En dehors des satsangs, qui avaient lieu dans une maison, je découvrais la région, le bord de mer où les surfeurs pratiquaient leur sport favori, et logeais à l'extérieur. Un ou deux jours plus tard, je constatais que ma voiture n'accélérait pas normalement, je n'avais plus de puissance. J'avais déjà connu ce problème en Italie, jusqu'à ce qu'elle s'arrête, heureusement pas très loin d'un garage. Je pouvais rouler encore, mais pas rentrer en France dans cet état.
Peu habitué à utiliser mon téléphone portable comme ordinateur, j'allais en découvrir l'utilité. Ainsi sur la carte, je tapais "garage" et voyais apparaître la liste des garages du coin. Je me rendais au plus proche, mais il était trop occupé pour me prendre. Je demandais s'il en connaissait un autre. C'était encore plus long. Je découvrais qu'il y avait des commentaires, et en trouvais un qui semblait parfait. J'appelle et prends rendez-vous pour le lendemain matin. Après avoir cherché, bien qu'ayant le plan, demandé de l'aide, rappelé, je finis par trouver. Le garage était discret et sans panneau ni nom! Le jeune garagiste regarde, puis essaie la voiture, et me dis que c'est l'embrayage, qu'il faut commander la pièce, et qu'il peut commencer lundi. Il me met en garde sur le fait de ne pas trop rouler et d'y aller doucement. Je loge à 35 km. La voiture monte les côtes au ralenti.
Je dois laisser la voiture deux jours. Comment faire pour revenir où je loge. J'en parle à mes hôtes, qui ne sont pas disponibles pour faire deux aller-retours. Ils me conseillent de passer par Uber, un système de taxi moins cher. Jamais pratiqué. Je regarde sur Internet pour charger l'application. Pendant le chargement, je reçois un message de la banque m'indiquant qu'on vient de prélever 1,95 euro au nom d'une société inconnue, et me demandant si ça venait de moi. Normalement c'était indiqué gratuit, et le nom ne correspondait pas. Je réponds non. Nouveau message m'indiquant un risque de fraude et un numéro à appeler pour faire opposition. On est vendredi soir, il est 20 H passé, il fait nuit. Après 3 appels, on me confirme que l'on fait opposition à la carte, qu'elle va s'arrêter à minuit, et que je peux retirer l'argent dont j'ai besoin dans la fourchette des 450 euros disponibles par semaine. J'explique ma situation : je suis au Portugal, ma voiture est en panne, j'ai un devis de 1 000 euros de réparation, comment payer la différence?
On va me proposer un système qui permet à la banque de me faire virer en cash la somme dont j'ai besoin dans une banque Western Union, à condition que ma demande soit acceptée. Du coup je demande le minimum pour payer la facture, avoir de quoi tenir quelques jours, et rentrer en France.
Une fois ces démarches faites, il est plus de 22 H, et je pars au distributeur le plus proche chercher du liquide. Je suis dans un village, il y a un seul distributeur, avec une limite à 200 euros. Soit j'en cherche un autre, soit je recommence une opération. Dehors, un homme ivre parle fort à des amis attablés dans un bar. Ambiance... Puis je dois faire 10 km pour faire le plein d'essence avec ma carte. Je rentre vers 23 H 30. Je n'ai plus de carte valide, il me manque encore 600 euros pour la voiture, et j'ai un voyage de près de 1 500 km à faire...
Je ne stresse pas, mais j'ai quand même besoin de partager ce qui m'arrive. J'échange sur le fait que ça fait beaucoup à la fois, que j'ai fait ma part, et que j'espérais que le ciel fasse la sienne.
Encore une fois des choses pouvant apparaître comme difficiles, se présentent alors que je suis dans une retraite spirituelle. Dans l'absolu tout est neutre, n'est-ce pas? La vie s'amuse...
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