On a l'habitude de dire que la technologie nous fait gagner du temps.
Les voitures vont plus vite qu'à pied ou en vélo.
Les machines à laver la vaisselle ou le linge vous permettent de faire autre chose.
L'ordinateur, les portables, vous permettent de communiquer n'importe où en temps réel (cette notion de temps réel est d'ailleurs un gag en soi).
La cuisine surgelée, les plats préparés, etc, etc...
Donc on a plein de temps pour faire autre chose, ou ne rien faire d'ailleurs, pourquoi pas.
Or il s'avère que dans les sociétés industrielles, les gens sont pressés, stressés, impatients, agressifs, ... S'il y avait un temps dégagé pour faire soi disant ce que l'on a envie, cela devrait apaiser les tensions et rendre les gens plus heureux? Il n'en est rien. C'est un leurre.
Bien sur on va mettre moins de temps pour faire certaines choses, mais on va devenir esclave
d'un système qui crée de la dépendance. La technologie est comme un jeu qui crée du plaisir et de la dépendance. Le résultat est que plus on s'entoure de machines, objets, gadgets, moins on est en contact avec soi même. La technologie crée aussi du désir, ce qui est encore aggravant.
Yvan Illich avait démontré que le temps utilisé à travailler pour payer et entretenir sa voiture par exemple, comparé à un vélo, faisait que la différence en temps - distance était pas forcément à l'avantage de la voiture. Et ainsi de suite...
Le rêve de vacances genre plage déserte au soleil au bord d'une mer chaude, est absolument intenable dans le temps. Les gens s'ennuieraient. Ne rien faire est insupportable pour les enfants de la technologie. Et le temps que l'on peut soi disant gagner est plutôt utilisé à s'abrutir qu'à autre chose. Bien sur il y a des exceptions.
Avoir du temps pour être, me semble essentiel.
Le vrai temps est lent; celui auquel on est présent. L'autre ne fait que passer, et on dit qu'il passe vite.
Je suis persuadé que la lenteur est un bienfait, non pas qu'il ne faut pas aller vite par moments, mais que les vraies choses se font dans la durée.
Marcher 30 km et les faire en voiture n'ont strictement rien à voir. Prendre le temps c'est se confronter au temps, à la durée, à la longueur, et par là à soi même. C'est faire le choix de frôler ce qui est de l'ordre de l'éternel immobile.
Une parole citée par un tibétain à un occidental disait : "Vous avez une montre, mais vous n'avez pas le temps!"
Vivre au pas de son authenticité n'est pas chose évidente, pour peu qu'elle soit étouffée par notre monde technologique.
1 commentaire:
J'ai pris le temps de te lire... Du bon temps !
A charge de revanche : tu devrais apprécier Jean-Luc Leguay
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