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mardi 2 mars 2010

Tempête


L'attrait de la mer, c'est quelque chose. Je sais, pour l'avoir vécu, combien c'est agréable d'habiter au bord de l'océan. Ca fait vacances. Le vent, la mer, lave l'esprit; le regard se perd, on sent une présence sans cesse renouvelée. Les mouettes, les bateaux, les vagues...
Quand j'étais gosse, et que le vent soufflait, j'allais voir les vagues qui jaillissaient de derrière les rochers comme des geysers. On s'approchait au plus près, on appréciait si la vague allait monter haut ou pas, on restait jusqu'au dernier moment, puis on s'enfuyait en criant.

Petit à petit les maisons ont envahi le bord de mer, les coins sauvages ont disparu, on a fait des murs, des digues, des parkings, bétonné...
Je connais des maisons construites trop près de l'eau qui se sont effondrées.
L'homme croit toujours qu'il est le plus fort. On ne peut rien contre les éléments en furie. Il vaut mieux ne pas tenter le diable en construisant sur des endroits à risques, même s'il ne s'est rien passé pendant des dizaines d'années.

Lorsqu'on observe cette tempête, il y a eu un concours de circonstances inoui.
Une tempête arrive, OK, c'est normal. Mais c'est la période des plus grandes marées de l'année. En Atlantique, il peut y avoir des marées qui sont variables selon les saisons et la lune, faisant des différences de 2-3 m entre marée basse et marée haute à 6 ou 7 m voire 12 m dans certains endroits par fort marnage.
Il se trouve que la tempête a été la plus forte, ou quasiment, au moment de la haute mer, donc l'eau monte plus haut, normal.
Normal mais pas de chance pour ceux qui étaient en dessous de ce niveau très haut de la mer.
Il se trouve en plus un effet de surcote (effet d'une rapide différence de pression atmosphérique sur la surface de la mer qui la fait monter un peu plus, là sans doute 1,20 m).
Qu'est-ce à dire? Qu'il y a eu une conjugaison de phénomènes peu ordinaires qui se sont ajoutés les uns aux autres au moment opportun. Une force terrible qui fait sauter les digues et envahit des zones protégées, mais inondables. Nous avons vu les images. On ne peut rien faire face à l'eau.

Je pourrais y aller des permis délivrés sur des zones où l'on n'aurait jamais construit avant, mais c'est une autre pression celle là.
Une amie me parlait à Noël des risques à habiter trop près de la mer dans ces temps où le climat du monde devient insécure.
On voit bien que le problème n'est pas que la mer monte de 30 ou 50 cm dans les prochaines années ou décennies, mais bien celui des phénomènes météorologiques exceptionnels ou de tremblements de terre, ou je ne sais quoi encore. Et quand plusieurs choses se surajoutent, cela devient exceptionnellement grave. Le moins qu'on puisse dire c'est que l'exceptionnel revient de plus en plus souvent.
Et si on doit payer la facture du viol fait à la terre depuis quelques décennies, j'ai bien peur que la note soit plus que salée au rythme où ça va...

2 commentaires:

Acouphene a dit…

salée ça l'est !
Au plaisir de te revoir à marée descendante !

Lôlà a dit…

Dans les passages "en force" entre l'Homme et la Nature, comment l'Homme a -t-il encore la prétention de se croire gagnant ? Vision d'un orgueil de trop court terme, du bout du nez..