Qui n'a pas lu, entendu, ces comparaisons du Soi à un écran de cinéma ou au ciel dans lequel passent les nuages sans être affecté?
L'écran est blanc, on projette le film et il prend l'image comme si c'était sa réalité, mais en fait il reste blanc. Il est blanc de nature et le restera toujours quelque soit le film projeté. Soit on retient le film et on oublie l'écran, soit on prend de la distance en sachant qu'il n'y a aucune réalité en dehors de l'écran vierge.
Les nuages sont comparés à nos pensées auxquelles on s'identifie, on y croit dur comme fer, mais ils ne font que passer dans l'immensité du ciel. De même les pensées passent et n'ont aucune réalité tangible, durable, elles ne sont pas nous. Le ciel, infini par nature, représente la conscience, le Soi.
Si on s'accroche aux pensées, si on fixe ce qui nous arrive dans nos vies, on s'enferme dans le rêve, l'imaginaire, l'irréel, le négatif bien souvent, et l'on passe à côté de la vie dans tout ce qu'elle contient de spontané, de créatif, d'innocence.
Le maître mot, c'est la désidentification, ne pas se prendre pour ce que l'on n'est pas en essence.
L'inertie, l'habitude, sont telles, que cela semble mission impossible. On comble vite notre vide existentiel, notre absence d'êtreté, par de multiples compensations. La gourmandise, ou la goinfrerie, la consommation de tout et n'importe quoi qui n'est absolument pas nécessaire, la sexualité abusive, le pouvoir ou le déni de soi, l'exagération dans un domaine ou un autre, la violence...
S'occuper de son ego, prendre en considération son mental, ne changeront rien à la finalité de la liberté. Le mental, l'intellect, ne peuvent concevoir la liberté infinie de la Conscience, du Soi, et leurs tentatives d'efforts ne serviront pas à grand chose.
Pour se désidentifier, il faut lâcher, lâcher, lâcher tout! Les idées, les croyances, les attirances, la sécurité, tout, absolument tout! On peut le faire cinq minutes, puis dix, puis vingt... On n'en meurt pas. Il faut être plus malin que le Malin. Il faut s'y atteler, pour modifier les habitudes petit à petit.
Ne plus voir que des nuages qui passent, et rester limpide comme le ciel, ne rien retenir, juste laisser passer. Laisser faire la vie, oser lui faire confiance, ne pas discuter en permanence et se prendre au sérieux. Toute pratique qui n'amène pas au grand détachement est inutile.
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