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lundi 5 mars 2012

Petite aventure

Il y a des histoires à terminer...
J'avais un petit bateau qui avait fait mon bonheur il y a plus de douze ans maintenant. Ne m'en servant plus, j'avais essayé de le revendre, sans le brader non plus, mais sans succès. Au fil des années, il perdait de sa valeur et s'abîmait. J'avais beau lui mettre un peu de peinture de temps en temps, il me coûtait de l'argent et je ne savais que faire pour m'en débarrasser. Ayant trouvé un endroit apparemment abandonné pour le laisser sans avoir à payer de droit de stationnement, je n'y pensais plus trop en attendant une solution.
Mais la vie nous rattrape bien un jour pour liquider nos histoires. Ainsi il y a huit jours je reçois un coup de fil d'un fonctionnaire de la gestion de ce genre de choses, me disant tout à fait aimablement que j'ai quinze jours pour enlever ce bateau sinon ce sera procédure, enlèvement à mes frais, amende et tout le bazar. Je le remercie, lui demande un mois, de façon à pouvoir me retourner, ce qu'il refuse.
Que faire? Il fallait d'abord le sortir, en attendant de trouver une solution. Mais le mettre où sans qu'il me coûte encore de l'argent? La nuit suivante, je ne dors pas.
J'en parle à mon frère qui travaille dans le secteur de la voile, et qui m'a déjà aidé plusieurs fois.
Deux jours plus tard il me rappelle en me disant qu'il a trouvé un chantier qui le reprendrait gratuitement.
Intérieurement je saute de joie. Enfin une porte de sortie pour ce bateau qui m'encombre depuis 8 ans. Je n'en reviens pas. Je connaissais ce chantier, ayant eu affaire à lui il y a deux ans, j'aurais du leur en parler.
Mais la vie est ainsi faite que parfois il faut être acculé pour que quelque chose se passe.

Samedi me voici au bateau. Visuellement il est dans un triste état, ça me fait mal au coeur. Il faut le sortir de l'endroit où il est pour l'amener contre un autre bateau, et mettre le moteur hors bord que j'avais pris dans ma voiture. Pendant la manoeuvre, un cordage se coince sous le safran, que mon frère n'arrive pas à sortir. Je démarre le moteur. Je dois me désamarrer, faire un tour en marche arrière pour essayer de détacher cette amarre. Cela se fait tout seul, ouf! Je dis à Philippe que je vais partir. Je suis dans un minuscule cours d'eau comme il y en a tout un tas donnant sur une petite rivière qui rejoint ensuite la mer. Le problème est qu'en ce moment il y a très peu de marnage, c'est à dire qu'il y a peu de différence entre la marée basse et la marée haute. Et ici il y a de la vase partout. Toujours est-il que bien qu'étant au milieu de chenal, près de sa sortie, le bateau se plante. Je mets le moteur en marche arrière, rien. J'essaie de faire pivoter le bateau, ce qu'il fait, mais la quille touche toujours.
Dans ces cas là il faut hisser les voiles pour que le vent se prenne dedans et fasse giter le bateau. Heureusement il y a du vent! Je hisse la voile d'avant. Le bateau gite un peu, mais ne bouge pas. Je vais au moteur pour aider. Et là catastrophe, le moteur tombe à l'eau. En fait c'est la chaise, le support sur lequel on fixe un hors bord, dont le contre plaqué était sans doute abîmé, mais que je n'avais pas vu, qui se détache. Avec les marche avant, arrière, tourner le moteur dans un sens, puis dans l'autre, le support s'est détaché de ses vis et a fini par tomber avec le poids du moteur....