On imagine souvent, et pendant longtemps, ce fut mon cas, que l'aboutissement (ce qui est au bout) d'un cheminement spirituel est forcément ailleurs que là où on est, et loin. Le risque étant que ce bout du bout recule au fur et à mesure qu'on avance, si tenté soit qu'on avance.
Pourtant les enseignements disent que le Soi est déjà là, comme nous sommes déjà nus sous nos vêtements, qu'il faut retirer le voile de l'ignorance (du mental), que le silence a toujours été là, qu'il n'y a rien à ajouter, rien à créer... Il s'agit plutôt de revenir (à soi-même), que d'aller vers (un quelque part inatteignable, et surtout inexistant). Il ne peut pas y avoir de là-bas, d'après, de si, de plus de ceci ou de cela, encore moins d'idées sur, de croyances et autres réconforts de toute sorte. Il n'y a pas à être quelque chose, quelqu'un, ou vouloir ressembler à ... Avant d'être quoique ce soit, il y a être. Juste être, être rien, être vide. Faut-il attendre toute une vie pour être?
Il est surtout urgent de s'arrêter. Se désencombrer, arrêter de porter le sac de notre histoire, notre passé, tout ce qu'on ne cesse d'entretenir et qui est mort, tout ce qu'on espère, qu'on imagine, mais qui n'a aucune réalité. Soit on en rajoute un peu tous les jours, soit on fait l'inverse, soit on se laisse entraîner, soit on décide que cela ne peut plus durer.
Il y a plus à perdre qu'à vouloir gagner toujours plus, qu'à gagner en osant perdre. Les plus grands moments sont souvent dans le dénuement, dans la simplicité. La paix ne peut être dans l'accumulation, cela se saurait. Fréquenter le retrait, et avec un peu d'entraînement le silence se laisse approcher, il peut même être vibrant...
1 commentaire:
Oui... Gratitude pour ce rappel..
Francine C.
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