un second déplacement fin janvier. Phénomène rare pour la région, il y eut une tempête avec de la neige en basse altitude, jusqu'en bord de mer par endroits. Conséquence : un temps gris, bouché, ce qui est le comble pour cette région, mais surtout pas de vue. Les dieux n'avaient pas l'air d'être de mon côté. Pourtant une maison me plut, et une éclaircie me permit d'apercevoir la vue fantastique, mais elle était mal conçue, bien que mignonne, et avec deux chambres en étage que je ne peux raisonnablement pas vivre au quotidien dans la durée. Très grand terrain, pas de voisin proche, endroit sauvage, une petite piscine en bois octogonale... Mais plus pour moi.


Il me fallait recommencer les recherches. Le confinement arriva, et le voyage suivant fut seulement en juin. Cette fois j'avais étendu mon secteur. De même je regardais des terrains en bout de lotissement afin d'avoir une vue vers la nature, je m'étais dessiné une maison bois un peu japonisante en prévision.          J'ai vu une maison qui me semblait intéressante, avec vue sur le Canigou (la montagne référente de la région), assez grande mais avec des petites pièces, y compris le séjour. La grande terrasse était l'espace le plus chouette. Après être revenu une seconde fois et ayant pris des mesures, j'ai pu vérifier que je ne rentrerai pas tous mes meubles et ma bibliothèque. Curieusement lors de cette seconde visite, alors que l'agent immobilier ouvrait la porte, nous vîmes, avec l'amie qui m'accompagnait, un merle aux côtés d'un autre merle qui venait manifestement de mourir. Il y avait en effet une grande paroi de verre, pour protéger du vent, que l'oiseau n'avait pas du voir, comme ça arrive assez souvent, et contre laquelle il a du s'écraser. On pouvait sentir la détresse de son compagnon ou compagne, qui mit un certain temps avant de repartir, sous le choc lui aussi, à moins d'un mètre de nous. Je pris ça pour un signe.

En rentrant j'eus un message d'une amie me disant qu'à chaque fois qu'elle eut à changer de maison, elle sentit une petite voix lui dire que c'était la bonne! Ce n'était manifestement pas le cas pour moi, et je me demandais si j'allais trouver quelque chose qui me corresponde vraiment.

3 commentaires:

philippe a dit…

Ah,une nouvelle aventure !
Pourquoi changes-tu de maison et région ?
C’est vrai que c’est pas évident et que changer provoque beaucoup d’émotions diverses.
Je crois que tu arriveras !
Au fait ,merci pour ton post sur la série « thérapie « ,j’accroche bien.
Salut l’ami

La Licorne a dit…

La rencontre avec une maison, c'est un peu comme avec les gens : y'a un truc qui "passe" tout de suite...ou pas.
Se raisonner ne sert à rien !
Il faut faire confiance et se dire que si on doit trouver...on trouvera !

Personnellement, juste avant de trouver la maison qui me convenait...
j'en ai rêvé ! (rêve nocturne)

Bises amicales et bonne chance !

yannick a dit…

Philippe, je saturais de l'endroit où j'étais, pas tant la maison que l'environnement.
D'accord avec toi La Licorne, mais l'histoire n'est pas finie...