Cela fait de nombreuses années que j'écoutais et lisais Poonjaji sans savoir qu'il avait créé une seconde famille. Cela n'est pas un sujet en soi, et il fut discret à ce propos pour des raisons de contexte.
Puis j'ai découvert Ganga Mira (ha, Internet!!!), et la merveilleuse histoire de leur rencontre. Elle me touche particulièrement.
Ganga Mira, de son vrai nom Geneviève De Coux, naquit en 1947 et vécut son enfance au Congo Belge, un véritable paradis pour elle. Suite à l'indépendance, en 1960, sa famille partit vivre en Belgique. Elle passait ses vacances dans un moulin à vent que sa mère avait acheté au Potugal. A la veille de ses examens de 3ème année d'Histoire de l'Art et Archéologie, elle tomba sur une phrase de Socrate qui la pénétra droit au coeur : "Connais-toi toi même". C'est en fait ce qu'elle recherchait et elle avait besoin de la guidance d'un Maître. Du jour au lendemain elle abandonna ses études et partit en Inde, en quête d'un Bouddha vivant.
Arrivée aux pieds des Himalaya, elle mena une vie ascétique de méditation au bord du
Gange, à Rishikesh, en attendant de rencontrer son maître. Les gens commencèrent à
l’appeler Mira comme cette princesse qui avait tout quitté par amour pour Krishna.
Le temps passa et le sage qui allait l’aider dans sa quête n’apparaissait pas. Laissant
tomber tout espoir, elle déménagea dans une grotte où elle vécut quelques mois comme
une sadhu. Son visa était expiré et elle n’avait plus d’argent. Elle décida de dépenser
ses dernières roupies au tchai shop pour boire un dernier bon thé. Elle s’était assise et
lisait des poèmes de Kabir quand un Indien, grand, impressionnant, aux yeux noirs
perçants s’approcha d’elle en regardant le livre qu’elle avait dans les mains. Il lui dit qu’il
pouvait l’aider et qu’elle pourrait le trouver tous les matins au bord du Gange, à la plage de Ram Joola. Elle refusa respectueusement et retourna dans sa grotte. Cependant, deux
nuits plus tard, le visage de cet homme lui apparut soudain dans un rêve. Etait-ce lui le
maître tant attendu ? A cinq heures du matin, elle alla à sa recherche. Il était au lieu du
rendez-vous et se mit à rire en la voyant. Elle s’assit en face de lui et eut une expérience
d’éveil bouleversante.
Le lendemain, il disparut sans laisser de trace. Il venait à peine de tourner le dos à ses
responsabilités familiales pour mener une vie d’ascète. Ganga Mira était à la fois exaltée
et désespérée. Elle avait trouvé et perdu son maître. Elle ne connaissait ni son nom, ni
son adresse. Elle décida donc de l’attendre sous l’arbre où ils s’étaient rencontrés. Elle y
passa les huit mois suivants à méditer. Les gens commençaient à la considérer comme
une sainte.
Finalement, de manière miraculeuse, il revint à elle. Ils ne se quittèrent plus, vivant en
tant que maître et disciple au bord du Gange. Ils se promenaient et riaient beaucoup.
L’enseignement était vivant, tout événement du quotidien était prétexte à une réflexion
profonde, ce qui rendait leur vie empreinte de sacré, de magie et de joie.
Deux mois plus tard, à Vrindavan, la ville de Krishna et de Radha, ils devinrent amants.
Poonjaji décida qu’ils devaient se marier et quand ils retournèrent au Gange, ils se
promirent l’un à l’autre dans la rivière sacrée.
Il l’amena ensuite à Lucknow pour la présenter à ses parents, Parmanand et Yamuna
Devi, communément appelés Pitaji et Mataji. Ils adorèrent Ganga Mira, ce qui était assez
inhabituel pour une famille brahman de pure souche, descendante du rishi Shandilia
lui-même, originaire de la mythique rivière Saraswati ! Parmanand ne voulait être servi
que par elle. Sur son lit de mort, il déclara même à son fils :
- Garde toujours Mira dans ton cœur !
Mataji avait révélé à Ganga Mira que dans le thème astrologique de son fils, il était prédit
qu’il épouserait une jeune yogini de l’ouest. Elle l’avait donc accueillie comme sa fille.
Mukti De Coux: Préface du livre de
David Godman: Nothing Ever Happened, Volume III
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