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samedi 10 mars 2012
Apprendre le détachement
On pourrait dire que la vie, c'est inévitablement l'apprentissage du détachement.
La vie naît de la vie. Ce n'est pas qu'il y a deux qui sont attachés. Non, il y a un qui se divise.
La graine contient en puissance sa propre semence. Ainsi, dans certaines conditions, avec l'énergie du milieu ambiant, une graine mise en terre va développer ce pour quoi elle est faite. Peut être ce sera une fleur, peut être ce sera un arbre. Au moment propice, elle sortira de terre, puis donnera des feuilles, des bourgeons, des fleurs, un fruit si elle est destinée à ça. Et le fruit tombera.
C'est ça qui est incroyable, la plante ne garde rien pour elle, elle produit pour donner. C'est la loi de son cycle de vie.
Et l'humain?
Le masculin met la graine dans la terre du féminin. La femme nourrit, fait grandir, à ses dépens, ce qui deviendra un être vivant comme elle. Le foetus est nourri, mais est relié par le cordon ombilical. La naissance, c'est la séparation à double titre, et du corps de la mère, et de son lien par le cordon. C'est impossible autrement.
Toute l'histoire de l'attachement est là sans doute. Mais la vie pousse au détachement. En général, l'enfant qui grandit va apprendre progressivement l'indépendance. Je passe sur le rapport jamais simple entre le parent et l'enfant, entre le besoin fondamental de sécurité et la pulsion d'indépendance.
La crise de l'adolescence, c'est le fruit qui est prêt à tomber, c'est l'inévitable séparation. Le parent, et sans doute plus la mère (puisque c'est bien d'elle que naît la vie), a tendance à retenir la jeune pousse devenue adulte (sur le plan physique, biologique).
L'histoire de l'humain est bien cet autre apprentissage, qui n'est pas physique celui là, à savoir la compréhension des rythmes du vivant et leur respect. C'est un doux mélange entre l'intelligence, la psyché (au sens le plus large), et le potentiel que chacun porte en lui.
Ainsi pour certains cela se passera par une rupture brutale, pour d'autres par un lien trop étroit et étouffant, avec toute la gamme que l'on peut imaginer entre ces extrêmes.
Ce détachement indispensable est une forme de liberté nécessaire à l'épanouissement individuel. Même s'il en amène certains à retomber très vite dans un autre rapport de dépendance.
Apprendre le détachement est de toute façon inévitable pour garder une nature saine, ai-je envie de dire. Sinon, pour reprendre l'image de la plante, un certain pourrissement est à craindre.
Mais l'histoire n'est pas simple, car si le corps est capable de donner la vie, le reste ne fonctionne pas aussi aisément. Ce qui m'amène à parler de la distance...
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6 commentaires:
Le paradoxe du détachement,
c'est qu'en cessant d’aller voir ailleurs si j'y suis l'on fini par s’apercevoir que le vrai bonheur est a l’intérieur, et que ce vrai bonheur c'est de voir l'autre pour ce qu'il est. car alors que l'on peut percevoir la réalité du lien que l'on a avec chaque être :)
Merci pour ce texte que j'ai eu grand plaisir a lire.
Oui , Merci Yannick ,
Tu décris si bien ce processus où ,
à un moment donné l'attachement nourricier est vital , et ,
à un autre moment , il peut devenir toxique ...
Tout change tout le temps ...
c'est un lieu commun ,
mais tellement réactivé dans la relation parent- enfant et plus largement dans les relations affectives...
Comme tu le dis , c'est l'art d'être à la bonne distance à chaque étape de la relation ...
Bon week-end à toi.
Et si l'on ne s'attachait à rien, si on s'abandonnait à l'Univers, à l'Unité essence de tout ?
hola ! c'est un programme ou se joue les pulsions de vie et de mort d'une force... il attache pour l'objectivation de l'autre
le délien pour la désaliénation à un autre ou la place de sujet n'a jamais été
je suis dedans
j'en parlerai bientôt mieux , je coupe la dernière racine
merci yannick
ce texte me fait du bien
çà m'aide
N'étant pas détaché de vos commentaires, je me réjouis de vous remercier.
vous nous permettez enfin mot d'acheminer la vie vers enfin sa juste place
quel boulot §
j'aime bien parfaire .
en temps que femme qui a travailler en bloc opératoire avec des as du bistouris
merci Yannick
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